6  Mise en oeuvre

6.1  Contrôle des escaliers avant mise en oeuvre

Les escaliers sont contrôlés dès leur livraison. Les contrôles à effectuer sont :

  • la conformité aux Documents Particuliers du Marché (DPM) ;

  • les dimensions ;

  • l'humidité des bois.

6.2  Maitrise de l'humidité des bois

L'humidité des bois doit être aussi voisine que possible de l'humidité correspondant à l'équilibre hygroscopique de ces bois en service.

À défaut de spécifications particulières, l'humidité des bois à la livraison comme au moment de la pose doit être comprise dans les limites indiquées dans le Tableau 1 :

Tableau 1  Humidité des bois constituant l'escalier

Afin de maîtriser cet aspect, il faut utiliser les cartes (France métropolitaine et DOM) ci-après (Figure 1) en prenant en compte les écarts entre été et hiver ainsi que la moyenne annuelle pour chaque site.

L'humidité optimale = (H été ou saison sèche + H hiver ou saison humide) / 2.

Ces cartes sont exploitables pour les ouvrages extérieurs abrités ou en local couvert non chauffé (classe de destination 2) dans le cadre du présent document en partant des hypothèses suivantes :

  • les bois peuvent avoir une humidité correspondant à cette valeur avec une tolérance de ± 3 % ;

  • dans tous les cas, il est recommandé d'utiliser des bois dont l'humidité n'excède pas 18 % lors de la mise en oeuvre.

Il est procédé par sondage à des mesures de l'humidité des bois selon les méthodes définies par les normes NF EN 13183 Parties 1 à 3.

NOTE

Cette humidité est contrôlée à l'aide d'un humidimètre à pointe étalonné.

Les mesures ne doivent pas laisser de traces sur les parties visibles après mise en oeuvre.

Sauf spécifications particulières, 3 mesures minimum sont à réaliser sur un escalier.

Les écarts d'humidité entre les éléments d'un même lot ne doivent pas dépasser 5 % d'humidité.

Dans le cas de série, l'échantillonnage sera réalisé selon la spécification technique XP CEN/TS 12169.

Figure 1  Carte de l'humidité moyenne des bois en France Métropolitaine et DOM

NOTE

Les valeurs mentionnées dans les différentes cartes ci-dessus correspondent à des conditions climatiques moyennes.

6.3  Manutention et stockage

Les manutentions ne doivent pas soumettre les escaliers à des sollicitations pour lesquelles ils n'ont pas été prévus.

Les escaliers doivent être stockés dans des locaux clos, couverts, propres, ventilés et secs les protégeant des intempéries et des reprises d'humidité. Ce local doit être sécurisé et à proximité du lieu de pose.

Les éléments doivent être stockés de manière à ne subir aucune déformation ; ils doivent être isolés du sol.

Lorsque les produits sont emballés, les emballages doivent rester intacts pendant le stockage à l'exception des parties ayant fait l'objet d'un contrôle à réception.

Les autres fournitures sont stockées dans les conditions définies par le fournisseur.

Si des escaliers bois destinés à un usage intérieur sont appelés à rester en stock plus d'un mois dans un local, les conditions hygrothermiques de celui-ci doivent être aussi proches que possible de celles prévisibles pour les locaux en service.

NOTE

Un chauffage ou une climatisation peut être nécessaire.

6.4  État du chantier

La pose de l'escalier intérieur ne doit être effectuée que si les conditions ci-après sont toutes satisfaites dans les locaux :

  1. les supports en béton, plâtre ou maçonnerie contiennent moins de 5 % d'eau ;

  2. les vitrages mis en oeuvre et les locaux mis à l'abri des intempéries ;

  3. l'étanchéité des installations sanitaires et de chauffage vérifiée ;

  4. pas de ré-humidification importante ultérieure des locaux ;

  5. température des locaux 10 °C ≤ t ≤ 25 °C avec maintien de la température et ventilation des locaux en France Métropolitaine. Pour les DOM cette température est augmentée de 5 °C.

NOTE

II est souhaitable de poser l'escalier le plus tard possible pour éviter toute dégradation (travaux de mise en oeuvre terminés pour le carrelage et les revêtements durs scellés). L'escalier n'est pas prévu pour permettre les approvisionnements pendant la phase du chantier d'un niveau à l'autre.

6.5  Exécution

Elle ne comprend que la pose de l'escalier sauf s'il est prévu celle des habillages, plinthes et calfeutrements.

La mise en oeuvre doit être conforme à l'étude de conception.

6.5.1  Tolérance de la hauteur de la première marche

La tolérance de la hauteur de la première marche après pose par rapport au sol fini doit être comprise entre : + 10 mm, − 30 mm.

6.5.2  Echappée

L'échappée, mesurée sur la ligne de foulée, est d'au moins 1,90 m (Figure 2) ; néanmoins, la valeur recommandée est :

  • 2,10 m dans les locaux privatifs ;

  • 2,20 m dans les lieux publics.

Dans les locaux privatifs déjà existants, si la hauteur de l'échappée est inférieure à 1,90 m, elle ne peut pas être réduite.

Figure 2  Dimension minimale de l'échappée

6.5.3  Fixations au départ (sol) et /ou à l'arrivée (étage)

Les fixations doivent être réalisées de façon à permettre de reprendre les efforts prévus exercés sur l'escalier en utilisation normale.

