3 Choix des murs de façade en fonction de l'exposition à la pluie et au vent
3.1 Généralités
Les indications fournies ci-après permettent au concepteur de mettre en adéquation l'exposition à la pluie et au vent de la façade et le type de maçonnerie, afin de garantir l'étanchéité à l'eau de pluie de la paroi.
Une maçonnerie n'est jamais à elle seule étanche à l'eau liquide ; il est alors nécessaire de lui adjoindre différents revêtements. Ces revêtements peuvent être étanches ou peuvent limiter les transferts d'eau liquide. Dans ce dernier cas, ces revêtements sont dits imperméables.
La notion d'étanchéité s'apprécie donc au niveau de la paroi complète, constituée de la maçonnerie proprement dite et de ses différents revêtements. Une paroi maçonnée est par conséquent considérée comme étanche si aucune trace d'humidité n'est visible sur la face opposée à celle exposée à l'eau.
Les deux règles de qualité à satisfaire de façon durable sont :
l'eau ne parvient pas jusqu'à la face intérieure visible du mur ;
les matériaux constitutifs sensibles à l'eau ne risquent pas d'être humidifiés.
Ces règles traitent des murs à isolation thermique rapportée sur leur face interne ou externe, ainsi que des murs à isolation répartie.
3.2 Éléments pris en compte dans la définition de l'exposition des murs à la pluie et au vent
Il appartient au concepteur d'apprécier l'exposition des murs à la pluie et au vent en fonction de sa connaissance du climat.
Pour définir l'exposition des murs à la pluie et au vent, trois paramètres sont à considérer :
3.2.1 Situation de la construction
Quatre situations sont distinguées :
constructions situées à l'intérieur des grands centres urbains (villes où la moitié au moins des bâtiments ont plus de quatre niveaux) ;
constructions situées dans les villes petites et moyennes ou à la périphérie des grands centres urbains ;
constructions isolées en rase campagne ;
constructions isolées en bord de mer ou situées dans les villes côtières.
La limite de la situation d) est, dans les meilleures conditions, au moins égale à 15 fois la hauteur réelle du bâtiment au-dessus du sol et peut, dans les zones ou régions particulièrement exposées, telles les zones non abritées du littoral de l'ouest et du nord de la France ou du golfe du Lion, atteindre 5 km à 10 km. L'orientation du relief local par rapport aux vents dominants peut également constituer un facteur climatique aggravant. C'est le cas des vallées orientées dans le sens des vents de pluie, par exemple dans certaines zones des Pyrénées Atlantiques et Orientales, du Var et des Bouches-du-Rhône. Dans le cas d'estuaires largement ouverts sur la mer, la bande littorale définie dans la situation doit suivre le contour de l'estuaire.
3.2.2 Hauteur de la paroi au-dessus du sol
Il est distingué, de ce point de vue, les parois dont la partie supérieure, à une hauteur d'étage courant près, se situe :
à moins de 6 m au-dessus du sol ;
entre 6 m et 18 m ;
entre 18 m et 28 m ;
entre 28 m et 50 m ;
entre 50 m et 100 m.
Lorsque la construction est située au-dessus d'une dénivellation de pente moyenne supérieure à 1, la hauteur au-dessus du sol doit être comptée à partir du pied de la dénivellation, sauf si la construction est située à une distance « d » de celle-ci supérieure à deux fois la hauteur « Z » de cette dénivellation.
Figure 1 Exemple d'implantation en fonction de la hauteur de la dénivellation
La Figure 1 en donne un exemple ; sur cette figure, H et H' désignent les hauteurs au-dessus du sol à prendre en compte pour deux logements situés au même niveau de deux immeubles identiques dont l'un est situé à proximité d'une dénivellation et l'autre, au contraire, en est éloigné d'une distance supérieure à deux fois la dénivellation.
3.2.3 Présence ou absence d'une protection contre le vent et la pluie (effet de masque)
Les façades sont classées en trois catégories :
les façades abritées ;
les façades non abritées ;
les façades en front de mer.
3.2.3.1 Façade abritée
La notion de façade abritée doit être appréciée avec prudence et au cas par cas, afin de tenir compte er particulier, du caractère permanent et durable de la protection.
Une façade (ou une partie de façade) ne peut être considérée comme abritée que si elle répond simultanément à deux conditions ci-après :
sa hauteur au-dessus du sol ne dépasse pas 28 m ;
-
elle se trouve dans l'un des cas suivants :
façade opposée à la direction des vents de pluie, dans les régions où ceux-ci ont une directior bien déterminée ;
façade donnant sur rue ou sur une courette ;
façade protégée par un relief naturel.
