4 Matériaux, produits, procédés

Les parois isolantes peuvent être réalisées suivant deux technologies :

  • la technique dite « traditionnelle »,

  • l'utilisation de panneaux sandwiches.

4.1 Parois

4.1.1 Construction dite « traditionnelle »

La construction dite « traditionnelle » consiste à appliquer une isolation sur une paroi en béton ou en maçonnerie.

4.1.1.1 Isolants thermiques
NOTE 1

Les principaux isolants utilisés sont :

  • d'origine organique :

    • polystyrène expansé (moulé ou extrudé)

    • polyuréthanne

    • polyisocyanurate

  • d'origine végétale :

    • liège expansé

  • d'origine minérale :

    • laine minérale rigide ou semi-rigide, surfacée ou non

    • verre cellulaire, blocs ou plaques

    • perlite expansée

NOTE 2

Les principales caractéristiques des isolants thermiques sont :

  • Résistance thermique :

    • la certification ACERMI atteste de la valeur de la résistance thermique des isolants. La valeur de la résistance thermique peut être déterminée selon le DTU Règles Th.K.

  • Réaction au feu M et pouvoir calorifique supérieur PCS

  • Propriétés mécaniques, comportement à l'eau, perméance à la vapeur d'eau. La certification ACERMI atteste des niveaux I.S.O.L.E. pour des températures supérieures à l'ambiance. Les panneaux isolants sont rigides ou semi-rigides.

Les matériaux doivent être adaptés pour l'utilisation en températures inférieures à 0 °C.

L'isolation thermique du sol doit être conçue pour que le tassement du sol fini sous charge soit inférieur ou égal à 2 % de l'épaisseur d'isolant et au plus 4 mm.

NOTE 3

La détermination de la perte d'épaisseur d'un isolant sous charge de longue durée peut être faite selon la norme NF EN 1606- Détermination du fluage en compression. Il convient en outre de connaître son comportement en fatigue pour les zones de circulation. La valeur de la contrainte en compression sur l'isolant fait partie des données du projet : voir l'annexe du cahier des clauses spéciales. A défaut, la résistance de service d'un plastique alvéolaire peut être déterminée selon l'annexe A. Dans le cas du verre cellulaire, la résistance de service en compression est déterminée selon l'annexe B.

Les isolants destinés à isoler le sol doivent bénéficier :

  • soit d'un avis technique où figureront les valeurs spécifiées de Rc, ds mini et ds maxi aux températures revendiquées ;

  • soit de valeurs validées par un organisme certificateur pour Rc, ds mini et ds maxi.

4.1.1.2 Barrière de vapeur

Produit destiné à limiter le flux de vapeur traversant une paroi.

Sa perméance s'exprime selon le Reef-Volume II en g/m².h.mmHg, sachant que 1 g/m².h.mmHg équivaut à 20,8 × 10 -10 kg/m².s.Pa (unités S.I.).

La perméance peut varier en fonction de la température et l'humidité de l'air ; c'est pourquoi il est nécessaire de préciser les conditions de mesure (température, humidité, différence de pression de vapeur,...) la méthode de mesure, et le laboratoire (voir norme ISO 2528- Produits en feuilles et en plaques - Détermination du coefficient de transmission de la vapeur d'eau - Méthode de la capsule).

NOTE 1

Barrières de vapeur couramment utilisées :

Murs et plafonds :

  • Enduits colloïdaux, bitumeux ou plastiques.

Sols :

  • feuille de polyéthylène e ≥ 200 µm,

  • feutres bitumés surfacés avec enduit appliqué à chaud,

  • chape de bitume armé.

NOTE 2

Perméance du brai de pétrole coulé à chaud

  • couche de 600 g/m² : 28,6.10 -12 kg/m².s.Pa ou 13,75.10 -3 g/m².h.mmHg

  • couche de 1 000 g/m² : 5,72.10 -12 kg/m².s.Pa ou 2,75.10 -3 g/².h.mmHg

4.1.1.3 Film anti-laitance

Il est destiné à empêcher l'infiltration de la laitance entre les joints des panneaux isolants de sol. Il est constitué, soit d'un film en polyéthylène de 100 µm, soit d'un papier kraft 80 g/m² minimum.

4.1.1.4 Revêtements et finitions intérieurs

Les produits de finition doivent être adaptés à l'humidité et à l'agressivité de l'ambiance (voir annexe D1).

NOTE 1

Ils sont de plusieurs types :

  • enduits ciment ou plastique (résine) : DTU 26.1 ;

  • bardage métallique ou plastique ;

  • carrelage (conforme à NF EN 202) : DTU 52.1 ou CPT ;

  • peinture : DTU 59.1 ;

  • chape d'usure : DTU 26.2.