Elles se font généralement :

  • par la marche de départ et/ou d'arrivée ;

  • par le poteau ;

  • par le limon et/ou la crémaillère ;

  • par la contremarche.

Pour les différents niveaux de performance acoustique recherchée, voir l'Annexe D du NF DTU 36.3 P3, notamment concernant le traitement des liaisons avec le bâtiment en pied et en tête de l'escalier.

6.5.4  Fixations intermédiaires

Les fixations intermédiaires sont nécessaires lorsque les escaliers ne sont pas autoporteurs.

Les fixations doivent être réalisées de façon à permettre de reprendre les efforts dus aux charges permanentes et aux charges d'exploitation en s'assurant de l'état et de la résistance du support.

6.5.5  Fixations des garde-corps horizontaux et rampants

La nécessité d'installer des garde-corps et leurs caractéristiques sont définies dans la norme NF P 01-012.

La fonctionnalité primordiale attendue d'un garde-corps est de constituer un écran de sécurité face à la chute. Pour ce faire, celui-ci doit avoir notamment une résistance minimale pour les points suivants :

  • ancrage ;

  • résistance des poteaux ;

  • cohésion mécanique entre poteaux et lisses ;

  • résistance des lisses ;

  • cohésion mécanique entre lisses et balustres ;

  • résistance des balustres.

Les essais statiques sont à réaliser pour les seuls types de garde-corps qui ne sont pas justifiés ou que l'on ne sait pas justifier par le calcul.

Dans le cas d'un garde-corps à l'intérieur des logements et en l'absence de justification par le calcul, l'essai dynamique tel que décrit dans la NF P 01-013 est effectué avec une énergie de 450 joules (0,50 KN × 0,90 m).

Les fixations doivent être réalisées de façon à permettre de reprendre les efforts prévus exercés sur le garde-corps, en s'assurant de l'état et de la résistance du support.

Dans le cas où la longueur du garde-corps nécessite la mise en place de poteaux intermédiaires, un exemple de solutions de fixations de poteaux intermédiaires est donné ci-après à titre informatif en Figure 3.

Figure 3  Exemple de garde-corps associé à un escalier

6.5.6  Fixation de la main courante murale

La distance entre la paroi et la main courante à laquelle elle est fixée, doit être d'au moins 3 cm pour les logements individuels et d'au moins 5 cm dans les autres cas, sauf prescriptions particulières.

La fixation se fait par :

  • appui ou console (écuyer) ;

  • entretoise fixée dans la cloison ou le mur.

Les fixations doivent être réalisées de façon à ce que la main courante permette, sans céder, de résister à une charge ponctuelle minimale, tant verticale qu'horizontale de 60 kg.

6.5.7  Traitement des jeux périphériques

Il est nécessaire de mettre en place un couvre joint ou autre produit sur la partie supérieure du limon de mur lorsque les jeux sont supérieurs à 5 mm.

6.5.8  Plinthe ou stylobate

La plinthe ou stylobate doit être fixé par pointes et/ou collage au-dessus des marches et des contremarches.

NOTE

Le stylobate est une plinthe rampante entaillée au niveau de chaque marche. Elle sert à cacher le jeu entre les marches et le mur et protège ce dernier.

6.5.9  Dispositifs antidérapants

À l'extérieur, avec ou sans finition, les marches doivent comporter un système antidérapant dont la valeur est au moins égale à 110, mesurée à l'état humide conformément à la norme NF P 90-106.

À l'intérieur, lorsque la finition a été appliquée en atelier, la glissance des marches est mesurée selon la norme NF P 90-106. Sa valeur mesurée à sec, doit être inférieure à 90 (échelle graduée) pour les escaliers en intérieur. En deçà, les marches doivent comporter un dispositif antidérapant.

6.6  Protection des ouvrages

6.6.1  Escaliers extérieurs

Dans le cas où il y a un risque de pénétration d'eau sur les sabots d'ancrage, un assemblage drainant permettant une évacuation rapide et complète de celle-ci doit être prévu.

Les éléments en bois et en particulier les pieds de poteaux ne doivent pas être encastrés dans les maçonneries, ni être en contact direct avec le sol.

6.6.2  Escaliers intérieurs

Toute source de chaleur importante sous l'escalier ou à proximité immédiate est proscrite.

Pour les escaliers posés dans les zones géographiques à risques biologiques accrus, il convient de vérifier l'adéquation de la durabilité naturelle ou conférée de l'essence de bois choisie.

6.7  Disposition après pose pour un escalier intérieur

6.7.1  Température, hygrométrie

L'absence de chauffage et de ventilation pendant plusieurs semaines est susceptible de causer à l'escalier des désordres importants.

Les conditions de température et d'hygrométrie définies au paragraphe 9 du NF DTU 36.3 P3 doivent être maintenues après la mise en oeuvre des escaliers.

NOTE

Il appartient au maître d'ouvrage, de prendre toutes les dispositions pour maintenir à l'abri les locaux, et pour être en mesure de corriger l'influence des conditions atmosphériques à l'intérieur de ces locaux, de manière à conserver la température dans la plage de température visée et les états hygrométriques ambiants définis respectivement au paragraphe 6.2.

6.7.2  Protection provisoire

Lorsqu'elle est nécessaire, par exemple si les conditions de chantier le nécessitent, une protection provisoire est exigée dans les documents particuliers du marché.