Ces configurations sont illustrées par la Figure 2.
Figure 2 Exposition des façades au vent
Une façade donnant sur rue (la notion de rue supposant la continuité des constructions en bordure) ou sur une courette qui, bien qu'elle soit située face à la direction des vents de pluie, peut être considérée comme abritée des vents dominants par les constructions placées en vis-à-vis et situées au plus à 30 m, pour autant que la pérennité des constructions puisse être garantie. Dans ce cas, seule est considérée comme abritée la partie de façade située à une hauteur au plus égale à celle de la construction placée en vis-à-vis (Figure 2 a)).
Cela signifie qu'en aucun cas, un bâtiment situé à plus de 30 m d'un second immeuble ne peut, quelle que soit sa hauteur, être considéré comme assurant la protection de ce second contre le vent de pluie (Figure 2 c)).
Une façade ou partie de façade qui, bien qu'elle soit située face à la direction des vents de pluie, peut être protégée de ceux-ci par les reliefs naturels, pour autant que les conditions de distance et de hauteur mentionnées pour les façades donnant sur rue soient respectées (Figures 2 b), d) et e)).
Si elle satisfait à la condition de hauteur, la façade au vent du bâtiment A, représentée sur la Figure 2 b), peut être considérée comme abritée sur toute sa hauteur.
Sur les Figures 2 d) et e), dans le cas courant, seule est considérée comme abritée, la partie de la façade du bâtiment A répondant, par rapport au relief avoisinant, à la condition de distance d'au plus 30 m, située au plus à 28 m au-dessus du sol.
3.2.3.2 Cas particulier des parties de façades comportant des balcons continus ou des loggias
Les parties de façades situées en fond de balcon continu ou de loggia et orientées face à la direction des vents de pluie, peuvent être considérées comme abritées lorsqu'elles respectent les dispositions de la Figure 3, sauf si elles se trouvent en front de mer ou à plus de 18 m de hauteur.
3.2.3.3 Façade non abritée
Les façades ne répondant pas aux conditions fixées au 3.2.3.1 concernant les façades abritées sont réputées non abritées (Figure 4).
Il est rappelé que les façades abritées situées à plus de 28 m au-dessus du sol sont automatiquement considérées comme non abritées.
Figure 3 Exposition au vent des balcons ou loggias - Cas des façades abritées
Figure 4 Exposition au vent des balcons ou loggias - Cas des façades non abritées
3.2.3.4 Façade en front de mer
Le front de mer est la première ligne de construction autorisée la plus proche de la mer.
3.3 Classement des murs en fonction de leur résistance à la pluie
Les murs sont classés pour leur résistance à la pluie en fonction :
des éléments constitutifs de la paroi ;
du mode d'isolation thermique (répartie, par l'extérieur ou par l'intérieur).
Un mur non isolé est assimilé à un mur à isolation répartie.
3.3.1 Définition des types de murs isolés par l'intérieur ou à isolation répartie
Quatre types de murs sont distingués, classés de I à IV, selon l'efficacité du mur et/ou du complexe d'isolation intérieur. L'efficacité des parois ainsi classée est croissante.
3.3.1.1 Mur de type I
Le principe du mur de type I repose sur le fait qu'il n'existe aucun dispositif permettant de s'opposer au cheminement, jusqu'au parement intérieur du mur, d'une infiltration accidentelle d'eau de pluie atteignant éventuellement la maçonnerie. L'étanchéité à l'eau est donc liée directement à la susceptibilité de la paroi d'absorber l'eau ; la conservation de la fonction d'étanchéité dépend directement de la conservation du bon état de la paroi en maçonnerie elle-même.
Un mur du type I est un mur sans revêtement étanche sur son parement extérieur et sans coupure de capillarité dans son épaisseur.
C'est le cas, par exemple, pour les murs dans lesquels la paroi en maçonnerie reste apparente (Figure 5) ou est complétée :
-
côté extérieur par un enduit ou un revêtement adhérent (Figure 6) :
soit non totalement imperméable par lui-même ;
soit dont l'imperméabilité risque d'être affectée par une fissuration accidentelle de la paroi en maçonnerie;
côté intérieur par un enduit, un revêtement ou par un matériau isolant, imputrescible hydrophile directement appliqué ou projeté, ou encore, par un matériau isolant imputrescible hydrophile remplissant l'intervalle entre la paroi de maçonnerie et une cloison de doublage.
