7  Préparation des supports

NOTE

S'agissant dans le présent document de travaux de construction effectués pour la réfection de façades en service, les normes relatives aux divers supports concernés, qui peuvent être périmées, ne sont pas référencées. Les normes en vigueur sont référencées quand elles visent des techniques de réparation spécifiques d'un support déterminé (cas du béton). Pour les autres supports, il y a lieu de les reconstituer dans un état aussi proche que possible de celui de l'existant, par référence aux règles de l'art applicables (voir avant-propos).

7.1  Généralités

7.1.1  Nettoyage

Dans tous les cas, les salissures et particules mal adhérentes doivent être éliminées par grattage, brossage, lessivage et/ou nettoyage sous pression (basse pression s'il s'agit d'un support en enduit au mortier de plâtre revêtu) ; ou par égrenage et brossage suivi d'un dépoussiérage s'il s'agit d'un support brut en enduit au mortier de plâtre.

En présence de micro-organismes (algues, champignons, mousses, lichens), il y a lieu de prévoir un traitement décontaminant compatible avec le revêtement.

7.1.2  Défauts apparents

En l'absence d'indication dans les Documents Particuliers du Marché (DPM), seuls les défauts apparents du subjectile qui compromettraient la fonction d'imperméabilité du revêtement (voir paragraphe 5.1.1) doivent être repris avec un produit de surfaçage (voir NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM)).

L'adhérence des enduits exécutés avec ce type de produit doit être au moins égale à 0,3 MPa (3 bars) sur béton ou enduit au mortier de liant hydraulique (voir Annexe A pour la mesure). Après exécution, il faut éliminer la pulvérulence pouvant exister en périphérie.

NOTE

Les préparations du support telles que décrites ci-après paragraphe 7.2, en particulier le décapage, peuvent rendre la surface trop irrégulière dans certaines zones pour recevoir directement le revêtement : il faut alors ragréer, ou intervenir comme indiqué au paragraphe suivant 7.1.3.

Dans le cas de reliefs importants du parement (tyrolien, mignonnette, etc.) et lorsque le revêtement à appliquer comporte une armature rapportée, il faut soit abattre les reliefs, soit reconstituer un support adapté avec un produit de surfaçage (voir ci-dessus).

7.1.3  Défauts cachés

Des défauts cachés des ouvrages de façade peuvent apparaître au décapage d'anciens revêtements organiques, par exemple :

  • défauts ponctuels de surface masqués par la superposition de revêtements successifs,

  • insuffisance de caractéristiques mécaniques des supports en béton, enduits rapportés, etc…, lesquels peuvent ne pas résister au décapage.

Les défauts importants qui en résultent ne peuvent être corrigés sans surfaçage ou réparation des ouvrages concernés pour permettre la mise en oeuvre du revêtement d'imperméabilité prévu. Les travaux correspondants sont exécutés selon les techniques décrites aux paragraphes 7.1.2 et 7.2 du présent document.

NOTE

Ces travaux, à caractère imprévisible, même en cas d'étude préalable, ouvrent systématiquement droit à paiement supplémentaire (voir NF DTU 42.1 P 2 (CCS)). Il est rappelé que l'étude préalable ne permet pas, et n'a pas pour objet de déceler les défauts cachés.

7.2  Préparation par type de support

7.2.1  Supports autres qu'en enduit au mortier plâtre

7.2.1.1  Béton brut de granulats courants ou de granulats légers

Le bullage pouvant exister doit être rebouché avec un produit de surfaçage (voir NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM)).

NOTE 1

Le bouche-bullage a pour objet d'assurer la continuité du revêtement.

En cas de dégradation du béton, il faut réaliser impérativement un traitement de réparation avec un mortier adapté (voir paragraphe 5.2. NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM)), après purge des parties dégradées ou « sonnant creux », et dépoussiérage. Le volume à reconstituer doit être régulier (le rebouchage « en biais » est proscrit).

La réparation locale des bétons éclatés par oxydation des armatures se fait conformément aux spécifications de l'annexe B.

Le traitement est destiné à la reconstitution du volume de béton dégradé et à la protection des armatures, mais les travaux effectués ne peuvent pas être considérés comme à caractère structural.

NOTE 2

Le renforcement des armatures ne pouvant plus jouer leur rôle structural n'est pas visé dans le présent document. Il est défini dans les DPM après un diagnostic approprié de l'état du support, en complément de l'étude préalable prévue au paragraphe 5.3.

7.2.1.2  Béton ou maçonnerie d'éléments enduit au mortier de liants hydrauliques

Après sondage de l'ensemble des surfaces à traiter, les parties décollées de l'enduit doivent être éliminées et réparées conformément aux normes NF DTU 26.1 et NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM).

