8 Ouvrages particuliers
8.1 Rives sans acrotères
Dans le cas où un isolant thermique est mis en oeuvre en partie courante, il doit être prévu au droit des rives une butée en béton conforme à la norme NF P 10-203-1 (Réf. DTU 20.12).
8.1.1 Rives avec débord
Voir la norme NF P 10-203-1 (Réf. DTU 20.12).
8.1.1.1 Cas du revêtement asphalte
Le revêtement se termine avec une bande métallique conforme au paragraphe 8.2i, insérée entre deux couches d'asphalte pur (voir figure 37).
Figure 37 Exemple de revêtement asphalte en rive avec débord
8.1.1.2 Cas du revêtement bicouche bitume SBS
Le revêtement se termine selon l'une des 3 solutions suivantes :
Les DPM précisent la solution retenue. En cas d'absence d'indication dans les DPM, l'entrepreneur est libre de choisir la solution.
-
le revêtement se termine en adhérence au nu extérieur du débord (voir figure 38) ;
Figure 38 Revêtement bicouche bitume SBS en rive avec débord - Exemple de rive nue
-
le revêtement se termine en adhérence avec une bande métallique insérée (voir 8.2). Voir figure 39 ;
Figure 39 Revêtement bicouche bitume SBS en rive avec débord Exemple avec bande de rive insérée
-
le revêtement se termine en adhérence avec habillage de la tranche de dalle. Cet habillage est réalisé par soudage sur EIF d'une feuille de bitume élastomérique 35 autoprotégée (voir figure 40).
Figure 40 Revêtement bicouche SBS en rive avec débord Exemple avec habillage de la tranche de la dalle
8.1.2 Rives sans débord
Voir la norme NF P 10-203-1 (Référence DTU 20.12). Il est rappelé que cette disposition est réservée aux édicules de faibles dimensions (surface ≤ 20 m²).
Le revêtement se termine en adhérence avec une bande métallique insérée comportant une retombée (voir 8.2) (voir figure 41).
Figure 41 Revêtement bicouche SBS avec rive sans débord
8.2 Bandes de rives insérées
8.2.1 Caractéristiques des bandes
Ce sont des bandes métalliques façonnées.
Les matériaux à utiliser, éventuellement revêtus, sont conformes à l'article 4.
Les épaisseurs nominales minimales sont les suivantes :
acier galvanisé prélaqué avec des revêtements adaptés aux conditions atmosphériques : 0,75 mm ;
acier inoxydable : 0,75 mm ;
zinc : 0,65 mm ;
aluminium : 0,80 mm ;
cuivre : 0,50 mm.
La longueur maximale d'une bande est de :
2 m pour l'acier galvanisé prélaqué, pour l'acier inoxydable, pour l'aluminium et pour le cuivre ;
1 m pour le zinc.
L'aile horizontale (partie destinée à être insérée) a une largeur minimale de 0,10 m dans le cas de revêtement bicouche SBS. Cette largeur minimale est ramenée à 0,07 m dans le cas d'un acrotère de largeur inférieure à 0,12 m revêtu jusqu'à son arête extérieure.
Si la bande comporte une retombée, celle-ci n'excédera pas :
0,15 m pour l'acier ;
0,10 m pour le zinc, l'aluminium et le cuivre.
Les retombées sont obligatoires pour les rives sans débord.
8.2.2 Mise en oeuvre
Les bandes sont insérées dans le revêtement (voir ci-après) avec un recouvrement de 0,05 m environ puis fixées mécaniquement tous les 0,25 m environ ; une fixation étant obligatoire à chaque recouvrement.
8.2.2.1 Cas de l'asphalte
La bande est insérée entre deux couches d'asphalte pur (voir figure 37).
8.2.2.2 Cas de revêtement bicouche bitume SBS
La bande de métal est insérée entre deux couches de matériaux d'étanchéité. Au droit de cette bande, le revêtement d'étanchéité doit comporter trois couches. A cet effet, il est rapporté une bande de renfort en feuille bitumineuse débordant de la bande métallique d'au moins 0,05 m et raccordée au revêtement d'étanchéité (voir figure 41).
Dans le cas de dessus d'acrotère, il est nécessaire de rapporter deux bandes de renfort en feuilles bitumineuses.
