6 Prescriptions générales de mise en oeuvre
Les types de liaison à réaliser, pour les éléments entre eux au sein de la cloison ou avec les autres ouvrages, sont définis pour chaque matériau dans les articles spécifiques :
article 7 : Prescriptions complémentaires particulières de mise en oeuvre pour les briques de terre cuite ;
article 8 : Prescriptions particulières pour la mise en oeuvre des blocs de béton de granulats courants ;
article 9 : Prescriptions complémentaires de mise en oeuvre pour les éléments en béton cellulaire autoclavé.
(Amendement A1) « article 10 : Prescriptions complémentaires particulières de mise en oeuvre pour les pierres naturelles. »
6.1 Règles communes
6.1.1 Délai d'exécution
En règle générale, les cloisons ne sont montées qu'après achèvement du gros oeuvre de l'étage (NF DTU 20.13 P2 (CCS)).
6.1.2 Travaux préparatoires
Le montage des cloisons ne doit être entrepris que si les huisseries mises en place sont compatibles avec la cloison à exécuter, convenablement implantées et réglées et munies des entretoises provisoires nécessaires pour éviter des déformations des montants sous l'effet des poussées par la cloison. Ces entretoises doivent être maintenues en place jusqu'à achèvement de la cloison.
6.1.3 Préparation des raccords avec le gros oeuvre
Avant montage de la cloison, il est procédé :
à l'exécution, s'il y a lieu, des piquages et bouchardages au droit des raccords ;
à la mise en place des pattes de scellement et bandes résilientes, le cas échéant, nécessaires.
6.1.4 Mise en oeuvre de la cloison en partie courante
(Amendement A1) « Les produits de hourdage à utiliser sont précisés dans les articles spécifiques de chaque matériau (articles 7, 8, 9 et 10) ci-après. »
Les joints verticaux peuvent être remplis ou non.
L'attention est attirée sur l'incidence du non remplissage des joints verticaux sur l'étanchéité à l'air des maçonneries ainsi réalisées, qui repose alors entièrement sur celle apportée par l'application d'un enduit adhérent sur la totalité d'une face au moins des parois. L'absence d'étanchéité à l'air peut donc avoir des répercussions sur les caractéristiques des maçonneries (isolation acoustique, résistance au feu, déperditions thermiques par circulation d'air parasites d'une face à l'autre).
6.2 Raccordement avec le gros oeuvre
6.2.1 Raccordement avec le sol
6.2.1.1 Cas de la cloison non désolidarisée en pied
La première assise des éléments est posée directement sur le sol : la jonction est réalisée à l'aide du produit utilisé pour l'assemblage des éléments.
6.2.1.2 Cas de la cloison désolidarisée en pied
Après traçage du développé de la cloison, ou vérification de celui-ci s'il a été exécuté par un tiers, une bande de désolidarisation est fixée sur le sol avant le montage de la cloison. Sa largeur est supérieure ou égale à l'épaisseur finie de la cloison et son épaisseur minimale est de :
10 mm si elle est utilisée en semelle (pied de cloison) ;
5 mm si elle est utilisée à la fois en semelle (pied de cloison) et en lisse (tête de la cloison).
Le collage de la bande de désolidarisation est réalisé à l'aide d'une colle à base de néoprène ou de polyuréthane, appliquée selon les prescriptions du fabricant. Lorsque plusieurs bandes sont utilisées les unes à la suite des autres, celles-ci doivent être posées jointives.
6.2.1.3 Cas de la cloison des locaux humides (EB, EB + privatif ; EB + collectifs et EC)
Le Cahier des Prescriptions Techniques « Revêtements de murs intérieurs en carreaux céramiques ou analogues collés au moyen de mortier-colle ou d'adhésifs en travaux neufs » en cours de validité (e-cahier du CSTB n° 3265) est le document de référence traitant de l'adéquation entre les différents types de supports, de colles et de revêtements, en fonction du degré de l'exposition à l'eau des locaux.
