7 Mise en oeuvre des complexes et des sandwiches par fixation mécanique

7.1  Généralités

Le présent article traite des dispositions relatives à la fixation mécanique des complexes et sandwiches :

  • sur les parois verticales en maçonnerie ou en béton neuves ou anciennes ;

  • sur des charpentes ou ossatures en bois verticales ou non ;

  • de plafonds horizontaux sous comble perdu, accessible ou non ;

  • d'habillage de comble aménagé : plafonds, rampants sous couverture et pieds-droits ;

  • d'habillage de maisons à ossature bois.

Figure 15  Exemple de mise en oeuvre des complexes et des sandwiches par fixation mécanique

Figure 16  Autre exemple de mise en oeuvre des complexes et des sandwiches par fixation mécanique

L'emploi de la fixation mécanique est limité aux complexes d'épaisseur inférieure ou égale à 80 mm.

La fixation des complexes en complément d'isolation ne doit pas endommager l'étanchéité à l'air de la paroi support.

Dans le cas d'exigences acoustiques, la fixation mécanique des complexes n'est pas visée par ce document.

Les complexes à base de polystyrène expansé élastifié ne doivent pas être mis en oeuvre par fixation mécanique.

7.2  Mise en oeuvre des complexes sur des parois verticales

7.2.1  Généralités

La pose est effectuée par fixation mécanique sur une ossature elle-même fixée mécaniquement dans le mur.

L'ossature doit être constituée :

  • soit par des profilés en tôle d'acier (ossature métallique) ;

  • soit par des tasseaux en bois (ossature en bois).

La qualité, les formes et les dimensions des ossatures sont spécifiées dans le NF DTU 25.42 P1-2 (CGM).

NOTE

Ce mode de pose, dans le cas où le collage n'est pas possible (irrégularités trop importantes, murs anciens intérieurement en mauvais état), peut également être utilisé lorsqu'il est prévu la réalisation de murs de type IIb (voir NF DTU 20.1 et NF DTU 23.1), les tasseaux sont, dans ce cas, disposés verticalement.

7.2.2  Mise en place de l'ossature

L'ossature est réglée et fixée horizontalement ou verticalement au mur par scellement ou chevillage.

Deux types de pose doivent être envisagés :

  • la pose parallèle (plus grande dimension du complexe disposée parallèlement aux lignes du support) ;

  • la pose perpendiculaire (plus grande dimension du complexe disposée perpendiculairement aux lignes du support).

Figure 17  Pose parallèle à l'ossature

Figure 18  Pose perpendiculaire à l'ossature (tasseaux verticaux)

L'écartement maximal entre axes de lignes du support en fonction d'une part, du type de complexe et de l'épaisseur d'isolant utilisé et d'autre part, du type de pose envisagé, est indiqué dans le Tableau 2.

Tableau 2  Écartement maximal entre axes de lignes du support

7.2.3  Planéité et horizontalité de l'ossature

La planéité et l'horizontalité du plafond en complexes résultent des caractéristiques de l'ossature intermédiaire qui doit donc être mise en place et réglée en sorte de respecter les prescriptions ci-après.

7.2.3.1  Planéité

La surface matérialisée par la sous-face de l'ossature ci-dessus ne doit pas présenter d'irrégularité de niveau supérieure à 5 mm, sous une règle de 2,00 m déplacée perpendiculairement aux éléments de cette ossature.

7.2.3.2  Horizontalité de l'ossature

L'écart de niveau avec le plan de référence doit être inférieur à 3 mm/m sans dépasser 2 cm.

7.2.4  Mise en oeuvre proprement dite

La fixation doit être réalisée par vissage

Les points transversaux et longitudinaux doivent toujours être alignés.

Les points de fixation doivent être situés à au moins 10 mm de tous les bords, leur espacement le long d'une ligne de support doit être de l'ordre de 30 cm.

Les complexes étant butés en tête à la mise en oeuvre, on adoptera les mêmes dispositions que celles prévues au paragraphe 5.4.2.

7.3  Mise en oeuvre des complexes sur parois horizontales ou inclinées

7.3.1  Généralités

Les travaux ne doivent commencer qu'une fois la construction satisfaisant aux conditions définies au paragraphe 5.1.

NOTE

De façon plus spécifique à ces parties d'ouvrages sur ou sous lesquels doit être posée l'isolation intérieure, il convient dans le cas de travaux de rénovation de :

  • veiller à respecter l'espace nécessaire au bon fonctionnement de la ventilation en sous-face de couverture (orifice bas, espace sous couverture,...) ;

  • de mettre en place un grillage contre les prédateurs (rongeurs, oiseaux,…) ;

  • de mettre en place l'isolation thermique complémentaire ;

  • de mettre en place une ossature secondaire si nécessaire.

7.3.2  Mise en oeuvre des complexes

Deux possibilités sont à envisager :

  • il existe une ossature principale (charpente) répondant aux prescriptions définies dans le NF DTU 25.42 P1-2 (CGM) et au paragraphe 7.3 : la fixation des complexes est réalisée directement sur celle-ci si la planéité est satisfaisante ;

    • s'il s'agit de plafond sous fermes assemblées par connecteurs et goussets et disposées à faible entraxe, une ossature secondaire est indispensable ; elle est alors disposée perpendiculairement aux fermes ;

    • s'il s'agit de plafond sous solives ou sous rampants constitués de chevrons qui répondent généralement à ces prescriptions, la fixation est réalisée directement sous solives ou chevrons.

