6 Mise en oeuvre

6.1 Soubassement

Lorsque le soubassement est destiné à répartir les charges de travaux d'âtrerie sur le plancher, il doit être réalisé en maçonnerie traditionnelle, généralement en matériaux de même nature que ceux de la réalisation d'âtrerie, soit à joints larges au mortier de liant hydraulique, soit à joints minces à l'aide de ciment colle ou de plâtre.

Si le soubassement n'a pas de fonction mécanique particulière, il est traité comme un habillage (voir paragraphe 6.3 du présent document).

La pose à sec est interdite sauf prescriptions différentes du fabricant de l'habillage.

6.2 Positionnement de l'appareil ou construction de la cheminée sur site

6.2.1 Appareils à foyer ouvert et inserts

6.2.1.1 Appareils avec avaloir et buse

L'installation (et l'éventuel assemblage sur site) de l'appareil se fait conformément aux prescriptions du fabricant figurant dans la notice d'installation.

6.2.1.2 Appareils sans avaloir

Les appareils non pourvus d'une buse de raccordement doivent être installés de façon à être déposables facilement lors des opérations de ramonage sans dépose de tout ou partie de l'habillage.

NOTE

Par exemple, un insert posé sur des cornières métalliques permet de répondre à cette prescription.

6.2.1.2.1 Avaloir de l'âtre existant

Un avaloir doit être réalisé selon les prescriptions ci-dessous.

Les joints doivent être réalisés avec :

  • soit un mortier de ciment alumineux fondu dosé à 600 kg / m³ de sable sec,

  • soit un produit titulaire d'un Avis Technique4 favorable délivré pour cet usage.

    4)

    Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos général.

Dans le cas d'un conduit métallique, la liaison de l'avaloir au conduit de raccordement est réalisée par une pièce de raccordement adaptée qui doit permettre un emboîtement d'au moins 40 mm.

L'avaloir repose sur les jambages ou sur le coeur ou contre-coeur (ou corbeaux ou fronton) par l'intermédiaire d'un lit :

  • soit de mortier bâtard dosé à 200 kg de ciment CEM II et 200 kg de chaux hydraulique NHL, NHL-Z, HL par mètre cube de sable sec,

  • soit de mortier de ciment alumineux dosé en volume par trois parts de sable pour une part de ciment.

La stabilité de l'avaloir doit être assurée indépendamment du conduit tout en permettant sa libre dilatation.

NOTE 1

Dans le cas d'un avaloir métallique, l'interposition d'un joint en fibres minérales entre l'avaloir et son support permet la libre dilatation.

NOTE 2 Si nécessaire, l'avaloir est isolé thermiquement de la hotte, de manière à ne pas compromettre la bonne tenue de la hotte.

L'avaloir de l'âtre existant ne doit pas être équipé d'une trappe d'obturation. Dans le cas d'une réhabilitation d'un âtre avec un appareil sans avaloir, la trappe d'obturation pré-existante doit être démontée.

6.2.1.2.2 Avaloir en acier ou en fonte

Dans le cas d'un avaloir en fonte en plusieurs éléments, ces derniers sont assemblés selon l'une des méthodes suivantes :

  • à sec avec emboîtement,

  • avec du mastic réfractaire,

  • avec un bourrelet de fibres minérales,

  • avec du mastic réfractaire et un bourrelet de fibres minérales.

6.2.1.2.3 Avaloir en béton et en briques pleines

Les joints doivent être réalisés avec :

  • soit un mortier bâtard ou à base de ciment alumineux fondu dosé à 600 kg/m³ de sable sec,

  • soit un produit titulaire d'un Avis Technique5 favorable délivré pour cet usage.

    5)

    Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos général.

6.2.2 Construction de la cheminée sur site (âtre)

6.2.2.1 Réalisation de l'âtre

La réalisation de l'âtre s'effectue à partir de matériaux définis dans la norme NF DTU 24.2 P1-2.

6.2.2.1.1 Cas des éléments non pré-assemblés

La construction de l'âtre est réalisée à joints hourdés au mortier bâtard ou à base de ciment alumineux.

L'épaisseur totale de la paroi doit être supérieure ou égale à 6 cm.

