5 Mise en oeuvre
5.1 Généralités
Toutes opérations d'usinage sont proscrites, sauf :
les coupes sur les tuyaux et sur les raccords spéciaux dotés de zones clairement identifiées et prévues à cet effet par le fabricant (raccords allongés, coudes grand rayon, …) ;
les découpes et perçages nécessaires à la mise en place d'un piquage ou d'une trappe de visite tel que défini dans la NF DTU 60.2 — P1-2 (CGM) ;
la confection à la lime ou à la meule ou à l'aide d'un outil spécial des chanfreins éventuels sur les coupes ;
les découpes des opercules dans les tampons de raccordement en élastomère.
Sur les pièces en fonte revêtues, les procédés de coupe ou de soudure susceptibles de fortement endommager la qualité des performances du produit fini (fonte ou revêtement) sont proscrits.
5.1.1 Outillage
L'outillage utilisé pour les différentes opérations de mise en oeuvre ne doit pas entraîner de détériorations des éléments, ni affecter leurs caractéristiques.
Les outils suivants peuvent être utilisés :
scie à métaux ;
coupe tube adapté à la fonte ;
tronçonneuse électrique ou pneumatique ;
outil à carotter ;
forêt ;
matériel de fixation habituel pour la pose des colliers (pistolet à scellement, perceuses, chevilles) ;
outils de découpage des opercules de tampons (couteau, cutter, …).
5.1.2 Rebut
Lorsqu'une partie d'un tuyau porte des marques de dégradation, elle doit être éliminée sur la longueur de la zone dégradée, augmentée d'au moins 0,10 m de part et d'autre de cette zone.
Un raccord, autre qu'un raccord spécial doté de zones clairement identifiées pour une coupe et prévues à cet effet par le fabricant (raccords allongés, coudes grand rayon, …), portant des marques de dégradation doit être changé.
Un raccord spécial doté de zones clairement identifiées pour une coupe et prévues à cet effet par le fabricant (raccords allongés, coudes grand rayon, …) portant des marques de dégradation doit être changé sauf si la zone endommagée fait partie d'une zone prévue pour une coupe et qu'il est possible d'éliminer la longueur de la zone dégradée, augmentée d'au moins 0,10 m de part et d'autre de cette zone.
Les précautions d'usage sont prises lors de la manutention et du transport pour l'approvisionnement du chantier, de façon que les tuyaux et les raccords mis en oeuvre ne soient pas affectés dans leurs caractéristiques. Sont considérées comme dégradations : les rayures et entailles profondes, les fissures.
5.2 Réalisation des assemblages
5.2.1 Assemblage par joints en élastomère
Sont considérés comme assemblages par joints en élastomère :
les assemblages pour la série UU ;
les assemblages pour la série EU.
Lors de la réalisation de l'assemblage :
s'assurer de la propreté du bout mâle, du logement (série EU) et du joint ;
vérifier le bon positionnement du joint.
Pour les séries UU et EU, se reporter aux préconisations du fabricant pour savoir s'il est nécessaire ou non d'utiliser une pâte lubrifiante pour atténuer les efforts d'emboîtage, et dans le cas où elle est préconisée la nature du produit à employer.
5.2.2 Assemblage par joint mastic
Si l'assemblage est à emboîtement, l'étanchéité peut être réalisée à titre exceptionnel au moyen d'un mastic (organique ou inorganique), par exemple dans le cadre de certains travaux de réhabilitation. La mise en oeuvre est à faire en respectant les prescriptions du fabricant de mastic.
5.2.3 Autres types d'assemblages
5.2.3.1 Assemblage avec des canalisations d'autre nature
L'assemblage d'un tuyau ou d'un raccord en fonte et d'un tuyau ou d'un raccord constitué d'un autre matériau est réalisé :
-
dans le cas d'un assemblage à emboîtement :
à l'aide d'un joint d'étanchéité solidaire de cet emboîtement. Des pièces spéciales de raccordement existent pour limiter les écarts de diamètres, et donc l'épaisseur du joint ; le joint est alors du type mastic.
