8 Joints
8.1 Joints de dilatation du gros oeuvre
Ces joints doivent être respectés dans la forme éventuelle, dans le mortier de scellement et dans le revêtement. Leur largeur doit être au minimum celle du joint du support. Ils doivent également être respectés dans les ravoirages de types C, D et E.
8.1.1 Locaux à faibles sollicitations
Pour des raisons esthétiques, les rives du carrelage peuvent être protégées par un profilé métallique.
8.1.2 Locaux à sollicitations modérées et fortes sollicitations
Au niveau du revêtement, les bords du joint sont protégés par :
cornières métalliques ;
couvre-joints ;
dispositifs appropriés.
Les cornières métalliques adaptées aux sollicitations du local sont calées à niveau et fixées mécaniquement sur les supports (voir Figure 10 ci-après). Un décaissé du support est indispensable pour fixer mécaniquement les cornières. L'aile perpendiculaire à la fixation au sol doit avoir une hauteur suffisante pour que le mortier de scellement du carrelage soit d'épaisseur constante.
Les éléments de revêtement en rive du joint doivent être entiers. Les coupes, rendues nécessaires par le calepinage sont réalisées à partir du rang suivant.
Figure 10 Exemple de traitement par cornière d'adossement
Il est rappelé que ce document ne vise pas les locaux dont les caractéristiques de roulage dépassent celles du tableau 1.
8.2 Joints de retrait, de construction et de fractionnement du support
En pose scellée adhérente, ces joints doivent être respectés. Dans les locaux à faibles sollicitations uniquement, ils peuvent être décalés de 2 cm maximum ou au moyen d'un rattrapage oblique.
Ce rattrapage oblique du joint est interdit dans les locaux à sollicitations modérées et en cuisines collectives.
En pose scellée désolidarisée ou sur sous-couche isolante, ces joints peuvent être recouverts mais il convient de respecter les préconisations du 8.3.1.2.
Figure 11 Schéma de principe de rattrapage du joint de retrait du support par un joint oblique
8.3 Joints de fractionnement du revêtement
Lorsqu'ils sont réservés à la pose, les joints de fractionnement mesurent au minimum 3 mm de large, sans être inférieurs à la largeur entre les éléments de revêtement. Ils sont réalisés suivant une ligne de joint des éléments de revêtement. Ils sont ensuite remplis lors des travaux de finition d'un mastic de dureté shore A supérieure à 60. Ils peuvent également être réalisés par la mise en place dans le mortier frais d'un profilé compressible.
Les joints de fractionnement peuvent être pratiqués par sciage, dans un délai de 2 à 5 jours après la réalisation du revêtement. Ils mesurent environ 3 mm de large et sont garnis d'un mastic de dureté shore A supérieure à 60.
En sols intérieurs, les joints de fractionnement doivent intéresser au moins les 2/3 de l'épaisseur totale élément de revêtement + mortier de scellement + éventuellement ravoirage de type E, si ce dernier est revêtu avant 30 jours de séchage.
En sols extérieurs, les joints de fractionnement doivent intéresser l'épaisseur totale, élément de revetement + mortier de scellement.
Lors du fractionnement des surfaces carrelées, il faut se rapprocher le plus possible de la forme carrée, sans dépasser le rapport de 1,5 entre les côtés (voir Figure 12 ci-après).
Figure 12 Exemple de positionnement des joints de fractionnement
Lorsque le carrelage se poursuit d'une pièce à l'autre, placer un joint de fractionnement au droit du seuil dans l'épaisseur de l'ouvrant (voir Figure 13 ci-après).
Figure 13 Exemple de positionnement du joint de fractionnement au seuil de porte avec continuité du revêtement
8.3.1 Locaux intérieurs
8.3.1.1 Cas d'une pose intérieure adhérente
Les joints de fractionnement sont à exécuter tous les 60 m2 maximum et au plus tous les 8 m linéaire dans les autres cas.
Dans le cas d'une pose scellée sur une protection d'étanchéité, le fractionnement de la protection lourde sur étanchéité doit se poursuivre dans la totalité de l'épaisseur du revêtement scellé et du mortier de scellement.
Le fractionnement de la protection lourde d'étanchéité en intérieur est réalisé conformément aux dispositions du NF DTU 43.6, à savoir tous les 6 m maximum dans les deux sens.
8.3.1.2 Cas d'une pose intérieure désolidarisée ou flottante
Dans ce cas, le fractionnement des surfaces est ramené à environ 40 m2 maximum. Les couloirs sont fractionnés par section de 6 m de longueur maximale.
