8 Protection des parties indépendantes de la couverture
8.1 Définition
Les parties indépendantes de la couverture sont les maçonneries définies au § 5.1.4.2. Leur protection est réalisée par des bandes de recouvrement en zinc qui reposent sur un support dont la pente rejette l'eau à l'extérieur de l'ouvrage recouvert.
Les recouvrements peuvent être réalisés suivant les spécifications des systèmes de couverture à tasseau ou joint debout avec une pente minimum de 1 % ou selon les spécifications ci-après.
On s'assurera que la pente permet l'écoulement d'eau.
8.2 Supports
La pente du support doit être de 0,010 m/m (1 %) au minimum. La forme de pente est réalisée soit en mortier de ciment (Figure 127a) suivant les indications du chapitre 5.1.4.1, soit en bois (Figure 127b).
Pour les pentes en mortier de ciment, on interpose entre cette dernière et le zinc, une " membrane neutre " (voir § 5.1.4).
Dans le cas de travaux de réfection, les formes de pente en plâtre sont admises sur les ouvrages en pierre en respectant les temps de séchage nécessaires. Dans ce cas de figure, on interpose une membrane neutre.
Figure 127 Formes de pente en mortier (a) ou en bois (b)
8.3 Bande de recouvrement
8.3.1 Généralité
Les bandes de recouvrement sont généralement posées par bout de 1,00 m de longueur. Toutefois, suivant le système de jonction, la largeur de l'élément, le système de fixation et la situation climatique du chantier, il est possible de les réaliser en longueurs supérieures n'excédant pas 2,00 m (voir paragraphe 8.3.3.2).
Les éléments de recouvrement de mur peuvent être exécutés en longueur supérieure en faisant appel à des joints de dilatation faisant l'objet d'Avis Technique visant la pose de recouvrement du mur en zinc ; il convient de se reporter aux prescriptions de mise en oeuvre spécifiques définies dans l'Avis Technique.
Ces bandes sont réalisées en zinc de 0,65 mm d'épaisseur minimum et elles comportent :
-
en tête :
soit un ourlet saillant (Figure 129a) ;
soit un relief dont la hauteur varie suivant l'ouvrage sur lequel il s'appuie sans être inférieure à 35 mm (Figure 132). Cependant, dans le cas du recouvrement de bandeau de largeur inférieure ou égale à 0,40 m, la hauteur du relief peut être portée à 20 mm ;
soit une pince plate dans le cas d'une engravure de 10 mm de hauteur réalisée dans un ouvrage de maçonnerie en pierre.
-
à l'égout :
soit un ourlet faisant saillie de 35 mm sur la rive extérieure et maintenu par une bande d'agrafe (Figure 128a) ;
soit par un larmier dont la saillie est réduite par rapport à la rive extérieure. Ce larmier peut être complété par une bande de rive protégeant le parement (Figure 128b). Le larmier peut comporter une pince ou un ourlet rechassé. Il doit dépasser de 10 mm l'épaisseur du couronnement (Figures 129a et b).
La forme et l'assemblage des bandes de recouvrement sont déterminés par la largeur de l'ouvrage.
Figure 128 Exemple de larmier
Figure 129 Exemple de larmier
8.3.2 Fixations
Suivant leurs formes, les bandes de recouvrement sont fixées à raison de 2,5 pattes au mètre :
-
en tête :
soit par clouage ;
soit par bande d'agrafe ;
soit par pattes agrafées ou par pattes à tasseaux.
-
à l'égout :
soit par bande d'agrafe ;
soit par patte clouée ou soudée et/ou agrafée sur un pontet soudé ou cloué, ou par clips cloué (Figures 129 ou 130).
8.3.2.1 bande d'agrafe
La bande d'agrafe fait généralement 0,100 m de largeur elle est posée par bout de 0,200 à 0,500 m de longueur, l'intervalle entre deux bouts ne dépassant pas 0,010 m.
Elle est fixée par clouage dans la maçonnerie soit directement, soit par tamponnage, soit à l'aide d'un taquet encastré.
Elle est soit en zinc de 0,65 mm d'épaisseur minimale, soit en tôle d'acier galvanisé (Z 275 minimum) de 0,63 mm d'épaisseur minimale.
8.3.2.2 pattes et pontets
Les pattes et les pontets de fixation peuvent être soit en zinc de 0,65 mm d'épaisseur, soit en cuivre étamé de 0,60 mm d'épaisseur, ou en acier inoxydable de 0,50 mm d'épaisseur uniquement pour les clips de fixation d'ourlet. Ils sont cloués ou soudés, leur nombre ne sera pas inférieure à 2,5 pattes, ou pontets ou clips au mètre linéaire (0,40 m d'axe en axe).
8.3.3 Acrotère, entablement, bandeau, souche, tête de mur simple (sans joint de dilatation)
8.3.3.1 couronnement de largeur inférieure ou égale à 0,40 m
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Finition en tête par ourlet saillant et bande d'agrafe
Le recouvrement s'exécute par bande de 1,00 m de longueur assemblée par coulisseaux plats et terminée, en tête, par un ourlet saillant sur bande d'agrafe et à l'égout par un larmier à pince ou à ourlet rechassé.
Des pattes fixées sur la face verticale intérieure du couronnement maintiennent le larmier à pince ou à ourlet rechassé (Figure 129). Ces pattes sont agrafées sur des pontets soudés (Figure 130a). On peut également fixer l'ourlet à l'aide d'un clip en acier inoxydable cloué sur le parement (Figure 130b). Les assemblages se font par coulisseaux plats, en deux parties, pour permettre l'agrafage.
