4 Mise en oeuvre
4.1 Généralités
4.1.1 Façonnage — Formage — Usinage — Soudage
Les façonnages et formages des éléments en PVC, même ceux faisant intervenir un procédé de chauffage par immersion dans un liquide chaud, ou à l'aide d'un chalumeau à flamme molle par exemple, sont interdits, aussi bien sur chantier qu'en atelier de chantier, à l'exception du formage des emboîtures permis en atelier de chantier, pour les parties apparentes ou dissimulées et accessibles des réseaux.
Les emboîtures réalisées par formage en atelier de chantier doivent satisfaire les spécifications de dimensions et d'aspect suivantes :
respect de la concentricité et de la longueur d'emboîture ;
absence de traces de carbonisation.
L'utilisation de manchons est préférable.
Toutes opérations d'usinage sont interdites, sauf la confection à la lime ou à la meule, ou à l'aide d'un outil spécial des chanfreins nécessaires sur les extrémités mâles des tubes après coupe.
Les soudures effectuées soit par chalumeau à air chaud, avec baguette d'apport, soit par résistance électrique chauffante, sont interdites.
Certaines pièces fabriquées en usine peuvent comporter des soudures.
4.1.2 Outillage
Les outils suivants peuvent être utilisés :
lime fraiseuse plate, ou lime plate spéciale, ou meule, ou outil particulier du commerce pour la réalisation des chanfreins ;
toile émeri ou papier de verre pour le dépolissage des surfaces destinées à être assemblées par collage ;
chiffons propres et secs pour le nettoyage des parties d'éléments destinées à être assemblées ;
pinceaux pour application d'un décapant ou solvant et de l'adhésif sur les parties destinées à être assemblées par collage ;
scie à métaux ou coupe-tube spécial adapté au PVC, pour la coupe des tubes ;
matériel de fixation habituel pour la pose des colliers (pistolet à scellement, perceuse, cheville, etc.) ;
mètre et crayon gras ou feutre pour mesure et repérage des coupes et longueurs d'emboîtement.
L'outillage utilisé pour les différentes opérations de mise en oeuvre ne doit pas entraîner de détériorations des éléments ni affecter leurs caractéristiques.
4.1.3 Rebut
Toute pièce ou partie de pièce portant des marques de dégradation doit être éliminée, sur la longueur de la zone dégradée, augmentée d'au moins 0,10 m de part et d'autre de cette zone.
Les précautions d'usage sont prises lors de la manutention et du transport pour l'approvisionnement du chantier de façon que les tubes et les raccords mis en oeuvre ne soient pas affectés dans leur aspect et dans leurs caractéristiques.
Sont considérées comme dégradations : les rayures et entailles profondes, les fissures, les traces de carbonisation (teintes foncées) ou les traces de chocs ou d'effort en flexion ou torsion (teinte claire appelée blanchiment par exemple).
4.2 Réalisation des assemblages
4.2.1 Assemblage par collage
La réalisation d'un assemblage par collage nécessite la propreté des éléments à assembler et le respect des précautions énoncées ci-après :
-
dans le cas où l'opération a lieu à l'extérieur, il est indispensable de travailler à l'abri de la pluie ;
NOTE 1Quelques gouttes de pluie dans un pot d'adhésif détériorent irréversiblement l'ensemble du produit contenu. La présence d'humidité sur les parties à assembler compromet très fortement l'étanchéité et la tenue dans le temps de l'assemblage.
-
les limites de température ambiante à respecter sont indiquées dans l'avis technique ou le document technique d'application1 relatif à l'adhésif ;
NOTE 2Les avis techniques1 ou documents techniques d'application spécifient en général comme limites de températures pour une utilisation normale : + 5 °C, + 35 °C.
