8  Prescriptions relatives à l'exécution des parois verticales

Les charges du bâtiment sont transmises aux ouvrages de fondation :

  • soit par des poteaux, associés à des poutres transversales formant des portiques simples ou à étages ou stabilisés par des palées triangulées verticales : technique poteaux-poutres ;

  • soit par des parois verticales porteuses à colombage (ou pan de fer) dont les montants sont stabilisés dans le plan du panneau par une triangulation en croix de Saint-André : technique plate-forme ou rideau.

8.1  Technique « poteaux - poutres »

L'ouvrage de structure principale est réalisé en suivant les indications de la norme NF EN 1090-2+A1, complété par les spécifications du présent NF DTU 32.3.

L'ossature des baies, constituée au moins par des montants de rive et un linteau, doit être porteuse et, avec l'appui des éléments adjacents, assurer la résistance aux charges verticales.

La résistance au soulèvement des éléments-baies doit être assurée par des ancrages aux assises, malgré la réduction des possibilités de fixation (cas des portes extérieures). La rigidité des linteaux doit être suffisante pour qu'en aucun cas les menuiseries ne soient mises en charge.

Une barrière d'étanchéité sous les poteaux, semelles et éléments de remplissage doit être constituée par des dispositions évitant les remontées par capillarité (voir FD DTU 32.3 P3).

Le calfeutrement assurant l'étanchéité à l'air doit prendre en compte les variations dimensionnelles des éléments de structure (voir FD DTU 32.3 P3).

8.2  Technique colombage « plate-forme » et « rideau »

L'ossature des murs et des planchers est constituée de montants et de poutres (ou solives) rapprochés, d'entraxe inférieur ou égal à 1,20 m, régulièrement contreventés dans leur plan (voir exemples en Annexe A du présent document) :

  • technique « plate-forme » : le mur d'étage repose sur l'ossature de plancher, elle-même en appui sur le mur de l'étage inférieur ;

  • technique « rideau » : le mur d'étage repose sur le mur de l'étage inférieur contre lequel est adossée la structure du plancher.

Une barrière d'étanchéité à l'air et à la vapeur est systématiquement interposée aux jonctions entre les éléments de murs extérieurs pour simplifier les mises en continuité ultérieures des différents écrans éventuellement prévus au lot « isolation » (voir FD DTU 32.3 P3).

L'ensemble des murs et refends de la construction repose sur un rail bas filant, en acier, fixé sur l'ouvrage de soubassement.

NOTE 1

En fonction de la solution choisie pour le plancher du premier niveau (dalle béton, longrines et entrevous isolants, ou plancher acier sur sous-sol), le rail bas supporte le plancher si celui-ci est en acier ou, au contraire, est posé sur ce plancher pour ne supporter que les murs si le plancher est en maçonnerie.

Le rail bas transmet aux fondations les charges et surcharges verticales (ascendantes et descendantes) et les charges et surcharges horizontales. Son dimensionnement et sa fixation sur le gros oeuvre doivent être justifiés par le calcul. Les fixations utilisées doivent être adaptées à cet usage (voir NF DTU 32.3 P1-2 (CGM)) :

  • tiges filetées pré ou post-scellées d'un diamètre d'au moins 8 mm, sur une profondeur adaptée aux efforts d'ancrage ;

  • chevilles mécaniques métalliques adaptées ;

  • préscellements par ferrures métalliques adaptées.

L'espacement des fixations ne doit pas excéder 1,20 m. Chaque élément de rail bas doit comporter au moins une fixation à chaque extrémité.

Les fixations par pistoscellement ne sont pas visées par le présent document.

NOTE 2

Dans la limite des tolérances d'exécution du soubassement, les rails bas peuvent être calés sous les montants pour compenser les imperfections de l'ouvrage de soubassement.

La conception des murs doit permettre d'assurer la protection du rail bas vis-à-vis des intempéries. Une barrière de remontée capillaire et un calfeutrement assurant l'étanchéité à l'air doivent être interposés entre le rail bas et l'ouvrage de soubassement (voir FD DTU 32.3 P3). Des critères de choix des produits formant barrière sont donnés au chapitre 6 du NF DTU 32.3 P 1-2 (CGM).

8.3  Chainage horizontal

À tous les niveaux, chaque élément de structure de mur et de cloison porteuse est liaisonné aux ramasses-solives ou aux solives de rives. Cet assemblage doit être continu de façon à assurer un chainage horizontal périphérique.