NOTE

Tout procédé de collage des éléments de terre cuite sur support n'est pas visé par le présent document.

6.2.2.1.2 Cas des éléments pré-assemblés

Ces éléments doivent être fabriqués avec un mortier à base de ciment alumineux.

L'épaisseur minimale du panneau doit être de 5 cm.

Les joints de pose sont réalisés au mortier bâtard ou à base de ciment alumineux.

NOTE 1

Tout procédé de collage des éléments de terre cuite sur support n'est pas visé par le présent document.

NOTE 2 Pour une bonne durabilité et afin de limiter les chocs thermiques sur les matériaux naturels, il est possible de prévoir une plaque de cheminée (ou taque) placée devant ces éléments en fond de foyer.

6.2.2.1.3 Dalle foyère

Lorsque la dalle foyère est réalisée en plusieurs éléments, les joints d'assemblage ne doivent pas se trouver au-dessus du bûcher lorsqu'il est placé en dessous de cette dalle.

6.2.2.2 Réalisation de l'avaloir

Voir paragraphe 6.2.1.2.1 du présent document. En outre, l'avaloir doit être équipé d'une trappe d'obturation.

6.3 Habillage d'insert

6.3.1 Généralités

L'habillage de l'insert doit être réalisé en matériaux incombustibles.

Toutefois, l'habillage en matériaux combustibles (le bois par exemple) est autorisé sous réserve de réaliser une isolation thermique des surfaces soumises au rayonnement direct de l'insert. L'isolant employé doit avoir une réaction au feu A1 ou au moins M0 ou A2-s1,d0. Cette isolation n'est pas nécessaire dans le cas où la température des parois intérieures de l'habillage n'excède pas 85 °C.

NOTE

Voir également le paragraphe 5.3.1.1 du présent document.

Dans le cas des inserts, les sections des entrées d'air de convection sont définies dans les prescriptions d'installation du fabricant de l'appareil.

Lorsque les éléments sont liaisonnés mécaniquement, leur pose à sec est autorisée.

Lorsque la liaison se fait par jointoiement, se reporter aux prescriptions du paragraphe 6.1 du présent document.

6.3.2 Corbeaux

Lorsque les corbeaux sont montés en console avec scellement dans la paroi de soutien, celle-ci doit présenter des caractéristiques mécaniques suffisantes.

Cette prescription exclut toute possibilité de scellement dans une cloison légère sans renforcement particulier (par exemple : plaque de répartition).

6.3.3 Linteau (ou poutre)

Il existe principalement trois modes de mise en oeuvre :

  • mise en appui sur les jambages ou les corbeaux en butée contre le mur d'adossement,

  • encastrement dans le ou les murs d'adossement,

  • suspension par des tirants.

Lorsque le linteau est en matériau combustible, bois par exemple, la protection est réalisée selon les prescriptions du fabricant de l'appareil. L'utilisation de plâtre n'est pas autorisée en tant que protection thermique.

NOTE

Voir exemples de solutions de protection donnés en Annexe A du présent document.

6.3.4 Fronton

NOTE

En plus de son rôle décoratif, le fronton est généralement utilisé pour assurer la protection thermique de la poutre bois.

Il existe quatre possibilités de mise en oeuvre du fronton :

  • suspendu aux corbeaux,

  • posé sur les corbeaux,

  • encastré entre les corbeaux ou les jambages,

  • suspendu par des tirants ; dans ce cas, il peut faire office de linteau.

6.3.5 Tablette

Elle est fixée ou posée sur le linteau à l'aide d'un assemblage compatible avec la nature du matériau.

6.4 Trappe d'obturation

Elle doit permettre d'obtenir une surface d'ouverture proche de la section pleine du conduit.

En position fermée, la section libre ne doit pas excéder 50 cm².

Cette trappe doit permettre le ramonage et le libre écoulement des suies.

Le choix de l'épaisseur de la trappe doit tenir compte des dimensions de celle-ci afin d'assurer sa bonne tenue mécanique.

6.5 Amenée d'air comburant

6.5.1 Généralités

Le dimensionnement de l'amenée d'air comburant est traité au paragraphe 5.1.1 du présent document.