NOTE 2

Pour les chambres froides (température < 12 °C) les revêtements doivent être plus perméables à la vapeur d'eau que le pare-vapeur.

Du point de vue de l'hygiène, les dispositions constructives pour respecter les exigences du paragraphe 3.6 sont satisfaites de la façon suivante :

  • utiliser des matériaux étanches non absorbants et résistants aux chocs,

  • les matériaux doivent résister à l'usage et à l'entretien courant. Ils doivent être imperméables à l'eau, imputrescibles, faciles à laver, nettoyer et désinfecter,

  • les surfaces doivent être lisses et nettoyables, les revêtements sont plans ou faiblement nervurés (profondeur ≤ 1 mm),

  • pour les locaux à température supérieure à 0 °C soumis à des exigences sanitaires, les raccordements des angles rentrants sont de forme arrondie pour faciliter le nettoyage. Les cavités sont évitées. Les angles saillants ne doivent pas présenter de retenues pour les salissures.

Les revêtements gélifs sont interdits pour les locaux à température inférieure ou égale à 0 °C et, en général, dans les zones où la température superficielle des parois peut être inférieure ou égale à 0 °C.

NOTE 3

C'est le cas, par exemple, des zones exposées directement au flux d'air froid provenant de l'installation frigorifique. Par exemple, les carreaux de faïence sont gélifs.

4.1.2 Panneaux sandwiches

Le panneau forme un complexe constitué par une âme isolante et deux parements.

Les panneaux doivent avoir fait l'objet d'un Avis Technique favorable.

Dans le cadre de la procédure d'évaluation spécifique, les caractéristiques des panneaux, des fixations et des matériaux de jointoiement doivent être examinées notamment sur le plan :

  • stabilité et sécurité y compris ancrages et suspensions ;

  • durabilité :

  • résistance thermique ;

  • étanchéité des joints ;

  • tenue des parements vis-à-vis des conditions d'ambiance ;

  • sollicitations pour les panneaux de sol.

Pour le choix des revêtements des panneaux sandwiches, voir le tableau annexe D1.

Se reporter à l'annexe D2 pour le choix des revêtements de finition intérieurs pour les panneaux sandwiches.

Se reporter à l'annexe E2 pour le choix des revêtements de finition extérieurs.

4.2 Portes

La réalisation d'un bâtiment frigorifique et des locaux à ambiance régulée nécessite l'utilisation de portes d'une conception adaptée à l'usage (voir annexe F pour la terminologie).

4.2.1 Généralités

Les portes doivent être adaptées aux ambiances et aux conditions d'utilisation.

NOTE 1

Elles répondent aux exigences réglementaires (articles R 232-1 ; R 235-1 ; R 235-3 du Code du travail) qui peuvent les concerner selon chaque cas (par exemple, ouverture antipanique).

Toute porte intérieure doit comporter, de fabrication, un dispositif permettant l'ouverture à la main par une personne située d'un côté ou de l'autre.

Il est possible de déroger à cette obligation en adjoignant à la porte principale une porte de secours. Cette dernière ne peut être que pivotante ou va-et-vient.

Toute porte extérieure équipée d'un système de condamnation doit pouvoir être décondamnée du côté intérieur.

Toute porte des chambres négatives donnant sur l'extérieur doit être protégée des eaux de ruissellement.

NOTE 2

Les portes automatiques doivent :

  • être conformes au décret du 21 décembre 1993 - Ministère du Travail. Les portes conformes aux spécifications de la norme NF P 25-362 sont réputées répondre aux exigences du décret du 21.12.92 ;

  • être conformes à la norme NF C 15-100 et au décret n° 88 1056 du 14 novembre 1988 en ce qui concerne les parties électriques.

On entend par « sécurité positive », un système qui met en défaut le fonctionnement de la porte, à la suite d'un dysfonctionnement du dispositif de sécurité.

On distingue deux types de sécurité positive :

  1. Dispositif de détection de présence de piéton, comprenant un barrage horizontal à 0,20 m du sol et autre barrage horizontal situé à 1,20 m du sol, lorsque l'effort de poussée est supérieur ou égal à 150 N.

  2. Un dispositif de détection de contact pour chariot motorisé à conducteur porté sur le chant de la porte et sur une hauteur minimale de 2 m.

NOTE 3

L'article 21 de l'arrêté du 30.07.1974 modifié et la circulaire 14 S.S du 15.04.1976 précisent, qu'en cas de circulation de piétons et de chariots, des passages distincts doivent être prévus. Néanmoins, s'il n'existe pas d'autre accès spécifique piétons dans une installation existante, il peut être envisagé, sur une porte destinée au passage de chariots, le passage occasionnel de piétons en ajoutant à la sécurité de contact une sécurité de présence au moyen d'un barrage horizontal situé à 0,50 m de hauteur.