8.3.2 Sols extérieurs
Des joints de fractionnement de 5 mm minimum sont réservés à la pose dans l'épaisseur du mortier de scellement et du revêtement en respectant une surface maximum de 20 m2 avec une longueur maximale de 5 m.
Dans le cas d'un revêtement sur protection lourde sur étanchéité réalisée conformément au NF DTU 43.1, le fractionnement de la protection du revêtement d'étanchéité doit se poursuivre dans la totalité de l'épaisseur du carrelage et du mortier de scellement.
Le fractionnement de la protection lourde d'étanchéité est réalisé conformément aux dispositions du NF DTU 43.1, soit tous les 4 m maximum par des joints de 1 à 2 cm de large en limitant les surfaces à 10 m2.
8.4 Joints périphériques
8.4.1 Cas général
A défaut d'un relevé en matériaux résilients, un vide d'au moins 5 mm doit être réservé entre le revêtement de sol scellé et les parois verticales de murs ou cloisons ainsi qu'autour des poteaux. Ce vide doit exister dans le mortier de scellement et la forme éventuelle.
Ce joint peut être supprimé pour les petites surfaces (inférieures ou égales à 7 m2).
Lorsque des plinthes ne sont pas prévues, pour une pose flottante conforme au NF DTU 52.10, un joint souple est disposé sur la bande périphérique et dans le plan des éléments de revêtement sol.
Les DPM doivent préciser si les plinthes sont prévues.
8.4.2 Planchers chauffants
La largeur du joint périphérique est d'au minimum 5 mm.
8.4.3 Sols extérieurs
Dans le cas de balcons et loggias non étanchés, la largeur du joint périphérique est de 5 mm minimum et de 10 mm minimum dans tous les autres cas.
Dans le cas de pose sur protection lourde d'étanchéité réalisée conformément au NF DTU 43.1, le joint périphérique fait 2 cm de large minimum.
8.4.4 Sols intérieurs avec étanchéité sous protection lourde
Dans le cas de locaux intérieurs avec pose sur protection lourde d'étanchéité réalisée conformément au NF DTU 43.6, le joint périphérique fait 1 cm de large au moins.
8.5 Plinthes
On distingue trois types de plinthes :
Figure 14 Plinthe droite
Figure 15 Plinthe à gorge
Figure 16 Plinthe à recouvrement ou à talon
Sauf exigences réglementaires ou prescriptions particulières du marché, les plinthes sont droites.
Les plinthes droites dissimulent le vide périphérique. S'il est fait usage de plinthe à gorges, un joint résilient d'au moins 5 mm est ménagé entre la dernière rangée d'éléments de revêtement et le bord de la plinthe à gorge. Le vide des joints périphériques est débarrassé de tous dépôts, déchets, mortiers ou plâtres, il peut être laissé libre ou garni d'un matériau compressible, non pulvérulent, imputrescible dans les conditions normales d'utilisation.
Dans le cas d'une pose sur sous-couche isolante conforme au NF DTU 52.10, s'il a été prévu une pose de plinthe en céramique ou en pierre, un joint souple sous plinthe est disposé dans le plan de la plinthe (voir figure 17).
Figure 17 Disposition du joint souple sous plinthe
8.5.1.1 Préparation du support vertical
Le support doit être propre et débarrassé de tous déchets et matériaux de quelque nature que ce soit, susceptibles de gonfler ou de provoquer des réactions sur le mortier de scellement (plâtre, bois, isolants, etc.).
En outre, il doit, avant pose du revêtement, satisfaire aux conditions de planéité, d'aplomb et d'équerrage qui régissent le support vertical.
Les plinthes sont généralement posées collées. En cas de pose scellée de plinthe, les supports à base de plâtre sont exclus.
Le mortier de scellement est le même que celui employé pour un revêtement de sol de même nature.
8.5.1.2 Pose en partie courante
La mise en oeuvre doit assurer, sauf cas particulier, la planéité des faces vues des plinthes ainsi que l'alignement continu des bords supérieurs.
8.5.1.3 Plinthes droites ou à recouvrement
Les plinthes droites ou à recouvrement recouvrent les éléments de revêtement.
Lorsqu'un joint périphérique a été réservé dans le revêtement, la plinthe doit être fixée uniquement sur le support vertical.
8.5.1.4 Plinthes à gorge
Les plinthes à gorge sont mises en place avant exécution ou pendant l'exécution des revêtements de sol.
Les prescriptions de pose sont identiques à celle des plinthes droites mais en tenant compte de la planéité à assurer simultanément avec le revêtement de sol et le revêtement mural.
La plinthe à gorge peut être posée dans le plan du carrelage, ce qui permet de relever le niveau du joint périphérique. Ce dispositif peut être complété par la pose d'une plinthe droite.