Pour les appareils utilisant exclusivement le bois comme combustible, l'amenée d'air comburant doit être obturable (grille d'obturation ou registre de fermeture) sauf si l'amenée d'air comburant est directement raccordée à l'appareil.

Pour les appareils pouvant utiliser les combustibles minéraux solides, l'amenée d'air comburant ne doit pas être obturable et doit être directement raccordée à l'appareil par un conduit spécifique débouchant sur l'extérieur ou sur un espace ventilé sur l'extérieur.

6.5.2 Prise d'amenée d'air comburant

La prise d'amenée d'air comburant doit être située soit directement à l'extérieur, soit dans un espace ventilé sur l'extérieur.

Dans le cas où la prise d'amenée d'air comburant est située directement sur l'extérieur, elle doit, dans la mesure du possible, être placée face aux vents dominants.

Dans le cas où la prise d'amenée d'air comburant est située dans un espace ventilé sur l'extérieur, il faut s'assurer de ne pas prélever de l'air pollué.

NOTE

Un vide sanitaire est considéré comme ventilé si la section totale libre des ouvertures exprimées en centimètres carrés est au moins égale à 5 fois la surface au sol du vide sanitaire exprimée en mètres carrés. Exemple : pour un vide sanitaire ayant une surface au sol de 100 m², la section totale libre des ouvertures doit être supérieure ou égale à 500 cm².

La prise d'air comburant peut être placée dans un local situé hors du volume du logement, à condition que celui-ci soit relié directement à l'extérieur par une ouverture au moins égale à 200 cm² et qu'aucune disposition ne puisse réduire ultérieurement cette ouverture.

Elle doit être protégée par une grille.

La grille doit être facilement démontable de façon à permettre son nettoyage régulier. Dans tous les cas, le maillage (espace libre de passage de l'air) de la grille doit être supérieur à 3 mm.

6.5.3 Partie courante de l'amenée d'air comburant

Si l'amenée d'air comburant traverse un mur extérieur avec une cloison de doublage, cette traversée doit être réalisée de façon étanche par rapport au vide du doublage.

NOTE

L'étanchéité de cette traversée de cloison peut être obtenue, par exemple, par un conduit scellé dans cette traversée ou par un façonnage sur place des parois de cette traversée avec du plâtre ou du béton.

6.5.4 Conduit (éventuel)

Si l'amenée d'air comburant comporte une partie de conduit soumis au rayonnement de l'âtre, de l'appareil à foyer ouvert ou de l'insert, celle-ci doit être réalisée en matériau classé au moins M0 ou A2-s1,d0.

6.5.5 Débouché d'amenée d'air comburant

Dans le cas d'un âtre, si la grille n'est pas en contact permanent avec le feu, elle doit être réalisée avec de la fonte de 3 mm d'épaisseur minimale, de la tôle d'acier noir de 1 mm d'épaisseur minimale ou de l'acier inoxydable de 0,4 mm d'épaisseur minimale.

Lorsqu'elle est en contact direct avec le feu, elle répond aux mêmes prescriptions que les matériaux entrant dans la réalisation du foyer selon la norme NF DTU 24.2 P1-2.

Dans tous les autres cas, le débouché d'amenée d'air comburant doit être situé :

  • soit directement dans l'habillage d'insert ou dans le corps de l'âtre,

  • soit à proximité, dans le local où est installé l'âtre, l'appareil à foyer ouvert ou l'insert.

6.6 Conduit de raccordement

Les conduits de raccordement sont réalisés avec les matériaux définis dans la norme NF DTU 24.2 P1-2.

6.6.1 Jonction du conduit de raccordement et du conduit de fumée en attente au plafond

6.6.1.1 Jonction d'un conduit de raccordement métallique rigide avec un conduit de fumée maçonné

Les conduits de raccordement métalliques rigides sont raccordés :

  • soit par un élément spécialement conçu,

  • soit par une collerette scellée,

décrits aux paragraphes ci-après.

6.6.1.1.1 Elément spécial

Les dimensions de cet élément doivent correspondre aux dimensions du conduit de fumée maçonné en attente et au diamètre du conduit de raccordement métallique.

La fixation de cet élément sur le conduit en attente est réalisée au moyen d'ancrages dans le boisseau. Le haut de l'élément spécial doit être d'une section correspondante de manière à assurer une parfaite étanchéité entre le conduit et elle-même.