Tout mouvement de la porte ou du portail doit être signalé par un feu orange clignotant sur chaque face de la paroi.

Les portes automatiques doivent pouvoir fonctionner en manuel en cas de panne sur le système mécanique spécifique.

Lorsque la porte est entièrement ouverte, il doit rester entre l'extrémité de la porte côté ouverture et un obstacle éventuel fixe (mur, poteau, etc.) une zone de dégagement de 0,40 m minimum (voir norme NF P 25-362). Dans le cas contraire, il faut rajouter un dispositif à sécurité positive du coté ouverture.

NOTE 4

La norme NF X 08-003 précise le marquage au sol du débattement de la porte.

Il est souhaitable que le volume de débattement de la porte soit correctement éclairé.

Le CCS exclut ces travaux de la part de l'isoleur.

4.2.2 Tolérances dimensionnelles

Sur le passage libre en hauteur et sur la largeur : ± 5 mm.

NOTE

Les dimensions préférentielles, exprimées en millimètres, pour la hauteur libre et la largeur libre sont données dans le tableau suivant en fonction du type de porte. L'énoncé des dimensions d'une porte commence par sa largeur libre ( voir annexe E, paragraphe E.25).

Les épaisseurs préférentielles hors tout des vantaux sont les suivantes : 60 mm, 80 mm, 120 mm, 160 mm.

4.2.3 Etanchéité intrinsèque de la porte isotherme

L'ensemble vantail, joint, bâti, installé sur une paroi isotherme doit assurer une étanchéité à l'air en pression ou dépression pour limiter les déperditions (et éviter la formation de givre en cas de chambre négative).

L'étanchéité est réalisée par l'écrasement du joint et constatée par le non-passage de la lumière.

4.2.4 Résistance thermique

Pour les portes isothermes ( voir annexe F « Terminologie »), la résistance thermique de chaque vantail en partie courante doit être au moins égale à 70 % de celle de la partie courante des parois. Pour les portes entre deux locaux à température voisine (différence de température inférieure ou égale à 10 K), cette valeur peut être ramenée à 50 %.

4.2.5 Résistance du vantail aux effets des différences de température entre les deux faces

Le vantail doit être conçu et choisi pour que dans les conditions extrêmes prévues, la facilité de manoeuvre et l'étanchéité à la fermeture soient assurées.

NOTE

Pour les portes donnant sur l'extérieur, ces exigences sont plus facilement atteintes avec des teintes claires et des revêtements métalliques (coefficient d'absorption inférieur à 0,6).

4.2.6 Ferrage et accessoires

Les caractéristiques des matériaux constitutifs doivent être adaptées aux ambiances des locaux et aux conditions d'utilisation, notamment en ce qui concerne la résistance à la corrosion.

NOTE

Ces ambiances et ces conditions d'utilisation sont celles figurant dans les pièces du marché : voir l'annexe du Cahier des clauses spéciales.

La conception des systèmes assurant le mouvement et la fermeture doit prendre en compte le type de porte, en particulier ses dimensions, son poids et son utilisation. Elle doit faciliter l'entretien et le nettoyage.

4.2.6.1 Dispositions particulières aux portes pivotantes isothermes
NOTE

Les types de fermetures utilisés sont :

  • fermeture automatique à 1 point d'accrochage ;

  • fermeture automatique à 2 ou 3 points de serrage ;

  • crémone extérieure à 2 ou 3 points de serrage ;

  • crémone intérieure à 3 points de serrage ;

  • fermeture magnétique.

Toutes ces fermetures automatiques ou crémones doivent être munies d'un dispositif de décondamnation intérieure tel que coup de poing ou poignée.

Les portes munies d'un joint « racleur » au-dessous de la porte doivent être équipées de charnières à rampe.

4.2.6.2 Dispositions particulières aux portes coulissantes isothermes à déplacement latéral

Les systèmes de portes coulissantes isothermes doivent avoir un dispositif qui permet le placage de la porte pour assurer son étanchéité aussi bien sur l'huisserie qu'au sol.

Les systèmes coulissants doivent être munis d'un dispositif de sécurité anti-décrochement, en cas de choc.

NOTE

Voir article R 232-1-2 du Code du travail.

4.2.6.3 Dispositions particulières aux portes manuelles relevantes

Elles doivent comporter, de fabrication, une sécurité mécanique qui arrête le mouvement de fermeture en cas de rupture du mécanisme de manoeuvre.

NOTE

Voir article R 232-1- 2 du Code du travail.