Côté extérieur, les revêtements adhérents répondant notamment à cette définition sont :
les revêtements muraux collés ;
les enduits, avec ou sans couche de finition par revêtement organique épais.
À titre indicatif, sont considérés comme hydrophiles les enduits au plâtre, tous les isolants en vrac, certaines mousses injectées in situ, etc. ; à l'inverse, sont considérés comme non hydrophiles la plupart des isolants en panneaux (laines minérales, plastiques alvéolaires, etc.).
Figure 5 Principe d'un mur du type I avec isolant hydrophile
Figure 6 Principe d'un mur du type I avec enduit extérieur et parement intérieur hydrophile
3.3.1.2 Mur de type II
Un mur du type II est un mur ne comportant aucun revêtement étanche sur son parement extérieur mais comportant, dans son épaisseur, une coupure de capillarité continue.
Dans un tel mur, la conservation de la fonction étanchéité est, comme dans le type I, directement dépendante de la conservation du bon état de la paroi en maçonnerie elle-même, mais la coupure de capillarité est suffisante pour arrêter le cheminement vers l'intérieur d'éventuelles infiltrations accidentelles, à condition que ces dernières restent limitées, dans la mesure où de telles infiltrations sont sans effet sensible sur les caractéristiques d'isolation thermique du mur. Ces infiltrations restent limitées lorsqu'elles se situent en des zones correspondant à des défauts localisés et sont facilement absorbées par les zones non saturées.
Suivant le mode de réalisation de cette coupure de capillarité, le type II se divise en deux catégories, les murs de type IIa et les murs de type IIb.
3.3.1.2.1 Mur de type IIa
Dans ce type de mur, la coupure de capillarité est constituée par des panneaux isolants non hydrophiles.
À titre indicatif, appartiennent à cette catégorie la plupart des panneaux isolants en polystyrène expansé, mousse de polyuréthanne rigide, en laines minérales.
Les murs du type IIa sont donc des murs qui, du côté extérieur, ont une conception identique à celle du type I, mais dans lesquels la paroi de maçonnerie est complétée, du côté intérieur :
soit par un complexe de doublage comportant un isolant non hydrophile, fixé (en général par points) sur la face interne de la paroi en maçonnerie (Figure 7) ;
soit par un isolant non hydrophile, placé en sandwich entre la paroi en maçonnerie et une cloison de doublage, maçonnée ou sèche, dans le cas où aucune précaution particulière n'est prise pour empêcher le contact entre l'isolant et la face interne de la paroi en maçonnerie.
Figure 7 Principe d'un mur du type IIa
3.3.1.2.2 Mur de type IIb
Dans ce type de mur, la coupure de capillarité est constituée par une lame d'air continue.
Par assimilation, cette lame d'air est encore considérée comme continue si elle est traversée seulement par des agrafes métalliques ou par d'autres dispositifs de faibles dimensions, en matériaux non hydrophiles et imputrescibles.
Les murs du type IIb sont des murs qui, du côté extérieur, ont une conception identique à celle du type I, mais qui comportent, côté intérieur, une cloison de doublage, sèche ou maçonnée, séparée de la paroi en maçonnerie par une lame d'air continue (Figure 8).
Dans cette catégorie, entrent en particulier les murs dans lesquels il existe, entre la paroi extérieure en maçonnerie et la cloison intérieure de doublage, des panneaux isolants non hydrophiles, appliqués contre la cloison de doublage, mais maintenus à une certaine distance de la face interne de la paroi en maçonnerie par des dispositifs appropriés tels que broches en acier galvanisé ou métal non corrodable, cales ou tasseaux verticaux, imputrescibles ou spécialement traités (Figure 8).
Figure 8 Principe d'un mur du type IIb
3.3.1.3 Mur de type III
Le principe du mur du type III est basé sur le fait que, compte tenu de conditions d'exposition particulièrement sévères, il est possible que l'eau qui s'infiltre à travers la paroi extérieure puisse ne pas être absorbée en totalité par les zones non saturées de la paroi, et qu'une certaine quantité d'eau puisse parvenir à la base de la lame d'air. Toutefois, ne pas oublier que les dispositifs de collecte et d'évacuation des eaux sont conçus pour ne rejeter vers l'extérieur qu'une quantité limitée d'eau.
