3 Produits verriers
3.1 Normes de référence
3.1.1 Produits verriers de base
Ils doivent être conformes aux normes les concernant.
Ce sont les :
Glace selon NF EN 572-2 ;
Verre armé poli selon NF EN 572-3 ;
Verre étiré selon NF EN 572-4 ;
Verre imprimé selon NF EN 572-5 ;
Verre imprimé armé selon NF EN 572-6 ;
Verre profilé armé ou non armé selon NF EN 572-7 ;
Verre à couches selon NF EN 1096 ;
Verre borosilicate selon NF EN 1748-1 ;
Verre alcalino-terreux selon NF EN 14178 ;
Verre vitrocéramique selon NF EN 1748-2 ;
3.1.2 Produits verriers transformés
Verre de silicate sodo-calcique de sécurité trempé thermiquement selon NF EN 12150 ;
Verre de silicate sodo-calcique de sécurité trempé thermiquement et traité Heat Soak selon NF EN 14179 ;
Verre de silicate sodo-calcique durci thermiquement selon NF EN 1863 ;
Verre borosilicate de sécurité trempé thermiquement selon NF EN 13024 ;
Verre de silicate alcalino-terreux de sécurité trempé thermiquement selon NF EN 14321 ;
Verre de silicate sodo-calcique renforcé chimiquement selon NF EN 12337 ;
Verre feuilleté pour vitrage de bâtiment selon NF EN ISO 12543 et NF EN 14449 ;
Vitrages isolants selon NF EN 1279 ;
Vitrages isolants à bords exposés aux UV selon NF EN 13022-1.
Les fabricants des différents produits doivent indiquer et/ou formuler les recommandations d'utilisation spécifiques lorsqu'elles existent.
3.2 Exigences spécifiques formulées par le présent DTU
Afin de limiter les différences d'aspect sur un même ouvrage en construction, il est recommandé d'approvisionner les produits verriers issus d'une même campagne de production (source et nature des composants).
Dans le cas d'un remplacement isolé de produit verrier, une différence d'aspect pourra être constatée. Elle peut être due :
à des composants différents de la fabrication initiale ;
au vieillissement des produits mis en oeuvre initialement.
3.2.1 Vitrages isolants
3.2.1.1 Vitrages isolants à scellement non directement exposé aux UV
Il s'agit des vitrages pris en feuillure sur toute leur périphérie, ou ceux dont le système de scellement est complètement protégé par un dispositif (cornière, etc.).
Le vitrage isolant est conforme aux exigences de la NF EN 1279.
Le mastic de scellement est au minimum de niveau A (168 h d'exposition aux UV dans l'eau à 55 °C, lampe OSRAM) suivant NF EN 15434.
A titre provisoire, et jusqu'à la date de fin de la phase transitoire de mise en application du marquage CE, les vitrages isolants composés de deux produits verriers et d'un mastic de scellement non évalué suivant les dispositions de la NF EN 15434 pourront être utilisés s'ils répondent aux exigences de la méthode décrite en Annexe B.
La certification CEKAL, ou son équivalent, dans les conditions indiquées à l'Avant-propos, vaut la preuve de la conformité du vitrage isolant aux exigences du présent document.
3.2.1.2 Vitrages isolants à scellement exposé aux UV
Il s'agit des vitrages comportant au moins un bord libre non protégé par un dispositif.
Le vitrage isolant est conforme aux exigences de la NF EN 1279. Le produit de scellement extérieur est en silicone, et :
est de niveau au moins égal à C (504 h d'exposition aux UV dans l'eau à 55 °C, lampe OSRAM) suivant NF EN 15434 ;
ou satisfait au 5.1.4.2.1 du guide ETAG 002-1 (VEC) (1008 h, lampe Xénon, dans l'eau à 45 °C) ;
ou bénéfice d'un ATE conforme à l'ETAG 002-1 (VEC).
La certification CEKAL, ou son équivalent, dans les conditions indiquées à l'Avant-propos, vaut la preuve de la conformité du produit aux exigences du présent CGM.
3.2.1.3 Vitrages isolants à bords décalés
Lorsque le composant extérieur du vitrage isolant est plus grand que le composant intérieur, et que le décalage est supérieur à cinq fois l'épaisseur du verre extérieur, celui-ci doit présenter une haute résistance thermique (NF EN 12150, NF EN 14179, NF EN 1863, NF EN 13024 ou NF EN 14321).
