16  Jonctions et interfaces des murs à ossatures bois avec les autres parois en bois de l'ouvrage

16.1  Liaison entre murs et éléments de planchers intermédiaires en bois

16.1.1  Généralités

Les éléments de planchers, intégralement mis en oeuvre sur site ou préfabriqués en atelier, doivent répondre aux prescriptions des NF DTU 31.1 et NF DTU 51.3. Dans le cas d'éléments de planchers préfabriqués, s'appliquent les prescriptions complémentaires de l'article 17 du présent document.

La liaison doit être dimensionnée en prenant en compte la fonction diaphragme lorsque cela est nécessaire.

16.1.2  Planchers posés sur lisse haute

Le solivage doit être liaisonné sur le mur par l'intermédiaire de la lisse haute par des équerres métalliques ou un autre type de connecteur (sabots, étriers...).

Les montants situés aux extrémités de chaque paroi pleine (assurant le contreventement) doivent être reliés directement aux montants du niveau inférieur ; le solivage interrompant la continuité des montants peut faire office de liaison intermédiaire (voir Figure 42).

Figure 42  Exemples de liaison des montants entre étages

La longueur d'appui des solives sur les murs doit être justifiée mécaniquement et doit être supérieure ou égale à 50 mm, excepté si cet appui est complété par des connecteurs métalliques dimensionnés.

La périphérie de la paroi horizontale doit être close, soit par la présence de solives de rive, soit par des entretoises pleines, ou tout autre système assurant la fermeture des abouts de planchers.

Les solives doivent être interrompues au droit de la face extérieure du mur à ossature bois du niveau supérieur.

NOTE

Les solivages traversant les parois extérieures ne sont pas visés par le présent document. Une coursive ou un balcon peut être un ouvrage indépendant rapporté sans perturber l'étanchéité à l'air et à l'eau de la façade.

Les vides entre solives à l'aplomb des murs porteurs intérieurs doivent être obstrués par des entretoises pleines ou des panneaux d'une épaisseur suffisante (au moins équivalente à celle des solives) pour le transfert des charges descendantes.

Une bande de film rapportée doit être mise en oeuvre pour assurer la continuité de la réalisation de l'étanchéité à l'air au niveau de cette jonction.

La nature de la bande rapportée peut varier selon la présence ou non d'un doublage isolant côté extérieur.

La bande rapportée peut être réalisée avec un pare-vapeur dont la valeur Sd est supérieure ou égale à 18 m si côté extérieur un doublage isolant est présent et que la règle des « 2/3 - 1/3 » (voir 9.3.1.5) est respectée sur la périphérie du plancher (voir Figure 43).

En cas de paroi sans doublage extérieur, ou lorsque la règle « 2/3 - 1/3 » n'est pas respectée en périphérie du plancher, la bande rapportée doit être réalisée avec un film dont la valeur Sd est inférieure ou égale à 0,18 m. Dans ce cas, le voile de contreventement, lorsqu'il est positionné côté extérieur, ne doit pas être filant en tête de plancher.

Figure 43  Exemple de liaisons mur extérieur / plancher intermédiaire sur lisse haute (coupe verticale)

16.1.3  Planchers sur muraillère

La liaison de la muraillère aux montants d'ossature doit être dimensionnée, en prenant en compte la fonction diaphragme du plancher intermédiaire lorsque cela est nécessaire.

Le solivage de plancher peut être directement posé sur la muraillère. La longueur d'appui des solives doit être justifiée mécaniquement et doit être supérieure ou égale à 50 mm. A défaut, des éléments de connexion tridimensionnels métalliques (boitiers, sabots, étriers...) doivent être utilisés et dimensionnés.

Les montants de l'ossature du mur peuvent être entaillés pour créer un repos afin de faciliter le positionnement de la muraillère. Cette entaille ne doit pas générer une largeur résiduelle du montant inférieure ou égale à 95 mm. Lorsque les montants sont entaillés, la reprise des charges verticales doit être justifiée sur la base de la section résiduelle (hors entaille).

Au droit de la liaison plancher sur muraillère / mur extérieur, lorsque la barrière à la diffusion de vapeur d'eau n'est pas mise en oeuvre au moment de l'assemblage du plancher sur le mur, la continuité de l'ouvrage pare-vapeur doit être réalisée au droit de la jonction au moyen d'une bande pare-vapeur rapportée (voir Figure 44).