Les murs du type III sont des murs dans lesquels la paroi extérieure en maçonnerie, non protégée par un revêtement étanche, est doublée par une seconde paroi séparée de la première par une lame d'air continue, à la base de laquelle sont prévus des dispositifs de collecte et d'évacuation vers l'extérieur des eaux d'infiltration éventuelles.
Un mur de type III diffère d'un mur de type IIb par l'ajout du dispositif de collecte et d'évacuation. Ce dispositif peut être réalisé avec un système étanche formant une gouttière, et rejetant vers l'extérieur des eaux collectées au moyen d'exutoires (Figure 9) ou d'espaces ménagés entre deux éléments pour des maçonneries apparentes.
Figure 9 Principe d'un mur du type III
3.3.1.4 Mur de type IV
Un mur du type IV est un mur dont l'étanchéité à la pluie est assurée par un revêtement étanche situé en avant de la paroi en maçonnerie.
Dans le mur du type IV, l'eau ne peut pas pénétrer dans la maçonnerie, protégée extérieurement par un revêtement étanche.
L'étanchéité à la pluie d'un tel mur est obtenue par des revêtements, dérivés des techniques de couverture, placés du côté extérieur de la paroi en maçonnerie.
Lorsqu'un isolant est placé entre le revêtement et la maçonnerie, il convient de le considérer comme un mur isolé par l'extérieur.
La solution classique du mur de type IV est le bardage extérieur rapporté à recouvrement sans isolation (Figure 10) ; elle est assimilable aux solutions de murs de type XIV dans lesquels un isolant est en face externe du mur.
3.3.2 Définitions des types de murs isolés par l'extérieur
Quatre types de murs sont distingués, classés de XI à XIV, selon l'efficacité du système d'isolation et/ou de la paroi support. L'efficacité des systèmes ainsi classée est croissante.
Figure 10 Principe d'un mur du type IV
Les textes de référence des différents revêtements précisent dans chaque cas, les classements obtenus par un système ou un procédé d'isolation par l'extérieur sur les différentes parois auxquelles il est associé.
3.3.2.1 Mur de type XI
Un mur du type XI ne comporte aucune disposition spécifique permettant de s'opposer au cheminement de l'eau de pluie jusqu'au parement intérieur. Le système d'isolation et la paroi support sont chacun considérés comme perméables à l'eau (Figure 11).
Figure 11 Principe d'un mur du type XI
Dans un tel mur, les trois conditions suivantes sont réunies :
-
le système d'isolation ne peut empêcher l'eau de pluie d'atteindre la maçonnerie du fait :
soit de la faible imperméabilité à l'eau de sa peau (fissuration ou perméance forte) ;
soit de la forte capillarité ou du peu d'imperméabilité de l'isolant ;
la paroi support elle-même, non revêtue du système d'isolation, n'est pas suffisante pour pouvoir être considérée seule comme étant de type I ;
il n'y a pas de coupure de capillarité dans le système, ni dans la paroi ni entre les deux.
3.3.2.2 Mur de type XII
L'étanchéité à l'eau d'un mur du type XII est assurée soit grâce aux caractéristiques d'étanchéité du système d'isolation, indépendamment du support lui-même, soit par une paroi considérée à elle seule comme étant de type I (hormis les règles d'épaisseur), car la protection apportée par le système d'isolation limitant les arrivées d'eau, assure la conservation de la fonction d'étanchéité.
Dans ces cas, le système d'isolation à lui seul n'est pas suffisamment étanche à l'eau et la paroi support vient compléter cette étanchéité.
Un mur de type XII comporte :
soit un système d'isolation capable de s'opposer au cheminement de l'eau de pluie vers l'intérieur (Figure 12 a)) ;
soit une paroi en maçonnerie pouvant empêcher de faibles quantités d'eau de pénétrer vers l'intérieur (Figure 12 b)).
Figure 12 Principe d'un mur du type XII
3.3.2.3 Mur de type XIII
Le principe du mur de type XIII repose sur le fait que, dans les conditions d'exposition sévères, l'eau qui atteint le système d'isolation peut en quantité limitée pénétrer derrière la peau extérieure de celui-ci. Il faut alors soit la recueillir et l'évacuer, si les matériaux sont sensibles à l'humidité ou s'ils ne peuvent sécher normalement, soit prévoir une disposition complémentaire sur la maçonnerie elle-même.
