5  Conception générale de la ventilation

Les relations figurant dans la suite du document doivent être établies en retenant, par défaut, une masse volumique de l'air égale à 1,2 kg/m3.

NOTE

L'incidence des variations de température de l'air véhiculé sur les pertes de charge est faible. Elle peut normalement, compte tenu de la précision requise pour le calcul des pertes de charge, être négligée.

5.1  Dimensionnement aéraulique et acoustique des VMC double flux

5.1.1  Principe général de dimensionnement

  • Dimensionnement acoustique

La vitesse ne doit jamais excéder les valeurs fixées au 5.2 du NF DTU 68-3 P1-1-1. Dans le cas ou une partie du réseau individuel véhicule le débit de plusieurs terminaux, la vitesse de l'air dans cette partie du réseau ne doit pas excéder 5m/s.

Pour limiter le niveau sonore de l'unité de ventilation, il est recommandé :

  • de prévoir des plots et/ou supports antivibratiles ainsi que des manchettes antivibratiles ;

  • de ne pas fixer la centrale double flux sur une paroi légère ;

  • d'éloigner la centrale des pièces de vie et notamment de sommeil. Si cette disposition ne peut être réalisée, un traitement spécifique (ex : capotage...) devra être réalisé sans nuire à l'accessibilité pour l'entretien ;

  • d'installer un silencieux pour éviter un niveau sonore élevé dans les pièces de vie et notamment de sommeil.

En complément, la puissance acoustique des bouches installées au centre d'une pièce devra pour les débits réduits permettre d'atteindre les niveaux prévus par la règlementation en vigueur, elle se calcule à partir du volume de la pièce par la formule simplifiée suivante :

Avec :

  • Lw niveau de puissance de la bouche en dB(A)

  • LnAT exigence réglementaire ou objectif en dB(A)

  • V Volume du local en m3

NOTE 1

A la date de publication du présent document, l'Arrêté du 30 Juin 1999 fixe le niveau de pression acoustique normalisé LnAT du bruit engendré en position de débit minimal d'un équipement individuel ou collectif du bâtiment ; il ne doit pas dépasser 30 dB(A) dans les pièces principales et 35 dB(A) dans la cuisine de chaque logement.

NOTE 2

Il est conseillé de viser un niveau de pression acoustique de 25 dB(A) dans les chambres. Un des moyens d'y arriver est de traiter les basses fréquences par un silencieux proche de la source sonore (l'unité de ventilation).

NOTE 3

Il convient également de respecter l'exigence sur l'isolement acoustique entre les logements pour l'ensemble du réseau. Pour éviter des problèmes de transmission de bruit entre pièce d'un même logement, il est conseillé de mettre en oeuvre des plénums de répartition sur le réseau de soufflage.

NOTE 4

Pour répondre aux exigences sur le confort acoustique, l'utilisation de dispositifs atténuateurs en partie terminale de réseau peut être employée.

  • Dimensionnement aéraulique

L'installation est dimensionnée de façon à satisfaire les exigences réglementaires et de conception en matière de débits extraits et d'acoustique (limitation du bruit propre des bouches, du bruit de l'unité de ventilation transmis par les conduits...) et de la transmission acoustique entre logements. En particulier, la différence de pression de part et d'autre de chaque bouche doit rester comprise, quelles que soient les conditions de fonctionnement de l'installation, dans la plage de différence de pression définie pour cette bouche, que l'on soit en soufflage ou en extraction.

Afin d'atteindre les débits d'extraction, en tenant compte des éventuelles fuites du bâtiment, les débits de soufflage doivent être dimensionnés pour respecter par logement, y compris au débit maximal, la règle suivante :

De plus, afin d'assurer le balayage du logement, et éviter sa mise en surpression, les débits de soufflage doivent être dimensionnés pour respecter par logement, y compris au débit maximal, l'équilibre avec les débits d'extraction et dans tous les cas, la règle suivante :

Avec :

  • Qext Débit extrait

  • Qsou Débit soufflé

  • Qf Débit de fuite de l'enveloppe du bâtiment sous 4Pa

En remplacement du calcul du 5.1.2 du NF DTU 68.3 P1-1-1 le débit de fuite du bâtiment (Qf) peut être pris forfaitairement à 15 % du débit extrait.