Figure 3 - Raccordement avec élément spécial

L'étanchéité du liaisonnement entre l'élément spécial et le conduit de raccordement est assurée par un collier ou une jonction étanche, ou bien l'élément spécial est lui-même pourvu d'un joint d'étanchéité. En tout état de cause, ces deux éléments sont emboîtés d'au moins 40 mm.

Le sens d'emboîtement se fait selon les prescriptions du fabricant de l'élément spécial.

6.6.1.1.2 Collerette scellée

Il convient d'installer une collerette correspondant au diamètre du conduit de raccordement lequel doit s'emboîter à l'intérieur de celle-ci.

Figure 4 - Raccordement avec collerette scellée

Le scellement de la collerette doit être réalisé avec :

  • soit un mortier de ciment alumineux fondu dosé à 600 kg/m³ de sable sec,

  • soit un produit titulaire d'un Avis Technique6 favorable délivré pour cet usage.

    6)

    Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos général.

L'emploi de plâtre, de mortier pur ou de coulis réfractaire est interdit pour le scellement des collerettes.

Toutefois, l'emploi de plâtre est autorisé s'il n'a pas de caractère fonctionnel pour l'évacuation des fumées, par exemple coffrage perdu du joint en mortier de ciment alumineux.

Les bords supérieurs de ce scellement doivent être réalisés en forme d'entonnoir afin d'éviter les accumulations de suies.

Pour la même raison, le conduit de raccordement ne doit pas dépasser la base inférieure de l'entonnoir, à l'intérieur du conduit de fumée.

6.6.1.2 Jonction d'un conduit de raccordement métallique flexible double peau avec un conduit de fumée maçonné

Figure 5 - Exemples de jonction d'un conduit de raccordement métallique flexible double peau avec un conduit de fumée maçonné

Le raccord sur le conduit de fumée maçonné en attente se fait par un élément spécial conformément au paragraphe 6.6.1.1.1 du présent document ou par une collerette scellée conformément au paragraphe 6.6.1.1.2 du présent document. Cet élément spécial ou cette collerette doit être adapté au conduit de fumée maçonné en attente et au conduit de raccordement métallique flexible.

6.6.1.3 Jonction d'un conduit de raccordement métallique avec un conduit de fumée métallique

Dans cette hypothèse, deux possibilités existent.

6.6.1.3.1 Jonction d'un conduit composite métallique rigide avec un conduit composite métallique rigide

Il s'agit d'un raccordement direct.

Le conduit de fumée est prolongé jusqu'à la buse en utilisant les accessoires prévus à cet effet.

6.6.1.3.2 Jonction d'un conduit de raccordement simple paroi rigide ou flexible double peau avec un conduit de fumée composite métallique rigide

Il s'agit d'un raccordement indirect.

La jonction doit être réalisée en utilisant une pièce de raccordement spécialement conçue par le fabricant du conduit de fumée double paroi.

6.6.1.4 Jonction d'un conduit de raccordement en boisseaux avec un conduit de fumée en boisseaux

On désigne par boisseaux, les conduits conformes aux définitions de la norme NF DTU 24.1 P1.

Ce type de conduit de raccordement ne peut être utilisé que dans les cas des âtres.

Après édification du conduit de raccordement en boisseaux, le liaisonnement avec le conduit de fumée en boisseaux en attente est réalisé au moyen de briques réfractaires de 50 mm d'épaisseur, ou au moyen d'un boisseau façonné à la tronçonneuse. Toute autre méthode de façonnage sur chantier pouvant altérer les qualités du boisseau est interdite.

Les joints doivent être exécutés avec l'un des mortiers suivants :

  • soit un mortier de ciment alumineux fondu dosé à 600 kg/m³ de sable sec,

  • soit un produit titulaire d'un Avis Technique ou d'un Document Technique d'Application7 délivré pour cet usage.

    7)

    Ou leur équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos général.

L'emploi de plâtre, de mortier pur ou de coulis réfractaire est interdit.

