5  Prescription relative à la conception de la mise en oeuvre des fermetures en travaux neufs et rénovation

5.1  Généralités

La présence d'un joint de dilatation doit être pris en compte dans la conception du dormant, de ses fixations et de sa mise en oeuvre (calfeutrement, etc.). En particulier, un dormant de fermeture ne peut pas être fixé de part et d'autre d'un joint de dilatation.

Les prescriptions de cet article doivent être complétées par d'autres dispositions techniques qui peuvent être nécessaires pour respecter les exigences règlementaires.

NOTE 1

Les spécifications du concepteur de la fermeture et les documentations techniques des fabricants de fixations comprennent des indications sur les fixations, leurs emplacements sur les dormants et leurs conditions de mise en oeuvre.

Lorsque des fermetures à pression maintenue utilisant une commande « radio » doivent être installées, le dispositif de commande doit être fixé de manière à ce que l'utilisateur devant l'actionner soit en vue directe et complète de la (ou des) fermeture(s) à actionner.

NOTE 2

Il s'agit de permettre à l'utilisateur de détecter un éventuel danger lors de la fermeture ou de l'ouverture de la fermeture.

5.2  Prescriptions selon les types de pose

Lorsqu'un habillage est réalisé, celui-ci n'est pas concerné par le respect des performances de la fermeture.

Lorsqu'un calfeutrement est réalisé, celui-ci ne doit pas dégrader les performances initiales de la fermeture en matière d'étanchéité à l'air et de perméabilité à l'eau.

5.3  Identification du support

Le matériau du support sur lequel est fixée la fermeture doit être identifié.

Il peut s'agir des supports suivants :

  • maçonnerie ou béton ;

    • béton coulé en place ;

    • éléments de maçonnerie ;

      • blocs de béton,

      • brique en terre cuite,

      • bloc béton cellulaire ou bloc silico-calcaire,

      • pierre naturelle.

  • support métallique ;

  • support en bois et matériaux à base de bois ;

  • support en panneau isolant.

5.4  Calage

Dans le cas de défaut d'aplomb ou de niveau et en l'absence d'autres systèmes de réglage, des cales peuvent être utilisées pour assurer le positionnement.

5.5  Fixations

5.5.1  Généralités

Sauf disposition contraire des Documents Particuliers du Marché (DPM) précisant la nature des fixations au support, l'entrepreneur doit adapter les fixations au type de support sur lequel la fermeture est mise en oeuvre.

Les fixations de la fermeture doivent transmettre au support les efforts appliqués à celles-ci résultant des actions du vent, de celles occasionnées par la manoeuvre du tablier et le poids propre de la fermeture ou des sollicitations tels que prévus dans le NF DTU 34.1 P1-2 (CGM) et cela sans altération du fonctionnement de la fermeture, de son étanchéité périphérique éventuelle et du support.

En présence d'un élément de doublage (isolation, habillage…) ou d'un revêtement, la fixation doit être réalisée dans l'élément support apte à reprendre les charges qui lui seront appliquées (élément maçonné, béton, …).

NOTE

Au préalable, il est recommandé d'effectuer un test afin de vérifier l'adaptation de la fixation choisie au support.

5.5.1.1  Nombre et dimensionnement des points d'ancrage :

Les efforts à reprendre sont fonction de la dimension de la fermeture, de la classe au vent et du poids propre de la fermeture. Ils sont définis dans le FD DTU 34.3 et en position ouverte pour laquelle les ancrages devront être dimensionnés pour reprendre le poids propre de la fermeture.

NOTE

Par exemple, une porte de dimensions 2 500 mm x 2 000 mm (soit une surface de 5 m2) de classe 2 pour la résistance à la charge au vent doit supporter une pression et dépression de 3 100 Pa (soit environ 320 Kg). Si le produit est maintenu par 9 points d'ancrage (voir Figure 2 ci-dessous), la tenue sur chaque attache est de 36 Kg.

Figure 2  Produit tenu par 9 points d'ancrage

Pour la fixation de la fermeture, les vis à tête fraisée sont exclues pour les trous oblongs. Les vis doivent être soit à tête large, soit avec une rondelle sous la tête, de façon à assurer un appui de part et d'autre de la lumière supérieur de 3 mm au diamètre de la lumière.

