6  Prescriptions relatives à la conception de la mise en oeuvre en travaux de rénovation

6.1  Examen préalable du support existant avant remise de l'offre

Avant tout engagement sur ces travaux de rénovation, un examen préalable de l'état des menuiseries existantes à rénover est à effectuer.

NOTE 1

Afin que toute entreprise désirant faire une proposition puisse réaliser cet examen préalable, le maître d'ouvrage lui donne la possibilité de procéder aux investigations que cette entreprise juge nécessaire.

Cet examen consiste à faire une évaluation de l'état des dormants des menuiseries existantes afin de déterminer si la pose des menuiseries de rénovation est possible en conservant le dormant existant et, si cette pose est possible, les travaux de traitement, de remise en état et de préparation des supports à effectuer.

Cet examen préalable doit :

  • apprécier la résistance mécanique du dormant existant et prévoir les éventuels réparations ou renforcements à réaliser. Il est possible de renforcer tout ou partie de ce dormant. Par contre les réparations locales ne sont admises que si la fixation du dormant existant la plus proche se situe à au moins 100 mm de la zone réparée ;

  • vérifier si les fixations du dormant existant sont aptes à supporter la nouvelle menuiserie avec son vitrage. Sinon un complément de fixation doit être prévu ;

  • permettre de proposer les traitements complémentaires à réaliser sur les (des) dormants existants avant pose de la nouvelle menuiserie ;

  • déterminer les travaux d'adaptation du dormant existant (fourrures à rapporter, arasement, rabotage local, etc.) pour obtenir l'appui nécessaire à la nouvelle menuiserie ;

  • examiner l'étanchéité à l'air et à l'eau du dormant existant ainsi que de sa liaison avec le gros oeuvre afin de proposer les calfeutrements complémentaires à réaliser en particulier aux assemblages d'angles du dormant existant ;

  • prévoir les habillages extérieurs éventuels en fonction des cochonnets existants ;

  • vérifier le respect des dispositions existantes de l'allège vis-à-vis des règles de sécurité relatives aux dimensions des gardes-corps (NF P 01-012) et proposer éventuellement les modifications nécessaires afin de respecter celles-ci (par exemple barre d'appui).

Toute rénovation des menuiseries modifie les conditions de ventilation des locaux du fait de la mise en place de fenêtres plus étanches à l'air et plus isolantes que les anciennes. Lors de l'examen préalable l'entreprise doit attirer l'attention du maître d'ouvrage sur ce fait pour que celui-ci, avec éventuellement l'appui d'un conseil spécialisé en aéraulique et thermique, puisse procéder à une redéfinition du système de ventilation des locaux.

NOTE 2

Il est rappelé que la réglementation thermique sur l'existant, impose dans certaines conditions, des fenêtres de rénovation avec des entrées d'air.

Dans les cas de dormant bois ayant reçu un film de finition, il sera prévu un brossage de nettoyage pour éliminer les finitions non adhérentes.

Dans le cas de dormant métallique présentant des attaques de corrosion, il sera prévu d'effectuer un brossage suivi d'un traitement adapté.

Le calfeutrement assurant l'étanchéité à l'air et à l'eau doit impérativement être réalisé entre l'ancien et le nouveau dormant sur toute la périphérie.

Dans le cas où il sera jugé que l'état du dormant existant, partiellement ou totalement, ne permet pas de poser la fenêtre de rénovation dans des conditions permettant d'assurer la garantie liée à ces travaux il devra être proposé une pose avec enlèvement partiel ou total du dormant existant.

Les propositions avec enlèvement partiel ou total du dormant existant devront respecter à ces endroits les spécifications prévues pour les travaux neufs indiquées en 5 du présent document et en particulier les tolérances des appuis sur lesquels seront exécutés les calfeutrements.

Dans le cas où il existe des fermetures (volets, persiennes, etc.), l'examen préalable devra intégrer l'analyse de ces produits et la proposition de traitement de ceux-ci (conservation ou remplacement des fermetures existantes, conservation ou délignement des tapées, etc.).

Les conclusions et conséquences pratiques de cet examen préalable devront être intégrées à la proposition de l'entreprise sur ces travaux de rénovation.