NOTE 1

Les débits d'extraction minimaux sont fixés par l'Arrêté du 24 mars 1982 modifié.

5.1.1.1  En habitat collectif
  • Dimensionnement aéraulique

Dans la méthode définie ici, les deux situations extrêmes définies aux 5.1.6.1 et 5.1.6.2 du présent document sont considérées, l'une favorisant les différences de pression faibles, l'autre les différences de pression élevées puis les calculs de pertes de charges sont effectués, de façon à vérifier que, dans chacun de ces deux cas, le dimensionnement prévu permet de respecter la plage de pression d'utilisation des bouches d'extraction.

Les contraintes de dimensionnement sont les suivantes :

  • 1 Pa/m de pertes de charges linéiques maximum.

En complément, pour des raisons acoustiques, la vitesse ne doit jamais excéder les valeurs suivantes :

  • 6 m/s dans le réseau horizontal de collecte ou rejet collectif ou prise d'air collective ;

  • 5 m/s dans la partie verticale du conduit collectif.

La consigne de pression au caisson doit toujours permettre de rester dans la plage de fonctionnement des bouches de soufflage ou d'extraction autoréglables, ou d'assurer le débit sur les amenées d'air ou sorties d'air fixes.

Le Tableau 1 exprime cette double contrainte.

Tableau 1  Tableau de correspondance pour des conduits circulaires rigides

Figure 1  Vitesses d'air limites à respecter en logement collectif

Les calculs de pertes de charge sont conformes à l'Annexe A du NF DTU 68.3 Partie 1-1-1 et effectués indépendamment sur les réseaux d'extraction et de soufflage. Ils sont réalisés comme indiqué aux 5.1.6 du présent document.

NOTE 1

La partie individuelle des logements sera traitée comme la maison individuelle, conformément au 5.1.1.2 du présent document.

  • Le calcul des pertes de charge du réseau d'extraction doit comprendre notamment :

    • Les bouches d'extraction ;

    • Les passages de transit (10 Pa à débit maximal) ;

    • Le réseau et ses accessoires (inclus régulateurs) ;

    • Le caisson filtre (s'il existe) ;

    • L'échangeur (s'il est dans le réseau) ;

    • Le rejet d'air.

  • Le calcul des pertes de charge du réseau d'insufflation doit comprendre notamment :

    • La prise d'air neuf (et les batteries éventuelles) ;

    • Le réseau et ses accessoires (inclus régulateurs) ;

    • Le caisson filtre ;

    • L'échangeur (s'il est dans le réseau) ;

    • La bouche de soufflage.

NOTE 2

L'effet du tirage thermique peut être pris en compte dans les immeubles de grande hauteur. Des éléments sont donnés en Annexe F.

NOTE 3

Dans le cas des unités de ventilation à échangeur collectif, les caractéristiques aérauliques du caisson, peuvent déjà intégrer la perte de charge de l'échangeur : elle ne sera dans ce cas pas prise en compte pour le calcul de perte de charge de l'installation.

Les longueurs totales de conduits flexibles sont limitées à 2 mètres par bouches desservies.

NOTE 4

En cas de bypass, la perte de charge du réseau bypassé est calculée afin de vérifier que le fonctionnement de l'unité de ventilation et des régulateurs reste compatible en mode bypassé.

5.1.1.2  En maison individuelle

L'utilisation des réseaux flexibles est limitée à 3 mètres par bouches desservies, avec deux coudes maximum de mise en forme sur le conduit.

Dans le cadre d'un dimensionnement simplifié du réseau, les tableaux ci-après donnent les diamètres hydrauliques à utiliser selon les débits véhiculés (y compris 12 % de fuites) pour des conduits circulaires.

Les pertes de charge des réseaux doivent également respecter :

  • les valeurs maximales données dans le Tableau 2 pour des conduits rigides ou semi-rigides ;

  • les valeurs maximales données dans le Tableau 3 pour des conduits flexibles.

