Annexe B (informative) Recommandations pour l'emploi des revêtements de sol sur des planchers en bois ou en panneaux à base de bois

NOTE Les cinq types de planchers faisant l'objet du présent document sont désignés ici par l'expression " plancher bois ". Le terme " paroi " désigne la structure horizontale complète.

B.1 Choix du revêtement

Les indications qui suivent sont destinées à permettre la rédaction des Documents particuliers du Marché de travaux de planchers bois réalisés dans des locaux classés au plus E2, sauf exceptions définies en B.1.2 (classement UPEC).

Certains revêtements de sol requièrent des exigences particulières concernant les caractéristiques du plancher.

B.1.1 Classification des revêtements, leurs exigences vis-à-vis du plancher support

B.1.1.1 Apport d'humidité lors de la mise en oeuvre

Les revêtements dont la mise en oeuvre s'accompagne d'un apport d'humidité important sont à éviter (clause 1). Il s'agit essentiellement :

  • des sols scellés, d'une manière générale,

  • des sols céramiques collés avec des mortiers colles.

Les autres procédés de pose de revêtements céramiques collés, sont du domaine de l'avis technique.

Pour assurer une meilleure rigidité du support, il convient de réduire l'entraxe des supports ou d'augmenter l'épaisseur des panneaux et que la sous-face soit ventilée.

Pour supporter les revêtements de sol sans élasticité, tels que carrelage en céramique, en terre cuite, etc., on peut utiliser les solutions décrites dans le DTU 31.2. Dans tous les cas, utiliser un système de désolidarisation entre le carrelage et le support en panneaux.

B.1.1.2 échanges hygrométriques
B.1.1.2.1 revêtements respirants, donc non " étanches " 2

2)

Par convention le terme " étanche " désigne ici les revêtements qui, si leur mise en oeuvre est conforme aux prescriptions de la clause B.2, empêchent normalement l'humidité du local (eau de lavage du sol, principalement) de pénétrer dans le plancher. Ces ouvrages ne sont pas de véritables " revêtements d'étanchéité " car ils ne conservent pas nécessairement la propriété ci-dessus en cas de mouvements différentiels importants affectant un ou plusieurs des joints du plancher support.

Ces revêtements n'offrent qu'une faible résistance aux échanges hygrothermiques lents (ce qui est normalement le cas) entre le plancher bois et l'atmosphère du local en service. Exemple :

  • parquets, quel qu'en soit le type,

  • sols textiles (principalement tapis aiguilletés et moquettes tissées) sans sous-couche ni enduction épaisse en envers.

B.1.1.2.2 revêtements non respirants (ou trop peu) mais non étanches

Ces revêtements freinent les échanges à un point tel que si le plancher bois ne peut se mettre en équilibre saisonnier d'humidité par sa face inférieure, des désordres plus ou moins graves sont à prévoir.

Cependant, ils ne protègent pas le plancher bois contre une humidification importante liée à l'utilisation du local (voir clauses B.1.2 et B.1.3).

EXEMPLES :

  • revêtements de sol stratifié ;

  • sols textiles avec sous-couche (sous-couche latex incorporée, en général) ;

  • sols plastiques linoléum et caoutchouc en lés ou en dalles, classés E1 ou E2 ;

  • sols céramiques collés, en général ;

  • peinture et vernis non microporeux.

B.1.1.2.3 revêtements " étanches ", donc non respirants

Ces revêtements s'opposent complètement ou presque complètement aux échanges hygrothermiques entre le plancher bois et le local et, de plus, ils empêchent l'humidité du local de pénétrer dans le nouveau plancher.

La pose doit être réalisée conformément au DTU 52.1.

EXEMPLE :

  • sols plastiques à joints soudés à chaud, en lés ou en dalles, classés E3, s'ils comportent une étanchéité effective en rives et, d'une robustesse adaptée aux exigences du local (classement P).

B.1.1.3 continuité du plancher support

Cette exigence est déterminée par la propension du revêtement :

  • à révéler plus ou moins et plus ou moins vite, les joints entre panneaux ;

  • à s'altérer ou non du fait des mouvements des joints (provoqués par les variations dimensionnelles ou par la flexibilité du plancher).

Le Tableau B.1 ci-après précise la compatibilité des revêtements de sol utilisables sur plancher bois, avec les différents types de planchers décrits dans le Cahier des clauses techniques.