8.3 Joints de dilatation
8.3.1 Joints de niveaux décalés en toiture
8.3.1.1 Cas général
Pour mémoire, la réalisation de ces joints, y compris le dispositif empêchant l'eau de pluie de s'infiltrer, est faite conformément à la norme NF P 10-203-1 (Référence DTU 20.12) et au paragraphe 8.5.
8.3.1.2 Cas particulier des joints de dilatation de niveaux décalés, lorsque la façade en élévation est constituée d'un bardage démontable étanche (voir 3.1.5.7) descendant jusqu'au niveau de la protection du revêtement d'étanchéité
Une costière métallique en acier galvanisé est mise en place conformément au paragraphe 7.1.1.2. Elle sert de relief à un relevé d'étanchéité exécuté conformément au paragraphe 7.1.3 (voir figure 42).
Figure 42 Exemple d'étanchéité des joints de dilatation en pied de façade avec bardage étanche
8.3.2 Joints de dalle de toiture de même niveau
Conformément à la norme NF P 10-203-1 (Référence DTU 20.12), l'étanchéité de ces joints est obtenue, en fonction des types de joints, par un dispositif avec couronnement ou par un dispositif d'étanchéité continue de joints faisant l'objet d'un Avis technique 23 favorable pour l'emploi visé.
Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.
Il est rappelé qu'il convient d'éviter, de manière générale, les joints plats : leurs limitations d'emploi sont données dans la norme citée plus haut.
8.4 Ouvrages ne recouvrant pas des locaux
Pour les parties de la construction ne recouvrant pas directement des locaux, les D.P.M. indiquent lesquelles doivent être revêtues d'étanchéité (loggias surmontant d'autres loggias, balcons, auvents, ...). Dans ce cas, les ouvrages d'étanchéité sont conformes aux dispositions de la présente norme en fonction de la destination de la partie de la construction.
8.5 Couronnements de murs, dessus d'acrotères, dispositifs empêchant l'eau de pluie de s'infiltrer au droit de joints de niveaux décalés, ...
Lorsque ces éléments doivent assurer un rôle d'étanchéité (costières formant bandeau à larmier voir figure 43, etc....), ils sont complétés par un dispositif approprié (habillage en métal, revêtement d'étanchéité, S.E.L, ...).
Les D.P.M. indiquent lesquels de ces éléments doivent être revêtus d'étanchéité.
En principe, les autres dispositifs (habillage en métal, enduit étanche, ...) ne sont pas compris dans les travaux d'étanchéité (voir NF P 84-204-2 - CCS du DTU 43.1).
Dans le cas de revêtement d'étanchéité, celui-ci est composé de :
une couche d'EIF ;
une feuille de bitume élastomérique 35 auto protégée, soudée.
Figure 43 Costière formant bandeau à larmier sur costière adjacente
Dans le cas où ces éléments sont fractionnés, les joints sont calfeutrés par mise en oeuvre d'un mastic approprié sur fond de joint et le revêtement d'étanchéité est interrompu au droit des joints (voir figure 44).
Figure 44 Habillage de dessus d'acrotère par revêtement d'étanchéité Exemple avec éléments fractionnés
En principe, le calfeutrement de ces joints n'est pas réalisé par l'entreprise d'étanchéité (voir 3.2.7 de NF P 84-204-2 - CCS du DTU 43.1 ).
Les DPM précisent si une bande métallique doit être insérée dans le revêtement d'étanchéité en rive extérieure de l'acrotère en vue de protéger en tête le revêtement de façade. Sa mise en oeuvre est conforme au paragraphe 8.2.2.
8.6 Mise en oeuvre des dispositifs d'évacuation des eaux pluviales et raccordement au revêtement d'étanchéité
Ces dispositifs comprennent les entrées d'eaux pluviales (E.E.P.) et les trop-pleins. Les entrées d'eaux pluviales sont raccordées aux descentes d'eaux pluviales (D.E.P.).
Pour l'étanchéité des ouvrages de collecte des eaux pluviales (chêneaux et caniveaux), se reporter au paragraphe 7.3.3.