En complément, la vitesse ne doit jamais excéder (Figure 2 et Figure 3) :

  • 4 m/s dans le réseau véhiculant le débit d'un seul terminal ;

  • 5 m/s dans le réseau véhiculant le débit de deux terminaux ou plus.

Figure 2  Vitesses d'air limites en maison individuelle pour un réseau linéaire

Figure 3  Vitesses d'air limites en maison individuelle pour un réseau pieuvre

Tableau 2  Exemple de diamètre hydraulique à utiliser selon les débits pour un conduit semi rigide ou rigide* intérieur lisse (prenant en compte un taux de fuite de 12 %)

NOTE

La valeur du coefficient k, tel que défini dans l'Annexe A de la Partie 1-1-1 du NF DTU 68.3, est pris égale à 3.106 pour les conduits semi-rigides.

Tableau 3  Exemple de diamètre hydraulique à utiliser selon les débits pour un conduit flexible (prenant en compte un taux de fuite de 12 %)

La perte de charge du réseau doit être adaptée aux caractéristiques de l'unité de ventilation :

  • Soit par un calcul simplifié, pour un réseau inférieur à 15 mètres de conduits sur la branche la plus longue, conformément aux Tableaux 2 et 3 en considérant la perte de charge de la partie de réseau la plus défavorisée ;

  • Soit par un calcul complet de pertes de charge quelle que soit la longueur de réseau.

    • Le calcul des pertes de charge du réseau d'extraction doit comprendre notamment :

      • Les bouches d'extraction ;

      • Les passages de transit (10 Pa au minimum) ;

      • Le réseau et ses accessoires (inclus régulateurs si présents) ;

      • Le caisson filtre (s'il existe) ;

      • L'échangeur (s'il n'est pas inclus dans l'unité de ventilation) ;

      • Le rejet d'air.

    • Le calcul des pertes de charge du réseau d'insufflation doit comprendre notamment :

      • La prise d'air neuf (et les batteries éventuelles) ;

      • Le réseau et ses accessoires (inclus régulateurs si présents) ;

      • Le caisson filtre ;

      • L'échangeur (s'il n'est pas inclus dans l'unité de ventilation) ;

      • La bouche de soufflage.

Dans le cas d'un système simplifié,

  • Le rejet et la prise d'air neuf de l'unité de ventilation (y compris le conduit) doivent être caractérisées par :

    • un diamètre de raccordement au minimum équivalent au diamètre de raccordement du piquage de rejet de l'unité de ventilation ;

    • une perte de charge maximale (différence de pression totale) de 25 Pa pour un débit de 200 m3/h pour les unités de ventilation mono-vitesse ou pour la plus grande vitesse de fonctionnement des unités multivitesses ; cette exigence est réputée satisfaite par l'utilisation d'un rejet et d'une prise d'air neuf de l'unité de ventilation et la limitation de la longueur du conduit entre l'unité de ventilation et le rejet ou la prise d'air neuf à 2 mètres ;

    • sa fonction de protection contre l'intrusion dans le conduit de rejet et de prise d'air neuf de tout élément (pluie, neige, volatiles, etc.).

  • Dans le cas d'un réseau de soufflage de type pieuvre, réalisé en conduit rigide ou semi-rigide dans lequel toutes les bouches de soufflage sont alimentées directement depuis une même boite de répartition pour assurer la bonne répartition des débits les conditions minimales suivantes sont remplies :

    • les conduits sont d'un seul tenant ou manchonnés ;

    • les diamètres des conduits sont identique ;

    • les accessoires utilisés sur chaque branche sont identiques (bouche de soufflage, piège à son etc. ;

    • les branches du réseau d'insufflation devront avoir la même longueur que la branche la plus défavorisée de ce réseau (à 20 % près). Dans le cas contraire, prévoir des dispositifs de régulation.

Au-delà du domaine d'emploi des systèmes simplifiés un calcul aéraulique et acoustique est nécessaire. Le rejet et la prise d'air neuf se font généralement en toiture.

