10  Prescriptions complémentaires particulières de mise en oeuvre pour les pierres naturelles

(Inséré par l'Amendement A1)

10.1  Dimensionnement des panneaux de cloisons

La hauteur maximale et la distance horizontale maximale entre éléments raidisseurs (cloisons perpendiculaires, retour de la cloison ou poteaux d'inertie et de résistance suffisante pour pouvoir jouer le rôle de raidisseurs) doivent respecter, en fonction de l'épaisseur brute de la cloison (épaisseur des éléments de la maçonnerie constitutifs), les valeurs du Tableau 10.

Tableau 10  Dimensions limites des cloisons en pierre naturelle

Les dimensions maximales, indiquées dans le Tableau 10 ci-dessus, ainsi que les valeurs de surface maximale du Tableau 11 ci-après doivent être respectées simultanément.

Tableau 11  Surface maximale entre raidisseurs des cloisons en pierre naturelle

10.2  Montage des cloisons en partie courante

Le montage est effectué, selon les cas, à l'aide des produits ou mélanges indiqués dans la norme NF DTU 20.13 P1-2 (CGM).

Pour des raisons d'aspect ultérieur de l'ouvrage, lors du stockage sur chantier, les produits doivent être protégés de la détrempe totale, des souillures et, notamment, isolés des sols humides ou polluants.

Il convient de choisir des éléments sans défaut d'aspect (coin cassé, épaufrure ...)

Il convient, d'autre part, de répartir les pierres dans l'ouvrage afin d'obtenir un mélange harmonieux des teintes (nuançage à partir de différentes palettes du lot livré).

Pour le montage au plâtre, ce dernier est coulé après obturation des contours de lits et de joints, suivant la méthode dite au godet. Ce mode de pose est pratiqué avec des éléments de pierre calcaire tendre.

Le mortier de rejointoiement pour ce procédé sera compatible avec le plâtre.

Le montage au plâtre coulé n'est adapté qu'aux expositions normales.

Les éléments de pierres naturelles peuvent être posés également au mortier pour joints minces.

10.2.1  Montage proprement dit

Le montage en partie courante se fait à joints croisés, à l'aide de l'un des mortiers de montage définis dans la norme NF DTU 20.13 P1-2 (CGM). Le montage au mortier traditionnel peut se faire selon deux techniques différentes :

  • Montage à bain soufflant de mortier

    Les éléments de pierres sont posés à bain soufflant de mortier, tous les joints (verticaux et horizontaux) devant être pleins et non garnis après coup. Il est nécessaire que le mortier ne coule pas sur la face extérieure.

  • Montage à la baguette (plastique, bois)

    Le montage à la baguette (plastique, bois) est adopté lorsque l'on désire des assises parfaitement régulières. Avec des baguettes en bois, il est nécessaire de prendre soin de les tremper.

Dans le cas de rejointoiement, il peut être réalisé en montant ou après coup. Dans ce dernier cas, les joints seront dégarnis sur une profondeur maximale de 12 mm. L'aspect final des joints est concave, plat (arasé ou lissé) ou rugueux.

Après le séchage des joints, pour assurer une bonne planéité ainsi que l'état de finition prévu du parement de pierres naturelles, on passera le chemin de fer, du papier de verre...

NOTE

Il est recommandé de soigneusement dépoussiérer les parements.

Il est rappelé que la pose à joints verticaux non remplis n'est pas admise.

  • Montage au mortier pour joints minces

Les joints sont particulièrement soignés et raclés immédiatement après le réglage.

NOTE

La finition peut aussi consister en une mise en harmonie au moyen d'une patine.

10.2.2  Liaison avec le sol

10.2.2.1  Cas courants

La première assise d'éléments est posée directement sur le sol (ou sur une bande résiliente) et réglée de niveau, la jonction est réalisée à l'aide du produit utilisé pour l'assemblage des blocs. Le montage est effectué à joints croisés. D'une assise sur l'autre, le décalage des joints verticaux doit être au moins égal au tiers de la longueur de l'élément utilisé.

Figure 38  Liaison avec le sol

10.2.2.2  Cas particulier des planchers flexibles

Si la flèche potentielle en utilisation du plancher porteur de la cloison est supérieure ou égale au 1/500 de la portée, il est nécessaire de réaliser un socle de pose en béton ou mortier et de l'armer ainsi que le premier joint horizontal.

Figure 39  Cas particulier des planchers flexibles

NOTE

Même en l'absence de blocage en tête, la semelle en pied est nécessaire lorsque la cloison repose sur un ouvrage flexible dont il s'agit d'absorber une partie des déformations.

10.2.3  Liaison avec les plafonds

10.2.3.1  Préparation des éléments de pierre naturelle

Les éléments de pierre naturelle du dernier rang sont coupés à une hauteur telle que l'espace restant entre les éléments et le plafond, ou la couche de matériau résilient interposé, soit le plus réduit possible.

NOTE

Cet espace est généralement égal à l'épaisseur de la bande résiliente augmentée de 2 cm environ ; il est de l'ordre de 2 cm dans le cas où la solution par mousse expansée in situ est choisie.