Figure 44  Principe de solivage sur muraillère avec bande pare-vapeur rapportée (coupe verticale)

16.2  Liaison entre murs et éléments de charpente de toiture

16.2.1  Généralités

Les éléments de charpente de toiture abordés dans ce document, intégralement mis en oeuvre sur site ou préfabriqués en atelier, doivent répondre aux exigences des NF DTU 31.1 et NF DTU 43.4 (élément porteur en bois ou en panneaux à base de bois). Dans le cas d'éléments de charpente de toitures préfabriqués, les prescriptions complémentaires à l'article 17 du présent document doivent être appliquées.

16.2.2  Cas des toitures froides relevant du NF DTU 43.4

La sous-face de l'élément porteur de la membrane d'étanchéité doit être ventilée sur l'extérieur.

NOTE

De fait, les murs ne comportent pas d'acrotère.

16.2.3  Cas des toitures chaudes relevant du NF DTU 43.4

La hauteur de la rehausse (ou costière) en ossature bois doit être conforme aux prescriptions du NF DTU 43.4.

La rehausse doit être isolée sur une hauteur minimale, au moins jusqu'au niveau supérieur de l'isolant de toiture de manière à établir une continuité de l'isolant.

L'ancrage de cette rehausse doit être justifié.

La liaison mécanique et la gestion des flux de vapeur en périphérie des planchers hauts sont réalisées comme indiqué au 16.1.

La membrane pare-vapeur du mur de dernier niveau ou la bande de film mise en attente en tête de plancher doit être posée avec une sur-longueur permettant un collage sur l'élément porteur de la membrane d'étanchéité.

16.3  Liaison entre murs à ossature bois et charpentes traditionnelles

16.3.1  Généralités

Quel que soit le type de charpente, à minima, une lisse haute, faisant office de sablière permettant le chainage du dernier niveau de la construction, doit être mise en oeuvre conformément aux prescriptions du 10.1.6, y compris au niveau des pignons.

16.3.2  Liaison en bas de pente

16.3.2.1  Généralités

Les chevrons doivent être liaisonnés à la sablière par l'intermédiaire d'assembleurs métalliques (équerres, étriers, feuillards torsadés, etc.) ou d'organes de fixation adaptés aux efforts (vis, etc.). Les charges ponctuelles des éléments de charpente (pieds de fermes...) exercées sur le haut des murs doivent être reprises et transmises aux niveaux inférieurs par un élément porteur.

La continuité de l'isolation doit être assurée en pied de chevron grâce à une bande d'isolant rapportée maintenue par un déflecteur (planche d'arrêt) côté extérieur, mis en oeuvre dans l'alignement du voile de contreventement (voir Figure 45).

NOTE

La pose d'un écran HPV permet d'installer l'isolant sans pratiquer de lame d'air entre l'écran et l'isolant. A l'inverse, si l'écran n'est pas HPV il convient de ménager une lame d'air ventilée continue sur toute la pente de 20 mm en sous face de l'écran (Cf. NF DTU 40.29).

Figure 45  Illustration de liaison entre paroi verticale et ferme (coupe verticale)

La barrière à la diffusion de vapeur d'eau du mur doit être raccordée avec la barrière à la diffusion de vapeur d'eau située en sous-face de la toiture avec une bande adhésive compatible et, dans le cas d'une barrière à la vapeur d'eau en panneau à base de bois, avec une bande pare-vapeur rapportée.

Le film pare-pluie du mur doit être rabattu sur la lisse de chaînage du dernier niveau.

Dans le cas où le mur en ossature bois est traversé au-delà du pare-pluie par un élément de structure (poutre, poteau, ferme traditionnelle, etc.), la continuité de la barrière à la vapeur d'eau doit être assurée directement sur cet élément traversant.

16.3.3  Liaison en pignon

Les charges ponctuelles des éléments de charpente (pannes faitières ou intermédiaires...) exercées sur le pignon doivent être reprises et transmises aux niveaux inférieurs par l'intermédiaire d'un élément porteur (voir Figure 46).

Figure 46  Exemple de liaison entre une panne et un mur pignon à ossature bois (faîtage) (coupe verticale)

Dans le cas où certains éléments de charpente traversent le mur pignon (pannes...) l'étanchéité à l'eau et la continuité de la barrière à la vapeur d'eau doit être rétablie selon les 9.3.2.3 et 9.3.2.4.