-
dans le cas d'un assemblage à bords francs :
à l'aide d'un assemblage prévu pour la série UU, éventuellement muni d'une bague de compensation ;
à l'aide d'un manchon d'adaptation, éventuellement muni d'une bague de compensation ;
à l'aide d'un raccord d'adaptation.
 : Canalisations en fonte, évacuations d'eaux usées, d'eaux pluviales et d'eaux vannes/NF DTU 60.2 P1-1 (octobre 2007)/image/fig_AAWB_1_1.png)
Figure 1 Exemple de pièces pour les assemblages avec des canalisations d'autre nature
Se reporter aux préconisations du fabricant pour savoir s'il est nécessaire ou non d'utiliser une pâte lubrifiante pour atténuer les efforts d'emboîtage, et dans le cas où elle est préconisée la nature du produit à employer.
5.2.3.2 Assemblages avec les appareils du type WC
Le raccordement de ces appareils est réalisé à l'aide de pièces comportant un joint en élastomère souple assurant l'étanchéité aux écoulements gravitaires sans pression.
-
Pour la série UU, la pièce de raccordement doit être conçue pour être emmanchée sur le bord franc de la canalisation d'évacuation en fonte et pour recevoir à l'autre extrémité la tubulure de sortie du WC.
Figure 2 Exemple de raccordement d'un WC pour la série UU
-
Pour la série EU, le raccordement doit être réalisé par un joint spécifique monté à l'intérieur de l'emboîture de la canalisation d'évacuation en fonte et possédant un diamètre intérieur adapté au diamètre de la tubulure de sortie du WC.
Figure 3 Exemple de raccordement d'un WC pour la série EU
Pour les séries UU et EU, se reporter aux préconisations du fabricant pour savoir s'il est nécessaire ou non d'utiliser une pâte lubrifiante pour atténuer les efforts d'emboîtement, et dans le cas où elle est préconisée la nature du produit à employer.
5.2.3.3 Piquages et trappes de visite
La mise en place des piquages ou des trappes de visites sur les tuyaux doit être réalisée en accord avec les prescriptions du fabricant.
5.3 Pose des canalisations
5.3.1 Généralités
La pose des canalisations comprend, indépendamment des assemblages cités précédemment, les moyens de fixation et de protection des canalisations.
5.3.1.1 Efforts mécaniques
La mise en charge accidentelle d'un réseau génère des efforts mécaniques, ou effets de fond, sur certains éléments (dévoiements, assemblages, bouchons, …). Il est nécessaire de prendre en compte ces efforts et de mettre en oeuvre les solutions préconisées par le fabricant.
Ces solutions reposent entre autres sur l'ajout de griffes au niveau des assemblages ou des bouchons, ou sur la mise en place de butées métalliques ou en béton au droit des éléments sur lesquels s'exercent des efforts de poussée. Lorsque des butées sont mises en place, elles doivent permettre un faible jeu.
Lors des opérations de pose, les efforts de flexion et de torsion des tubes doivent être évités.
Les pièces lourdes (siphons, …) doivent être fixées de manière indépendante.
5.3.1.2 Chocs mécaniques — chocs thermiques
En règle générale, les canalisations en fonte ne nécessitent pas de moyens de protection particuliers ; cependant, en cas de risques importants de détérioration, il est conseillé d'utiliser des dispositifs ou des solutions adaptés, comme par exemple, des arceaux métalliques.
Ces protections ou ces solutions sont définies dans les Documents Particuliers du Marché.
5.3.2 Mode de pose
5.3.2.1 Pose en apparent ou en dissimulé accessible
Les fixations (percements, scellements) ou autres dispositifs d'ancrage doivent être compatibles avec la nature de la paroi.
Les fixations sont proscrites dans les poutrelles précontraintes sans étude spécifique préalable visant à déterminer leur impact sur les propriétés des poutrelles et définissant précisément leurs conditions de réalisation.
On entend notamment par fixation les colliers, les scellements dans un plancher, mur ou cloison, les corbeaux, les supports continus, les suspentes, les dispositifs d'ancrage sur la structure du bâtiment.
