8 Ouvrages d'isolation
8.1 Règles générales
La mise en oeuvre du produit d'isolation ne doit pas entraver les dispositions prévues pour assurer la salubrité des parois ou des revêtements extérieurs (lame d'air, orifices d'aération, etc.).
Dans la mesure où les ouvrages d'isolation participent à la protection au feu des éléments de l'ossature en acier (montants, solives, entraits, etc.), les dispositions de mise en oeuvre doivent permettre de respecter les exigences de stabilité au feu de l'ossature métallique, et être réalisées conformément aux spécifications du document d'évaluation des performances du complexe de protection.
8.2 Spécifications concernant la mise en oeuvre de l'isolation
8.2.1 Généralités
Les isolants doivent être serrés mais non comprimés. A l'intérieur d'un cadre, les matériaux isolants peuvent être en plusieurs morceaux mais de largeur et d'épaisseur identiques.
L'isolation verticale doit concerner toute partie du bâtiment en contact avec l'extérieur ou un local non chauffé. Dans tous les cas, un isolant vertical doit être supporté en partie basse.
Si une stabilité au feu de l'ossature métallique est requise, le choix de la protection au feu doit permettre de justifier cette stabilité au feu par fourniture de PV de classement de résistance au feu ou par calcul selon les méthodes de la NF EN 1993-1-2.
Les dispositions constructives doivent permettre d'assurer l'étanchéité aux flammes et aux gaz chauds notamment aux jonctions périphériques et aux points singuliers.
8.2.2 Entre solives de plancher ou entre entraits supportant un plafond
L'isolant placé entre les solives de plancher ou les entraits porteurs doit être serré mais non comprimé dans son épaisseur.
Une surcote de longueur ou largeur du panneau de laine minérale de l'ordre de 5 mm par rapport à la distance entre faces parallèles des solives répond à priori à cette prescription. Il peut être en plusieurs morceaux de largeur et longueur différents et en plusieurs lits croisés ou non, sous réserve d'assurer la continuité de l'isolation.
Trois cas peuvent se présenter :
l'isolant est placé entre les solives et peut reposer sur le plafond ;
l'isolant est placé sur le plafond sous les solives ;
en comble non accessible, il peut être étendu sur les solives ou les entraits.
Dans le cas de toiture avec éléments porteurs en bois ou panneaux dérivés du bois et revêtement d'étanchéité, avec mise en oeuvre d'une isolation en sous face de l'élément porteur, une lame d'air ventilée sur l'extérieur doit être positionnée entre l'élément porteur de l'étanchéité et l'isolant conformément au NF DTU 43.4.
8.2.3 En doublage intérieur de paroi verticale ou rampante
La conception et la mise en oeuvre des plaques de plâtre et de leur ossature porteuse, pour une utilisation en cloisons de distribution de hauteur inférieure à 6,85 m, en contre-cloisons de hauteur inférieure à 6 m, en plafond et habillage de murs, en parois de gaines techniques, sont spécifiées par le NF DTU 25.41.
L'isolant est maintenu entre des écarteurs horizontaux ou verticaux, en métal ou en bois, sur lequel est fixé ultérieurement le parement intérieur (plaque de plâtre, lambris, etc.). Il doit être posé dans le respect du référentiel de l'isolant.
Lorsqu'ils sont en bois, les écarteurs doivent correspondre au minimum à la classe d'emploi 1 selon la NF EN 335.
Les documents du marché désignent l'entrepreneur qui est chargé de la mise en oeuvre des écarteurs.
8.2.4 En doublage extérieur de paroi verticale
L'isolant peut être mis en oeuvre devant une paroi verticale à support continu ou discontinu. Il est toujours protégé par un revêtement extérieur. Il doit être posé dans le respect du référentiel de l'isolant.
L'isolant est placé entre des profils horizontaux ou verticaux. Dans tous les cas, l'isolant doit être supporté en partie basse du lé.
L'isolant doit être serré mais non comprimé dans son épaisseur. Il ne doit pas y avoir de discontinuité verticale dans la mise en oeuvre. L'isolant ne doit pas faire obstacle à la circulation de l'air au dos du revêtement extérieur.
Un dispositif tel que laçage, butée, etc. permet d'obtenir ce résultat.
8.2.5 En doublage d'une paroi verticale derrière une cheminée à foyer ouvert
Cette partie de doublage doit être exécutée en respectant les principes suivants :
l'isolant placé entre les montants d'ossature doit être constitué de panneaux de laine minérale rigide ou semi-rigide. Il doit présenter des propriétés thermiques et de réaction au feu qualifiées pour cet usage et doit être posé suivant les prescriptions de fabricant ;
le revêtement côté intérieur doit être un panneau rigide dont les propriétés thermiques et de réaction au feu ont été qualifiées pour cet usage et être posé suivant les prescriptions de fabricant. Les panneaux doivent constituer une protection au feu pendant la durée de stabilité au feu requise.