Il est rappelé que l'implantation et le dimensionnement des dispositifs de collecte et d'évacuation des eaux pluviales font l'objet de l'Annexe C de NF P 10-203-1 ( référence DTU 20.12) et font partie du dossier de consultation des entreprises de gros oeuvre (voir Annexe de NF P 10-203-2). Les informations correspondantes sont transcrites sur le plan de la toiture remis à l'entreprise d'étanchéité (voir NF P 84-204-2 - CCS du DTU 43.1). Les réservations pour les dispositifs d'évacuation des eaux pluviales sont prévues au lot gros oeuvre (voir NF P 10-203-2).
8.6.1 Dispositions générales
La mise en oeuvre des E.E.P. et trop-pleins est faite sur des ouvrages de gros oeuvre conformes aux dispositions de l'annexe C de la norme NF P 10-203-1 (référence DTU 20.12) qui sont rappelées ci-après :
chaque entrée d'eau intéresse une surface collectée au plus égale à 700 m² (200 m2 dans le cas de toitures accessibles aux piétons avec protection par dalles sur plots) ;
tout point d'une terrasse se trouve à moins de 30 m du dispositif de collecte (chêneau, caniveau, retombées) ou des entrées d'eaux pluviales (20 m dans le cas de toitures accessibles aux piétons avec protection par dalles sur plots). La distance maximale entre deux descentes dans un chêneau ou caniveau est de 30 m ;
le passage des eaux d'une toiture sur une autre toiture à travers les costières d'un joint de dilatation est interdit ;
-
l'eau accumulée par l'engorgement d'une descente sur une terrasse ou sur une portion de terrasse doit pouvoir s'évacuer :
soit par une descente voisine,
soit par un trop plein ;
lorsque la terrasse est composée de compartiments délimités par des poutres en allège, la réalisation de traversées de ces poutres saillantes par des manchons est interdite.
En conséquence, chaque terrasse, chêneau ou caniveau comporte au moins les dispositifs d'évacuation des eaux pluviales suivants :
soit 2 descentes,
soit 1 descente obligatoirement complétée par un trop-plein (voir 8.6.4).
Ces dispositions sont également applicables aux portions de terrasse, chêneau ou caniveau délimitées par des éléments ne permettant pas l'écoulement normal de l'eau (costière de joint de dilatation par exemple).
Il est rappelé (voir norme NF P 10-203-1 (Référence DTU 20.12) que, en dehors des règles générales ci-dessus, la présence d'un trop-plein pourra être imposée par le gros oeuvre lorsque la charge d'eau résultant d'engorgement d'une descente est telle que la stabilité de l'ossature ou des éléments porteurs peut être compromise. En outre, selon ce même paragraphe, l'étude générale de la toiture détermine l'implantation des trop-pleins, implantation qui doit permettre leur réalisation et leur entretien courant.
8.6.2 Entrées d'eaux pluviales
Les entrées d'eaux pluviales sont généralement constituées de deux parties : la platine et le moignon, assemblées entre elles de façon étanche.
Elles ne comportent pas de manchon isolant thermique.
Elles peuvent être :
en plomb de 2.5 mm d'épaisseur minimale badigeonné intérieurement d'EIF;
en tôle d'acier inoxydable de 1,0 mm d'épaisseur minimale ;
en cuivre d'épaisseur 0,6 mm au moins ;
en aluminium de 1 mm d'épaisseur au moins badigeonné intérieurement d'EIF ;
Leur section doit être conforme à P 40-202 (Référence DTU 60.11 ) (voir extrait dans l'annexe du FD 84-204-3 - Guide du DTU 43.1).
La distance entre le bord du trou d'évacuation et le bord extrême de la platine ne doit pas être inférieure à 0,12 m (voir exemples figure 45).
Figure 45 Entrée d'eaux pluviales
Dans le cas d'entrée d'eaux traversant un relief ou située contre un relief de faible hauteur, le bord supérieur de la platine doit permettre le raccord de l'étanchéité sur le relief sur 0,05 m minimum. Pour cela, la valeur de 0,12 m peut être réduite à 0,10 m (voir figure 46).
Figure 46 Entrée d'eaux pluviales - Dimensions de la platine située près d'un relief - Débord du moignon sous une dalle
En principe, le calfeutrement du joint entre la canalisation et le moignon n'est pas réalisée par l'entreprise d'étanchéité mais par l'entreprise titulaire du lot plomberie (voir NF P 84-204-2 - CCS du DTU 43.1).
