8  Tolérances

Les tolérances ci-après sont applicables aux maçonneries brutes (hors dressage, ragréage, etc.).

8.1  Tolérances locales et dimensions d'ouvrages élémentaires

Les tolérances locales des maçonneries ne concernent que les écarts pouvant être admis sur les dimensions d'ouvrages élémentaires, ainsi que sur les cotes entre plans ou axes d'ouvrages élémentaires voisins précisées ci-après.

8.1.1  Cas général

Les écarts sur les distances entre une partie d'ouvrage et une autre partie voisine (telle la distance entre deux murs) ne doivent pas être supérieurs à 2 cm en plus ou en moins (Figure 86).

Les écarts sur les cotes de dimensionnement d'un ouvrage (telle que l'épaisseur d'un mur) doivent être inférieurs à 10 mm en plus ou en moins (Figure 86).

Figure 86  Écarts sur les distances entre une partie d'ouvrage et une autre partie voisine et sur les épaisseurs de parois

Les écarts sur la verticalité de la maçonnerie (verticalité d'une face de mur) doivent être inférieurs à 1,5 cm sur une hauteur d'étage (maçonneries à enduire et maçonneries destinées à rester apparentes).

NOTE

Pour les maçonneries de pierre, les prescriptions de verticalité sont définies en 8.3.4.

8.1.2  Cas des baies

Les différents cas à considérer pour le mode de pose de la menuiserie sont :

  • en applique sans feuillure ;

  • en applique avec feuillure ;

  • en tunnel.

Les trois vues schématiques (Figure 87) ont pour but d'illustrer trois cas de pose, pris à titre d'exemples, pour lesquelles ont été repérées les parties de la baie concernées par des dimensions et des tolérances.

Figure 87  Illustration des trois cas de pose

NOTE

Il peut être demandé pour des façades rideau, semi rideau ou panneaux que les positions relatives des différentes baies d'une même façade respectent les tolérances du XP DTU 33.2.

8.1.2.1  État de la maçonnerie

Les dimensions et tolérances qui sont indiquées ci-après s'entendent pour la maçonnerie dans l'état où elle est au moment de la mise en place de la menuiserie.

8.1.2.2  Largeur de la baie - Aplomb des tableaux

La largeur L est la largeur entre tableaux prévue au projet (Figure 88).

La largeur minimale de la baie réalisée, Lmin, est la distance horizontale entre les points les plus en saillie des deux tableaux : LminL - 10 mm.

La largeur maximale de la baie réalisée, LMax, est la distance horizontale entre les points les plus en retrait des deux tableaux : LMaxL + 10 mm.

La différence d'aplomb est celle existant, pour chaque tableau, entre le point le plus en saillie et le point le plus en retrait, comme illustrée par la Figure 89.

Différence d'aplomb à droite et à gauche : rd et rg10 mm.

8.1.2.3  Hauteur de la baie - Niveaux des linteaux et appui

La hauteur H est la hauteur entre appui et linteau prévue au projet (Figure 88).

La hauteur minimale de la baie réalisée, Hmin, est la distance verticale entre les points les plus en saillie du tableau et de l'appui : HminH - 10 mm.

La hauteur maximale de la baie réalisée, HMax, est la distance verticale entre les points les plus en retrait du tableau et de l'appui : HMaxH + 10 mm.

La différence de niveau, d'une part pour le linteau, d'autre part pour l'appui, est celle existant, pour chacun d'eux, entre le point le plus en saillie et le point le plus en retrait, comme illustrée par la Figure 88.

Différence de niveau en linteau : rl10 mm.

Différence de niveau en appui : ra3 mm/m avec un maximum de 10 mm.

Figure 88  Coupes et sections verticale et horizontale

8.1.2.4  Largeur de feuillure dans le cas de pose en feuillure

La largeur de feuillure est la largeur effective telle que définie sur la Figure 89.

Écarts admissibles sur la largeur des feuillures : {+ 10 mm-0

Figure 89  Section d'une feuillure a) en tableau et b) en linteau

8.1.2.5  Profondeur de feuillure

La profondeur de feuillure est la profondeur effective telle que définie sur la Figure 90.