NOTE

Voir à ce sujet le NF DTU 36.5 P2 (CCS).

6.2  Prescriptions relatives à la conception de l'exécution

L'ensemble des spécifications indiquées en 5 s'applique, complété des spécifications particulières indiquées ci-après.

Dans le cas où une partie de la menuiserie de rénovation assurera la fonction de garde-corps, la pose sur dormant existant n'est pas autorisée. Il devra donc être procédé à l'enlèvement total du dormant existant.

6.2.1  Préparation du support

Les fourrures éventuelles à mettre en place en particulier sur la traverse basse du dormant existant, permettant de créer une surface plane, seront maintenues en place au moyen de clous ou de vis si l'ancien dormant est en bois ou par des vis si l'ancien dormant est en acier. La largeur minimale de cet appui ainsi réalisé doit respecter les spécifications du concepteur de la menuiserie de rénovation.

NOTE

La pose en rénovation d'une porte-fenêtre sur dormant existant en gardant au moins partiellement le seuil, entraîne généralement la surélévation du nouveau seuil. Il est conseillé d'obtenir l'accord du maître d'ouvrage sur les conséquences de cette surélévation.

Lorsqu'il est envisagé la suppression de la traverse basse existante d'une porte-fenêtre afin de ne pas surélever le seuil, si la continuité des étanchéités horizontales et verticales n'est pas possible, le dormant existant doit être entièrement déposé sur ses quatre côtés.

6.2.1.1  Reconstitution de rejingot

La reconstitution de rejingot ne pourra être appliquée que si les prescriptions indiquées précédemment pour le neuf, ne peuvent être employées.

La pièce reconstituant le rejingot doit être en matériau ne créant pas de pont thermique, durablement résistant aux intempéries. Largeur minimale 40 mm, hauteur minimale 25 mm.

S'il s'agit d'une pièce de bois, elle doit recevoir un traitement de préservation pour la classe d'emploi 4 ou posséder une durabilité naturelle suffisante pour cette classe d'emploi (durabilité naturelle de classe 1 ou 2).

La pièce reconstituant le rejingot peut être une pièce assemblée et étanchée en usine en sous-face de la pièce d'appui ou peut être une pièce posée sur chantier avant la pose de la menuiserie.

Un calfeutrement doit être réalisé entre la pièce reconstituant le rejingot et le gros oeuvre, en partie basse et aux extrémités, calfeutrement répondant aux mêmes exigences que le calfeutrement entre menuiserie et gros oeuvre qui vient s'y raccorder.

Le calfeutrement entre la pièce reconstituant le rejingot et le gros oeuvre doit être protégé par un dispositif empêchant la rétention d'eau sur ce calfeutrement. Par exemple :

  • un système de rejet d'eau formant goutte d'eau à 40 mm minimum, avec un appui présentant une pente minimum de 5 % ;

  • une bavette recouvrant l'épaisseur du mur.

Dans le cas d'une porte-fenêtre, il conviendra de mettre une bavette recouvrant tout l'appui et répondant aux prescriptions du 5.1.7.

Figure 12  Reconstitution de rejingot par pièce rapportée

6.2.2  Pose des habillages extérieurs et intérieurs

La mise en place d'habillages extérieurs sur les menuiseries de rénovation est nécessaire pour des raisons d'entretien lorsque les cochonnets bois ou acier des dormants existants sont supérieurs à 10 mm.

La traverse basse reçoit un habillage total qui peut n'être que partiel par exemple dans le cas d'une fermeture extérieure existante.

Les habillages sont fixés soit par clipage soit par collage soit par vissage. Ces fixations doivent être réalisées suivant les spécifications du concepteur de la fenêtre. Une fixation par simple collage doit être effectuée dans le cadre d'une procédure validée par un organisme agréé. Dans le cas d'un vissage, il faut s'assurer que le percement des trous de fixation ne met pas en cause les caractéristiques d'étanchéité à l'air et à l'eau de la menuiserie ou de sa liaison à l'ancien dormant, ou de la liaison de ce dernier au gros oeuvre.

La fixation des profilés d'habillage non clipés dans le dormant de la menuiserie de rénovation, doit être compatible avec la dilatation de cet habillage.