NOTE 2 Ce calfeutrement a pour objet d'éviter des remontées d'odeurs. Il n'a pas de fonction d'étanchéité car la DEP est une évacuation gravitaire.
Le raccord entre le moignon et la descente doit être aisément visitable ; il est interdit de le situer dans l'épaisseur des dalles, parois ou faux plafonds non démontables.
Lorsqu'il traverse une dalle, le moignon doit dépasser la sous-face de 0,15 m minimum (voir figure 46). Lorsque l'entrée d'eaux pluviales se déverse dans une boîte à eau, l'extrémité du moignon doit présenter un larmier.
La platine enduite d'E.I.F. est insérée entre une feuille d'étanchéité supplémentaire en bitume élastomère SBS débordant de 0,05 m minimum du périmètre de la platine et la couche inférieure du revêtement d'étanchéité. Dans le cas de revêtement asphalte, la platine est insérée dans la première couche du revêtement en asphalte pur. Quand le complexe asphalte ne dispose pas d'une première couche en asphalte pur, la platine est insérée entre deux couches de feuilles d'étanchéité en bitume élastomère, visées dans un Avis Technique 24 et prévues pour cet usage, recouvertes ensuite par le complexe asphalte.
Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.
8.6.3 Crapaudines, galeries garde-grèves
Toute évacuation doit être munie d'un dispositif destiné à arrêter les débris (papiers, feuilles, etc....) capables de provoquer un engorgement des descentes.
Ce dispositif doit permettre l'évacuation des eaux de surface du revêtement d'étanchéité ainsi que de celles pouvant circuler dans l'épaisseur de la protection, sans entraîner de matériaux constitutifs de celle-ci.
Le niveau supérieur des crapaudines et garde-grèves doit dépasser d'au moins 0,05 m le niveau du revêtement d'étanchéité.
Si la galerie comporte un couvercle (ou une grille), ce dernier doit être ajouré et la section totale des ouvertures du couvercle (ou de la grille) et de la galerie garde-grève doit être supérieure de 50 % à celle de l'entrée d'eau.
Dans le cas de protection dure ou asphalte, la section des ouvertures de la grille doit être au moins égale à celle de l'entrée d'eau.
Dans le cas particulier des toitures-terrasses avec isolation inversée, l'Avis Technique 25 de l'isolant prévoit les dispositions spécifiques concernant les garde-grèves.
Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.
Figure 47 Entrée d'eaux pluviales - Exemple de crapaudine et de galerie garde-grève
8.6.4 Trop-pleins
Du fait que le niveau du trop-plein est inférieur à celui du sommet du relevé en son point le plus bas, le fonctionnement du trop-plein peut intervenir en dehors des cas d'engorgement des descentes.
Les trop-pleins sont constitués d'une platine et d'un moignon assemblés entre eux par soudure ou tout système d'assujettissement étanche.
Les matériaux constitutifs sont les mêmes que pour les E.E.P.
La section d'écoulement est au moins égale à celle de la descente concernée. Elle peut être répartie en plusieurs trop-pleins.
La section d'écoulement minimale d'un trop-plein est de 28 cm².
Elle est de préférence rectangulaire, grand côté horizontal.
La distance entre le bord du trou d'évacuation et les bords extrêmes latéraux et inférieur de la platine doit être au moins égale à 0,12 m (voir exemples figure 48).
Figure 48 Dimensions de la platine d'un trop-plein
La longueur du moignon doit être telle que, une fois posé, il dépasse le parement extérieur de la paroi de 0,05 m minimum. Sa pente doit être supérieure à 30 % pour qu'il forme goutte d'eau (voir figure 49).
Figure 49 Trop-plein
En cas d'impossibilité de réaliser un trop-plein posé avec une pente minimale de 30 %, un larmier doit être réalisé à la sortie du moignon pour éviter tout retour d'eau à sa sous-face.
8.7 Etanchéité au droit des traversées et pénétrations
Les DPM doivent définir l'emplacement des traversées et le principe de leur raccordement en fonction :
de la destination de la toiture-terrasse ;
de la distance entre émergences (voir NF P 10-203-1 [référence DTU 20.12]).