6.6.1.5 Jonction sur un conduit de fumée maçonné en situation intérieure partant du sol (Figure 6)

Dans le cas d'un conduit de raccordement métallique simple paroi rigide ou flexible double peau, celui-ci est raccordé :

  • soit par un élément spécialement conçu ; la mise en oeuvre doit être réalisée conformément au paragraphe 6.6.1.1.1 du présent document,

  • soit par une collerette scellée sur place, la mise en oeuvre doit être réalisée conformément au paragraphe 6.6.1.1.2 du présent document.

La partie du conduit de fumée se trouvant au-dessous du liaisonnement doit être laissée vide :

  • en aménageant une boîte à suie munie d'une trappe de ramonage en bas du conduit de fumée. Dans ce cas, le conduit de raccordement ne doit pas dépasser à l'intérieur du conduit de fumée,

  • ou remplie de sable ou d'autres matériaux appropriés avec réalisation d'une " culotte " exécutée avec l'un des mortiers suivants :

    • soit un mortier bâtard dosé à 200 kg de ciment CEM II et 200 kg de chaux hydraulique NHL, NHL-Z, HL par mètre cube de sable sec,

    • soit un mortier de ciment alumineux dosé en volume par trois parts de sable pour une part de ciment,

Cette " culotte " doit être façonnée afin d'éviter les accumulations de suies.

Figure 6 - Jonction d'un conduit de fumée maçonné en situation intérieure partant du sol

6.6.2 Jonction sur un conduit maçonné en situation extérieure partant du sol (Figure 7)

NOTE

Dans cette situation, le raccordement traverse soit la paroi extérieure du bâtiment soit celle de la gaine dans laquelle se trouve le conduit maçonné.

La jonction entre le conduit de raccordement et le conduit de fumée doit être réalisée selon les prescriptions du paragraphe 6.6.1.5 du présent document.

Toutefois, il convient de prendre les précautions supplémentaires suivantes au niveau de la traversée du mur d'adossement par le conduit de raccordement :

  • il faut un écart minimum de 15 cm entre la paroi extérieure du conduit de raccordement et tout élément combustible, et

  • la résistance thermique des parois du conduit de raccordement au niveau de la traversée du mur et seulement au niveau de celle-ci, doit être suffisante et avoir en tout état de cause les caractéristiques minimales suivantes :

    • le conduit de raccordement est métallique simple paroi rigide ou flexible double peau. Il doit être ceinturé d'un isolant classé M0 ou A2-s1,d0 [(laine de roche ou fibres minérales) de 25 mm minimum d'épaisseur ou un autre isolant d'une résistance thermique minimale de 0,70 m².K/W à 50 °C (ou 0,40 m².K/W à 200 °C)],

    • dans les autres cas, le produit employé au niveau de la traversée du mur doit avoir une résistance thermique minimale de 0,70 m².K/W à 50 °C (ou 0,40 m².K/W à 200 °C).

  • la mise en oeuvre sur le conduit de fumée d'une trappe de ramonage au droit de la jonction avec le conduit de raccordement s'il y a un piquage à 90°, ou en pied de conduit de fumée si le piquage est à 45° et s'il n'y a pas de remplissage sous la jonction.

Figure 7 - Jonction sur un conduit maçonné en situation extérieure partant du sol (exemple de solution)

6.6.3 Jonction sur un conduit de fumée en situation intérieure ne débouchant pas dans le local où est située la réalisation d'âtrerie mais étant adjacent au mur d'adossement

Plusieurs solutions peuvent être appliquées :

  • réalisation d'un nouveau conduit de fumée débouchant dans le local où se trouve la réalisation d'âtrerie,

  • modification du trajet du conduit de fumée existant en le dévoyant au-dessus du plafond afin de le faire déboucher dans le local où se trouve la réalisation d'âtrerie,

  • prolongement bas du conduit de fumée au travers du mur d'adossement afin de le faire déboucher dans le local où se trouve la réalisation d'âtrerie,

    NOTE

    Par le terme " mur d'adossement ", on entend la partie du mur sur lequel est adossée ou accolée la réalisation d'âtrerie et se trouvant en regard de celle-ci. Dans le cas d'une réalisation d'angle, le terme " mur d'adossement " désigne les deux portions de murs sur lesquelles est adossée ou accolée la réalisation d'âtrerie.