Les tuiles à douille avec lanterne en diamètre de raccordement inférieur à 160 mm doivent apporter la preuve du respect de la perte de charge maximale autorisée (25 Pa depuis la sortie de l'unité de ventilation jusqu'au rejet extérieur pour un débit de 200 m3/h).

5.1.2  Prise d'air et rejet d'air

La traversée de la toiture ou d'un mur extérieur doit être réalisée de manière à éviter toute infiltration d'eau.

L'installation de la prise d'air neuf doit se faire, à l'extérieur, dans une zone éloignée des sources de pollution et des rejets d'air.

L'air extrait doit être rejeté à l'extérieur du bâtiment de façon à éviter la reprise d'air vicié par les ouvrants ou la prise d'air neuf, soit :

  • directement depuis l'unité de ventilation ;

  • par l'intermédiaire d'un conduit de refoulement.

Le rejet d'air ne doit pas constituer une gêne pour le renouvellement d'air du logement et le voisinage.

Les exigences ci-dessus sont réputées satisfaites, dans l'environnement du bâtiment, si le rejet :

  • d'une part, est espacé de toutes prises d'air et de tout ouvrant avec un minimum de :

    • de 0,60 m des prises d'air neuf individuelles ;

    • de 4 m des prises d'air neuf collectives.

  • d'autre part, tient compte des vents dominants et des hauteurs des bâtiments.

NOTE

Les prescriptions s'appliquent également pour la VMC inversée.

Les sections de passage d'air des prises et des rejets d'air ne doivent pas être réduites par les éléments de protections.

5.1.3  Bouches d'extraction et de soufflage

  • Bouche d'extraction

Le choix de l'emplacement des bouches d'extraction est à réaliser conformément au 6.3 de la Partie 1-1-1 du NF DTU 68.3.

La plage de pression d'utilisation de la bouche d'extraction est compatible avec la pression disponible dans le réseau.

NOTE 1

A la date de publication du présent document, les débits d'extraction sont donnés dans l'Arrêté du 24 mars 1982 modifié.

NOTE 2

Un exemple de dimensionnement est donné en Annexe C du présent document.

  • Bouche de soufflage

  1. protection contre les courants d'air gênants

    Les bouches de soufflage sont non obturables et doivent être disposées et aménagées de façon à éviter les courants d'air gênants. Elles sont accessibles et se positionnent :

    • Sur un mur vertical, l'axe de la bouche est positionné entre 20 cm et 30 cm du plafond et des parois ;

    • Au plafond, l'axe de la bouche est positionné entre 20 cm et 30 cm du plafond et des parois.

    • Sous un rampant, l'axe de la bouche est positionné entre 20 cm et 30 cm de tout angle de paroi. Elle doit être positionnée à 90 cm du sol au minimum et être orientable ;

    • Au sol, l'axe de la bouche est positionné entre 20 cm et 30 cm de tout angle de paroi.

    NOTE 3

    Un exemple de dimensionnement est donné en Annexe C du présent document.

  2. présence d'obstacles

    Les bouches de soufflage doivent être disposées de façon à ce qu'aucun élément de la construction, tel que passage de poutres, recoins, placards, etc., ne puisse diminuer de façon sensible le débit insufflé.

  3. répartition minimum du débit soufflé

    Chaque pièce principale doit être équipée au moins d'une amenée d'air. La somme des débits de ces amenées d'air doit être supérieure ou égale à 18 m3/h par pièce principale.

NOTE 4

L'Annexe C donne des exemples de dimensionnement pour différents types de logements.

Au sein d'un même logement, toutes les pièces doivent être desservies par des bouches non obturables.

Afin de faciliter la maintenance, des accès réguliers sont à prévoir.

5.1.4  Passages de transit

Les passages de transit sont assurés conformément au 6.2 du NF DTU 68.3 P1-1-1.

NOTE

Ces dispositions excluent toute retaille sur chantier pour satisfaire aux prescriptions du présent document

Les passages de transit doivent être dimensionnés de façon à ce que la différence de pression de part et d'autre de chaque porte en position fermée soit inférieure à 5 Pa.