5.5.1.2  Principaux type de fixations

On distingue principalement trois types de fixation :

  • fixation directe à travers le dormant ;

  • par patte de liaison à visser ou à sceller :

    La résistance admissible des pattes de liaison en tenant compte de l'emplacement de leur fixation, doit être au moins égale à la charge maximale estimée supportée en oeuvre.

  • par scellement.

5.5.1.3  Cas particulier du précadre

Un précadre (ou tronçons de cornières) métallique est disposé, calé et fixé entre le support et la fermeture. Le dormant est fixé à ce précadre ou à ses cornières.

5.5.2  Fixation sur support maçonné ou béton

5.5.2.1  Généralités

Les fixations par chevilles à frapper ne sont pas admises

5.5.2.2  Fixations avec vis spécifiques sans cheville

Des vis spéciales filetées ne nécessitant pas l'utilisation d'une cheville doivent être utilisées. Elles doivent être adaptées au support.

Le perçage doit être réalisé avec une profondeur supérieure de 10 mm à celle du vissage prévu.

5.5.2.3  Fixations avec goujon à expansion ou chevilles métalliques à expansion

L'ensemble est composé d'une douille en tôle galvanisée ou électrozinguée, d'une tige filetée et d'un cône clipsé sur la douille. La mise en oeuvre est effectuée comme pour les fixations avec vis spécifiques sans cheville. Ces fixations sont à utiliser exclusivement sur des supports pleins.

5.5.2.4  Fixation avec des chevilles plastiques ou avec des chevilles chimiques

Dans le cas des briques perforées, la fixation doit se faire sur au moins deux parois (deux alvéoles).

5.5.2.5  Fixation traversant le support (vis, goujon, tige filetée)

Les platines de serrage doivent être mises en place de façon à ne pas détériorer le support. Le perçage ne doit pas détériorer les ferraillages et jambages éventuels.

Figure 3  Fixations traversantes

Le dépassement extérieur ne doit pas être supérieur à l'épaisseur du revêtement.

5.5.3  Fixations sur support bois

Les fixations sur support bois peuvent être réalisés à l'aide des organes métalliques d'assemblage suivants :

  • pointes lisses ou annelées ;

  • vis ou tire-fonds ;

  • boulons.

Le nombre et dimensionnement des organes de fixation, ainsi que leur espacement et distance minimale aux bords sont à déterminer conformément à l'Eurocode 5 (NF EN 1995-1-1). Pour cela, il faut utiliser les caractéristiques mécaniques du bois en fonction de sa classe mécanique suivant la norme NF EN 338. Celle-ci doit être supérieure ou égale à C18 pour les résineux et D18 pour les feuillus, conformément aux NF DTU 31.1 et NF DTU 31.2.

Afin d'assurer la protection des éléments porteurs et pour éviter tout risque d'infiltration d'humidité au droit des points de fixation, la continuité de l'étanchéité des parois doit être reconstituée de façon à maintenir l'eau sur leur nu extérieur.

Dans le cas du bois massif, pour les assemblages exposés aux intempéries, il ne faut pas encastrer la tête du boulon dans la masse mais il faut favoriser les assemblages drainants.

NOTE

En fonction du type de revêtement extérieur, il convient de se référer à la norme NF DTU, au Cahier des Prescriptions Techniques ou à l'Avis Technique correspondant.

5.5.4  Fixations sur support métallique

La fixation doit être assurée :

  • soit au moyen de vis auto-perceuses dont le diamètre minimal est de 4,8 mm ;

  • soit par vissage de vis à métaux dans des trous taraudés ou non taraudés avec écrous ou de vis auto-taraudeuses ;

  • soit au moyen de goujons filetés soudés sur l'ossature ;

  • soit par soudure ponctuelle en respectant la NF P 24-351 vis-à-vis des traitements de surface.

5.6  Emplacement des fixations

La fixation du produit doit être adaptée au classement au vent de la fermeture.

Les fixations sont disposées en priorité au voisinage des extrémités hautes et basses du dormant et des guides.

Le joint le plus proche de l'emplacement de la fixation prévue par le fabricant doit être privilégié dans le cas de pose maçonnés hourdés à joints épais.

NOTE 1

Les joints de maçonnerie hourdés à joints épais peuvent avoir une épaisseur de 8 mm à 3 cm.