Le degré d'exposition à l'eau des locaux est défini dans la partie 1 du document établi en commun par le GS 9, le GS 12 et le GS 13 « Classement des locaux en fonction de l'exposition à l'humidité des parois et nomenclature des supports pour revêtements muraux intérieurs », e-cahier du CSTB n° 3567.
Lorsque les Documents Particuliers du Marché précisent qu'une éventuelle migration d'eau est préjudiciable au revêtement de la face opposée de la cloison, des dispositions doivent être prises pour la protection contre les infiltrations et les remontées capillaires. Ces protections, en pied de paroi, peuvent être réalisées :
soit par un socle en béton dépassant d'au moins 20 mm le niveau du sol fini sur lequel reposera la cloison ;
soit par une protection en équerre du côté humide (bande de renfort noyée dans un Système de Protection à l'Eau sous Carrelage (SPEC)).
Dans les locaux EB + collectifs et EC, le hourdage doit être effectué avec des mortiers de liants hydrauliques. Dans les autres locaux, le mode de hourdage est décrit selon le cas aux articles 7, 8 et 9. L'enduisage éventuel devra respecter les prescriptions liées à la nature des supports : des dispositions complémentaires spécifiques à chaque matériau figurent dans les articles 7, 8 et 9.
6.2.2 Raccordement avec les plafonds
L'espace restant entre l'élément de maçonnerie et le plafond, ou entre la maçonnerie et la bande résiliente, doit être le plus réduit possible. Le bourrage de cet espace est généralement réalisé à l'aide du matériau ayant servi au hourdage des éléments.
Cet espace est généralement de 2 cm à 3 cm environ, augmenté si nécessaire de l'épaisseur de la bande résiliente ou de désolidarisation prévue le cas échéant.
La jonction en cueillie est éventuellement masquée ultérieurement par l'application d'un couvre-joint (se référer aux articles spécifiques à chaque matériau).
6.2.2.1 Cas de la cloison non désolidarisée en tête
Se reporter à l'article spécifique du matériau.
6.2.2.2 Cas de la cloison désolidarisée en tête
Une bande de désolidarisation de largeur égale à l'épaisseur de la cloison finie est interposée entre la cloison et la sous-face du plafond. Son collage se réalise de la même manière qu'une bande disposée en pied (6.2.1.2).
La désolidarisation peut également être réalisée au moyen de mousse expansive associée à un couvre-joint tel que défini dans la norme NF DTU 20.13 P1-2 (CGM) en respectant les conditions ci-après.
La température conditionne l'expansion de la mousse. Les conditions optimales d'emploi sont obtenues lorsque le produit est à une température entre 20 °C et 25 °C. La température minimale extérieure pour la mise en oeuvre de la mousse ne doit pas être inférieure à 5 °C et la température maximale doit être comprise entre 5 °C et 35 °C.
Les supports doivent être sains, exempts de poussières, d'huile et de graisse.
L'arasage avant l'opération de finition est réalisé un jour après expansion.
Figure 8 Cloison désolidarisée en tête
6.2.3 Cas particulier des cloisons sous toiture-terrasse non isolée
Dans le cas d'une terrasse non isolée thermiquement (parking en superstructure par exemple), la cloison est désolidarisée de l'ossature par une bande de désolidarisation posée en partie haute et sur les parties latérales afin de s'adapter aux déformations thermiques du gros oeuvre.
Figure 9 Désolidarisation des cloisons sous toiture-terrasse
6.3 Joint de dilatation
Les joints de dilatation ou de retrait de la structure doivent être prolongés par des joints dans les cloisons. La largeur du joint doit être au moins égale à celle prévue dans la structure, sans être inférieure à 2 cm. Le joint pourra être laissé vide ou rempli à l'aide d'une laine minérale non hydrophile de masse volumique inférieure à 30 kg/m³ ou d'un mastic élastomère.
Si le mouvement est préservé (fixation d'un seul côté par exemple) et s'il n'y a pas de points durs, les joints de dilatation peuvent être recouverts d'un couvre-joint.
