Annexe D (normative)  Préparation et traitement des supports anciens avant mise en oeuvre des systèmes de revêtement

Préambule

La nature et l'état du support, les zones où l'ancien revêtement est conservé ou aura été éliminé, sont déterminés :

  • au travers des informations communiquées dans le dossier de consultation par le Maître d'ouvrage ;

  • par le biais des résultats d'une analyse préalable, réalisée par un bureau d'études et jointe au dossier de consultation.

Ces éléments sont indispensables au titulaire du lot revêtement de sol pour procéder aux contrôles des supports anciens.

D.1  Anciens supports remis à nu ou non recouverts, chapes ou mortiers améliorés de polymères

D.1.1  Contrôles

D.1.1.1  Examen visuel

L'examen visuel a pour but de repérer :

  • les zones grasses ;

  • les parties dégradées ;

  • les parties réparées ;

  • les affaissements, désaffleurements et différences de niveaux ;

  • les fissures éventuelles ;

  • les différentes natures du support ;

  • la couleur du liant ;

  • l'état des joints existants (joints de fractionnement, joints de dilatation) et autres points singuliers.

D.1.1.2  Contrôle de la cohésion de surface

Une vérification de la cohésion de surface est effectuée sur support préparé par essai de traction perpendiculaire. La résistance moyenne à l'arrachement doit être conforme aux spécifications du Tableau 1.

L'échantillonnage des zones d'essais s'effectue en fonction de l'état du support comme décrit ci-après.

D.1.1.2.1  Aucun défaut constaté à l'examen visuel

La vérification de la cohésion est effectuée dans chaque pièce ou par surface de 100 m2 au plus pour conforter le résultat positif de l'examen visuel. Le nombre de prises d'essai est au minimum de 3 pour les premiers 100 m2 puis 1 supplémentaire par multiple de 250 m2.

D.1.1.2.2  Défauts constatés à l'examen visuel

La vérification de la cohésion est effectuée selon le principe précédent dans les parties sans défaut, et au moins un essai à proximité immédiate d'un défaut significatif (fissure par exemple).

Si le support ne présente pas une cohésion conforme ou si le matériau constitutif du support s'effrite, il est à déposer et/ou à préparer pour retrouver un béton conforme aux exigences du Tableau 1.

D.1.2  Travaux préparatoires

D.1.2.1  Préparation mécanique de surface

Généralités

Les travaux de préparation de surface avant application sont déterminés en fonction de la nature du support à traiter comme décrit dans le Tableau D.1.

Le choix de la technique de préparation est lié à la résistance mécanique du support (résistance en compression et en cohésion).

Tableau D.1  Techniques de préparation

NOTE 1

Le fraisage ou le rabotage arrache les anciens revêtements ou les bétons sur plusieurs millimètres.

NOTE 2

Le grenaillage élimine tous les dépôts, déchets, peintures et laitances ; en particulier, toutes traces de colle acrylique, vinylique, néoprène ou bitumineuse du support.

D.1.2.2  Chapes anciennes non identifiées

Les chapes anciennes, non recouvertes ou mises à nu, dont le mortier n'a pas été identifié dans le cadre du diagnostic préalable transmis par le Maître d'ouvrage, devront être traitées avec un primaire adapté à la fois aux chapes à liant hydraulique et aux chapes à base de sulfate de calcium.

D.1.2.3  État du support préparé

Les dispositions du Tableau 1 sont à respecter.

D.2  Anciens carrelages ou assimilés conservés

D.2.1  Préambule

On entend par carrelages ou assimilés, tout revêtement de sol, carreaux céramiques, pierres naturelles, terres cuites, posés collé ou scellé sur dalles ou chapes. La nature du support devra être précisée.