7.2.1.3  Revêtements scellés ou collés de petits éléments à base de pâte de verre ou de carreaux céramiques

Après sondage, les parties mal adhérentes du revêtement doivent être enlevées puis les zones ainsi dégarnies doivent être rebouchées avec un produit de surfaçage (voir NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM)).

Le surfaçage général des revêtements sains de ce type pour obtenir l'uniformité de l'aspect final n'est réalisé que s'il est prévu dans les Documents Particuliers du Marché (DPM).

7.2.1.4  Maçonnerie de parement

Les matériaux dégradés doivent être réparés au moyen d'un produit adapté (voir NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM)).

7.2.1.5  Cas d'un ancien revêtement organique

En l'absence d'étude préalable favorable (voir paragraphe 5.1), le décapage des anciens revêtements organiques est obligatoire.

Le décapage chimique ou le décapage thermique à haute température (avec combustion du revêtement) doit être suivi d'un raclage et d'un rinçage à l'eau sous pression de façon à éliminer les résidus préjudiciables à l'application du nouveau revêtement. En présence de joints à garniture en mastic, les conserver provisoirement pendant ces opérations pour éviter la pénétration de décapant ou d'eau de rinçage qui risquent d'altérer les caractéristiques d'adhérence du mastic (certains décapants à action retardée exempts de paraffine peuvent permettre de se passer du rinçage à l'eau, conformément aux préconisations du fabricant du produit).

NOTE 1

Après décapage, il peut subsister une légère coloration.

Le décapage n'est pas obligatoire en tableau et sous-face du linteau si l'ancien revêtement est bien adhérent.

NOTE 2

Le rinçage à l'eau sous pression après décapage en tableau et linteau présente en effet des risques de pénétration d'eau à l'intérieur des locaux.

Le surfaçage général d'un ancien revêtement organique n'est pas admis.

7.2.2  Supports en enduit au mortier de plâtre

7.2.2.1  Supports nus ou mis à nus

Après sondage de l'ensemble des surfaces à traiter, les parties décollées ou altérées de l'enduit doivent être éliminées et réparées conformément au NF DTU 26.1 avec un mortier de plâtre et chaux aérienne (voir NF DTU 42.1 P1-2 (CGM)). En particulier, il est exclu de mettre en oeuvre des mortiers de ciment qui conduiraient à la formation de sels de Candlot avec éclatement et décollement.

NOTE 1

Le recouvrement de l'enduit par le système d'imperméabilité ne peut se faire qu'après 3 semaines au minimum de séchage et durcissement par cm d'épaisseur pour une carbonatation significative de la chaux (voir paragraphe 8.2).

NOTE 2

Il existe des mortiers de réfection d'enduit constitués par des mortiers de recette dosés et mélangés en usine. Les délais de recouvrement sont indiqués par le fabricant.

7.2.2.2  Rattrapages de planéité

Il est rappelé que les revêtements cités dans le présent document ne sont pas destinés à compenser les défauts de planéité du support (voir paragraphe 5.1.1).

Les opérations ci-après ne sont donc réalisées (l'une ou l'autre) que sur prescription des Documents Particuliers du Marché (DPM) :

  • la réfection totale de l'enduit en mortier de plâtre et chaux aérienne pour dressage général du parement ;

  • l'application locale d'un produit de surfaçage (voir NF DTU 42.1 P1-2 (CGM)) spécifiquement prévu pour améliorer l'aspect final du revêtement et qui, selon la nature du produit, est réalisée :

    • soit avant ou après impression du support,

    • soit avant la couche de finition. Dans ce dernier cas, ce produit doit faire partie intégrante du système d'imperméabilité.

Le surfaçage général d'un ancien revêtement organique n'est pas admis.

7.2.2.3  Présence d'un ancien revêtement organique

En cas d'étude préalable défavorable (voir paragraphe 5.1.2), le décapage des anciens revêtements organiques est obligatoire (en tableau et sous-face du linteau, si l'ancien revêtement est bien adhérent, celui-ci peut être conservé).

Lorsqu'il est obligatoire, le décapage est réalisé par des procédés mécaniques tels que grattage, brossage, ponçage ou exceptionnellement chimiques (c'est le cas avec certains décapants à action retardée exempts de paraffine, qui permettent de se passer du rinçage à l'eau).

L'action des produits chimiques doit être suivie d'un raclage et d'un rinçage basse pression, complétés éventuellement par un ponçage.

NOTE 1

Le décapage thermique à haute température (avec combustion du revêtement) ainsi que le décapage à l'eau sous haute pression tendent à fragiliser les supports en enduit au mortier de plâtre.

NOTE 2

Après décapage d'anciens revêtements organiques, des défauts de l'enduit en mortier de plâtre non décelés lors de l'étude préalable peuvent apparaître, tels que : enduits soufflés, plâtre mort,… (voir paragraphe 7.1.3).