Écarts admissibles sur la profondeur des feuillures :

Figure 90  Profondeur de feuillure

8.1.2.6  Planéité du plan de pose

La surface de la maçonnerie sur laquelle s'effectue le calfeutrement entre la face extérieure de la menuiserie et la maçonnerie, est appelée "plan de pose".

Suivant le mode de pose de la menuiserie, le plan de pose est constitué :

  • par les fonds de feuillure, dans les cas de pose en feuillure ;

  • par le parement de la maçonnerie au pourtour de la baie, dans le cas de pose en applique sans feuillure.

La planéité générale du plan de pose est caractérisée par :

  • la distance horizontale e, entre le point le plus en saillie et le point le plus en retrait de l'ensemble du plan de pose : e ≤ 10 mm.

La planéité locale du plan de pose est caractérisée par :

  • le désaffleurement d, entre parties contiguës du plan de pose, par exemple de part et d'autre d'un joint entre éléments de coffrage et le plus fréquemment aux angles linteau-tableau : d ≤ 3 mm.

8.1.3  Dressage du plan de calfeutrement du gros-oeuvre si hors tolérances

Si le gros oeuvre ne respecte pas les tolérances précisées en 8.3, particulièrement vis-à-vis de la planéité, il est procédé, avant pose des menuiseries, à un dressage des surfaces concernées conformément aux prescriptions ci-après.

8.1.3.1  Mise en oeuvre en applique intérieure ou extérieure avec ou sans feuillure ou en tableau avec feuillure

Dans le cas d'une applique en feuillure, les dressages doivent être effectués sur toute la feuillure.

8.1.3.1.1  Briques apparentes porteuses (U) et éléments de pierre naturelle

Les exigences sont les suivantes :

  • dressage côté intérieur impératif sur 12 cm de large ; l'épaisseur minimale du dressage intérieur est de 5 mm ou reprise des joints impérative sur 3 cm de large dans les joints creux en face de l'étanchéité ;

  • joints creux en pied de tableau à dresser, si en face de l'étanchéité existe un retour de la pièce d'appui.

8.1.3.1.2  Blocs en béton de granulats ou briques creuses (P)

Les exigences sont les suivantes :

  • dressage intérieur impératif sur 12 cm de large ; l'épaisseur minimale de dressage est de 5 mm ou reprise des joints impérative sur 3 cm de large dans les joints creux en face de l'étanchéité ;

  • dressage du tableau dans le cas de joint creux et/ou dans le cas de largeur de tableau brut non conforme à la cote tableau fini en tenant compte de l'épaisseur de l'enduit.

8.1.3.2  Mise en oeuvre en tunnel

Les différents dressages doivent être réalisés selon les spécifications définies ci-après.

8.1.3.2.1  Briques apparentes porteuses (U) et éléments de pierre naturelle

Les exigences sont les suivantes :

  • dressage du tableau impératif si la planéité n'est pas satisfaisante, l'épaisseur minimale de dressage est de 5 mm ;

  • joints creux en pied de tableau à dresser, si en face de l'étanchéité existe un retour de la pièce d'appui.

8.1.3.2.2  Blocs en béton de granulats ou briques creuses (P)

Les exigences sont les suivantes :

  • dressage intérieur impératif sur 12 cm de large ; l'épaisseur minimale de dressage est de 5 mm ou reprise des joints impérative sur 3 cm de large dans les joints creux en face de l'étanchéité ;

  • joints creux en pied de tableau à dresser si en face de l'étanchéité, existe un retour d'appui ;

  • dressage du tableau dans le cas de joint creux et/ou dans le cas de largeur de tableau brut non conforme à la cote tableau fini en tenant compte de l'épaisseur de l'enduit.