D.2.2  Contrôles

D.2.2.1  Examen visuel

L'examen visuel a pour but de repérer :

  • les parties réparées ;

  • les affaissements, désaffleurements ou différences de niveaux ;

  • les fissures éventuelles ;

  • les carreaux cassés ou enfoncés ;

  • les différentes natures de carrelage ;

  • l'état et la nature des joints existants (joints de fractionnement, joints de dilatation) ;

  • l'état des joints entre carreaux et autres points singuliers.

L'examen est réalisé sur chaque zone délimitée par des joints de fractionnement.

Lorsque ces joints de fractionnement sont remplis avec un matériau souple, le titulaire du lot revêtement de sol doit déposer le joint.

D.2.2.2  Examen sonore

Si aucun défaut n'a été constaté à l'issue de l'examen visuel, un examen sonore, par sondage (frottement ou choc d'un objet métallique), est effectué sur l'ensemble de la surface dans chaque pièce ou par zone pour conforter le résultat positif.

Si l'absence de défauts est confortée par l'examen sonore, le revêtement de la zone peut être conservé.

NOTE

Sont considérés comme zones, les parties délimitées par les joints de fractionnement du carrelage au plus égales à 100 m2.

Si des défauts (carreaux cassés, etc.) ont été observés à l'examen visuel, un examen sonore par sondage est effectué sur l'ensemble de la surface de manière plus exhaustive autour de ces défauts.

Si des carreaux sonnent le creux, ils sont comptabilisés dans les parties avec défauts repérés lors de l'examen visuel.

Les carreaux de part et d'autre des joints du support sont examinés et sondés. S'ils présentent des défauts (fissures en étoile, son creux, etc.), ils devront être déposés ainsi que les matériaux sous-jacents non cohésifs.

D.2.2.3  Vérification de l'adhérence

Un essai d'adhérence est réalisé dans chacune des pièces ou zones pour conforter le résultat positif de l'examen visuel et sonore dans une zone sollicitée (accès, etc.). Nombre de contrôles minimum 3 pour les premiers 100 m2 et 1 supplémentaire par multiple de 250 m2.

Les valeurs d'adhérence devront être au minimum de :

  • 0,5 MPa en locaux à sollicitations faibles ;

  • 0,7 MPa en locaux à sollicitations moyennes ;

  • 1 MPa en locaux à sollicitations fortes et fortes subissant des chocs.

NOTE

L'essai d'adhérence n'est représentatif que de la zone testée. Il ne peut être extrapolé aux zones voisines.

D.2.2.4  Analyse des résultats des examens visuels et sonores

Dans chaque pièce ou zone, la surface totale des parties avec défauts est ainsi déterminée et reportée sur le plan.

Si elle représente une surface totale > 10 % de la surface totale de la pièce (ou zone), la totalité du revêtement doit être déposée dans cette pièce ou cette zone.

Si elle représente une surface totale ≤ 10 % de la surface totale de la pièce (ou zone), les carreaux avec défaut(s) doivent être déposés, ceux sans défaut peuvent être conservés.

D.2.3  Travaux préparatoires

D.2.3.1  Dépose des carreaux avec défaut(s)

Les quelques carreaux qui présentent des défauts sont déposés, y compris les parties non adhérentes ou non cohésives des matériaux sous-jacents.

Un ponçage avec aspiration à la source du support porteur est ensuite effectué à l'endroit où ont été déposés les pour éliminer les traces de colles ou de mortier de scellement.

D.2.3.2  Dépose du produit souple de remplissage des joints de fractionnement de l'ancien carrelage le cas échéant

Lorsque le joint de fractionnement a été rempli avec un produit souple, ce dernier doit être déposé et le joint remis à nu et nettoyé et aspiré.

D.2.3.3  Rebouchage des parties déposées

La reconstitution du sol est ensuite réalisée, en fonction des épaisseurs, soit avec un tiré à zéro, soit avec une couche d'égalisation conformément à la NF EN 13318, soit avec un mortier de réparation de béton conforme à la NF EN 1504-3, soit avec un mortier de résine dont la compatibilité est précisée dans la fiche système du revêtement.