NOTE 3

Après décapage des anciens revêtements, il peut subsister une légère coloration.

7.2.3  Présence d'autres revêtements (par exemple, hydrofugation, peinture silicatée)

Les parties non adhérentes ou pulvérulentes doivent être éliminées, et une couche d'impression adaptée doit être appliquée : voir travaux d'impression paragraphe 8.3.1.

7.3  Traitement des joints

Les joints de gros oeuvre existants ou les joints de fissures déjà traitées doivent être refaits : joints de retrait — dilatation, joints de tassement, joints d'acrotère, etc. (voir paragraphe 8.4).

7.3.1  Joints avec garniture mastic

Voir la norme NF DTU 44.1 concernant l'utilisation des mastics pour l'étanchéité des joints, en particulier pour la préparation de surface d'adhérence (voir préparation des surfaces d'adhérence dans cette norme).

Les produits de calfeutrement existants doivent être éliminés et le joint recalibré si nécessaire (voir préparation des surfaces d'adhérence dans le DTU).

Le revêtement ne peut être appliqué directement sur le mastic que s'il est reconnu chimiquement compatible par le fabricant de produit de revêtement. En pareil cas, la prescription du paragraphe revêtements des joints de la norme NF DTU 44.1 ne s'applique pas.

NOTE

Dans la mesure où le revêtement souple d'imperméabilité accepte par définition au moins le même taux de travail que le mastic, cette technique est d'usage courant.

7.3.2  Joints en lyre (ou à soufflet)

La garniture existante est enlevée. De chaque côté des lèvres du joint, une bande de largeur minimale 20 mm doit être nettoyée de façon à créer la surface d'adhérence des plages planes de la nouvelle garniture.

Pour la mise en oeuvre de cette dernière, voir ci-après paragraphe 8.4.1.2.

NOTE

Habituellement les façades enduites au mortier de plâtre ne comportent pas de joints de gros oeuvre. S'il en existe, ils devront être traités selon ce paragraphe.

7.3.3  Joints de raccordement

Ils séparent des matériaux différents (menuiseries — maçonnerie notamment) et peuvent nécessiter une révision (voir paragraphe 8.4.1.4).

7.4  Traitement des fissures et lézardes

7.4.1  Lézardes (largeur supérieure à 2 mm)

Le traitement des lézardes et la définition du revêtement à appliquer sur la façade ne peuvent être définis qu'au cas par cas après une étude déterminant leur origine et leur évolution. Ce traitement n'est pas visé dans le présent document.

7.4.2  Fissures localisées : aux points singuliers de la paroi (acrotères, chaînages, jonctions avec dalles, etc.), ou largement espacées (de 2,00 m à 2,50 m par exemple)

Il s'agit de fissures susceptibles de mouvements dans le temps.

Après élimination des parties non adhérentes, la fissure est traitée selon l'un des cas indiqués ci-dessous :

  • 1er cas (cas notamment des fissures d'ouverture inférieure à 1 mm)

    • la fissure est laissée en l'état ;

    • elle est recouverte par un revêtement I4 avec armature (soit en galon au droit de la fissure, soit sur l'ensemble de la façade).

    NOTE 1

    Lorsque la façade concernée est traitée par ailleurs avec un revêtement de classe inférieure (exclusivement I3 sur support en mortier de plâtre), la surépaisseur localisée due à la présence d'une armature rapportée au droit de la fissure risque d'être visible.

  • 2e cas (cas notamment des fissures d'ouverture comprises entre 1 mm et 2 mm)

    • la fissure est ouverte sur au moins 5 mm × 5 mm au disque généralement, à la griffe éventuellement en cas de mortier peu résistant, et les parties non adhérentes éliminées ;

    • la fissure est calfeutrée avec (voir NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM)) :

      • soit un produit pâteux adapté ;

      • soit un mortier de réparation adapté à la nature du support.

    • elle est recouverte par un revêtement de performance I4.

      NOTE 2

      Lorsque la façade concernée est traitée par ailleurs avec un revêtement de classe inférieure (exclusivement I3 sur mortier de plâtre), on appliquera localement un revêtement I4 avec armature ou de performance équivalente sans armature comportant une couche d'impression plus trois couches, l'épaisseur totale étant de 0,6 mm minimum.

  • 3e cas :

    • la fissure est transformée en joint avec calfeutrement mastic (voir paragraphe 7.3.1) ;

    • le joint est soit :

      • non recouvert ;

      • recouvert avec le revêtement prévu pour la façade.

7.4.3  Fissures généralisées

Le système de revêtement choisi doit être adapté aux caractéristiques des fissures (voir norme NF DTU 42.1 P 1-2 (CGM)). Sur façades enduites au mortier de plâtre, le revêtement doit être de classe I4 avec armature.