Un mur de type XIII comporte :
soit un système d'isolation par l'extérieur dont la peau extérieure n'est pas totalement étanche à l'eau de pluie, mais derrière laquelle est disposée une lame d'air continue permettant la récupération et l'évacuation des eaux d'infiltration (Figure 13 a)) ;
soit un système d'isolation par l'extérieur s'opposant au cheminement de l'eau par capillarité et par gravité, mis en oeuvre sur une maçonnerie suffisamment imperméable pour s'opposer au cheminement de l'eau qui pourrait l'atteindre accidentellement (Figure 13 b)).
Figure 13 Principe d'un mur du type XIII
3.3.2.4 Mur de type XIV
L'eau ne pénètre pas derrière la peau extérieure d'un mur du type XIV, du fait à la fois de l'étanchéité intrinsèque du matériau et des dispositions prises aux jonctions.
La solution classique d'un tel mur est le bardage rapporté à recouvrement avec isolation ; elle est assimilable aux solutions de murs de type IV dans lesquels la position de l'isolant est en face interne du mur.
Dans un mur du type XIV, l'étanchéité est assurée que par la peau extérieure du système d'isolation (Figure 14).
Figure 14 Principe d'un mur du type XIV
3.4 Choix du type de mur de façade en fonction de l'exposition à la pluie
Compte tenu des considérations développées ci-avant, les solutions minimales sont indiquées en fonction du mode d'isolation de la façade :
maçonneries isolées par l'intérieur ou à isolation répartie visées par les Tableaux 1 et 2 ;
maçonneries isolées par l'extérieur visées par le Tableau 3.
Pour certains ouvrages, comme par exemple des bâtiments à usage industriel ou agricole, des garages, les prescriptions précédentes peuvent être adaptées et réduites afin de tenir compte d'une exigence moindre concernant l'étanchéité à l'eau de pluie. Le Maître d'Ouvrage peut préciser dans les Documents Particuliers du Marché, qu'il est possible de choisir un type de mur de type I, à condition d'accepter notamment des taches d'humidité sur la face intérieure de la paroi maçonnée. Cette possibilité n'est cependant possible que dans les cas suivants :
les situations de la construction admises sont les situations a), b), c) et d) (cf. 3.2.1), hors front de mer ;
les parois ont une partie supérieure qui se situe au maximum à 12 m au-dessus du sol ;
les maçonneries doivent être réalisées avec des éléments destinés à rester apparents.
Les épaisseurs des parois sont indiquées au 3.5.1 et les dispositions spécifiques de récupération des eaux en pied de mur sont illustrées en Figure 15.
Figure 15 Dispositions de récupération des eaux d'infiltration en pied de mur
Tableau 1 Maçonneries isolées par l'intérieur ou à isolation répartie destinées à rester apparentes - Choix du type de mur
Tableau 2 Maçonneries isolées par l'intérieur ou à isolation répartie destinées à être enduites - Choix du type de mur
Tableau 3 Maçonneries isolées par l'extérieur - Choix du type de mur
3.5 Épaisseur minimale des murs de façade
La fonction étanchéité de la paroi est assurée moyennant une épaisseur minimale de mur. Cette épaisseur minimale dépend également du matériau employé.
3.5.1 Mur de type I
L'épaisseur minimale brute (hors enduits éventuels) des murs de type I est fonction de la nature du matériau et de l'exposition (Tableau 4).
Tableau 4 Épaisseurs minimales des murs de façade de type I
Les épaisseurs minimales de maçonneries en pierres apparentes sont fixées en fonction des coefficients de capillarité des matériaux employés.
Les prescriptions ci-après, ne sont valables que si le coefficient de capillarité C du mortier de pose est du même ordre de grandeur, ou moins élevé, que le coefficient d'absorption d'eau par capillarité C2w,s de la pierre associée.
L'épaisseur minimale brute, exprimée en centimètres, des parois extérieures en pierre dimensionnée ou moellons équarris apparents est fixée par le Tableau 5. L'épaisseur minimale des murs en moellons laissés apparents est donnée dans le Tableau 6.
Tableau 5 Épaisseurs minimales des parois extérieures de type I en pierre dimensionnée ou moellons équarris apparents
Tableau 6 Épaisseurs minimales des parois extérieures de type I en moellons
3.5.2 Mur de type II ou III
L'épaisseur minimale brute (hors enduits éventuels) des murs de type II ou III est de 20 cm. Elle peut cependant être différente pour :
des raisons de disponibilité de matériaux (murs de 22 cm en briques pleines ou perforées, murs de 19 cm en blocs pleins ou creux de béton de granulats courants destinés à rester apparents, etc.) ;
les maçonneries de type II en pierre naturelle pour des raisons de coefficient d'absorption d'eau par capillarité C2W,S (Tableau 7).
