11 Essais

11.1 Généralités

Sont concernées par les essais de résistance mécanique et d'étanchéité les tuyauteries fixes telles que définies au paragraphe 3.94 de la norme NF DTU 61.1 P1.

Les modes opératoires des essais sont définis à l'Annexe D du présent document.

La mise en oeuvre des matériels d'essais (dispositif manométrique, indicateur de fuites, dispositif de mise en pression, etc.) peut nécessiter le démontage d'un raccord mécanique. Il est important de veiller lors du remontage à la vérification de l'état du joint et à son resserrage modéré sans écrasement, puis de contrôler l'absence de fuite après mise en gaz.

L'essai de résistance mécanique doit toujours précéder l'essai d'étanchéité.

11.1.1 Essais de résistance mécanique

Les essais de résistance mécanique sont destinés à vérifier la bonne tenue des assemblages des tuyauteries réalisés par soudage, électro-soudage, soudo-brasage ou brasage.

Les essais consistent en la mise sous pression des canalisations. Cette pression est vérifiée à l'aide d'un dispositif manométrique.

Ils s'effectuent sur tout ou partie d'installation appelée à fonctionner à une pression supérieure à 400 mbar.

Les essais de résistance mécanique s'appliquent aux tuyauteries et organes de coupure, à l'exclusion des détendeurs-régulateurs, des limiteurs de pression, des limiteurs de débit, des appareils de coupure automatique et des compteurs.

Chaque accessoire exclu pourra être remplacé par une portion de tuyauterie, ou bien les parties de tuyauterie situées de part et d'autre de l'accessoire enlevé doivent être obturées et essayées séparément.

Avant l'essai, la canalisation soumise à l'essai de résistance mécanique est désolidarisée des installations amont et aval.

Les essais de résistance mécanique s'effectuent, soit à l'air ou à l'azote, soit hydrauliquement pour les pressions d'essai supérieures ou égales à 6 bar.

NOTE

Il est notamment interdit d'utiliser l'oxygène en bouteille, l'acétylène ou tout gaz combustible ou toxique.

Il y a lieu de purger les canalisations à la fin de l'essai.

11.1.2 Essai d'étanchéité

L'essai d'étanchéité d'une installation de tuyauterie est destiné à vérifier l'absence de fuite liée à un défaut d'assemblage ou à une détérioration de la tuyauterie et de l'ensemble de ses accessoires.

Après pose et avant mise en service, toute installation de tuyauterie de longueur supérieure ou égale à 2 mètres ou alimentée à une pression supérieure à 400 mbar, doit subir un essai d'étanchéité à l'aide d'un dispositif manométrique selon les dispositions prévues au paragraphe 11.1.2.1 du présent document.

Lors de la mise en gaz d'un complément ou d'une modification de longueur inférieure à 2 mètres et alimenté à une pression inférieure ou égale à 400 mbar, l'étanchéité apparente est vérifiée selon les dispositions prévues au paragraphe 11.1.2.2 du présent document.

NOTE

La vérification de l'étanchéité apparente d'une installation existante en service peut s'effectuer selon les dispositions prévues au paragraphe 11.1.2.1 ou 11.1.2.2.

Les installations de tuyauterie soumises à des pressions différentes font l'objet d'essais distincts.

Les installations à usage collectif et les installations intérieures doivent faire l'objet d'essais distincts.

NOTE

Si nécessaire, une installation peut être essayée en plusieurs tronçons, par exemple :

  • conduite d'immeuble desservant plusieurs conduites montantes ;

  • conduite montante ou de coursive avec les branchements particuliers jusqu'aux dispositifs de coupure.

Les essais d'étanchéité sont réalisés exclusivement à l'air comprimé, l'azote, le butane, le propane, le dioxyde de carbone (CO2) ou le gaz normalement distribué.

Lorsque le gaz utilisé pour l'essai n'est pas un gaz inerte, ni celui qui sera ultérieurement distribué, il y a lieu de purger les canalisations à la fin de l'essai.

11.1.2.1 Essai à l'aide d'un dispositif manométrique

L'étanchéité est vérifiée par l'absence d'une différence entre les pressions mesurées de début et de fin d'essai. L'essai s'effectue à l'aide d'un manomètre d'une résolution adaptée à la pression à mesurer.

L'essai réalisé à l'aide d'un dispositif manométrique est considéré comme satisfaisant s'il n'a pas été constaté de variation de pression supérieure ou égale à la résolution du dispositif.

Les conditions d'essai sont précisées en fonction du type d'installation dans les paragraphes 11.2 à 11.5 du présent document.

11.1.2.2 Moyens de vérification de l'étanchéité apparente

L'étanchéité apparente peut être constatée par l'un des moyens suivants :

  • la non rotation d'un compteur de gaz desservant l'installation ;

  • l'utilisation d'un indicateur de fuite ;

  • la vérification d'absence de fuite.

L'absence de fuite au droit des assemblages peut être vérifiée :

  • soit par l'utilisation d'un produit moussant ;

  • soit à l'aide d'un détecteur de gaz (explosimètre, catharomètre, ...).