1)Ou leurs équivalents dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.
après la coupe (d'équerre) éventuelle à la longueur désirée du tube, ébavurer et chanfreiner l'extrémité considérée comme le bout mâle (en l'absence de coupe, vérifier la présence du chanfrein, et le reconstituer éventuellement) ;
mesurer et repérer à l'aide d'un crayon gras ou feutre sur le bout mâle, la profondeur d'emboîtement ;
essuyer soigneusement ces surfaces avec un chiffon propre si le tube est souillé ;
les dégraisser en utilisant le décapant associé à l'adhésif ;
attendre que le produit utilisé pour le dégraissage soit complètement évaporé ;
vérifier visuellement le bon état de l'adhésif contenu dans le pot (produit homogène, assez visqueux, sans corps étrangers, ni peau, ni croûtes) ;
-
à l'aide d'un pinceau appliquer l'adhésif en 30 s à 60 s (opération effectuée au besoin par deux personnes) dans les deux sens en terminant par le sens longitudinal, sur l'entrée de l'emboîture et sur toute la longueur de l'extrémité mâle ;
NOTE 3La dimension jusqu'à laquelle le produit peut être utilisé pour la réalisation d'assemblage par collage (temps ouvert) est indiqué dans l'avis technique ou le document technique d'application2 relatif à l'adhésif.
Figure 1 Opération de collage
-
immédiatement après l'application de l'adhésif, emboîter les deux éléments à fond (jusqu'au repère préalablement tracé), en poussant longitudinalement, et surtout sans mouvement de torsion ;
Figure 2 Importance du chanfrein
ôter avec un chiffon l'adhésif superflu à l'extérieur de l'assemblage ;
éviter de manipuler l'assemblage pendant les quelques minutes qui suivent ;
-
le temps de séchage à respecter avant la mise en service est indiqué dans l'avis technique ou le document technique d'application2 relatif à l'adhésif ;
2)Ou leurs équivalents dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.
NOTE 4Les avis techniques ou documents techniques d'application formulés spécifient en général comme temps de séchage 1 h.
La jonction par collage de deux pièces bout à bout est interdite.
4.2.2 Assemblages par bague d'étanchéité
Les assemblages par bague d'étanchéité sont de deux types :
assemblage fixe : destiné à assurer l'étanchéité mais non les mouvements longitudinaux relatifs des éléments entre eux, mouvements dus à la dilatation ou au retrait ;
assemblage coulissant : destiné à assurer à la fois l'étanchéité et les mouvements longitudinaux relatifs des éléments entre eux, dus à la dilatation ou au retrait.
La réalisation d'un assemblage par bague d'étanchéité nécessite la propreté des éléments à assembler ainsi que de la bague d'étanchéité elle-même et le respect des précautions énoncées ci-après :
après la coupe éventuelle à la longueur désirée du tube, ébavurer et chanfreiner l'extrémité considérée comme le bout mâle (en l'absence de coupe, vérifier la présence du chanfrein et le reconstituer éventuellement) ;
mesurer et repérer à l'aide d'un crayon gras ou feutre, sur le bout mâle, la profondeur d'emboîtement ;
essuyer les parties à assembler ;
-
lubrifier l'extrémité mâle, y compris le chanfrein et la tranche, en utilisant exclusivement le lubrifiant préconisé par le fabricant ;
NOTECertaines huiles et graisses risquent d'attaquer la bague d'étanchéité.
vérifier le positionnement correct de la bague d'étanchéité dans son logement, et la propreté de l'emboîture et du joint ;
emboîter le bout mâle dans l'emboîture, jusqu'au repère préalablement tracé ;
dans le cas d'assemblage coulissant, la position du repère doit tenir compte des phénomènes de dilatation.
4.2.3 Autres types d'assemblages
L'assemblage d'un tube ou d'un raccord en PVC non plastifié et d'un tube ou d'un raccord constitué d'une autre matière est réalisé de préférence à l'aide d'un joint d'étanchéité solidaire de l'emboîture de ce tube ou de ce raccord.
Dans le cas où le diamètre extérieur du bout mâle de l'élément en PVC n'est pas adapté au diamètre intérieur de l'emboîture de l'élément en autre matière, il y a lieu de réaliser l'assemblage par emboîtage du bout mâle dans l'emboîture et bourrage de l'intervalle à l'aide de mastic.