Les poids de la fermeture ainsi que les efforts dus au vent doivent être considérés pour le calcul des efforts (arrachement, cisaillement).

NOTE 2

Dans le cas de fermetures en façade, la classe 2 pour la résistance au vent est requise au minimum. Le FD DTU 34.3 donne des indications sur le choix de la classe de résistance au vent de la porte en fonction de son exposition dans le cas de portes et d'environnement courants. Dans le cas des fermetures et/ou d'environnements non courants, l'Eurocode 1 (NF EN 1991-1-4) et son annexe nationale NF EN 1991-1-4/NA qui traitent des actions du vent sur les structures de bâtiment, sont à considérer.

5.7  Calfeutrement

5.7.1  Dispositions générales

Lorsqu'il est prévu un calfeutrement entre support et dormant, il faut veiller :

  • à assurer la continuité de l'étanchéité quels que soient la nature du calfeutrement et les matériaux mis en oeuvre ;

  • à ce qu'il ne soit pas interrompu par les fixations ;

  • et à tenir compte des mouvements prévisibles de la porte par rapport au support.

Sauf justifications particulières, les calfeutrements, et en particulier ceux réalisés par mastics, ne doivent pas être revêtus par une peinture, un produit d'imperméabilité ou un enduit (Cf. NF DTU 44.1).

NOTE

Le revêtement rapporté (peinture, produit d'imperméabilité, enduit, etc.) appliqué sur ce calfeutrement ne peut pas généralement accepter les mêmes déformations que celui-ci. Les différences de comportement mécanique et physico-chimique pourraient entraîner des pathologies. Il peut aussi se poser le problème de compatibilité chimique susceptible d'affecter la durabilité du calfeutrement.

La zone du support sur laquelle va venir s'appuyer le calfeutrement est supposée étanche à l'air et à l'eau. Elle doit permettre une largeur d'appui minimum de 13 mm (pose en applique) et 10 mm (pose tunnel).

5.7.2  Calfeutrement par mastics extrudés

Sauf dispositions contraires des documents particuliers au marché, le calfeutrement par mastic doit s'inspirer de la mise en oeuvre décrite dans les NF DTU 44.1 et NF DTU 36.5.

NOTE

Le NF DTU 44.1 liste les différents types de mastics utilisables dans les joints de façade.

Tableau 1  Dimension en oeuvre des joints à calfeutrer avec du mastic

Le mastic doit être mis en oeuvre avec un fond de joint continu en mousse à cellules fermées, de diamètre adapté au joint (largeur + 20 % environ), afin que le mastic n'adhère pas sur les trois côtés et puisse donc absorber les mouvements.

Seules les configurations conduisant à la réalisation d'un mastic en solin permettent, si l'amplitude du mouvement prévisible est faible, de s'affranchir de l'utilisation d'un fond de joint (uniquement dans le cas de matériaux identiques).

5.7.3  Calfeutrement par mousse imprégnée

Il s'agit de bandes de mousse imprégnée pré-comprimées ou non, imprégnées à base de butyle ou d'acrylique (bitume et cire exclus) répondant aux spécifications du NF DTU 34.1 P1-2 (CGM).

L'utilisation d'une bande de mousse imprégnée pour un calfeutrement à l'air et à l'eau est compatible avec les supports suivants :

  • précadre ;

  • en règle générale, tout support déclaré étanche.

Lorsque l'étanchéité est assurée par la compression de la garniture, les fixations doivent permettre d'assurer et de maintenir la compression requise.

Lorsque l'étanchéité à l'air et à l'eau du joint est assurée par une mousse imprégnée, celle-ci doit être appliquée dans sa plage d'utilisation, être comprimée et maintenue en compression par tout dispositif adapté.

5.7.4  Autres calfeutrements

Un calfeutrement entre support et dormant de la porte par injection de mousse expansive ne permet pas de satisfaire aux exigences d'étanchéité et d'en assurer la pérennité. La mousse expansive en aérosol peut toutefois être utilisée en complément d'isolation thermique, en remplissage de cavité localisée.

NOTE 1

En complément d'un calfeutrement existant, bien qu'une mousse expansive ne permette pas de satisfaire aux exigences d'étanchéité, une mousse expansive élastique permet de satisfaire aux exigences de lutte contre les ponts thermique, d'isolation et acoustique.