Les exigences relatives au dimensionnement des passages de transit sont réputées satisfaites si leur dimensionnement est effectué conformément au Tableau 4 :

Tableau 4  Exemples courants de dimensionnement des passages de transit

Pour tous les autres cas, la formule de calcul pour déterminer la section de passage est la suivante :

Avec :

  • S = section de passage en cm2

  • Q = débit d'air en m3/h

Le passage d'air (détalonnage) doit être réalisé en partie supérieure ou inférieure de la porte sans changement de la direction de l'écoulement de l'air.

5.1.5  Taux de fuite du réseau

5.1.5.1  Réseau de conduits neufs

Comme spécifié dans le 5.1.9 de P1-1-1, les défauts d'étanchéité du réseau doivent être considérés au droit de chaque bouche d'extraction et correspondre à une valeur de 12 % du débit foisonné Qdf de la bouche conformément au 5.1.8 du NF DTU 68.3 P1-1-1.

Cette valeur forfaitaire peut être ramenée à 5 % du débit foisonné de la bouche, dans le cas d'utilisation, sur la totalité du réseau d'accessoires à joints de classe C au minimum, et du respect de la mise en oeuvre (voir Annexe C du NF DTU 68.3 P1-1-1).

En cas de démarche qualité sur l'étanchéité des réseaux, la classe d'engagement retenue permet le calcul du débit de fuite global du réseau sous la dépression définie dans le FD E 51-767. Ce débit de fuite doit être réparti au droit de chaque bouche au prorata de la valeur du débit foisonné Qdf retenu pour chaque bouche de l'installation.

Le taux de fuite du réseau est considéré identique à l'insufflation et à l'extraction.

5.1.5.2  Réseau de conduits existants

En cas de reprise de conduits existants en l'état, que ce soit pour l'air neuf ou l'air extrait, un diagnostic préliminaire de l'installation doit être réalisé visuellement afin de s'assurer notamment de leur vacuité, de leur étanchéité à l'air et de leur propreté.

Il convient de vérifier que l'étanchéité obtenue est compatible avec les règles de dimensionnement décrites dans le présent document.

NOTE 1

Les conduits collectifs à raccordements individuels de hauteur d'étage (généralement dits « shunts ») ou individuels peuvent présenter des caractéristiques d'étanchéité à l'air ou de perte de charge notablement différentes de celles des conduits habituellement utilisés pour la réalisation des installations de VMC. Il convient dans ce cas de rétablir les niveaux de performances compatibles avec les règles de dimensionnement.

Le raccordement à un même étage et sur un même conduit vertical de deux conduits de liaison desservant des logements différents est admis sous réserve de respecter les exigences limitant les transmissions phoniques entre logements.

NOTE 2

Ces exigences sont définies par la réglementation acoustique portant sur le logement.

NOTE 3

Il est préconisé de respecter une distance verticale entre les raccordements supérieurs à 1,20 m pour limiter l'interphonie. Le raccordement à un même niveau demande une étude spécifique, et complétée éventuellement par des essais, fournie par la maîtrise d'ouvrage.

Pour toute réutilisation d'un réseau VMC métallique existant pour véhiculer de l'air, soit :

  • une mesure d'étanchéité à l'air du réseau est réalisée selon le fascicule documentaire FD E 51-767. Si le débit de fuite mesuré est supérieur à 12 % du débit nominal réduit, il faut proscrire la réutilisation du conduit en l'état ou avoir des actions correctives qui permettent de revenir a minima à ce seuil de 12 % après mesure.

  • si le débit de fuite mesuré est inférieur à 12 % du débit nominal réduit, il doit être réparti au droit de chaque bouche, au prorata de la valeur du débit foisonné Qdf retenu pour chaque bouche de l'installation ;

Pour toute réutilisation d'un réseau maçonné existant pour véhiculer de l'air, soit :

  • une mesure d'étanchéité à l'air du réseau est réalisée selon le fascicule documentaire FD E 51-767. Si le débit de fuite mesuré est supérieur à 12 % du débit nominal réduit, il faut proscrire la réutilisation du conduit en l'état pour véhiculer l'air ou avoir des actions correctives qui permettent de revenir a minima à ce seuil de 12 % après mesure.