8.7.1 Raccordement des tuyaux de ventilation de chute à l'étanchéité
8.7.1.1 Cas où le tuyau débouche en toiture sans dé en béton
Le raccordement se fait par l'intermédiaire d'une pièce en plomb de 2,5 mm d'épaisseur. Cette pièce comporte une platine et un manchon assemblés l'un à l'autre par une soudure étanche. La distance entre le bord de la platine et le manchon est au minimum de 0,12 m. La hauteur du manchon est telle que son niveau supérieur dépasse d'une hauteur minimale de 0,15 m le niveau supérieur de la protection. Le manchon est adossé au tuyau métallique ou au fourreau métallique solidaire du gros oeuvre (voir figure 50 et 51). La platine est insérée entre les deux couches de revêtement de l'étanchéité de partie courante. Dans le cas de revêtement asphalte, la platine est insérée dans la première couche du revêtement en asphalte pur. Quand le complexe asphalte ne dispose pas d'une première couche en asphalte pur, la platine est insérée entre deux feuilles d'étanchéité en bitume élastomère visées dans un Avis Technique 26 pour cet usage recouvertes ensuite par le complexe asphalte.
Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.
Figure 50 Raccordement de l'étanchéité à un tuyau métallique de ventilation
En principe, le calfeutrement du joint entre la canalisation et le moignon n'est pas réalisé par l'entreprise d'étanchéité mais par l'entreprise titulaire du lot plomberie (voir NF P 84-204-2 - CCS du DTU 43.1).
Figure 51 Raccordement de l'étanchéité à un fourreau métallique avec tuyau prolongé hors terrasse
Il faut prévoir au niveau de la partie supérieure du manchon un dispositif s'opposant au passage de l'eau le long du tuyau ou du fourreau : garniture mastic et rabattement du manchon lui-même à l'intérieur du tuyau ou recouvrement par collerette rendue étanche autour du tuyau se prolongeant vers le haut.
Le manchon peut également constituer le débouché en toiture du conduit de ventilation (voir figure 52) : dans ce cas, la partie inférieure formant moignon déborde la sous-face du plancher de 0,15 m minimum.
Figure 52 Raccordement de l'étanchéité à un manchon raccordé lui-même à un tuyau de ventilation
En principe, le calfeutrement du joint entre la canalisation et le moignon n'est pas réalisé par l'entreprise d'étanchéité mais par l'entreprise titulaire du lot plomberie (voir NF P 84-204-2 - CCS du DTU 43.1).
8.7.1.2 Cas où le tuyau débouche en toiture dans un dé en béton
Il est rappelé que la norme P 10-203-1 (référence DTU 20.12) rend cette disposition obligatoire quand le tuyau débouche à moins de 0,25 m d'une émergence. Dans tous les cas cette disposition apporte une protection accrue du tuyau vis à vis des chocs.
Les principes sont les mêmes que dans le cas précédent, le relevé d'étanchéité autour du dé remplaçant le manchon en plomb (voir figures 53 et 54).
Figure 53 Tuyau métallique de ventilation avec dé en béton. Raccordement à l'étanchéité - Exemples
En principe, le calfeutrement du joint entre la canalisation et le moignon n'est pas réalisé par l'entreprise d'étanchéité mais par l'entreprise titulaire du lot plomberie (voir 3.2.11 de NF P 84-204-2 - CCS du DTU 43.1 ).
Figure 54 Tuyau non métallique (PVC, fibres ciment) de ventilation avec dé en béton Raccordement à l'étanchéité - Exemple
En principe, le calfeutrement du joint entre la canalisation et le moignon n'est pas réalisé par l'entreprise d'étanchéité mais par l'entreprise titulaire du lot plomberie (voir 3.2.11 de NF P 84-204-2 - CCS du DTU 43.1).
La hauteur minimale du relevé d'étanchéité sur le dé est de 0,15 m au-dessus de la protection (ou du revêtement s'il ne reçoit pas de protection).
Il est interdit de placer les joints de canalisation dans les dés et dans l'épaisseur de la maçonnerie (voir figure 55).
Figure 55 Interdiction de réaliser des joints de canalisation scellés dans le béton
8.7.2 Raccordement des autres traversées
8.7.2.1 Câbles d'alimentation
Les câbles d'alimentation sont raccordés à l'étanchéité par des crosses suivant les principes du paragraphe 8.7.1 (voir figure 56).