4.2.6.4 Dispositions particulières aux portes va-et-vient

Pour les portes va-et-vient à deux vantaux, le gabarit de la charge mobile qui les franchit doit être, en largeur, inférieur aux deux tiers de leur largeur libre.

Les portes va-et-vient à un vantail sont réservées au passage des seuls piétons.

Par conception, les portes va-et-vient doivent pouvoir s'ouvrir sous la poussée d'une personne de force moyenne. La matière doit être adaptée aux ambiances des locaux (agressivité, hygiène, etc.) et garder ses propriétés fonctionnelles aux températures d'emploi.

Elles doivent comporter obligatoirement une zone transparente de visibilité.

4.2.6.5 Rideaux à lanières

Pour les rideaux à lanières, le gabarit de la charge mobile qui les franchit doit laisser une hauteur libre de 0,40 m sous les points d'attache des lanières.

4.2.7 Bâti (et contre-bâti éventuel)

Le bâti (et contre-bâti éventuel) doit être adapté au type de porte et à la nature de la paroi attenante. En particulier, ses caractéristiques de résistance et de déformations doivent être adaptées aux efforts transmis par le vantail.

NOTE

Ces efforts sont statiques et dynamiques. Ils peuvent dépendre du poids du vantail, de son mouvement (rotation, translation), de la fréquence des mouvements, des mécanismes d'ouverture et de fermeture, etc.

4.2.8 Joints

4.2.8.1 Garniture de joint

La nature de la garniture de joint doit être adaptée aux ambiances des locaux et aux conditions d'utilisation.

L'élasticité à la compression transversale de la garniture de joint doit être adaptée au type de porte sur lequel elle est montée.

Cette qualité doit être conservée dans la plage de températures prévue, notamment aux températures inférieures ou égales à 0 °C.

NOTE

Pour les garnitures de joints compactes et homogènes à base de caoutchouc, on pourra se référer aux essais de souplesse à basse température de la norme NF P 85-412, concernant la reprise élastique et la non-fragilité.

4.2.8.2 Système de réchauffage

Dans le cas de locaux à température inférieure ou égale à 0 °C, les portes doivent comporter un système évitant le givrage du joint.

Lorsque ce système est électrique, il doit être conforme à la norme NF C 15-100 et le boîtier de raccordement doit indiquer, de manière indélébile, la puissance et la tension d'alimentation.

Dans tous les cas, le bon fonctionnement du système de réchauffage doit pouvoir être constaté par un témoin (voyant lumineux par exemple).

4.2.9 Seuil

Pour les chambres à température inférieure ou égale à 0 °C, le seuil doit être équipé d'un système de réchauffage.

Seuil de plain-pied : sa nature, ses dimensions et son système de fixation sont adaptés au roulement des engins de manutention, à la nature de la structure support et aux variations dimensionnelles des sols.

Lorsqu'il est métallique, il doit être protégé contre la corrosion.

4.3 Châssis vitrés

Ils doivent répondre aux mêmes exigences sanitaires que les parois dans lesquelles ils sont placés. Les DPM doivent préciser les performances requises (thermiques,...). Ils ne doivent pas compromettre la stabilité mécanique des parois, ni l'étanchéité à l'eau et à l'air.

NOTE

Les châssis vitrés extérieurs doivent en outre répondre aux normes et règles en vigueur.

4.3.1 Cadres

Ils sont :

  • soit en matière plastique telle que PVC ou polyester résistant au froid ;

  • soit en métal avec rupture de pont thermique.

Les parecloses présentent une pente pour empêcher les eaux de lavage de stagner.

4.3.2 Vitrages

Ils sont à adapter à la différence de température entre les deux locaux : vitrage multiple, vitrage chauffant,...

NOTE

La résistance thermique des châssis vitrés est l'une des données du projet : voir l'annexe A du Cahier des clauses spéciales.

4.4 Dispositifs d'équilibrage entre les pressions intérieures et extérieures

Des dispositifs d'équilibrage sont obligatoires pour compenser les variations de pression lentes et de faibles amplitudes dues aux variations de pression atmosphérique, aux variations de température et d'hygrométrie à l'intérieur de la chambre froide. Le nombre et les emplacements de ces dispositifs sont déterminés pour ne pas dépasser une sollicitation maximale de plus ou moins 200 Pa sur les panneaux. Les dispositifs doivent être en service avant la mise en froid du local.

NOTE

La fourniture et la pose de ces dispositifs ne sont pas comprises sauf dispositions contraires des DPM.

4.5 Fixations et accessoires

Les accessoires de fixation et de finition doivent avoir une tenue à la corrosion adaptée à l'atmosphère extérieure et à l'ambiance intérieure et répondre aux conditions sanitaires requises.