11.2 Essais des installations collectives

NOTE

Dans l'ensemble des tableaux ci-après :

  • p représente la pression de service ;

  • la résolution représente la plus petite valeur lisible sur l'appareil ;

  • le temps de stabilisation des températures est le temps qui s'écoule entre la fin de la mise en pression de l'installation et la lecture de pression par laquelle commence l'essai ;

  • la durée de l'essai est le temps qui sépare les lectures finales et initiales de pression de l'essai. Pendant la durée de l'essai, les organes de coupure intermédiaires doivent être manoeuvrés.

11.2.1 Installation alimentée à une pression inférieure ou égale à 400 mbar

Un essai d'étanchéité répondant aux prescriptions du tableau 6 ci-après doit être réalisé.

Tableau 6 - Essai d'étanchéité

11.2.2 Installation alimentée à une pression supérieure à 400 mbar

Un essai de résistance mécanique suivi d'un essai d'étanchéité répondant aux prescriptions des tableaux 7 et 8 ci-après doivent être réalisés.

Tableau 7 - Essai de résistance mécanique

Tableau 8 - Essai d'étanchéité

11.3 Essais des installations intérieures

NOTE

Dans l'ensemble des tableaux ci-après :

  • p représente la pression de service ;

  • la résolution représente la plus petite valeur lisible sur l'appareil ;

  • le temps de stabilisation des températures est le temps qui s'écoule entre la fin de la mise en pression de l'installation et la lecture de pression par laquelle commence l'essai ;

  • la durée de l'essai est le temps qui sépare les lectures finales et initiales de pression de l'essai. Pendant la durée de l'essai, les organes de coupure intermédiaires doivent être manoeuvrés.

11.3.1 Installations alimentées en basse pression (p ≤ 50 mbar)

Un essai d'étanchéité répondant aux prescriptions du tableau 9 ci-après doit être réalisé.

Tableau 9 - Essai d'étanchéité

11.3.2 Cas particulier : présence d'un détendeur

Sont concernées les installations alimentées à une pression supérieure à 50 mbar.

NOTE

Il peut s'agir d'installations réalisées à l'intérieur :

  • soit d'une habitation individuelle, isolée ou groupées en bande,

  • soit d'un immeuble collectif de la deuxième famille comportant au plus 10 logements par cage d'escalier.

Ce cas concerne notamment les installations alimentées par un ou plusieurs récipients d'hydrocarbures liquéfiés.

Dans ce dernier cas, un essai commun de résistance mécanique et d'étanchéité de l'installation en amont de la détente finale et répondant aux prescriptions du tableau 10 ci-après doit être réalisé.

Tableau 10 - Essai commun de résistance mécanique et d'étanchéité

NOTE

D'une manière générale, l'installation en aval de la détente finale ne comporte pas de tuyauterie fixe telle que définie au paragraphe 3.94 de la norme NF P DTU 61.1 P1.

Dans les autres cas, les essais sont réalisés :

  • en amont de la détente conformément aux prescriptions du paragraphe 11.2 ;

  • en aval de la détente conformément aux prescriptions du paragraphe 11.3.1.

11.4 Essais des canalisations d'alimentation des chaufferies et mini-chaufferies

NOTE

Dans l'ensemble des tableaux ci-après :

  • p représente la pression de service ;

  • la résolution représente la plus petite valeur lisible sur l'appareil ;

  • le temps de stabilisation des températures est le temps qui s'écoule entre la fin de la mise en pression de l'installation et la lecture de pression par laquelle commence l'essai ;

  • la durée de l'essai est le temps qui sépare les lectures finales et initiales de pression de l'essai. Pendant la durée de l'essai, les organes de coupure intermédiaires doivent être manoeuvrés.

Sont concernés par ces essais les tuyauteries fixes situées en aval de l'organe de coupure de branchement prévu au paragraphe 10.1.2. du présent document pour les mini-chaufferies ou au paragraphe 10.2.2. du present document pour les chaufferies.

11.4.1 Canalisation alimentée à la pression d'utilisation inférieure ou égale à 400 mbar

Un essai d'étanchéité répondant aux prescriptions du tableau 11 doit être réalisé.

Tableau 11 - Essai d'étanchéité

11.4.2 Canalisation située en amont d'un détendeur ou d'un bloc de détente

Un essai de résistance mécanique suivi d'un essai d'étanchéité répondant aux prescriptions des tableaux 12 et 13 doivent être réalisés.

Tableau 12 - Essai de résistance mécanique

Tableau 13 - Essai d'étanchéité

Dans le cas des GPL, les essais de résistance mécanique et d'étanchéité sont confondus.

11.5 Prescriptions complémentaires

Dans le cas des hydrocarbures distribués par récipients, les éventuelles canalisations placées en amont du limiteur de pression doivent faire l'objet d'un essai de résistance mécanique répondant aux prescriptions du tableau 14.

Tableau 14 - Essai de résistance mécanique