Tableau 7 Épaisseurs minimales des parois extérieures de type II en pierre dimensionnée ou moellons équarris apparents
Pour les autres parois en moellons de type II, l'épaisseur minimale est de 35 cm.
3.5.3 Autres types de mur
Les épaisseurs minimales brutes (hors enduits éventuels) des murs de type IV, XI, XII, XIII ou XIV, sont celles résultant des règles de calcul et d'élancement, sans jamais descendre au-dessous de 15 cm en cas de murs porteurs et 10 cm en cas de murs de remplissage.
3.6 Cas particulier des murs composites
3.6.1 Murs composites en maçonnerie apparente en pierre et béton banché - Mur de type I
Les murs composites de type I ne peuvent être utilisés que pour des façades abritées, et sous condition que leur épaisseur minimale soit de 30 cm, dont 15 cm au moins de béton (Figure 16).
3.6.2 Mur de type II
Les murs composites de type IIa ou IIb ont une épaisseur minimale identique à un mur de type I, soit de 30 cm, dont 15 cm au moins de béton.
Les murs composites du type IIa obtenus par adjonction, sur la face interne de la paroi composite, d'un doublage isolant non hydrophile ne peuvent être utilisés que pour les façades abritées.
Les murs composites du type IIb obtenus par adjonction, sur la face interne de la paroi composite, d'une cloison de doublage avec lame d'air continue peuvent être utilisés pour les façades en situation a), b) ou c) non abritées situées au plus à 18 m au-dessus du sol.
Figure 16 Épaisseur minimale des murs composites en maçonnerie apparente en pierre et bétor banché
3.6.3 Murs composites en briques pleines (ou perforées) et briques creuses (ou briques de terre cuite à perforations verticales), blocs pleins en béton destinés à rester apparents et blocs creux en béton
Ces parois ne peuvent pas être utilisées pour la réalisation de murs de construction de plus de 6 m de haut (hors pointe de pignon).
Les conditions d'utilisation sont les mêmes que pour les murs de maçonneries isolés par l'intérieur ou à isolation répartie destinées à être enduites (Figures 17 et 18).
Figure 17 Mur composite en briques creuses
Figure 18 Mur composite en blocs de béton de granulats courants
3.7 Cas particulier des murs doubles
Les murs doubles peuvent être utilisés avec les règles de conception décrites dans le NF DTU 20.1 P1-1 et dans les mêmes conditions d'exposition que celles prévues pour les maçonneries isolées par l'intérieur ou à isolation répartie, selon que la paroi extérieure est en matériaux apparents ou enduits (Figures 19 à 21).
Figure 19 Dispositif de collecte et d'évacuation des eaux assimilé à un mur de type IIb
Figure 20 Dispositif de collecte et d'évacuation des eaux
Figure 21 Dispositif de collecte et d'évacuation des eaux assimilé à un mur de type III
Un mur double est :
du type IIa lorsque le jointoiement est effectué en montant et s'il n'existe, en partie basse, aucun décrochement dans le plancher (ou dispositif équivalent) ;
du type IIb lorsque la maçonnerie est enduite mais qu'il n'existe, en partie basse, aucun décrochement dans le plancher (ou dispositif équivalent) ou bien, lorsque le jointoiement est effectué en montant (maçonnerie apparente) et lorsque le plancher comporte un décrochement d'au moins 3 cm ou un dispositif équivalent (profilé spécial formant bavette) ;
du type III lorsque la maçonnerie est enduite ou lorsque le jointoiement est effectué après coup (maçonnerie apparente) et lorsque le plancher comporte un décrochement d'au moins 3 cm ou un dispositif équivalent (profilé spécial), complété par un dispositif d'évacuation de l'eau collectée ou lorsque les dispositions prises pour la réalisation des points singuliers (fenêtres, refends) ont fait l'objet de justifications sur lesquelles le Maître d'Ouvrage a donné son accord.
L'épaisseur de la paroi externe dépend du matériau et celle de la paroi interne porteuse est celle résultant des règles de calculs et d'élancement, sans jamais descendre au-dessous de 0,20 m.