Annexe A (normative) Spécifications pour la réalisation des planchers en bois ou en panneaux à base de bois
A.1 Critères de choix des matériaux
A.1.1 Lames à plancher en bois massif
Se reporter au CGM.
Les lames d'autres essences, non normalisées, sont également utilisables. L'Eurocode 5 ou le DTU " Règles CB-71 " permet, pour chacune d'elles, de déterminer par le calcul les portées à ne pas dépasser en fonction des différentes charges.
A.1.2 Panneaux à base de bois
Ceux-ci sont choisis en fonction de deux critères :
le comportement à l'humidité ;
les propriétés mécaniques.
A.1.2.1 comportement à l'humidité
Il faut distinguer deux phénomènes :
d'une part, la résistance de ces panneaux à une dégradation irréversible de leurs caractéristiques mécaniques sous l'action de l'humidité. Cette dégradation est rapide pour les panneaux prévus pour des emplois en milieu sec, alors qu'elle est très lente pour les panneaux utilisables en milieu humide ;
d'autre part, leur stabilité dimensionnelle. L'ensemble de ces panneaux (milieu sec ou milieu humide) garde le caractère hygroscopique du bois. L'eau, dans sa forme liquide (fuite, etc.) ou dans sa forme vapeur (atmosphère saturée d'humidité), provoque des variations dimensionnelles (longueur, largeur, épaisseur), mais ce phénomène n'est que partiellement réversible.
A.1.2.2 propriétés mécaniques
Les valeurs caractéristiques à utiliser pour les calculs sont fournies par le fabricant.
Ces caractéristiques sont données dans les normes NF EN 12369-1 et 2 ou déterminées sur éprouvettes en semi-grandeur selon la norme NF EN 1058.
A.1.3 Protection anticryptogamique
Les bois ou les panneaux, quelle que soit leur durabilité naturelle, sont inattaquables par les champignons lignivores s'ils sont mis en oeuvre à un taux d'humidité < 20 %. Ils le demeurent aussi longtemps qu'ils sont maintenus dans cet état de siccité.
Un traitement fongicide du bois et des panneaux à base de bois utilisés dans les ouvrages de planchers ne paraît pas nécessaire, dès lors que des précautions suffisantes ont été prises pour assurer le maintien d'un état de siccité suffisant.
A.1.4 Protection insecticide
Si la protection insecticide préventive des bois naturels, des lamibois et des contreplaqués, est nécessaire, elle est prescrite dans le Cahier des clauses spéciales.
Elle est justifiée par l'impossibilité de surveillance des bois à l'intérieur d'une paroi de plancher.
Un traitement préventif est toujours moins onéreux qu'un traitement curatif ultérieur.
A.2 Réalisation des planchers porteurs
Ils comprennent :
-
les planchers porteurs qui constituent la structure porteuse horizontale
Ils sont fixés sur une ossature discontinue et peuvent participer à la résistance mécanique et à la rigidité globale de la paroi horizontale.
Ce voile travaillant horizontal peut être réalisé en lames de bois massif, en lamibois, en contreplaqué, en OSB ou en panneaux de particules.
-
les planchers porteurs qui ne participent pas à la structure porteuse horizontale
Les planchers sur lambourdes flottantes ou non.
Il faut veiller à la fixation des panneaux sur la structure ; la rigidité finale étant en partie fonction de la qualité et du nombre de fixations.
Les OSB doivent être posés avec le sens perpendiculaire aux appuis.
Une très grande importance doit être attachée au taux d'humidité des solives, fourrures ou lambourdes sur lesquelles est fixé le plancher. Celui-ci doit être proche du taux d'humidité ultérieur dans l'ouvrage en service.
Des solives présentant un taux d'humidité trop élevé lors de la pose des panneaux auront un retrait lors de la mise en chauffe du bâtiment. Les grincements constatés dans les planchers trouvent souvent leur origine dans ce retrait. Plus les solives sont sèches lors de la pose du plancher, moins il y a de risques de grincements ultérieurs.
Si le plancher joue un rôle de contreventement, il est avantageux de coller les panneaux d'une même pièce sur les solives. Mais, une telle opération n'est possible que si le taux d'humidité de celle-ci et celui des panneaux ne risque plus de varier.
Le collage qui apporte une plus grande rigidité de la paroi horizontale, limite aussi les risques de grincement.
Les critères de dimensionnement des panneaux à base de bois sont définis dans les règles de calcul et dans les recommandations professionnelles en vigueur.