  • l'ossature déjà en place ne répond pas aux prescriptions visées ci-dessus : une ossature secondaire rapportée satisfaisant aux prescriptions demandées doit être mise en place.

NOTE

L'utilisation de complexes présente l'avantage par rapport à la solution classique de plafonds en plaques de plâtre sur ossature et isolant complémentaire de pouvoir disposer une couche continue d'isolant filant sous l'ossature ; en contrepartie, la fixation des complexes est plus délicate que celle des plaques seules, et cela d'autant plus que l'épaisseur d'isolant du complexe est forte ; elle suppose en outre à partir de 50 mm d'isolant les dispositions particulières définies ci-après.

Au droit des joints les largeurs d'appuis, bois ou métallique sont doublées. La pose en parallèle n'est pas admise.

On se reportera au Tableau 2 pour déterminer l'écartement maximal entre axes de lignes de support.

7.4  Caractéristique de l'ouvrage fini

7.4.1  Aspect de surface

L'état de surface du parement du complexe ou du sandwich doit être tel qu'il permette l'application des revêtements de finition sans autres travaux préparatoires que ceux normalement admis pour le type de finition considéré.

En particulier, après traitement des joints et ragréage local (tête de vis, rebouchage superficiel), le parement de l'ouvrage ne doit présenter ni pulvérulence superficielle, ni trou.

7.4.2  Planéité

7.4.2.1  Planéité locale

Une règle de 0,20 m appliquée à la sous-face de l'ouvrage ne doit pas faire apparaître entre le point le plus saillant et le point le plus en retrait ni écart supérieur à 1 mm, ni manque ni changement de plan brutal entre plaques.

7.4.2.2  Planéité générale

Une règle de 2,00 m appliquée sur le parement du complexe et promenée en tous sens ne doit pas faire apparaître, entre le point le plus saillant et le point le plus en retrait, un écart supérieur à 5 mm.

7.4.2.3  Verticalité

Dans le cas de mise en oeuvre verticale des complexes, une tolérance de verticalité de 5 mm au maximum est admise sur la hauteur de l'étage courant.

7.4.2.4  Horizontalité

L'écart de niveau avec le plan de référence doit être inférieur à 3 mm/m sans dépasser 2 cm (cas des plafonds seulement).

7.5  Mise en oeuvre des sandwiches (ouvrages verticaux)

7.5.1  Généralités

Les travaux ne doivent commencer qu'une fois la construction satisfaisant aux conditions définies au paragraphe 5.1.

Lorsqu'il existe un pare-vapeur, celui-ci doit être placé du côté de l'intérieur du local (du côté chaud).

7.5.2  Pose sur tasseaux verticaux

Figure 19  Pose sur tasseaux verticaux

Les tasseaux doivent être fixés verticalement et espacés de 1,20 m d'axe en axe. Leurs dimensions doivent être de 50 x 27 mm.

Les sandwiches doivent être ensuite fixés sur les tasseaux.

NOTE

Cette technique permet de réaliser des murs de type IIb ou III, moyennant le respect des autres prescriptions des NF DTU 20.1 et NF DTU 23.1.

7.5.3  Pose sur tasseaux horizontaux

Figure 20  Pose sur tasseaux horizontaux

Les tasseaux doivent être continus et placés en pied et en tête. Leurs dimensions doivent être de 50 x 27 mm.

Au droit du joint vertical, à mi-hauteur, une cale d'épaisseur servant d'appui à l'élément doit être fixée au mur.

Le sandwich doit être plaqué sur ces tasseaux puis vissé (pose en applique).

NOTE

Cette technique ne permet pas de réaliser des murs de type IIb ou III, à cause de la disposition des tasseaux.

7.6  Cas particulier des pieds droits

7.6.1  Ossature

La pose doit être effectuée comme indiqué précédemment sur une ossature comportant, en outre, une lisse haute et une lisse basse. La fixation doit être réalisée par vissage.

Cette ossature doit matérialiser un plan vertical répondant aux prescriptions du paragraphe 7.2.3 avec un faux aplomb maximal de 5 mm.

Un calfeutrement (bande de mousse, ...) est disposé entre le sol et la lisse basse, afin d'assurer l'étanchéité à l'air à cet endroit.

7.6.2  Mise en oeuvre des sandwiches en pieds droits

Figure 21  Exemple de mise en oeuvre de pieds droits (Mise en oeuvre en applique)

Les sandwiches doivent être fixés en applique par vissage en pied et en tête, sur une ossature comportant une lisse haute et une lisse basse.

En outre, une clavette d'épaisseur égale à celle de l'isolant est disposée à mi-hauteur et solidarisée aux parements par vissage de part et d'autre du joint vertical entre panneaux.

Les dimensions à respecter sont les suivantes :

  • hauteur libre entre lisses : inférieure ou égale à 1,70 m ;

  • épaisseur hors tour des sandwiches : supérieure ou égale à 60 mm (épaisseur d'isolant : 40 mm).

NOTE

Au-delà de 1,70 m, l'ouvrage est considéré comme une cloison et n'est pas visé par le présent document.