  • modification des caractéristiques des locaux par la réalisation d'une cloison supplémentaire, la pièce où se trouve la réalisation d'âtrerie englobe alors le débouché du conduit de fumée existant.

Ces trois dernières solutions nécessitent des aménagements particuliers dont les principales dispositions sont explicitées ci-après.

6.6.3.1 Modification du trajet du conduit de fumée

Cette modification consiste à dévoyer le conduit de fumée existant au-dessus du plafond de façon à le faire déboucher dans le local où se trouve la réalisation d'âtrerie selon la norme NF DTU 24.1 P1.

6.6.3.2 Prolongement bas du conduit de fumée

Cette modification consiste à prolonger le conduit de fumée existant de façon à lui faire traverser la paroi d'adossement de la réalisation d'âtrerie et le faire déboucher dans l'intégralité de sa section extérieure dans le local où se trouve ce dernier (voir Figure 8 ci-après).

Le prolongement bas doit être réalisé avec les mêmes composants que le conduit existant, en assurant une continuité parfaite du montage (étanchéité, résistance thermique, ...).

Figure 8 - Exemple de prolongement d'un conduit de fumée dans le cas où celui-ci ne débouche pas dans le local où est situé l'insert

NOTE

Une autre disposition consiste à prolonger le conduit de façon qu'il parte du sol, le liaisonnement à ce conduit peut alors être réalisé dans les conditions spécifiées au paragraphe 6.6.2 du présent document après avoir réalisé ce qui est indiqué au paragraphe 6.6.4.3 du présent document.

Le dévoiement du conduit de fumée nécessairement réalisé sur le prolongement est considéré comme un dévoiement afférant au conduit de raccordement et, à ce titre, les spécifications du paragraphe 6.6 du présent document sont applicables sur l'ensemble de la partie prolongée. L'angle de ce dévoiement est limité à 45° avec la verticale.

6.6.3.3 Modification des caractéristiques des locaux

Cette modification consiste à construire, dans la pièce adjacente, une cloison autour du conduit de fumée existant (voir Figure 9 ci-après).

Figure 9 - Exemples de modification des caractéristiques des locaux dans le cas d'un conduit de fumée ne débouchant pas dans le local où est situé l'insert

Cette cloison doit être réalisée conformément au paragraphe 5.3.1.1 du présent document et aux prescriptions relatives aux habillages des conduits de fumée incluses dans la norme NF DTU 24.1 P1.

La jonction du conduit de raccordement sur le conduit de fumée doit être réalisée conformément aux spécifications des paragraphes 6.6.1 à 6.6.4 inclus, du présent document selon le cas.

Le passage du conduit de raccordement au travers du mur d'adossement de la cheminée se conçoit avec une démolition partielle de ce mur, la stabilité de la réalisation ne devant pas être altérée.

Il faut réduire au minimum le volume d'un éventuel " piège à calories " (air chaud confiné) principalement en cas de proximité de matériaux combustibles.

6.6.4 Partie courante du conduit de raccordement

Il convient de s'assurer que la résistance mécanique de l'âtre, l'appareil à foyer ouvert ou de l'insert permet de supporter le poids du conduit de raccordement. Dans le cas contraire, il convient d'effectuer une reprise de charge.

6.6.4.1 Emboîtement et nature des joints

L'emboîtement des éléments se fait partie mâle vers le bas, c'est-à-dire vers l'âtre, l'appareil à foyer ouvert ou l'insert. Toutefois, dans le cas des buses mâles, les parties supérieure et inférieure du premier élément du conduit de raccordement (qui peut être une pièce d'adaptation) doivent être femelles (voir paragraphe 6.6.5 du présent document).

Les joints et emboîtements doivent être exécutés selon les prescriptions de la norme NF DTU 24.1 P1.

6.6.4.2 Dévoiements

Le conduit de raccordement ne doit pas comporter plus de deux dévoiements (c'est-à-dire plus d'une partie non verticale), l'angle de ces dévoiements ne doit pas excéder 45° avec la verticale.

NOTE

La présence de deux dévoiements (une partie non verticale) sur le conduit de fumée n'interdit pas la réalisation de deux dévoiements supplémentaires sur le conduit de raccordement.