A.3 Recommandations pour la salubrité d'un plancher
A.3.1 Limitation d'emploi
Compte tenu des caractéristiques physiques des bois et panneaux dérivés du bois, ceux-ci sont exclus pour la réalisation d'ouvrages dans les locaux humides permanents (buanderies, etc.).
Ils peuvent être prévus dans les locaux comportant des risques temporaires d'humidification (salles de bain, cuisines, etc.) sous réserve que des dispositions efficaces soient prises pour assurer l'étanchéité à l'eau par le revêtement de sol, ainsi que la collecte et l'évacuation des eaux de projection ou de condensation accidentelles et momentanées.
Il faut en particulier, que le plancher, s'il est humidifié, puisse sécher et qu'il n'y ait aucun risque de créer dans la paroi une zone d'humidité confinée, susceptible de provoquer une attaque par champignons lignivores.
Une humidification du plancher en bois ou panneaux dérivés du bois provoque des variations dimensionnelles qui peuvent être préjudiciables au revêtement de sol.
A.3.2 Considérations générales
Une fois en oeuvre, les bois et les panneaux à base de bois se stabilisent à un taux d'humidité moyen qui n'évolue qu'en fonction des climats.
On est donc amené à distinguer deux sortes de locaux :
les locaux non chauffés ou chauffés par intermittence dans lesquels les variations d'humidité sont moyennes ou assez fortes ;
les locaux habités et chauffés en permanence dans lesquels les variations d'humidité sont faibles, le climat intérieur dit de " confort " étant compris, été comme hiver, entre 45 et 65 % HR et 19 et 27 °C, dans lesquels les variations d'humidité sont faibles ou moyennes.
A.3.3 Conditions de mise en oeuvre
A.3.3.1 mise en oeuvre
Suivant le type de plancher choisi, on respecte les indications du cahier des Clauses Techniques.
Pour les planchers sur lambourdes, il est déconseillé d'utiliser les scellements hydrauliques en raison des délais de séchage.
En tout état de cause, si de tels scellements sont utilisés, il faut respecter un temps de séchage suffisant, surtout si l'on doit mettre en oeuvre un revêtement de sol étanche. Il en est de même pour les planchers flottants sur lit de sable, auxquels on préfère l'utilisation de formes de répartition en matériaux secs (Cf. Cahier des clauses techniques).
Dans certains cas, un film étanche pare-vapeur doit être utilisé si des risques de ré-humidification sont à redouter par remontée capillaire ou condensation :
plancher sur vide sanitaire (obligatoirement ventilé) ;
plancher insuffisamment isolé thermiquement situé au-dessus d'un local ouvert sur l'extérieur ;
plancher situé au-dessus d'un local à forte production de vapeur d'eau, etc.
Dans d'autres cas, et en fonction de la nature du revêtement de sol (Cf. Annexe B), il y a lieu de prévoir une possibilité d'aération de la sous-face du plancher.
Le pare-vapeur doit être placé le près plus possible de la source chaude.
A.3.3.2 réalisation de la distribution intérieure
La mise en oeuvre des planchers bois nécessitent une parfaite maîtrise des risques de ré-humidification. Ce serait donc un non sens technique que de réaliser ensuite une distribution intérieure en utilisant des matériaux à liants humides. En particulier, est proscrite formellement la réalisation de cloisons de distribution en briques plâtrières et plâtre projeté.
Seuls sont utilisés les systèmes de cloisons posées à sec (bois, plâtre en plaques ou en panneaux, etc.).
Pour un plancher à vocation acoustique, il y a lieu de respecter l'ordre de pose suivant :
pose du plancher porteur,
fractionnement du plancher au droit des futures cloisons, si nécessaire,
mise en oeuvre des cloisons,
mise en oeuvre des planchers et des planchers flottants.
A.3.3.3 sols chauffants
La présence d'un système caloporteur à basse température sous le plancher bois ne présente pas à priori pour l'ouvrage d'autre conséquence qu'un séchage et, par suite, un retrait un peu plus fort que les valeurs habituellement observées. Il importe de tenir compte de ce retrait pour la réalisation du plancher et la mise en oeuvre du revêtement de sol.
A.4 Conditions d'exploitation
Le maître d'ouvrage doit être informé que les conditions d'exploitation du bâtiment ne peuvent être modifiées sans une évaluation correcte des risques que cela pourrait comporter pour la tenue et la durabilité du plancher et de son revêtement de sol.
Le maître d'oeuvre doit également veiller au maintien des conditions de chauffage ou de climatisation régulières et normales.
Les surchauffes momentanées ou le dérèglement des appareils d'humidification de l'air dans les systèmes de conditionnement peuvent conduire à un retrait excessif du bois préjudiciable à la bonne tenue de certains revêtements de sol.