En cas de juxtaposition de panneaux sur une hauteur d'étage, la continuité des montants afin d'assurer la transmission des efforts horizontaux et verticaux doit être assurée par des attaches spécifiques ou par des éclisses.

8.4  Tolérances de fabrication des ensembles structuraux de mur préassemblés

8.4.1  Tolérances dimensionnelles

La fabrication des ensembles structuraux de mur préassemblés, y compris pour les réservations des ouvertures dans les murs, jusqu'au moment de leur réception sur le chantier doit respecter les tolérances ci-après.

  • hauteur : ± 3 mm sur la cote nominale ;

  • largeur : ± 3 mm sur la cote nominale ;

  • épaisseur : ± 2 mm sur la cote nominale ;

  • différence de longueur entre les 2 diagonales ≤ 6 mm ;

  • faux équerrage : ≤ 1 mm par mètre.

8.4.2  Tolérances de planéité

Avant mise en oeuvre, lorsque l'on pose une règle de 2 m sur un endroit quelconque d'un ensemble structurel de mur, cet élément ne doit pas révéler une flèche supérieure à 5 mm.

En outre, certains parements (extérieur ou intérieur) peuvent imposer une tolérance de planéité réduite, définie par les DPM.

Les ensembles structuraux préassemblés peuvent comporter une baie dans laquelle est intégrée une menuiserie (porte, porte-fenêtre, fenêtre,...). La stabilité des linteaux et des poteaux doit être justifiée de façon qu'aucune charge ne soit appliquée aux menuiseries.

NOTE

Il convient en particulier de vérifier que les déformations des éléments structuraux sont compatibles avec les systèmes de fixation et d'étanchéité des menuiseries.

Des informations et recommandations complémentaires relatives aux dispositions compatibles avec la mise en oeuvre des menuiseries et fermetures sont données dans le FD DTU 32.3 P3.

8.5  Assemblages des ensembles structuraux de mur

Les fixations doivent être dimensionnées et leur espacement défini pour équilibrer les efforts verticaux et horizontaux.

La fixation en partie inférieure des ensembles structuraux de mur ou de cloisons porteuses est réalisée :

  • soit directement dans le soubassement (voir Figure 1) :

    Figure 1  Fixation sur soubassement en béton

  • soit sur les rails hauts des murs inférieurs (technique rideau, voir Figure 2) ou sur le rail fixé en rive de plancher (technique plateforme) :

    Figure 2  Fixation sur murs inférieurs

L'espacement des fixations ne doit pas excéder :

  • 1,20 m, s'il s'agit de boulons, ou de goujons métalliques (à scellement chimique ou à expansion),

  • 0,30 m, s'il s'agit de vis auto-perceuses.

Les poteaux situés aux extrémités de chaque paroi pleine (y compris de part et d'autre des ouvertures) doivent être ancrés directement au soubassement ou au niveau inférieur.

Entre poteaux verticaux de jonction sur une hauteur d'étage, des vis de fixation de diamètre supérieur ou égal à 4,8 mm posées en quinconce fixent les éléments entre eux avec un espacement maximal de 300 mm. Le nombre de points de fixation sur une hauteur d'étage ne doit pas être inférieur à cinq.

8.6  Tolérances de mise en oeuvre des parois verticales

Les tolérances sur les parois verticales sont à vérifier avant l'exécution des ouvrages d'enveloppe extérieurs et intérieurs (voir NF DTU 32.3 P2 (CCS)).

8.6.1  Tolérance de verticalité

Un faux-aplomb inférieur ou égal à 5 mm est admis sur une hauteur d'étage.

8.6.2  Tolérance de raccordement

Le désaffleurement entre éléments de structure de mur adjacents ou superposés de part et d'autre d'un plancher doit être inférieur ou égal à 3 mm.

En outre, certains parements (extérieur ou intérieur) peuvent imposer une tolérance de planéité réduite (se référer aux Avis Techniques ou DTA correspondants).

8.6.3  Tolérance de planéité

La planéité mesurée à la règle de 2 m entre deux éléments de structure de mur superposés de part et d'autre d'un plancher ne doit pas révéler un écart supérieur à 5 mm, sauf si ces éléments sont décalés pour former larmier.

8.6.4  Tolérances dimensionnelles

Les tolérances dimensionnelles des façades du bâtiment, mesurées sur 10 m, sont :

  • longueur et largeur : ± 10 mm ;

  • équerrage : ± 10 mm.