6 Mise en oeuvre des complexes par collage
6.1 Généralités
Le présent article traite des dispositions relatives à la mise en oeuvre par collage des complexes sur des ouvrages verticaux tels que définis à l'Article 1.
L'emploi de cette technique, dans le cas d'isolant en polystyrène expansé, est limité aux complexes comportant une épaisseur d'isolant inférieure ou égale à 140 mm.
6.2 Travaux préparatoires
6.2.1 Rappel
Les travaux ne doivent commencer qu'une fois la construction satisfaisant aux conditions définies au paragraphe 5.1.
6.2.2 Reconnaissance et préparation des supports
Les désafleurements ou irrégularités admissibles sont au maximum de 15 mm sous la règle des 2 m. Au delà, la pose sur ossatures est recommandée.
6.2.2.1 Supports neufs
La surface du mur doit être saine (dénuée de poussière, graisse ou huile, ...) et ne pas ressuer d'humidité...
En été, si la température est trop élevée et les supports secs, il convient de les humidifier légèrement.
La régularité de la face intérieure du mur doit normalement rendre possible le collage dans des conditions normales : les désafleurements ou irrégularités admissibles sont fonction du type de colle utilisée. Les épaisseurs des plots de mortiers-adhésifs à base de plâtre ne peuvent dépasser de 15 mm.
6.2.2.2 Supports anciens
Une reconnaissance des supports (cohésion, condition d'adhérence) doit être exécutée. Dans tous les cas, les fissures importantes doivent être, au préalable, rebouchées. En outre, les dispositions ci-après doivent au cas par cas, être prises en fonction de la nature du support :
maçonneries apparentes et béton non revêtu : la préparation est alors identique à celle des supports neufs ;
maçonneries enduites avec mortier de liant hydraulique non revêtu de finition : l'enduit doit être sondé sur toute la surface et piqué lorsqu'il sonne le creux puis réparé. La surface doit être ensuite lavée.
Dans certains cas, il peut être préférable de recourir à une fixation mécanique :
béton et maçonnerie enduites peintes (peintures écaillées, brillantes,...) ; le revêtement doit être décapé par ponçage ou brûlage, puis le support doit être lavé ;
supports revêtus, quelle qu'en soit la nature : un décapage systématique du revêtement (papier peint, ...) doit être réalisé.
Le décapage peut être total lorsque la colle est appliquée sur les complexes ou partiel au gabarit à l'endroit des plots lorsque la colle est appliquée directement sur le mur.
6.3 Mise en oeuvre
6.3.1 Application du mortier-adhésif
Le produit doit être appliqué :
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Cas des isolants alvéolaires
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soit, par plots de 10 cm de diamètre et 15 mm d'épaisseur environ, espacés de 30 cm environ horizontalement et de 40 cm environ verticalement appliqué directement sur le mur après traçage des éléments ou sur l'isolation lui-même ;
Figure 12 Positionnement des plots
soit, par bandes d'environ 5 à 10 cm de large, entrecroisées, espacées de 30 cm environ ; dans ce cas les bandes ne doivent pas être parfaitement continues, afin d'éviter l'effet de ventouse à la pose.
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Cas des isolants fibreux (laine de verre — laine de roche)
La mise en place des plots s'effectue en deux opérations pour assurer une meilleure imprégnation des plots de mortier-adhésif dans les fibres.
À l'aide d'un couteau à enduire, on applique une première passe de mortier-adhésif de façon à ce que celui-ci pénètre dans les fibres, soit en bande (voir Figure 13), soit à l'emplacement prévu pour les plots ultérieurs.
Figure 13 Première opération
Le mortier-adhésif est ensuite appliqué par plots. Le nombre et la dimension des plots sont tels que la surface encollée après réglage et mise en place soit d'environ 15 % de la surface du panneau (par exemple : 6 plots de 18 cm de diamètre par m2 ou 10 plots de 14 cm de diamètre par m2).
Figure 14 Deuxième opération
Après mise en oeuvre, les plots et les bandes ne doivent pas chevaucher les joints des complexes.
6.3.2 Mise en oeuvre du complexe
Cette opération suit l'application du mortier-adhésif.
Le panneau doit être appliqué à l'avancement contre le mur à isoler, buté en tête sous le plafond, soit directement, soit par l'intermédiaire de cales disposées sur le sol, qui maintiennent en place le complexe le temps de la prise du mortier-adhésif et permettent de réaliser correctement la jonction avec le plafond.
L'espace restant en pied, nécessaire à la pose, est fonction de la valeur hors tout du complexe et est d'environ 10 mm (sa dimension dépend en outre de la précision de la hauteur sous plafond). Il en est de même du jeu entre le dernier panneau posé et le gros oeuvre.
Après application sur le support, la mise en position du complexe et l'affleurement avec les complexes précédemment posés sont achevés par chocs à l'aide d'une règle de grande longueur.
Les panneaux disposés à l'avancement doivent être découpées de façon à conserver, lorsqu'elles sont dans le même plan, les bords amincis pour leur jointoiement.
Les dispositions relatives au maintien et/ou au serrage des plaques sont conditionnées par le souci d'obtenir un collage convenable et la nécessité de satisfaire les tolérances de planéité de surface de l'ouvrage terminé.
Lorsque les complexes ne sont pas ou que peu déformés (moins de 5 mm en tous sens sous la règle de 2 m, plaque à plat), le serrage des plaques n'est pas nécessaire si les caractéristiques de la colle sont suffisantes pour en assurer le maintien.
6.3.3 Pose collée de plusieurs complexes superposés
En cas de réalisation par pose collée de doublage de grande hauteur (H supérieure à 3,60 m pour les panneaux constitués d'isolant en plastique alvéolaire et H supérieure à 3,00 m pour ceux à base de fibres minérales), un tasseau horizontal doit être fixé au support au droit de chaque jonction entre complexes permettant une fixation mécanique de sécurité.
Dans les ERP, la hauteur maximale des doublages à base d'isolant alvéolaire est de 4 m. En cas de superposition de panneaux, un tasseau bois interrompant la lame d'air doit être systématiquement disposé à la jonction entre les panneaux et être fixé mécaniquement au support.
6.4 Caractéristique de l'ouvrage fini
6.4.1 Aspect de surface
L'état de surface du parement doit être tel qu'il permette l'application des revêtements de finition sans autres travaux préparatoires que ceux normalement admis pour le type de finition considéré.
En particulier, après traitement des joints, et ragréages localisés (tête de vis, usure superficielle) le parement de l'ouvrage ne doit présenter ni pulvérulence superficielle, ni trou.
6.4.2 Planéité
6.4.2.1 Planéité locale
Une règle de 0,20 m appliquée sur le parement de l'ouvrage, notamment au droit des joints ne doit faire apparaître entre le point le plus saillant et le point le plus en retrait, ni écart supérieur à 1 mm, ni manque, ni changement de plan brutal entre complexes.
6.4.2.2 Planéité générale
Une règle de 2,00 m appliquée sur le parement du complexe et promenée en tous sens ne doit pas faire apparaître, entre le point le plus saillant et le point le plus en retrait, un écart supérieur à 5 mm.
6.4.2.3 Aplomb
Le faux aplomb mesuré sur une hauteur d'étage courante (de l'ordre de 2,50 m) ne doit pas excéder 5 mm.