6.2.3  Aération des dormants existants

Une aération obligatoire entre habillage extérieur et dormant existant est nécessaire pour préserver ce dormant existant d'une altération. Elle doit être assurée par les dispositions suivantes :

  • les habillages extérieurs sont disposés de façon à assurer une lame d'air d'épaisseur minimale de 5 mm entre habillage et le support existant ;

  • la bavette d'habillage de la pièce d'appui du dormant existant sera grugée en extrémité pour maintenir la libre circulation de l'air le long des habillages verticaux : orifice au moins égal à 50 mm2. De la même manière, il y a lieu d'assurer la continuité de cette circulation en traverse supérieure par des orifices de même section ;

  • l'absence de calfeutrement du joint entre gros oeuvre et habillage, joint B selon 6.2.5 du présent document, est favorable à cette aération.

NOTE

Ces dispositions sont de nature à éviter la détérioration du dormant bois en aérant celui-ci sur sa périphérie empêchant par la même les attaques cryptogamiques consécutives aux séquences longues d'humidité liées aux condensations passagères. Il en est de même pour la conservation des dormants aciers vis-à-vis de la corrosion.

Les différentes figures d'exemples de mise en oeuvre de l'Annexe H illustrent ces dispositions.

6.2.4  Fixations, liaisons, calage

Les fixations et liaisons doivent s'opposer à des déformations de la menuiserie de rénovation qui pourraient nuire à son fonctionnement ou à son étanchéité.

NOTE 1

Les fixations et liaisons de la nouvelle menuiserie transmettent à l'ancien dormant le poids propre de cette nouvelle menuiserie et les efforts appliqués résultant des actions du vent et de ceux occasionnés par la manoeuvre des vantaux. Le poids propre de la menuiserie est généralement reporté par l'intermédiaire de cales d'assise situées en sous-face de la traverse basse au voisinage des montants.

Les fixations et liaisons doivent répondre aux spécifications suivantes ci-après :

  • le calage entre nouveau et ancien dormants au droit de chaque fixation, est assuré par des cales ou par des vérins fixés sur le dormant qui permettent le réglage du jeu de calage sans avoir besoin d'un accès direct au joint entre les deux dormants ;

  • sur anciens dormants bois, il est aussi possible d'utiliser des vis spéciales qui assurent le calage entre l'ancien et le nouveau dormant ;

  • dans le cas d'utilisation de fixation par vis-cheville, la charge admissible sera déterminée par une reconnaissance préalable sur le support existant.

NOTE 2

La charge admissible des chevilles sur le support existant peut se faire selon les modalités des recommandations du CISMA.

6.2.4.1  Fixations directes par vis

Les prescriptions du 5.5.2 doivent être respectées pour les fixations directes par vis sur les dormants existants en bois. Les vis doivent avoir un diamètre supérieur ou égal à 4 mm.

NOTE

En pratique il a été constaté que dans les conditions normales d'utilisation et de conservation de l'ancien dormant, la résistance admissible des fixations dans l'ancien dormant peut être prise égale à :

  • Vis Ø 4 mm : 100 N

  • Vis Ø 5 mm : 150 N

  • Vis Ø 6 mm : 200 N

6.2.4.2  Emplacement des fixations

Les fixations principales doivent être disposées sur le dormant, au voisinage des organes de rotation et des points de condamnation des ouvrants, des cales de vitrage dans le cas de châssis fixe, et au voisinage des meneaux et traverses.

Pour les menuiseries coulissantes, des fixations ou plots de centrage doivent être disposés au droit des montants centraux et des butées sur les montants latéraux.

Des fixations complémentaires sont à prévoir afin que la distance entre deux fixations reste inférieure à 80 cm.

Pour les montants et la traverse haute, la fixation se fera soit :

  • frontalement sur l'aile intérieure monolithique de recouvrement du dormant de rénovation ;

  • frontalement par l'intermédiaire de pattes équerres ;

  • en feuillure.

Pour la traverse basse, la fixation se fera soit :

  • frontalement sur l'aile intérieure monolithique de recouvrement du dormant ;

  • frontalement par l'intermédiaire de pattes équerres ;

  • par enfourchement continu ou sur des plots de centrage.