Aucun matériau de synthèse (isolant, film,...) ne peut être utilisé dans cette partie de doublage.
Sauf disposition contraire dans les documents du marché, il est recommandé d'utiliser des panneaux de laine de roche rigide d'épaisseur supérieure ou égale à 50 mm.
Les panneaux sont posés à coupe de pierre et fixés dans les montants par des vis munies de plaques de répartition ou tout autre système offrant une garantie de tenue similaire. Ils doivent passer devant les rails bas et hauts sur toute la hauteur du mur. Il ne doit pas y avoir de discontinuité dans la mise en oeuvre des panneaux isolants.
8.3 Spécifications concernant la mise en oeuvre du produit pare-vapeur
8.3.1 Règles générales
La nécessité de la mise en oeuvre d'un produit pare-vapeur (film, plaque, panneau, revêtement...) est fonction du type de paroi.
Pour la France métropolitaine, le Tableau 1 fournit des recommandations sur la nécessité du pare-vapeur.
 : Construction d'ossatures en acier pour maisons et bâtiments résidentiels/FD DTU 32.3 P3 (juillet 2015)/image/tab_AGMO_1_1.png)
Tableau 1 Nécessité du pare-vapeur
Le film pare-vapeur doit être placé de manière continue du côté intérieur du local chauffé entre l'isolation et le revêtement intérieur. Il doit concerner la totalité de l'enveloppe extérieure du logement ou du bâtiment chauffé.
8.3.2 Mise en oeuvre
8.3.2.1 Généralités
La continuité du produit pare-vapeur peut être obtenue par recouvrement de 50 mm au minimum, et par collage, ou par pontage avec ruban adhésif.
Il convient que la continuité du produit pare-vapeur soit assurée en périphérie, dans les angles et aux raccordements avec les baies.
L'Annexe A propose des solutions de mise en oeuvre permettant de réaliser cette continuité.
Les matériaux (papiers...) enduits de bitume ou non, dont sont équipés certains isolants fibreux, ne permettent pas d'assurer la fonction pare-vapeur.
La fixation du produit pare-vapeur se fait par pincement et agrafage, vissage, collage ou clouage sur la structure.
8.3.2.2 Plancher sur un local non chauffé
Il est recommandé de placer le pare-vapeur :
soit sur les solives et l'isolant avant la pose du plancher porteur, si celui-ci est le support direct du revêtement de sol ;
soit sur le plancher porteur, si celui-ci est destiné à recevoir un plancher flottant.
8.3.2.3 Parois verticales ou rampantes avec doublage intérieur
Le pare-vapeur peut être placé :
soit entre l'isolant et le parement intérieur ;
soit entre la paroi isolée et le doublage.
Cette dernière mise en oeuvre est considérée comme satisfaisante :
en région de plaine, si la résistance thermique de l'isolant de doublage est inférieure ou égale de moitié à celle de l'isolant du mur (Règle des 2/3 - 1/3) ;
en région froide ou d'altitude ≥ 600 m, si la résistance thermique de l'isolant de doublage est inférieure ou égale au tiers de celle de l'isolant du mur (Règle des 3/4 - 1/4).
8.3.2.4 Plafonds sous combles ventilés
8.3.2.4.1 Combles non aménagés
Le matériau de plafond doit assurer une continuité (par exemple : plaque de plâtre dont les joints longitudinaux, transversaux et périphériques répondent aux spécifications du NF DTU 25.41). Il ne doit comporter aucun percement ou orifice à l'exception des passages de fils électriques.
Si l'isolant est de type projeté ou étendu en simple ou double lits sur les entraits et sur le plafond, la continuité du film pare-vapeur des parois verticales et des plafonds doit être assurée.
8.3.2.4.2 Combles aménagés
Le film pare-vapeur des murs du local sous-jacent doit être sans discontinuité jusqu'à la partie supérieure du rampant.
Cette obligation contraint l'entrepreneur avant la pose du plafond du local inférieur à replier horizontalement le pare-vapeur des murs, puis à le découper à l'emplacement des entraits de ferme ou des solives.
Il est recommandé de prévoir une entretoise, de même hauteur que les entraits des fermes porteuses du comble, placée entre ceux-ci sous la paroi verticale du doublage, pour assurer la fermeture périphérique du plancher.
Le pare-vapeur en plafond sous l'entrait retroussé du comble est traité comme indiqué au paragraphe 8.3.2.4.1.
Les principes généraux de mise en oeuvre des pare-vapeurs sont définis en Annexe A.