10 Enduits sur lattis métallique
10.1 Conception
Cet article concerne l'exécution d'enduits qui ne sont pas adhérents à la paroi.
Ils sont appliqués sur un lattis métallique, fixé mécaniquement, qui constitue le support d'enduit en ménageant une ventilation par lame d'air.
Ils peuvent être appliqués avec des mortiers de recette (voirtableaux de dosages 12 et 13) ou performanciels.
Le corps d'enduit réalisé en 2 couches, doit être suffisamment résistant pour assurer la rigidité du complexe treillis + enduit.
En travaux neufs, la conception générale du mur devra être conforme aux normes NF DTU correspondantes, notamment en ce qui concerne :
le comportement mécanique et hygrothermique du mur ;
la protection éventuelle contre l'humidité des matériaux constituant la paroi.
Dans le cas de construction à ossature en bois relevant de la norme NF DTU 31.2, l'entrepreneur doit appliquer les prescriptions du paragraphe 10.3 concernant le support de l'enduit et son accrochage.
L'enduit appliqué sur lattis métallique, subit les mouvements de la structure et de son support. Etant rigide par nature, il pourra donc présenter des fissures en cas de forte déformation.
10.2 Ossature, montants verticaux
Les montants verticaux, sur lesquels le lattis métallique est fixé doivent être dimensionnés pour permettre de réserver une lame d'air.
Lorsqu'ils sont en bois, ils doivent être traités contre l'humidité et les insectes xylophages.
Lorsqu'ils sont métalliques, ils sont en aluminium d'au moins 20/10 mm ou en acier galvanisé Z 275 de 15/10 mm minimum d'épaisseur.
La fixation des montants se fait par pointes et agrafes protégées contre la corrosion selon un espacement de 30 cm avec une pénétration d'au moins 3 cm dans les montants porteurs. Leur entraxe maximale est de 60 cm.
10.3 Panneaux support d'enduit
Ils sont constitués de lattis conformes à NF DTU 26.1 P1-2 (CGM), munis d'un écran peu sensible à l'eau pour éviter l'obstruction de la lame d'air par le mortier :
soit par un treillis soudé protégé contre la corrosion, d'un poids au moins égal à 1 200 g/m² avec une maille maximale de 40 mm × 60 mm ;
soit par un métal déployé nervuré protégé contre la corrosion et d'un poids au moins égal à 1 400 g/m².
10.3.1 Panneaux constitués par un treillis soudé métallique avec écran
Ils sont posés à joints croisés perpendiculairement à l'ossature avec un recouvrement minimal d'une maille.
Ils sont assemblés les uns aux autres tous les 15 cm par des agrafes galvanisées.
Des renforts par bandes de treillis sans carton de 20 × 60 cm doivent être prévus en diagonale aux angles des baies.
Dans les angles, les panneaux sont continus avec un retour d'au moins 25 cm, ou coupés par un joint de fractionnement selon 10.5.
10.3.2 Panneaux constitués par un métal déployé nervuré
Les nervures doivent être perpendiculaires à l'ossature et le maintien de leur emboîtement en recouvrements latéraux et bout à bout doit être assuré par des agrafes galvanisées.
Le recouvrement des panneaux bout à bout est d'au moins :
10 cm si la jonction se trouve entre deux appuis ;
5 cm si la jonction se trouve au droit d'un appui.
Le papier doit être préalablement enlevé sur la partie en recouvrement et on doit respecter l'alignement et l'emboîtement des nervures.
Les nervures en recouvrement doivent être maintenues par une ligature ou une agrafe à moins de 3 cm de leur extrémité.
Les panneaux se recouvrent bord à bord en emboîtant l'une dans l'autre les nervures de rive et en les maintenant par des agrafes tous les 20 cm.
Les jonctions entre panneaux ne doivent pas être alignées dans le prolongement des encadrements de baies.
Des renforts par bandes de treillis ou de lattis métalliques non nervurées de 20 × 60 cm environ sont placés obliquement sur les panneaux au droit des angles de baies.
Figure 1 Traitement aux angles des ouvertures
10.4 Exécution des enduits
Le corps d'enduit est réalisé en deux couches avec une couche complémentaire (soit une 3e couche) de finition décorative.
La règle de la résistance dégressive des couches (corps d'enduit et finition) s'applique.
10.4.1 Première couche
La première couche (voir dosages d'un mortier de recette tableau 13), d'environ 10 mm d'épaisseur, doit être serrée et telle que le support métallique soit complètement enrobé. Elle peut aussi être réalisée avec un mortier performanciel CSIII ou IV.
Son état de surface (griffée ou peignée) doit favoriser l'accrochage de la deuxième couche.
10.4.2 Deuxième couche
Avant l'application de la deuxième couche de même composition que la première, on humidifie la surface existante pour favoriser l'accrochage des couches.
La deuxième couche d'environ 10 mm d'épaisseur doit être serrée à la règle pour bien adhérer à la première couche.
La deuxième couche, est exécutée lorsque la première couche a effectué la majeure partie de son retrait. Le délai d'attente nécessaire, variable selon les critères atmosphériques, ne doit jamais être inférieur à 7 jours.
10.4.3 Epaisseur
L'épaisseur moyenne du corps d'enduit est de 20 à 25 mm pour les 2 couches.
Tableau 13 Dosages du corps d'enduit sur lattis métallique
10.4.4 Couche de finition
La couche de finition décorative, est réalisée avec un mortier (CR) de parement, ou un mortier (OC) monocouche, ou un mortier de recette (voir dosages tableau 14).
Elle est appliquée sur le corps d'enduit taloché fin en épaisseur de 5 à 8 mm.
Tableau 14 Dosages de la couche de finition sur lattis métallique
Une couche de finition organique peut aussi être réalisée avec les produits mentionnés à NF DTU 26.1 P1-2 (CGM).
10.5 Joints de dilatation et de fractionnement
Ces joints sont disposés en fonction d'un calepinage de façon à respecter l'architecture de la façade.
Le support métallique doit être arrêté au droit de ces joints.
En partie courante et en fonction de la répartition des ouvertures, les joints verticaux sont distants de 4 m au maximum, et les joints horizontaux de 3 m.
Les joints sont placés de préférence dans l'alignement des ouvertures ; sinon, ils ne doivent pas être à moins de 0,50 m de celles-ci.
Les pointes de pignons doivent être fractionnées en réalisant un joint horizontal à leur base.
Les joints de dilatation sont pris en compte dans la détermination du fractionnement.
10.5.1 Joints horizontaux
Ils doivent être réalisés soit à l'aide d'un profilé en PVC rigide, acier galvanisé, aluminium ou tôle laquée terminée à sa partie inférieure en goutte d'eau, soit comme les joints verticaux décrits ci-après.
Figure 2 Joints horizontaux
10.5.2 Joints verticaux
Ils sont réalisés en mettant de part et d'autre un profilé.
Le joint est soit obturé par un élément préfabriqué, soit calfeutré avec un mastic élastomère selon NF DTU 44.1, soit laissé ouvert (largeur ≤ 5 mm) ou protégé par un couvre-joint.
Figure 3 Joints verticaux
10.5.3 Points singuliers
Lorsque l'enduit vient buter sur une paroi existante (retour de mur, tableau de fenêtre, ou porte...), il est nécessaire de désolidariser l'enduit et de calfeutrer le joint correspondant soit à l'aide d'un profilé rigide associé à une partie souple (mousse, PVC, caoutchouc…), soit à l'aide d'un mastic élastomère, d'au moins 6 mm de largeur.
Toute fixation extérieure doit obligatoirement s'ancrer dans le mur support.