Figure 56 Traversée de câble - Raccordement à l'étanchéité à l'aide d'une crosse - Exemples
Les crosses sont généralement constituées à partir de tubes en cuivre soudés à une platine en cuivre ou en plomb ou à partir de tubes et platines en acier galvanisé. L'usage d'acier galvanisé est limité à l'utilisation sur locaux à faible ou moyenne hygrométrie.
La distance entre le tube et le bord de la platine doit être ≥ 0,12 m.
Les épaisseurs minimales sont les suivantes :
pour le plomb : 2,5 mm ;
pour le cuivre : 1,0 mm pour le tube, 1,0 mm pour la platine ;
pour l'acier galvanisé conforme à P 34-310 : 1,0 mm.
8.7.2.2 Montants de garde-corps
Lorsqu'il n'est pas techniquement possible de fixer les garde-corps sur une des trois faces de l'acrotère, en dehors des relevés d'étanchéité, les montants sont raccordés par platine et manchon en plomb, d'épaisseur minimale 2,5 mm, soudés sur place. La hauteur minimale du manchon est de 0,10 m au-dessus de la protection.
8.7.2.3 Autres traversées (VMC, chauffage, climatisation, fluides, ...)
Les traversées se font par l'intermédiaire de fourreaux métalliques solidaires du gros oeuvre ou de dés en béton.
Le raccordement à l'étanchéité se fait selon les principes du paragraphe 8.7.1. La technique utilisée et le choix des matériaux doivent tenir compte des contraintes spécifiques liées au produit ou fluide passant à l'intérieur de la traversée (par exemple température élevée) ou liées à la géométrie de la traversée (voir exemple figure 57)
Le dispositif permettant d'écarter les eaux de ruissellement (collerettes, ...) doit être adapté à ces contraintes spécifiques. Il ne fait pas partie des travaux d'étanchéité.
Les conduites de ventilation mécanique contrôlée, lorsqu'elles sont réalisées en tuyauteries non étanches (tubes spirales, tubes agrafés, ...) ainsi que toutes pénétrations non étanches par elles-mêmes, doivent être raccordées à un dé en maçonnerie revêtu d'étanchéité, ou passer dans une souche.
Figure 57 Exemple au droit d'un candélabre sur potelet
8.8 Escaliers, gradins, ressauts, poutres saillantes, ...
La profondeur (p) maximale des parties horizontales des escaliers et gradins visés par les dispositions ci-après n'excède pas 2 m. Au delà, ces parties doivent être traitées comme des terrasses accessibles aux piétons (voir figure 58).
La réalisation de traversées de poutres saillantes par des manchons est interdite.
8.8.1 Etanchéité
La composition des revêtements d'étanchéité appliqués en partie horizontale et verticale de ces ouvrages est :
-
dans le cas général :
une couche d'E.I.F,
une feuille de bitume SBS type BE 35 soudée,
une feuille de bitume élastomérique 35 autoprotégée conforme à l'article 4, soudée.
-
pour les ouvrages sous terre végétale : le revêtement spécifique pour toitures-terrasses jardins relevant de la procédure d'Avis technique 27, les feuilles entrant dans la composition du revêtement étant celles définies pour les relevés.
27)Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.
Chaque feuille couvre une marche et une contre-marche ; le recouvrement nécessaire est de 0,06m minimum.
Un schéma de principe de mise en oeuvre de ces revêtements est donné à la figure 58.
Figure 58 Etanchéité d'escaliers ou gradins - Schéma de principe
Dans le cas particulier d'escaliers nécessitant une isolation thermique :
L'isolation ne peut être mise en oeuvre en sous-face (voir NF P 10-213 Référence DTU 20.12).
Les ouvrages d'étanchéite sont mis en oeuvre sur une paillasse inclinée et sont surmontés par un escalier rapporté.
Pour les escaliers de petites dimensions et faiblement sollicités, il peut être envisagé de réaliser les ouvrages d'étanchéité (isolation et revêtement d'étanchéité) sur marches et contremarches. Dans ce cas, les panneaux isolants sont aptes ou rendus aptes à recevoir des revêtements soudés et le revêtement ne comporte pas de couche d'EIF. Lorsque les ouvrages sont circulables, ces panneaux doivent bénéficier d'un Avis Technique 28 ou Document Technique d'Application 28 visant favorablement leur utilisation en terrasses accessibles.
Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.