  • si le débit de fuite mesuré est inférieur à 12 % du débit nominal réduit, il doit être réparti au droit de chaque bouche, au prorata de la valeur du débit foisonné Qdf retenu pour chaque bouche de l'installation ;

NOTE 4

A la date de publication du présent document, ce débit nominal est défini dans l'Arrêté du 24 mars 1982 modifié.

5.1.6  Dimensionnement de l'installation collective

5.1.6.1  Conventions de calcul au débit maximum

Ces calculs sont réalisés au débit maximum de dimensionnement de l'installation et calculés conformément au 5.1.8 du NF DTU 68.3 P1-1-1.

  1. passages de transit

    La perte de charge des passages de transit est prise en compte à 10 Pa forfaitairement dans le dimensionnement au débit maximum de l'installation.

    NOTE 1

    Cette exigence est équivalente à deux passages de transit.

  2. bouches d'extraction

    • Partie individuelle du réseau

      À chaque bouche, le débit extrait doit être pris égal au débit maximum et majoré du débit de fuite défini au 5.1.5 du présent document.

      Avec

      • Qdimmaxbouchei = Débit en m3/h maximum de la bouche sur le réseau individuel prenant en compte le taux de fuite du réseau

      • Qvpointe = Débit d'extraction maximum

      • Cfuites = taux de fuite du réseau

      Les pertes de charges doivent être calculées en prenant en compte le débit maximum pour tous les composants du réseau individuel dans le logement.

    • Partie collective du réseau

      Le débit foisonné Qdf est calculé au droit de chaque bouche conformément au 5.1.8 du NF DTU 68.3 P1-1-1.

      Dans le cas d'une bouche bi-débit temporisée :

      • le débit maximum foisonné QMf est égal au débit maximum de la bouche ;

      • le débit minimum foisonné Qmf est égal au débit minimum de la bouche.

Avec

Qdimmaxbouchec = Débit en m3/h maximum de la bouche sur le réseau collectif prenant en compte le taux de fuite du réseau.

Les pertes de charges doivent être calculées en prenant en compte le débit maximum foisonné Qdf des bouches prenant en compte le taux de fuite du réseau pour tout le réseau collecteur et pour la perte de charge de raccordement du logement au piquage de ce dernier.

Pour le dimensionnement au débit maximum de l'installation, deux équations :

NOTE 2

Des exemples sont donnés dans l'Annexe F.

NOTE 3

Lors de surventilation, il faut dimensionner l'installation et s'assurer de son fonctionnement en pression pour le débit maximal de surventilation. Les objectifs de confort acoustique et thermique (vitesses d'air) sont également atteints dans ce mode.

5.1.6.2  Conventions de calcul au débit minimum
  1. Passages de transit

    Les pertes de charge des passages de transit sont négligées au débit minimum.

  2. Bouches d'extraction

    • Partie individuelle du réseau

      A chaque bouche, le débit extrait doit être pris égal au débit minimal majoré du débit de fuite calculé au débit d'air maximum. Soit :

      Avec

      • Qdimminbouchei = Débit en m3/h minimum de la bouche sur le réseau individuel prenant en compte le taux de fuite du réseau

      • Qvbase = Débit d'extraction minimum

      • Qvpointe = Débit d'extraction maximum

      • Cfuites = taux de fuite du réseau

      Le plus petit des débits doit être pris en compte en présence d'une bouche à plusieurs débits.

    • Partie collective du réseau

      Avec

      Qdimminbouchec = Débit en m3/h minimum de la bouche sur le réseau collectif prenant en compte le taux de fuite du réseau

      Les pertes de charges doivent être calculées en prenant en compte le débit minimum Qvbase des bouches, majoré du débit de fuite calculé au débit d'air maximum foisonné des bouches.

      Pour le dimensionnement au débit minimum de l'installation, deux équations :

NOTE

Des exemples sont donnés dans l'Annexe F

5.1.6.3  Principes de calcul

Les calculs se font séparément pour les deux réseaux de soufflage et d'extraction dans le respect de l'inégalité du 5.1.1 du présent document.