3.2.1.4 Vitrages isolants comportant une couche faiblement émissive en face 2 ou 3
La position de la couche, ou bien la face qui doit être positionnée à l'extérieur du bâtiment, doit être clairement identifiée par le fournisseur.
Cette disposition facilite le respect de la position de la couche lors de l'installation du vitrage par l'entreprise.
NOTE 2 La position de la couche en face 2 ou 3 ne remet pas en cause la valeur du coefficient de transmission thermique surfacique (Ug), mais fait varier le facteur solaire g. Une variation de l'aspect peut en résulter.
NOTE 3 Un vitrage à bord extérieur décalé et avec une couche positionnée en face 2 peut nécessiter l'enlèvement local de la couche.
3.2.1.5 Vitrages isolants de plus de 100 kg
Les vitrages isolants dont la masse dépasse 100 kg et dont le demi-périmètre est supérieur à 2,75 m doivent être dans la mesure du possible transportés et stockés dans le sens où ils seront posés. Le côté correspondant au calage d'assise ou l'angle de référence doit être repéré à cet effet.
3.2.1.6 Vitrages isolants en altitude
Si la différence d'altitude entre le lieu de fabrication et le lieu de pose dépasse 900 m, il faut :
soit un vitrage pré-équilibré en usine (notamment pour les vitrages à remplissage gaz) ;
soit un vitrage à équilibrer sur chantier (suivant instructions fournies et produits préconisés par le fabricant).
3.2.1.7 Vitrages isolants dissymétriques
Il convient de vérifier les contraintes dans les joints de scellement des vitrages dont la différence d'épaisseur des constituants verriers est supérieure à 6 mm et lorsque l'épaisseur de la lame d'air est supérieure à 10 mm si :
ou l'épaisseur totale d'au moins une face du vitrage est supérieure à 10 mm ;
ou la plus petite dimension du vitrage est inférieure à 0,40 m.
On peut appliquer la méthode de calcul décrite en Annexe B du cahier du CSTB 3488.
NOTE 2 La certification CEKAL, ou son équivalent, dans les conditions indiquées à l'Avant-propos, vaut la preuve de la conformité du produit aux exigences du présent CGM.
3.2.1.8 Vitrages isolants trapézoïdaux ou triangulaires
Il convient d'utiliser des vitrages sans angles rentrants, et dont les angles sont supérieurs à 15°. Les angles inférieurs à 40° sont de préférence cassés.
Figure 1 - Angle rentrant et angle cassé
Il convient de vérifier les contraintes dans les joints de scellement des vitrages.
On peut appliquer la méthode décrite en 3.4 du Cahier du CSTB 2914.
NOTE 2 La certification CEKAL ou son équivalent, dans les conditions indiquées à l'Avant-propos, vaut la preuve de la conformité du produit aux exigences du présent CGM.
3.2.1.9 Vitrages isolants à croisillons
Les croisillons sont en aluminium thermolaqué ou anodisé. La durabilité des produits éventuels de revêtement des croisillons a été évaluée.
Les croisillons sont de préférence de teinte claire pour éviter les échauffements (Coefficient d'absorption ≤ 0,4).
Lorsque les croisillons sont de couleur foncée, une étude des contraintes thermiques doit être réalisée suivant la NF DTU 39 P3 (Mémento calculs des contraintes thermiques). Les assemblages permettent une libre dilatation à raison de 1 mm/m.
La conception du système de croisillons est appropriée (continuité sur au moins une direction, fixation des cales, maintien des croisillons cintrés, liaison des extrémités des croisillons, étanchéité, jeu, dilatation, etc.).
L'épaisseur des croisillons est inférieure d'au moins 2 mm à l'épaisseur de la lame de gaz. L'épaisseur minimale de la lame de gaz est égale à 8 mm.
La certification CEKAL, ou son équivalent, dans les conditions indiquées à l'Avant-propos, vaut la preuve de la conformité du produit aux exigences du présent CGM.
3.2.2 Vitrages feuilletés
Les vitrages feuilletés couverts par la présente norme NF DTU 39 sont constitués de composants en verre minéral uniquement, et assemblés avec les intercalaires suivants :
PVB clairs, colorés uniformément, acoustiques (film d'épaisseur minimale 0,38 mm) ;
Gels ou intercalaires intumescents à propriétés de protection incendie ;
EVA (éthyle vinyle acétate) clairs (film d'épaisseur minimale 0,40 mm) ;
Résine méthacrylate claire coulée, réticulée sous l'action d'un rayonnement UV (épaisseur minimale 1 mm).
A la demande de l'entrepreneur de pose, la nature de l'intercalaire sera communiquée.