D.2.3.4  Rebouchage des joints de fractionnement de l'ancien carrelage ou assimilés le cas échéant

Les joints de fractionnement de l'ancien carrelage ou assimilés remis à nu sont traités avec une solution compatible avec le système de revêtement.

D.2.3.5  Préparation mécanique de surface

La préparation de surface consiste à nettoyer et à éliminer les traitements de surface.

Le sol est grenaillé ou poncé avec un disque diamant suivi d'une aspiration soignée.

Le grenaillage peut révéler des carreaux présentant des défauts dus à l'ouverture des joints. Ces cas seront traités comme décrit aux D.2.3.1 et D.2.3.2.

Les surfaces rebouchées seront préparées mécaniquement par grenaillage et aspiration.

D.2.3.6  Réalisation d'un tiré à zéro

Un tiré à zéro peut être réalisé suivant les prescriptions définies par le concepteur du système de revêtement.

D.2.3.7  État du support préparé

Les dispositions du Tableau 1 sont à respecter.

Le NF DTU 54.1 ne vise pas la dépose totale des revêtements existants.

D.3  Anciens sols en résine coulés

Préambule

On entend par système de revêtement de sol coulé à base de résine de synthèse, les revêtements d'une épaisseur supérieure ou égale ≥ à 1 mm, les sols poncés à granulats naturels à liant résine, les revêtements de sol coulé ≥ 1 mm, les mortiers à liant résine. Les revêtements à base de résine de synthèse < à 1 mm d'épaisseur sont déposés.

D.3.1  Contrôles

D.3.1.1  Examen visuel

L'examen visuel a pour but de repérer :

  • les parties réparées ;

  • la présence de cloques et de décollements ;

  • les dégradations de surface (dont le déchaussement de granulats le cas échéant) ;

  • les fissures et microfissures éventuelles ;

  • l'état des joints existants (joints de fractionnement, joints de dilatation) et autres points singuliers ;

  • les dégradations de surface d'origine chimique.

NOTE

Dans le cas de cloques, déformations du revêtement sans rupture, l'entreprise se référera au diagnostic, réalisé par le bureau d'études spécialisé, joint au dossier de consultation transmis par le Maître d'ouvrage (voir § 3.2 et annexe A, de la partie P-2).

Un examen sonore et une mesure de la dureté Shore A, selon NF EN ISO 868, viendront compléter l'examen visuel.

D.3.1.1.1  Absence de défaut lors de l'examen visuel

Si aucun défaut n'est constaté lors de l'examen visuel, un essai d'adhérence est réalisé dans chacune des pièces (ou zones) pour conforter le résultat positif de l'examen visuel dans une zone sollicitée (accès, etc.).

On procède à un essai d'adhérence sur la résine préalablement poncée au travers d'un essai de traction perpendiculaire.

D.3.1.1.2  Défauts constatés à l'examen visuel

Cas de la présence de cloques

La totalité du revêtement de la pièce examinée est déposée s'il s'avère qu'il s'agit d'un support susceptible d'être exposé aux remontées d'humidité. L'entreprise en informe le Maître d'ouvrage.

Cas de dégradations de surface

S'il s'agit de défauts d'usure, de chocs ou de rayures, le revêtement peut être conservé.

Cas des fissures

Faire au moins trois mesures par longueur de fissure : une au milieu de la fissure et les deux autres mesures à chacune des extrémités de la fissure à 50 cm du bord et se reporter au 7.2.2.

D.3.2  Travaux préparatoires

D.3.2.1  Préparation du support

Le sol en résine conservé est grenaillé ou poncé puis aspiré. Après préparation, il doit avoir un aspect mat.

Les joints de dilatation et les joints de fractionnement sont repris dans le système de revêtement.

D.3.2.2  État du support préparé

Les dispositions du Tableau 1 sont à respecter.