  1. A l'extraction

    Les dépressions de la bouche dite la plus favorisée aérauliquement et de la bouche dite la plus défavorisée aérauliquement sont calculées et ces dépressions sont vérifiées compatibles avec leurs limites d'utilisation en pression.

    NOTE 1

    Le ré-équilibrage du réseau par l'insertion de perte de charge supplémentaire, en faisant attention aux niveaux sonores induits, peut être nécessaire pour atteindre cette exigence. Il faudra alors s'en assurer à chaque étage et non plus seulement aux deux extrêmes (le rééquilibrage entrainant un décalage des étages les plus favorisés à chaque intervention sur un étage).

    Lorsque les bouches n'ont pas les mêmes plages de pression d'utilisation, les calculs doivent être effectués pour chaque famille de bouche, et à l'intérieur de chaque famille, pour la bouche la plus favorisée et la bouche la plus défavorisée.

    NOTE 2

    La branche du réseau alimentant la bouche la plus défavorisée est celle qui présente le plus de pertes de charges (échangeur, coudes...).

  2. A l'insufflation

    Le dimensionnement de l'installation s'effectue de manière à assurer :

    • Au débit maximum :

      • Le débit d'air total insufflé sur le réseau collectif, conformément au 5.1.5 du présent document.

      • Le débit maximum d'air insufflé par logement.

    • Au débit minimum :

      • Le débit d'air total insufflé sur le réseau collectif, conformément au 5.1.5 du présent document.

      • Le débit minimum d'air insufflé par logement.

    NOTE

    Pour satisfaire ces deux exigences, un registre bi-débit peut être installé à l'entrée du logement.

Le dimensionnement se fait en tenant compte des pertes de charges des bouches de soufflage et des éléments de régulation.

5.1.7  Calcul des pertes de charges

Les pertes de charge à l'extraction ou à l'insufflation doivent être calculées conformément à l'Annexe A du NF DTU 68.3 P1-1-1 pour les éléments les plus courants. Pour les autres éléments, les coefficients retenus doivent être justifiés.

NOTE

Un exemple de calcul de pertes de charge en habitat collectif est donné dans l'Annexe E du présent document.

5.1.8  Echangeur

La perte de charge de l'échangeur, individuel ou collectif, doit être prise en compte lors du dimensionnement.

NOTE

La perte de charge de l'échangeur peut différer lorsque le flux est bypassé.

5.1.9  Caisson d'extraction et de soufflage

L'emplacement du caisson d'extraction et de soufflage doit être déterminé pour limiter les nuisances sonores (privilégier une implantation dans une pièce de service).

Le dimensionnement doit :

  • être fait pour chaque caisson avec l'ensemble des composants qui lui sont associés (bouches, passages de transit, réseau, rejets...) ;

  • tenir compte des pertes de charge des filtres et de leur évolution dans le temps liée à leur encrassement.

NOTE

Afin de ne pas dépasser les valeurs limites d'encrassement des filtres, des préconisations sur leur fréquence de remplacement sont indiquées dans l'Annexe A.

Le support sur lequel l'unité doit être fixée est apte à en supporter la charge.

5.1.9.1  Exigences générales en habitat collectif

Le point de fonctionnement des caissons doit être réglable sur site.

NOTE

L'ajustement de la vitesse de rotation est une des solutions envisageables pour respecter cette disposition.

Une courroie de secours doit être fournie avec chaque unité de ventilation et disposée à proximité de celle-ci lorsque l'entraînement de la roue se fait par courroie.

Toute singularité (coude, rétrécissement de section, té-souche,...) doit être située à plus de 3 diamètres de l'unité de ventilation.

5.1.9.2  En maison individuelle

Les spécificités de dimensionnement du caisson d'extraction et de soufflage sont données au 5.1.1.2 du présent document.

5.1.10  Réseaux

5.1.10.1  Généralités

Le raccordement à un même étage et sur un même conduit vertical de deux conduits de liaison desservant des logements différents est admis sous réserve de respecter les exigences réglementaires limitant les transmissions phoniques entre logements.