8.8.2 Protection
8.8.2.1 Cas des revêtements mis en oeuvre sur gradins, marches et contre-marches
Une protection dure est obligatoire pour les escaliers, gradins, ressauts en terrasses accessibles.
8.8.2.1.1 Cas des ouvrages de petites dimensions
Dans le cas d'une largeur de passage inférieure ou égale à 5 m ou d'une profondeur (p) au plus égale à 1 m, la protection dure tant en partie horizontale que verticale est réalisée conformément au paragraphe 7.1.4.3. Elle est complétée, au minimum sur les parties horizontales, par un revêtement de circulation tel que carrelage, éléments préfabriqués, ...
En principe, ce revêtement de circulation n'est pas à la charge de l'entreprise d'étanchéité (voir NF P 84-204-2 - CCS du DTU 43.1).
La protection dure des escaliers et gradins ne nécessite pas de joints de fractionnement entre marche et contremarche. En bordure des reliefs délimitant latéralement l'ouvrage, la protection comporte entre partie horizontale et verticale un joint de fractionnement de largeur 10 à 20 mm ; Ce joint est garni d'un produit ou dispositif imputrescible apte aux déformations alternées.
Des joints secs exécutés au fer sont réalisés, en partie horizontale et verticale, tous les 2 m perpendiculairement aux nez de marches.
8.8.2.1.2 cas des ouvrages de grandes dimensions
Dans le cas d'une largeur de passage supérieure à 5 m et d'une profondeur (p) supérieure à 1 m, la protection horizontale est celle décrite au paragraphe 6.6.3.3.2 du présent document pour les toitures-terrasses accessibles aux piétons.
La couche de désolidarisation est constituée d'un non tissé surmonté d'un film posé à recouvrement de 0,10 m. Il n'est pas obligatoire de mettre en oeuvre un revêtement complémentaire sur cette protection.
L'absence de revêtement complémentaire peut avoir des conséquences inesthétiques : apparition de fissures et d'efflorescences.
La protection verticale est celle décrite au paragraphe 7.2.3.2 (voir figure 59).
Figure 59 Schéma de principe dans le cas d'ouvrage de grandes dimensions
8.8.2.2 Cas des revêtements mis en oeuvre sur des paillasses
Dans ce cas la protection n'est, en principe, pas réalisée par l'entreprise d'étanchéité.
Les DPM préciseront les dispositifs permettant de protéger les ouvrages d'étanchéité lors de sa mise en oeuvre, d'assurer sa stabilité, l'écoulement des eaux, etc.
8.9 Seuils
Les dispositions constructives concernant les seuils sont définies dans la norme NF P 10-203-1 (référence DTU 20.12).
8.9.1 Seuils à relief
La composition des revêtements d'étanchéité appliqués sur les seuils à relief est, en général, celle des relevés des toitures-terrasses accessibles aux piétons, conformément au paragraphe 7.1.3.2.2.
Dans le cas particulier de seuil au droit d'une toiture-terrasse jardin, le revêtement est celui des relevés de cette toiture.
La protection du revêtement est celle des relevés.
Des exemples de réalisation sont donnés dans les figures 60 et 61 extraites de P 10-203-1 (référence DTU 20.12) et dans la figure 62.
Figure 60 Exemple de seuil à relief avec protection de l'étanchéité sur couche de désolidarisation.
Figure 61 Exemple de seuil à relief avec protection de l'étanchéité par dalles sur plots
Figure 62 Exemple de seuil à relief avec faux caniveau
8.9.2 Seuils à niveau dans les limites d'emploi de la NF P 10-203 (référence DTU 20.12)
Dans le cas où la pente effective dans l'emprise de la réservation est inférieure à 1 % et ne renvoie pas les eaux vers l'extérieur ou vers un dispositif d'évacuation, le risque d'infiltrations à la périphérie de la zone étanchée est accru.
Le revêtement de la partie courante est prolongé dans l'emprise de la réservation (voir figures 63 et 64). Il est mis en oeuvre en adhérence sur le support.
Figure 63 Exemple de seuil à niveau - Vue en plan
Figure 64 Exemple de seuil à niveau - Coupe
En principe, la remise à niveau de la réservation (protection du revêtement d'étanchéité) et l'exécution du revêtement de sol ne sont pas à la charge de l'entreprise d'étanchéité (voir NF P 84-204-2 - CCS du DTU 43.1).