Les supports sont répartis de la manière suivante :
Les chutes apparentes ou situées dans une gaine avec des trémies ouvertes doivent être stabilisées mécaniquement au travers de dispositifs spécifiques comme par exemple des raccords d'ancrage. Les conditions d'utilisation de ces dispositifs doivent être conformes aux prescriptions des fabricants.
il est conseillé de disposer les supports à espacement régulier ;
les encastrements, les traversées de planchers rebouchées et les dispositifs d'ancrage sont considérés comme supports ;
dans le cadre d'un réseau d'évacuation des eaux pluviales par effet siphoïde, les colliers de fixations enserrent et brident la canalisation et sont équipés d'un dispositif permettant d'atténuer les vibrations issues de la canalisation et transmises à la structure.
5.3.2.2 Pose en gaine inaccessible
Les prescriptions relatives à la pose en gaines inaccessibles sont identiques à celles indiquées pour la pose en apparent (paragraphe 5.3.2.1).
5.3.2.3 Pose en encastré ou en enrobé
Est considérée comme encastrée ou enrobée toute partie du réseau d'une longueur supérieure à 1 m noyée dans le gros oeuvre et rendue de ce fait inaccessible.
Est considérée comme encastrée une canalisation mise en place dans un emplacement réservé au moment de l'exécution du gros oeuvre, le remplissage étant effectué ensuite au moyen d'un matériau voisin ;
est considérée comme enrobée, une canalisation noyée dans un élément du gros oeuvre, la mise en place du matériau (béton généralement) ayant lieu après la pose de cette canalisation ;
toute longueur inférieure à 1 mètre, rendue inaccessible, est à considérer comme une traversée de plancher ou de mur (voir paragraphe 5.3.2.4).
Tout enrobage ou encastrement d'une partie de réseau, comportant un ou plusieurs assemblages, peut être réalisé avec des assemblages par joint en élastomère ; les assemblages par joint mastic sont proscrits.
Le tuyau ou le raccord doit être au contact direct du matériau de remplissage, compacté autour de celui-ci lors de la mise en oeuvre. L'épaisseur minimale du matériau d'enrobage, en tous points autour du tuyau, doit être de 2,5 cm.
Pour une pose en radier, il faut éviter les contacts entre la tuyauterie et les armatures de la structure béton, et l'utilisation de raccords avec des angles supérieurs ou égaux à 88° est interdite, à l'exception des coudes à grand rayon.
Il y a lieu d'éviter, au cours de l'exécution des travaux, les chocs susceptibles de provoquer des détériorations de la tuyauterie.
La pose dans les éléments porteurs de la structure, tels que planchers béton, n'est pas visée par le présent document.
5.3.2.4 Traversée de plancher ou de mur
Est à considérer comme une traversée de plancher ou de mur toute partie de canalisation rendue inaccessible sur une longueur inférieure à 1 m.
Les joints en élastomère sont admis. Aucun assemblage par joint mastic ne doit se trouver dans la traversée.
5.3.2.5 Pose en enterré
Ces prescriptions sont applicables aussi bien aux parties des réseaux situées dans l'emprise du bâtiment, qu'en dehors de celle-ci.
Les canalisations spécifiques au domaine d'emploi sont disposées sur le lit de pose sans fourreau.
L'utilisation de raccords avec des angles supérieurs ou égaux à 88° est proscrite, à l'exception des coudes à grand rayon.
Le fond des tranchées est dressé ou corrigé à l'aide de terre fine damée, de façon que les canalisations reposent sur le sol sur toute leur longueur ; des niches sont ménagées pour la confection des assemblages.
Le remblayage de la fouille doit être exécuté en éléments fins et homogènes (terre épierrée, sable) jusqu'à 0,20 m, au-dessus de la tuyauterie.
Pour des tuyauteries à très faible profondeur, le remblayage peut être effectué de manière différente : béton , macadam, ...
Au-delà, le remblayage est effectué en tout-venant par couches successives et damées.
Le parcours du réseau peut être signalé par un dispositif, tel que bande de grillage, placé à environ 0,20 m au-dessus de la génératrice supérieure des tubes.
Dans le cas de remblayage particulier (voir ci-dessus), le repérage peut être réalisé différemment.
5.3.2.6 Protection de la fonte après usinage
Après chaque opération d'usinage autorisée au paragraphe 5.1, la fonte mise à nue doit être à nouveau protégée suivant les prescriptions du fabricant.