8.2  Écarts admissibles

Tous les ouvrages doivent être construits conformément aux détails spécifiés et respecter les écarts admis. Les dimensions et la planéité doivent être contrôlées au fur et à mesure de l'avancement des travaux. Il faut que les écarts de la maçonnerie construite par rapport à sa position prévue, ne dépassent pas les valeurs indiquées dans le dossier de conception. Lorsque le dossier de conception ne précise aucune valeur pour les écarts, les tolérances de planéité ou les tolérances angulaires, puis les écarts admis, doivent correspondent à la valeur inférieure :

  • des valeurs indiquées dans le Tableau 2 ;

  • des valeurs conformément aux pratiques locales acceptées par le Maître d'Ouvrage.

NOTE

Ces pratiques locales acceptées peuvent être indiquées dans des informations complémentaires non contradictoires.

Sauf indications contraires, il faut que la première assise de la maçonnerie ne dépasse pas de plus de 15 mm le bord d'un plancher ou d'une fondation.

Tableau 2  Écarts admissibles pour les ouvrages de maçonnerie

Figure 91  Écarts verticaux maximaux

8.3  Planéité et état de surface des parements de la maçonnerie brute

Suivant les matériaux et selon que la maçonnerie est destinée à être enduite ou à rester apparente, la planéité est mesurée à l'aide :

  • du cordeau de 10 m ;

  • de la règle de 2 m ;

  • de la règle de 0,20 m.

Les tolérances de planéité sont indiquées dans les Tableaux 3 à 5.

8.3.1  Maçonneries de briques de terre cuite, de blocs de béton destinés à rester apparents

Les tolérances que doit satisfaire la surface nue des ouvrages sont regroupées ci-après :

  • planéité d'ensemble rapportée au cordeau de 10 m : 2 cm ;

  • alignement des lignes de joints horizontaux (sur 10 m) : 1 cm.

8.3.2  Maçonneries de briques de terre cuite, de blocs de béton destinés à être revêtus

Deux qualités d'exécution de la maçonnerie brute sont distinguées :

  • exécution courante ;

  • exécution soignée.

NOTE

L'exécution courante est réservée aux parois de locaux utilitaires pour lesquels une finition soignée n'est pas nécessaire ou aux parois destinées à recevoir soit une finition non directement appliquée sur le support, soit des enduits traditionnels épais. L'exécution soignée convient aux mêmes usages que l'exécution courante, mais sa meilleure finition permet de limiter les travaux ultérieurs de revêtements éventuels.

En l'absence de toutes indications des Documents Particuliers du Marché, l'exécution courante est considérée comme retenue.

Les tolérances que doit satisfaire la surface des ouvrages selon la qualité d'exécution demandée sont regroupées dans le Tableau 3.

Tableau 3  Écarts admissibles pour les éléments de maçonnerie

8.3.3  Maçonneries de blocs de béton cellulaire

Pour chacun des deux modes de pose, deux qualités d'exécution de la maçonnerie brute sont distinguées :

  • exécution courante ;

  • exécution soignée.

NOTE

L'exécution courante est réservée aux parois de locaux utilitaires pour lesquels une finition soignée n'est pas nécessaire, ou aux parois destinées à recevoir soit une finition non directement appliquée sur le support, soit des enduits de parement traditionnels épais. L'exécution soignée convient aux mêmes usages que l'exécution courante mais sa meilleure finition permet, d'une part, de limiter les travaux ultérieurs de revêtements éventuels en cas de pose à joints épais, et, d'autre part, l'application de revêtements par enduits minces sur la face de réglage en cas de pose à joints minces.

En l'absence de toutes indications des Documents Particuliers du Marché, l'exécution courante est considérée comme retenue.

Cependant, l'exécution soignée est impérative dans le cas de pose à joints minces lorsque les Documents Particuliers du Marché prévoient une finition par enduits minces. Les tolérances, que doit satisfaire la surface des ouvrages selon le mode de pose et la qualité d'exécution demandés, sont regroupées dans le Tableau 4.

Tableau 4  Écarts admissibles selon le mode de pose

8.3.4  Maçonneries de pierre naturelle

Les tolérances que doivent satisfaire les maçonneries de pierre naturelle, selon la nature des éléments, sont regroupées dans le Tableau 5.

Tableau 5  Écarts admissibles pour les pierres naturelles