Figure 10 Joint de dilatation et couvre-joint
6.4 Liaison avec les huisseries et autres bâtis dormants associés
6.4.1 Liaisons avec les huisseries
Les travaux ne doivent être entrepris que si les huisseries mises en place sont adaptées à la cloison à exécuter, convenablement implantées et réglées, munies des entretoises provisoires nécessaires pour éviter que l'huisserie ne se déforme sous l'effet des poussées de la cloison. Les entretoises doivent être maintenues en place au moins jusqu'à l'achèvement de la cloison.
Les huisseries sont adaptées à la cloison à exécuter si, en particulier, le profil des huisseries permet l'encastrement de la cloison (huisserie métallique ou huisserie bois à feuillure).
6.4.1.1 Mise en oeuvre
La liaison de la cloison s'effectue :
soit par encastrement et scellement dans la feuillure de l'huisserie, et avec au moins trois renforts sur la hauteur par pattes à vis ou de scellement (Figure 11) ;
soit par collage avec le matériau de montage (plâtre, mortier d'usage courant ou mortier-colle pour joints minces selon les cas) sur une feuillure à plâtre avec les renforts précités.
 : Cloisons en maçonnerie de petits éléments/NF DTU 20.13 P1-1 (octobre 2008)/image/fig_ABNV_2_11.png)
Figure 11 Exemple d'huisserie bois
 : Cloisons en maçonnerie de petits éléments/NF DTU 20.13 P1-1 (octobre 2008)/image/fig_ABNV_2_12.png)
Figure 12 Exemple d'huisserie métallique
Dans le cas d'huisseries métalliques, l'emploi de pattes de scellement coulissantes facilite le montage.
De même, dans le cas des baies et ouvertures, les appuis et bâtis dormants préalablement mis en place doivent avoir été disposés et réglés de manière que la cloison affleure au nu du bâti (bâti avec couvre-joint) ou puisse être encastrée dans celui-ci (bâti avec feuillure), tout en respectant l'épaisseur nécessaire au logement de la cloison et de la lame d'air et/ou de l'isolant intermédiaire. De plus, une bande de désolidarisation doit être interposée entre la pièce d'appui et la cloison (Figure 13).
Figure 13 Exécution des raccords aux baies et ouvertures
6.4.1.2 Dispositions complémentaires spécifiques aux cloisons de doublage sans isolant intermédiaire
Une lame d'air continue constitue une coupure de capillarité. Il convient d'éviter qu'au moment de la pose un contact entre la cloison et le mur ne se trouve réalisé accidentellement (cas de mur de type IIb ou III au sens de la norme NF DTU 20.1 P3).
Cette lame d'air est également considérée comme continue lorsqu'elle est traversée, dans certains cas, par des attaches métalliques non corrodables disposées de façon telle qu'elles ne conduisent pas l'eau vers l'intérieur de la construction.
6.4.1.3 Dispositions complémentaires spécifiques aux cloisons de doublage comportant un isolant intermédiaire
Lorsqu'une lame d'air continue est ménagée entre l'isolant et la paroi à doubler (cas des murs de type IIb et III au sens de la norme NF DTU 20.1 P3), ou lorsque l'isolant remplit l'espace intermédiaire entre le mur et la cloison de doublage (cas des murs de type IIa au sens de la norme NF DTU 20.1 P3) :
l'isolant mis en place doit être non hydrophile (NF DTU 20.13 P1-2) et, le cas échéant, muni d'un pare-vapeur disposé côté cloison ;
la cloison est montée au contact direct de l'isolant.
L'entrepreneur ne fournit et pose cet isolant que sur prescription des Documents Particuliers du Marché (voir NF DTU 20.13 P2 (CCS)).
6.5 Jonctions entre cloisons
6.5.1 Jonctions d'angles
Elles doivent être réalisées par harpage des assises successives, de façon à assurer la continuité de l'appareillage.