6.6.4.3 Variation de section

Si la section du conduit de fumée ou du tubage bien que suffisante est différente de la section du conduit de raccordement, la réduction ou augmentation de section ne peut se faire que par une pièce de forme évitant toute variation brusque de section. Un angle de variation de section inférieur ou égal à 45 degrés permet de répondre à cette exigence.

La partie haute de cette variation de section doit être située :

  • dans la hotte, à moins de 10 cm sous le faux plafond de la hotte,

    ou

  • dans le volume du faux plafond de la hotte,

    ou

  • à moins de 10 cm sous la jonction au conduit de fumée s'il n'y a pas de faux plafond de hotte.

Figure 10 - Exemples d'une variation de section sur un conduit de raccordement

6.6.5 Jonction du conduit de raccordement sur la buse (ou manchon) de l'avaloir ou de l'appareil

Selon la notice de l'appareil, le conduit de raccordement est emboîté intérieurement dans le manchon de l'appareil (ou de l'avaloir dans le cas d'un âtre), ou extérieurement sur la buse de l'appareil (ou de l'avaloir dans le cas d'un âtre) :

  • soit directement si les diamètres sont compatibles,

  • soit par l'intermédiaire d'une pièce d'adaptation de la buse et du conduit de raccordement, en conservant dans tous les cas le diamètre hydraulique de passage des fumées de la buse de l'appareil.

NOTE

Cette prescription n'interdit pas qu'il y ait une réduction de section sur la partie courante du conduit de raccordement dans les conditions du paragraphe 6.6.5 du présent document.

Figure 11 - Exemple de jonction du conduit de raccordement sur la buse (mâle)

Figure 12 - Exemple de jonction du conduit de raccordement dans le manchon (femelle)

NOTE

Selon les exigences sur les appareils, la profondeur minimale de la jonction est sur l'appareil, de 25 mm pour les diamètres inférieurs à 160 mm et 40 mm pour les autres.

Lorsque l'emboîtement est inférieur à 40 mm, il est nécessaire d'ajouter sur l'emboîtement un dispositif (collier de serrage, bague à griffe, vis inox, rivet inox, etc.) permettant d'éliminer tout risque de déboîtement accidentel lors des opérations de ramonage.

6.7 Tubage

6.7.1 Généralités

Les indications ci-après qui ne visent que la partie basse du tubage ne dispensent pas du respect des prescriptions de la norme NF DTU 24.1 P1.

NOTE

Dans le cas du raccordement sur un conduit de fumée existant de grande section ou évasé en partie basse, se reporter à l'annexe C du présent document.

6.7.2 Raccordement de l'âtre, de l'appareil à foyer ouvert ou de l'insert au tubage

La buse (ou le manchon) de l'avaloir de l'âtre, de l'appareil à foyer ouvert ou de l'insert peut être raccordée directement ou indirectement au tubage.

Figure 13 - Exemple de raccordement direct sur un tubage

6.7.3 Aération ou ventilation de l'espace annulaire

Conformément à la norme NF DTU 24.1 P1, l'espace annulaire doit être ventilé ou aéré par une communication en partie basse. Dans le cas d'un raccordement direct ou indirect du tubage, cette ventilation ou aération peut être réalisée suivant les schémas ci-dessous.

NOTE

D'une façon générale, l'aération telle que prévue dans la norme NF DTU 24.1 P1, c'est-à-dire, une ouverture de 20 cm² en bas du tubage et de 5 cm² en haut du tubage, est suffisante.

Figure 14 - Exemples de ventilation ou d'aération de l'espace annulaire

6.8 Hotte et habillage de hotte

La hotte est réalisée sur le lieu de mise en oeuvre ou préfabriquée en atelier.

Elle repose sur le linteau (ou la poutre ou le fronton ou le bandeau isolant la face arrière de la poutre) ou elle peut être suspendue.

Si le local où est installé l'âtre, l'appareil à foyer ouvert ou l'insert comporte un faux plafond, et si le conduit de fumée ne débouche pas sous le faux plafond, ce dernier devra être découpé dans l'emprise totale de la hotte.

6.8.1 Cheminées et appareils à foyer ouvert

Ce paragraphe vise les âtres et, pour certains d'entre eux, les appareils à foyer ouvert nécessitant une hotte.