Figure 130 Ourlet rechassé maintenu par patte clouée agrafée sur pontet (a) ou maintenu par clip (b)
Figure 131 Jonction par coulisseau plat
Les bandes comportent de chaque côté une pince de 0,015 m sous lesquelles sont soudées les pattes. Elles sont clouées d'un côté, celles du bout suivant étant glissées sous la pince de la bande précédente (Figure 131). Le coulisseau plat est agrafé aux éléments et enroulé en tête et/ou à l'égout.
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Finition en tête par relevé sur tasseau ou paroi verticale
L'ourlet de tête peut être remplacé par un tasseau avec couvre-joint et bande de rive. Dans ce cas, le larmier à pince ou à ourlet rechassé à l'égout peut être remplacé par un ourlet saillant avec bande d'agrafe (Figure 132b).
Dans le cas d'entablement de fenêtre, l'étanchéité en tête, au raccordement avec le mur vertical, peut être obtenue par une bande à rabattre, par une bande porte-solin ou par une engravure de 0,040 m de la bande dans la maçonnerie, avec hauteur de relief de 0,020 m (Figure 132 c).
Les assemblages se font par coulisseaux plats en trois ou deux parties. Les bandes de recouvrement sont fixées côté tasseau par des pattes à tasseaux tous les 0,40 m et côté égout par des pattes ou clips (Figure 130a et b) ou par bande d'agrafe (Figure 132b). La bande de rive est fixée comme indiqué au paragraphe 5.3.8.3 et les couvre-joints comme indiqué au paragraphe 5.3.4.2.
Pour éviter le glissement des coulisseaux plats, on doit mettre un point d'arrêt par soudure en partie inférieure sur le côté des pattes clouées sur le couronnement (Figure 131).
Figure 132 Recouvrement avec tasseau et bande de rive en tête (a et b) ou engravure (c)
8.3.3.2 couronnement de largeur supérieure à 0,40 m et inférieure ou égale à 0,80 m
Seule la solution b du paragraphe 8.3.3.1 est admise, l'assemblage entre les bandes est réalisée par coulisseau saillant à développement carré (Figure 133) ou couvre-joint à plastron (Figure 134).
Dans ce cas, il faut fixer sur la maçonnerie un tasseau de 0,025 m × 0,025 m (Figure 133) ou de 0,025 m × 0,035 m (Figure 134) avec deux tasseaux suivant la largeur du couronnement, entablement, etc.
Les bandes de recouvrement sont façonnées avec des reliefs latéraux de 0,020 m de hauteur, les angles entre les reliefs de tête et les reliefs latéraux et les contre talons sont soudés.
Les coulisseaux à développement carré et les couvre-joints à plastron ont des têtes et talons soudés.
Les bandes de recouvrement sont fixées en tête et latéralement par les pattes à tasseaux et à l'égout soit par bande d'agrafe dans le cas d'ourlet saillant, soit par patte ou clip dans le cas de larmier à ourlet rechassé (Figure 130).
Les coulisseaux à développement carré seront coulissés dans les pattes à tasseau (Figure 133) et les couvre-joints à plastron seront fixés par des pattes soudées sur la bande de recouvrement (Figure 134).
La bande de rive et les couvre-joints de tête seront posés comme indiqué au paragraphe 8.3.3.1 " b ".
Lorsque la largeur au couronnement est inférieure ou égale à 0,600 m, les bandes de recouvrement peuvent être posées en éléments de deux mètres de longueur à condition que :
les fixations en tête et à l'égout permettent les mouvements thermiques (clouage interdit) ;
les jonctions soient réalisées à coulisseau saillant à développement carré ou couvre-joint à plastron, en ménageant un jeu de 2,5 mm de part et d'autre du tasseau, ou éventuellement selon les techniques de couverture tasseaux et couvre-joints ou joint debout ;
la construction soit édifiée en site de vent protégé ou normal et de hauteur inférieure ou égale à 28 m.
Figure 133 Coulisseau à développement carré
Figure 134 Couvre-joint à plastron
8.3.3.3 couronnement de largeur supérieure à 0,80 m
Le couronnement doit comporter deux pentes (Figure 127b) de longueur inférieure à 0,80 m. A la jonction des deux pentes est placé un tasseau et le recouvrement est traité comme indiqué au paragraphe 8.3.3.2.
8.3.4 Tête de mur doubles (avec joint de dilatation)
le recouvrement est traité comme au paragraphe 8.3.3.3 en plaçant le tasseau sur l'un des versants à proximité du joint de dilatation (Figure 135). Les jonctions entre bandes de recouvrement seront exécutées suivant leur largeur, suivant les paragraphes 8.3.3.1 " a " ou " b " et 8.3.3.2 (Figures 131, 133, 134).
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lorsque le couronnement a une largeur au plus égale à 0,50 m, le tasseau et le couvre-joint peuvent être remplacés par un coulisseau à soufflet. Toutefois cette exécution ne peut être réalisée qu'à deux conditions :
l'acrotère est dans un site protégé ou normal et sur un ouvrage de hauteur inférieure à 28 m ;
le joint de dilatation ne comporte pas de retour (Figure 136).
Figure 135 Tête de mur double avec joint de dilatation et tasseau et couvre-joint
Figure 136 Tête de mur double avec joint de dilatation et coulisseau à soufflet