Figure 14 Jonction d'angles
6.5.2 Jonctions entre deux cloisons perpendiculaires (en T ou en croix)
Elles peuvent être réalisées :
soit par harpage d'une assise sur deux, l'élément pénètre totalement dans la cloison ;
soit par pénétration partielle d'au moins une assise sur trois régulièrement réparties pour une hauteur d'étage courant.
6.5.3 Jonctions entre cloison et cloison de doublage
6.5.3.1 Jonctions entre cloison et cloison de doublage maçonnée
Le traitement de ces jonctions est identique à celui des jonctions entre deux cloisons perpendiculaires traité au 6.5.2.
6.5.3.2 Jonctions entre cloison et complexe de doublage
Dans le cas de raccordement sur un doublage en complexe plaque de plâtre/isolant, la liaison est réalisée, en règle générale, par remplissage à l'aide du matériau ayant servi au hourdage des éléments de maçonnerie. La finition de l'angle est assurée par la pose d'une bande « calicot » ou similaire.
6.6 Dispositions particulières applicables aux cloisons en surplomb
6.6.1 Epaisseur de la cloison
Les cloisons en surplomb ne doivent pas avoir une épaisseur inférieure à 7 cm (voir paragraphe 5.2).
6.6.2 Dispositions particulières à la liaison avec le gros oeuvre
Les renforts de liaisons consistent :
soit en un habillage de nez de dalle formant butée (bandeau en bois par exemple) ;
soit en des renforts ponctuels par équerres métalliques protégées contre la corrosion, fixées tous les 1,20 m dans le plancher par chevillage et vissage.
La fixation par pistoscellement n'est pas admise en rive de plancher.
Figure 15 Exemples de fixations avec le gros oeuvre
6.7 Cas particulier des cloisons se prolongeant dans un plénum de plafond
6.7.1 Cas des contre-cloisons
Le vide entre le mur et la contre-cloison doit être obturé afin d'assurer l'étanchéité à l'air (Figure 16).
Figure 16 Exemple d'une cloison se prolongeant dans un plénum de plafond
6.7.2 Cas des cloisons
Afin de pouvoir être assimilées à des cloisons à bords hauts tenus, les cloisons qui ne butent pas sur le gros oeuvre ou une charpente doivent être fixées tous les 1,50 m (bracons par exemple).
6.8 Travaux annexes
Si les Documents Particuliers du Marché prévoient les travaux annexes décrits dans le présent article, ils doivent être exécutés comme indiqué dans les paragraphes 6.8.1 à 6.8.3 (voir également NF DTU 20.13 P3).
6.8.1 Saignées, encastrements et percements
L'encastrement des canalisations doit être exécuté en tenant compte :
de la norme NF C 15-100 complétée pour ce qui concerne les saignées, encastrements, par les indications du mémento NF DTU 20.13 P3 pour les canalisations électriques ;
des normes NF DTU 60.1 et NF DTU 65.10 ainsi que du mémento NF DTU 20.13 P3, pour les canalisations d'eau.
D'une manière générale, les saignées doivent être évitées au profit d'autres passages de façon à conserver l'intégrité de la cloison dans toute la mesure du possible.
6.8.2 Fixations des objets lourds
Les dispositifs de fixation doivent être adaptés aux éléments de maçonnerie concernés (voir NF DTU 20.13 P3).
La fixation des chauffe-eau doit être conforme aux dispositions de la norme NF DTU 60.1.
6.8.3 Travaux d'enduits et de finitions
Lorsque des revêtements sont prévus, leur exécution doit être conforme aux normes :
NF DTU 25.1, pour les enduits au plâtre ;
NF DTU 26.1, pour les enduits hydrauliques ;
NF DTU 59.1, pour les travaux de peinture ;
au CPT (e-cahier du CSTB n° 3265) pour les revêtements intérieurs en carreaux céramiques collés en travaux neufs.
Des prescriptions aux cloisons en éléments de terre cuite, en béton de granulats et en éléments de béton cellulaire autoclavé sont données respectivement aux articles 7, 8 et 9.