10.2.3.2  Réalisation de la jonction
  • a) Utilisation d'une bande de matériau résilient

La bande de matériau résilient, de largeur égale à l'épaisseur de la cloison, est interposée entre la cloison et la sous-face du plafond. Elle est collée avec des colles néoprène ou à base de polyuréthane, en respectant, selon le type de plafond associé, les précautions ci-après :

  • planchers à sous-face de béton lisse : le collage est réalisé après nettoyage de la surface et, si nécessaire, piquage superficiel ;

  • planchers enduits au plâtre : avant collage de la bande, l'enduit, s'il est exécuté avant la pose de la cloison, doit, si nécessaire, être préalablement piqué à coeur au droit de la cloison.

NOTE 1

Cette opération, destinée à assurer une bonne adhérence de la cloison, dépend des caractéristiques de l'enduit en sous face de plancher.

Le bourrage de l'espace restant entre la cloison et la bande est réalisé avec un des produits de hourdage défini dans la norme NF DTU 20.13 P1-2 (CGM).

La jonction est masquée éventuellement par application d'un couvre-joint souple ou un calicot en cueillie.

Figure 40  Utilisation d'une bande de matériau résilient

La mise en oeuvre de la mousse (masquée éventuellement par application d'un couvre-joint souple) doit être réalisée en respectant les indications suivantes :

  • la température conditionne l'expansion de la mousse. Les conditions optimales d'emploi sont obtenues lorsque la bombe est à une température de 20 °C à 25 °C, indépendamment de la température sur chantier, laquelle, toutefois ne doit pas être inférieure à 5 °C ;

  • les supports doivent être sains, exempts de poussière, d'huile et de graisse ;

  • l'arasage avant l'opération de finition est réalisé un jour après l'expansion.

Figure 41  Utilisation de mousse polyuréthane

10.2.4  Liaisons avec les huisseries

Les liaisons sont exécutées selon le type d'huisseries et selon l'un des schémas indiqués ci-après (fixations par vis + cheville ou feuillard noyé dans les joints).

  1. Huisseries bois

    Figure 42  Fixation par vis + cheville

    Figure 43  Fixation par feuillard

  2. Huisseries métalliques (pattes adaptées en feuillard noyé dans un joint)

    Figure 44  Exemple de liaison avec une huisserie métallique

10.2.5  Dispositions relatives aux cloisons de doublage de mur

10.2.5.1  Caractéristiques dimensionnelles

La plus grande dimension de la plaque de pierre est de 80 cm avec une surface maximale de 3600 cm2 et un élancement de 3. Ces dispositions concernent également les cloisons de distribution.

10.2.5.2  Cloison de doublage sans isolant intermédiaire

Une lame d'air continue constitue une coupure de capillarité : elle doit être réalisée conformément à la norme NF DTU 20.1 P1-1. En particulier, cette lame d'air est également considérée comme continue lorsqu'elle est traversée, dans certains cas, par des attaches métalliques non corrodables (munies de dispositif « goutte d'eau » et convenablement inclinées vers l'extérieur lors de la pose).

Figure 45  Attache métallique non corrodable

L'épaisseur minimale des éléments de pierres naturelles des cloisons de doublage est de 8 cm. Elles doivent être attachées à la paroi de maçonnerie qu'elles doublent.

Les attaches sont disposées environ tous les mètres dans chaque sens ; elles ne peuvent en aucun cas jouer le rôle des raidisseurs définis au paragraphe 10.1 ci-dessus.

NOTE

Pour les hauteurs d'étage de 2,50 m, il peut être mis en oeuvre une file d'attaches à mi-hauteur, disposées tous les mètres environ.

10.2.5.3  Cloison de doublage comportant un isolant intermédiaire

Lorsqu'une lame d'air continue est ménagée entre l'isolant et la paroi à doubler (cas des murs de type IIb et III au sens de NF DTU 20.1) ou lorsque l'isolant remplit l'espace intermédiaire entre le mur et la cloison de doublage (cas des murs de type IIa au sens de NF DTU 20.1) :

  • l'isolant mis en place doit être non hydrophile ;

  • la cloison est montée au contact direct de l'isolant.

10.3  Caractéristiques d'aspect de la cloison après montage

L'exécution doit être soignée.

La planéité d'ensemble, rapportée au cordeau de 10 m, ne doit pas excéder 1,5 cm.

L'alignement des lignes de joints horizontaux, sur 10 m, admet un écart de 1 cm.

Les écarts sur la verticalité d'une face de la cloison doivent être inférieurs à 1 cm sur la hauteur de l'étage.

Après le séchage des joints, si nécessaire on passera le chemin de fer, papier de verre, etc.

NOTE

Il est recommandé de soigneusement dépoussiérés à l'aspirateur les parements.

Montage au mortier pour joints minces :

Les joints sont particulièrement soignés et raclés immédiatement après le réglage.

NOTE

La finition peut aussi consister en une mise en harmonie au moyen d'une patine.