NOTE 1

Il y a lieu de se conformer à la réglementation incendie correspondant au types de bâtiments desservis.

NOTE 2

Il est recommandé de respecter entre les raccordements une distance verticale supérieure à 1,20 m.

5.1.10.2  Tracé

Le tracé des réseaux d'extraction et de soufflage doit être réalisé afin de limiter les singularités (coudes, points bas, passage de poutres...). Toute réduction de la section de passage des conduits flexibles lorsque ceux-ci sont dans le même plan doit être limité

Lorsque les réseaux sont installés en faux plafond, toutes les distributions doivent être rassemblées au même endroit de manière à limiter les zones du logement où le faux plafond est abaissé.

Selon les configurations, les unités de ventilation doivent être positionnées de manière à réduire les risques de gêne acoustique.

La limitation du nombre de coudes et de dévoiements permet de faciliter le dimensionnement ; dans le cas de certaines architectures (immeubles pyramidaux, etc.) où le local technique peut être positionné en sous-sol, le recours à des installations de VMC inversées permet de simplifier le tracé du réseau.

Les ventilateurs, tés-souches, purges éventuelles d'eau et organes de réglage doivent être accessibles depuis les parties communes de l'immeuble.

5.1.10.3  Isolation

Les exigences de la résistance thermique du calorifugeage doivent respecter le Tableau 5.

Figure 4  Isolation des conduits par rapport à la position de l'échangeur à plaque

Tableau 5  Isolation des conduits

NOTE 1

Une isolation avec un R > 1,2 m2K/W correspond à une épaisseur d'isolant d'environ de 50 mm. Une isolation avec un R > 0,6 m2K/W correspond à une épaisseur d'isolant d'environ 25 mm. (Avec une conductivité thermique λ = 0,04 W/mK)

NOTE 2

En installation collective, les gaines techniques sont généralement considérées dans le volume chauffé au sens de la réglementation thermique. Elles peuvent cependant être considérées hors volume chauffé, si leurs températures n'atteignent pas la température définie par la réglementation thermique.

5.1.11  Autres composants

5.1.11.1  Hotte de cuisine raccordée à la VMC

L'utilisation de hottes motorisées est proscrite.

Organes d'équilibrage

En logement collectif, les organes d'équilibrage, s'il y est fait recours, ne peuvent être disposés que sur les parties accessibles en vue de faciliter les opérations d'entretien. Si de tels organes sont prévus, leurs caractéristiques doivent être déterminées par le calcul.

En aucun cas, les organes d'équilibrage ne sont prévus comme moyen de corriger des erreurs de dimensionnement ou des défauts de mise en oeuvre.

NOTE

Des organes d'équilibrage peuvent être utilisés sous réserve des limitations définies ci-après. Compte tenu de la modulation des débits, cette correction ne peut, le plus souvent, être qu'imparfaite.

5.1.11.2  Dégivrage

Dans le cas d'échangeur à plaques, le dégivrage de l'échangeur doit être traité en période hivernale.

5.2  Mesures visant à prévoir la réception et l'entretien des installations

5.2.1  Généralités

L'unité de ventilation ne peut être installée que dans un espace accessible, équipé d'un cheminement, éclairé et ne présentant pas de risque pour la sécurité des intervenants.

5.2.2  Position de l'échangeur

L'échangeur doit être positionné de manière à être accessible pour la maintenance.

5.2.3  Position de l'unité de ventilation

Une place suffisante doit être laissée autour de l'unité de ventilation pour en faire sa maintenance ou la remplacer. Les filtres doivent être accessibles.

NOTE

Les unités de ventilation ne peuvent être installées en combles sous toiture inclinée que si des dispositions sont prises pour en permettre l'accessibilité dans les documents particuliers du marché (DPM).

Figure 5  Disposition pour l'unité de ventilation

5.2.4  Réseau collectif

Les prescriptions sont données dans le paragraphe 5.3 du NF DTU 68.3 P1-1-1.

5.2.5  Réseau individuel

Les organes de régulations (bouches, régulateurs, registres...) et les clapets terminaux doivent être accessibles et pouvoir être retirés pour entretien.