Le cas échéant, une grille de décompression est insérée dans la hotte pour éviter la mise en pression de celle-ci.

6.8.2 Inserts

Lorsque le fabricant de l'appareil le demande, un accès dans l'habillage de la hotte doit être aménagé pour permettre l'entretien et la réparation des appareils selon les indications figurant dans la notice d'installation.

NOTE 1

Cet accès peut également servir de sortie de l'air chaud de la hotte.

Afin d'éviter une surchauffe importante susceptible d'entraîner des désordres, il est nécessaire de prévoir un système de ventilation de la hotte par grilles ou tout autre moyen de circulation d'air efficace.

NOTE 2

Voir également le paragraphe 5.3.1.1 du présent document.

En cas d'utilisation d'une grille de sortie d'air chaud, la partie supérieure de celle-ci doit être située le plus haut possible sans toutefois être à moins de 30 cm du nu du plafond (ou du faux plafond du local).

NOTE 3

L'annexe D du présent document donne des exemples de hottes avec ou sans faux plafond.

Le dimensionnement de cette grille doit être précisé par la notice d'installation de l'appareil.

Il n'est pas nécessaire de réaliser un faux plafond faisant office de déflecteur dans une hotte :

  • si l'insert et le conduit de raccordement sont pourvus d'une isolation telle que le fabricant de l'insert assure que la sécurité n'est pas remise en cause (voir figure D.6 de l'annexe D du présent document),

  • si les trois conditions suivantes sont réunies (voir figure D.5 de l'annexe D du présent document) :

    • le plafond haut est en matériaux incombustibles ou classé A1 et d'épaisseur 16 cm minimum,

    • la hauteur sous plafond dans la pièce où est installé l'insert est inférieure à 3 m,

    • si la paroi incombustible (ou classé A1) est protégée comme indiqué au paragraphe 5.3.1.1 du présent document.

Lorsqu'il existe un faux plafond faisant office de déflecteur dans la hotte, il est nécessaire :

  • de ventiler le vide entre le faux plafond de la hotte et le plafond du local par tout système suffisamment efficace,

    NOTE 4

    Deux orifices de ventilation de 20 cm² minimum de section libre ou un seul orifice de 20 cm² associé à l'aération de l'espace annulaire d'un conduit de tubage (voir paragraphe 6.7.3 du présent document), permettent de répondre à cette prescription.

  • d'isoler le plafond du local dans le volume de la hotte,

  • d'isoler le faux plafond de hotte ou le réaliser avec des panneaux isolants.

L'intérieur de la hotte doit être visible afin de permettre le contrôle du conduit de raccordement ou de l'éventuel isolant qui l'entoure.

NOTE 5

La ou les grilles de sortie d'air chaud de la hotte et le ou les orifices de ventilation du faux plafond de la hotte permettent de répondre à cette prescription.

6.9 Dispositif de chauffage

6.9.1 Dispositif de distribution d'air chaud

Dispositif de distribution d'air chaud (voir définition au paragraphe 3.17 du présent document)

La mise en oeuvre des dispositifs de distribution d'air chaud doit être conforme aux indications du fabricant de l'insert et à celles de l'Avis Technique ou du Document Technique d'Application 8 visant le dispositif.

8)

Ou leur équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos général.

6.9.2 Dispositif à eau chaude

Pour les appareils munis d'un bouilleur, la mise en oeuvre du bouilleur doit être réalisée conformément aux indications du fabricant d'appareil.

Les dispositifs à eau chaude indépendants de l'appareil ou équipant un âtre doivent être conformes à la norme NF E 31-010 ; la mise en oeuvre doit être conforme aux indications du fabricant de ce dispositif.

6.10 Dispositif de récupération d'air chaud

Dispositif de récupération d'air chaud (voir définition au paragraphe 3.18 du présent document)

Le dispositif de récupération d'air chaud doit être mis en oeuvre en respectant les sections de passage d'air de convection en amont et en aval du récupérateur, fournies dans la notice du fabricant du dispositif, sans apporter de restrictions à ces sections.

Un coeur ou une plaque de cheminée (ou taque) en avant du dispositif de récupération peut être installé suivant les prescriptions mentionnées dans la notice du dispositif de récupération fournie par le fabricant.