En cas de fermetures de locaux frigorifiques, si le calfeutrement doit être étanche également à la vapeur d'eau, un mastic qui répond à ces exigences doit être utilisé (calfeutrement au plus proche de la production de la vapeur d'eau).

NOTE 2

L'entrepreneur peut être amené à justifier de l'utilisation d'un mastic étanche à la vapeur d'eau. Un justificatif pourra être demandé au fabricant.

5.8  Dispositions applicables entre le bas de la porte et le support

Si les DPM exigent une caractéristique de résistance à la pénétration de l'eau selon la NF EN 12425, un système capable d'évacuer de l'environnement l'eau stagnante doit être réalisé au niveau du seuil de porte. Une pente d'au moins 5° est réputée satisfaire cette exigence.

Le titulaire du marché doit en informer le maître d'ouvrage selon des dispositions du 4.2.2 du NF DTU 34.1 P2 (CCS).

Figure 4  Exemple de système répondant à l'exigence d'évacuation de l'eau

NOTE 1

Il peut être recommandé la présence d'un dispositif de drainage des eaux afin d'éviter les eaux stagnantes.

Sauf conception particulière, les organes de sécurité tels que la barre palpeuse ne sont normalement pas destinés à assurer l'étanchéité.

NOTE 2

Un espace variable entre le bas de la porte et le support peut donc exister.

Si les DPM exigent que les seuils des fermetures répondent à un besoin d'accessibilité aux personnes à mobilité réduite, ces seuils doivent respecter les hauteurs maximales des ressauts imposées par la réglementation en vigueur.

NOTE 3

À la date de publication du présent document la réglementation comprend :

  • les arrêtés du 1er août 2006 et du 30 novembre 2007 concernant les ERP,

  • les arrêtés du 1er août 2006 et du 30 novembre 2007 concernant les bâtiments d'habitation.

5.9  Raccordement électrique

Le raccordement électrique de la fermeture doit être conforme aux dispositions de la NF C 15-100.

Le raccordement électrique de la fermeture peut se faire soit en direct (du tableau électrique à la fermeture ou vice versa), soit par l'intermédiaire d'un boitier de dérivation. Le degré de protection IP requis pour les boîtiers de dérivation est défini dans la norme NF C 15-100.

Si ce raccordement électrique n'est pas pris en charge par l'entreprise, celle-ci doit informer le donneur d'ordre conformément aux 4.2.2 et 4.2.3 du NF DTU 34.1 P2 (CCS).

5.10  Bruit généré par le fonctionnement des fermetures

Dans le cas où un niveau sonore maximum est exigé, une étude spécifique doit être menée. Cette étude doit considérer la conception de la porte et la mise en place éventuelle de dispositifs résilients.

NOTE 1

La règlementation française impose dans certains cas un niveau sonore maximum dans le cas de fermetures motorisées. A la date de publication de ce document, il s'agit de l'article R.111-4 du Code de la Construction et de l'Habitation.

NOTE 2

Dans le cas des fermetures manuelles, à la date de publication du présent document, la réglementation n'impose aucun niveau sonore maximum.

5.11  Travaux de rénovation

5.11.1  Examen préalable du support existant avant remise de l'offre

Avant tout engagement sur des travaux de rénovation, un examen préalable de l'état du support existant est à effectuer afin de déterminer si la pose d'une nouvelle fermeture est possible (travaux de traitement, de remise en état et de préparation des supports à effectuer).

Cet examen préalable doit :

  • consister en un contrôle visuel (friabilité, l'usure, état sanitaire, etc.), en cas de doutes, sur la capacité du support à reprendre l'ensemble des charges de la fermeture, informer le maître d'ouvrage des éventuels réparations ou des renforcements à réaliser ;

  • apprécier la capacité du support à recevoir les ancrages prévus, en cas de doutes, réaliser un essai de traction ou informer le maître d'ouvrage des éventuelles réparations ou des renforcements à réaliser ;

  • s'assurer de la présence ou non d'une alimentation électrique affectée.

5.11.2  Prescriptions relatives à la mise en oeuvre

Les prescriptions des 5.1 à 5.11 s'appliquent.

5.11.2.1  Préparation du support

Les remises en état, raccord, ragréages, dressage, etc., nécessaires doivent être effectuées avant la prise de cotes.