Tableau B.1 Compatibilité des revêtements de sol avec les planchers définis au CCT

B.1.2 Classement des locaux

Le classement des locaux est défini par le classement UPEC en vigueur :

  • U = usage

  • P = poinçonnement

  • E = action de l'eau

  • C = agents chimiques

Dans le domaine des planchers bois, les deux indices essentiels à considérer sont :

  • l'indice " E " qui peut prendre les valeurs 0, 1, 2 ou 3 ;

  • l'indice " P " qui peut prendre les valeurs 2, 3 ou 4.

Les classements mentionnés dans la notice UPEC sont subordonnés à la pose des revêtements sur un support béton ou équivalent.

Ainsi que cela est explicitement prévu dans la notice UPEC pour les salles d'eau de maisons individuelles, il y a lieu de considérer ici que tout local classé E2 nécessite lorsqu'il est établi sur plancher bois, un revêtement classé E3, qui assure simultanément une étanchéité à l'eau.

B.1.3 Classification des parois

Cette classification est déterminée à la fois par :

  • la destination du local et plus particulièrement son indice " E " ;

  • les conditions ambiantes en face inférieure du plancher ;

  • la constitution de la paroi et en particulier ses possibilités d'échanges hygrothermiques par sa sous-face.

Cette classification figure dans la première colonne du Tableau B.2.

B.1.4 Choix du revêtement en fonction du local

Les possibilités de choix sont indiquées dans le Tableau B.2 en fonction à la fois :

  • de la destination du local (classement " E ") ;

  • du type de paroi prévu.

B.1.5 Choix de la paroi de plancher en fonction du local et du revêtement

Le Tableau B.2 permet de choisir la paroi en fonction de sa localisation et du revêtement.

Tableau B.2 Compatibilité entre le local, la paroi de plancher et le revêtement

B.2 Mise en oeuvre des revêtements de sol

B.2.1 Dispositions communes

Avant pose du revêtement de sol, vérifier :

  • que le taux d'humidité du plancher diffère peu de son état d'équilibre une fois le bâtiment en service ; ceci concerne notamment les planchers réalisés avec risque d'exposition à l'eau ;

  • que les prescriptions du présent document sont respectées notamment pour les tolérances de joints et le masticage des fixations ;

  • que dans le cas où elle est prévue, l'aération du plancher bois est assurée et que cette aération peut être maintenue après application du revêtement de sol.

Les revêtements de sol, en fonction de leur nature, sont mis en oeuvre soit :

  • selon le DTU les concernant ;

  • suivant les dispositions de leur avis technique ;

  • suivant les règles de l'art les concernant.

B.2.2 Dispositions particulières pour les salles d'eau

Pour l'utilisation en salle d'eau sur plancher bois des sols plastiques classés au moins E2, la mise en oeuvre est faite selon les dispositions minimales suivantes (ou des dispositions équivalentes définies dans l'avis technique du matériau) :

  • emploi d'un seul lé, sans joint ni raccord soudé ;

  • relevé en plinthe, avec calfatage des angles et calfatage des pieds d'huisserie et du raccord entre revêtements différents sous la barre de seuil ;

  • absence de toute canalisation traversant la paroi en cet endroit, sauf si le revêtement utilisé et sa technique de mise en oeuvre permettent d'assurer une étanchéité durable de ces percements ;

  • le revêtement des murs doit recouvrir la plinthe ou lui être soudée, il importe qu'une bonne coordination soit organisée par le maître d'oeuvre avec les autres corps d'état, notamment la plomberie et le chauffage.

B.2.3 Vernis et peinture

L'utilisation de ces produits est subordonnée aux précautions définies dans le DTU 51.1 et notamment attente d'un délai suffisant qui peut inclure la première période de chauffage.

B.3 Entretien des revêtements de sol

Le maître d'ouvrage doit veiller à ce que l'entretien des sols ne provoque pas une humidification importante du plancher, qui risquerait d'entraîner des variations dimensionnelles ou une dégradation des propriétés mécaniques des panneaux.

Ceci conduit à respecter les indications suivantes :

  • pour les sols textiles " respirants " ou " non respirants et non étanches " l'entretien est réalisé par brossage ou aspiration. On utilise périodiquement des shampooings contenant le moins d'eau possible ;

  • pour les sols à parements lisses, étanches ou non étanches, l'entretien est réalisé au moyen d'une serpillière humide. L'utilisation de machine de lavage utilisant de fortes quantités d'eau est proscrite ;

  • pour les parquets en bois, l'emploi d'un nettoyage à l'eau est formellement proscrit.