Les composants verriers peuvent être de composition chimique (silicate sodo-calcique/borosilicate, etc.) et de nature (recuit/trempé, trempé/durci, imprimé/recuit, etc.) différentes.
Les vitrages feuilletés peuvent comporter plusieurs types d'intercalaires parmi ceux précités, toujours séparés par un composant verrier, afin de combiner des fonctions différentes.
La face du verre en contact avec l'intercalaire peut comporter une couche conforme à NF EN 1096, un émail total ou partiel conforme à la NF EN 12150 ou NF EN 14179, ou NF EN 1863, ou avoir été dépolie par procédé acide industriel ou par sablage conformes au 3.2.3.
Dans tous les cas, les vitrages doivent répondre aux exigences des normes NF EN ISO 12543, et NF EN 14449.
Lorsque c'est nécessaire, les vitrages doivent être classés selon NF EN 12600 et/ou NF EN 356 et/ou NF EN 1063 et/ou NF EN 13541.
Les chants doivent être ventilés et drainés.
Lorsque les vitrages sont mis en oeuvre avec un ou deux bords libres verticaux, des irrégularités éventuelles sur les bords (telles que blanchiment, bulles, etc.) sont plus visibles que dans le cas général. Il y a lieu de s'assurer auprès du fabricant que le produit envisagé satisfait à ce type de mise en oeuvre.
A l'exception des intercalaires intumescents, et sans autres garanties du fabricant, il n'est pas prévu d'exposer les verres feuilletés à des températures supérieures à 60 °C. Les conditions climatiques à considérer et les critères sont définis dans le Cahier du CSTB n°3242 et applicables aux verres feuilletés PVB, EVA et Résines méthacrylates. Pour les intercalaires intumescents, cette limite est de 40 °C. A la demande de l'entrepreneur de pose, le fabricant fournira les justificatifs relatifs à cette limitation.
Il y a lieu par ailleurs de s'assurer auprès du fabricant de l'aptitude aux fonctions visées pour les vitrages feuilletés utilisés (sens du choc, température de service, exposition aux UV, possibilité de bords exposés, etc.).
Selon la teinte du verre feuilleté et les conditions d'exposition, une évolution de la couleur ou un jaunissement sont possibles dans le temps. Ce cas n'est pas traité par le DTU 39.
NOTE 3 La certification CEKAL, ou son équivalent, dans les conditions indiquées à l'Avant-propos, vaut la preuve de la conformité du verre feuilleté aux exigences du présent CGM.
3.2.3 Vitrages dépolis
Les vitrages dépolis par procédé acide industriel ont des caractéristiques mécaniques sous sollicitations climatiques ou de choc identiques à celle d'un vitrage selon NF EN 572.
Les vitrages dépolis par sablage ou grenaillage peuvent selon la profondeur d'attaque présenter une réduction de leurs caractéristiques mécaniques aux sollicitations climatiques ou de choc. La profondeur d'attaque est limitée à 0,1 mm pour les verres dépolis par sablage et 0,2 mm pour les verres dépolis par grenaillage.
3.2.4 Vitrages gravés
Les vitrages gravés présentent une réduction de leurs caractéristiques mécaniques aux sollicitations climatiques ou de choc. La profondeur de la gravure est limitée à 1 mm. L'épaisseur nominale des composants verriers gravés est au moins égale à 6 mm.
L'incision est arrêtée avant les bords du vitrage, dans le clair de jour.
3.2.5 Vitrages bombés
Les tolérances de fabrication des règles professionnelles de la FFPV (1994) s'appliquent pour les vitrages simples, en l'absence d'autres spécifications.
3.2.6 Verres profilés armés
L'épaisseur minimale est de 6 mm.
Des joints antichocs sont nécessaires pour les usages visés dans la NF P DTU 39 P5 (Mémento Sécurité).
Figure 2 - Joints antichocs sur verre profilé armé
3.2.7 Vitrages exposés à une élévation de température
Sont concernés les vitrages situés devant une paroi partiellement ou totalement opaque ou devant un store intérieur. Les matériaux composant les vitrages simples ou isolants doivent être compatibles avec les températures pouvant être rencontrées en situation.
La définition de la paroi opaque (allège, obstacle intérieur, etc.) est précisée dans la NF DTU 39 P3 (Mémento Calculs des Contraintes Thermiques).
Il convient de vérifier les températures des systèmes de scellement des vitrages isolants, celles des vitrages feuilletés, et d'évaluer les risques de chocs thermiques.