Pour les écarts de diamètre trop importants, des pièces de raccords intermédiaires doivent être utilisées pour limiter l'épaisseur du joint.
Par exemple le mastic silicone polymérisable convient pour cet usage.
4.3 Pose des canalisations
4.3.1 Généralités
La pose des canalisations comprend, indépendamment des assemblages cités ci-avant, les moyens de fixation et de protection des canalisations.
Les fixations (percements, scellements) doivent être compatibles avec la nature de la paroi.
Elles sont interdites dans les poutrelles précontraintes.
4.3.1.1 Efforts mécaniques
Lors des opérations de pose, les efforts de flexion et torsion des tubes sont à éviter.
Les pièces lourdes (siphons, clapets, etc.) doivent être fixées de manière indépendante.
4.3.1.2 Effets de la chaleur, du froid
Quel que soit le mode de pose adopté (voir ci-après) le tracé du réseau doit être tel que les éléments soient à une distance suffisante des sources de chaleur pour qu'ils n'aient pas à souffrir d'une élévation de température nuisible à leur tenue.
On entend par sources de chaleur : les corps de chauffe en général les canalisations véhiculant des fluides chauds, l'effet de serre, les conditions climatiques, etc. susceptibles de porter en permanence la température ambiante à plus de 50 °C. Une ventilation des galeries ou des gaines techniques peut s'avérer nécessaire.
Si cette prescription ne peut être respectée, il y a lieu d'isoler thermiquement les parties de canalisations intéressées.
4.3.1.3 Chocs
Les canalisations doivent emprunter de préférence un tracé tel que les risques de détériorations dues à des chocs éventuels, soient réduits.
Les parties qui seraient néanmoins particulièrement exposées aux chocs doivent être protégées par des dispositifs résistants.
4.3.2 Modes de pose
4.3.2.1 Canalisations extérieures, apparentes
4.3.2.1.1 Fixations
Les colliers sont montés sans serrage à force, pour permettre un léger glissement.
Ils guident ou supportent la canalisation sans la bloquer. Les points fixes font exception (voir 4.3.2.1.2). Leurs emplacements sont définis par le schéma ci-après.
4.3.2.1.2 Mouvements propres aux tubes
La pose doit tenir compte des mouvements propres au matériau. Des assemblages coulissants doivent être prévus, dans les descentes d'allure verticale, rectiligne, de longueur supérieure ou égale à 4 m, pour absorber les variations linéaires dues à la dilatation et au retrait des tubes.
Ces assemblages peuvent être constitués d'un bout mâle dans une emboîture, sans collage, avec une garde pour la dilatation. La dilatation est au maximum de 0,8 mm par mètre de tuyauterie pour un écart de température moyenne du tube de 10 °C.
Pour que ces assemblages coulissants puissent jouer leur rôle, des points fixes doivent être prévus, immédiatement sous la naissance pour supporter l'ensemble de la canalisation, puis immédiatement à l'aval de chaque assemblage coulissant (voir schémas ci-dessous).
Figure 3 Descentes pluviales extérieures — Emplacement des colliers
Ces points fixes sont constitués par un encastrement ou un scellement, un changement de direction, ou un collier serré sur le tube.
4.3.2.1.3 Canalisations intérieures ou dissimulées
Les modes de pose des canalisations, décrits dans le NF DTU 60.33 sont applicables aux canalisations d'évacuation des eaux pluviales. Toutefois, les températures des effluents étant dans tous les cas inférieures à 30 °C, les dispositions relatives aux phénomènes de dilatation ne sont pas à prendre en considération.
Les tubes destinés à être encastrés ou enrobés doivent respecter les spécifications du NF DTU 60.32 P1-2 [CGM].
En ce qui concerne le raccordement du revêtement d'étanchéité des toitures-terrasses et des toitures inclinées qui en comportent, aux conduits d'évacuation des eaux pluviales, les prescriptions du NF DTU 43.1 sont applicables.