Si la fixation est réalisée sur une seule paroi PVC, utiliser des vis dont le dessous de la tête est plat.

La fixation sera faite dans le dormant existant et/ou dans la fourrure (à condition que celle-ci ait une épaisseur suffisante) ou dans une patte métallique rapportée.

Aucun percement total traversant vertical des traverses basses ou des seuils ne doit être effectué en particulier pour le passage des fixations (voir figure 6).

Cependant un percement de ces traverses basses ou seuils pour fixation est autorisé mais s'il est situé en partie arrière, hors d'une zone susceptible de recevoir des eaux de drainage ou d'infiltration (voir figure 6).

Les fixations ne doivent pas interrompre les garnitures d'étanchéité ni s'opposer à leur mise en place, en particulier dans le cas de mastic extrudé à la pompe, elles doivent permettre le lissage du cordon de mastic

Sauf prescriptions particulières du concepteur, dans le cas d'un bloc-baie, si le coffre possède une traverse intermédiaire la fixation se fera par celle-ci, sinon la fixation aux extrémités de la traverse supérieure sera doublée.

6.2.4.3  Calage

NOTE

Le calage est destiné à reporter sur le dormant existant, le poids propre et les charges de services appliquées à la menuiserie. Il permet d'assurer également le positionnement horizontal du châssis lors de la pose.

Des cales doivent être disposées au voisinage des extrémités des montants latéraux et intermédiaires.

Dans le cas de fixation frontale à travers l'aile intérieure monolithique de recouvrement du dormant, ou par patte, le calage n'est pas nécessaire sauf en partie basse.

Le calage des cadres dormants des coulissants, doit être conforme au 5.10.1. Dans le cas où ce calage ne serait pas continu, les différentes cales doivent être suffisamment rapprochées pour ne pas provoquer, sous les efforts de service, une déformation de la traverse basse préjudiciable au bon fonctionnement de la menuiserie.

De plus, pour les dormants des coulissants, même en cas de fixation frontale, des cales doivent être prévues au droit des butées entre ouvrants et dormants et éventuellement au droit des verrouillages.

6.2.5  Calfeutrement des joints

Dans tous les cas, la conception de la mise en oeuvre de la menuiserie de rénovation doit permettre la réalisation d'une continuité de l'étanchéité à la périphérie de celle-ci et en particulier dans les angles.

Sauf dispositions contraires du présent document, le calfeutrement par mastic est réalisé selon le NF DTU 44.1.

Les spécifications pour le calfeutrement de chaque type de joint défini par la figue 13 sont les suivantes :

  • Joint A : Il est nécessaire d'effectuer le calfeutrement de ce joint sauf au droit d'un coffre de volet roulant où il pourra être fait un joint E.

  • Joint B : Dans le cas de calfeutrement la dimension du profilé d'habillage formant face de ce calfeutrement doit être de 5 mm minimum. Ce calfeutrement est indispensable si le calfeutrement C ne peut être réalisé de façon convenable. Ce calfeutrement sera alors assuré sur les deux montants et en traverse haute.

  • Joint C : Il est nécessaire et doit être continu sur les deux montants et sur la traverse haute (sauf dans le cas de volets roulants existants). Un solin de mastic élastique ou plastique peut constituer une solution. Dans le où, en traverse basse, la liaison entre appui existant et rejingot n'est pas conforme à ce DTU, il y a lieu assurer l'étanchéité par tout moyen approprié.

  • Joint D : Ce joint peut ne pas être étanché selon les prescriptions du concepteur de la menuiserie de rénovation.

  • Joint E : Il n'est pas nécessaire d'effectuer le calfeutrement de ce joint si le joint A est calfeutré.

  • Joint F : Il n'est pas nécessaire de calfeutrer ce joint lorsque le joint C est calfeutré convenablement.

Figure 13  Définition des différents types de joints référencés A, B, C, D, E, F

La conception des calfeutrements doit respecter les spécifications du 5.9 du présent document.

6.2.6  Exemples de mise en oeuvre en rénovation

Différents exemples de mise en oeuvre en rénovation sont donnés en Annexe H.