8 Essais et vérifications
8.1 Généralités
L'Article 8 définit les modalités des essais et vérifications des travaux de peinture et produits connexes à prendre en compte en l'absence d'autres spécifications des Documents Particuliers du Marché (DPM), pour apprécier sur chantier la conformité à ce document des ouvrages exécutés, en vue de leur réception [voir NF DTU 59.1 P 2 (CCS)] en cas de contestation.
8.2 Caractéristiques vérifiées
Les caractéristiques vérifiées sont fonction directe des paramètres suivants :
la localisation ;
l'état de finition recherché.
8.2.1 Localisation
Les quatre localisations, considérées dans le présent document, sont :
-
intérieur des bâtiments :
pièces ou locaux secs ;
pièces ou locaux humides ;
pièces ou locaux très humides (par exemple : cuisines et salles d'eau collectives) ;
extérieur des bâtiments.
8.2.2 État de finition recherché
C'est l'état de finition fixée par les Documents Particuliers du Marché (DPM) (voir Article 1 et paragraphes 7.2.2 et 7.2.3 du présent document).
8.2.3 Spécifications
Les spécifications sont données dans les tableaux figurant en Annexe D.
8.3 Méthodes d'évaluation des critères de qualification
Ces évaluations sont réalisées à l'aide de méthodes d'essai dérivées des spécifications normalisées.
Les méthodes sont au nombre de 8, à savoir :
-
aspect de surface
-
caractéristiques physiques et d'aptitude à l'usage
contrôle de l'adhérence ( méthodes 5) ;
contrôle des épaisseurs ( méthodes 6) ;
insensibilité à l'eau ( méthodes 7) ;
aptitude au nettoyage ( méthodes 8).
8.3.1 Méthode 1 : Appréciation visuelle de la couleur
La dérive éventuelle de la couleur d'un revêtement est évaluée par comparaison visuelle des éprouvettes échantillons d'aspect définies au paragraphe 7.3.2 et le revêtement en oeuvre à réceptionner.
L'observation est réalisée conformément à la norme NF EN ISO 3668.
L'échelle des gris (NF EN 20105 A02 et NF EN 20105 A03) est couramment utilisée comme moyen de cotation de l'écart de couleur. Le rendu de la couleur pouvant être affecté par les couches précédentes (apprêts, couches intermédiaires, etc.), il est indispensable de vérifier, au moment de la réception, qu'il n'y a pas dérive entre les éprouvettes échantillons de couleurs et les surfaces de référence exécutées par le peintre au sens du paragraphe 7.3.1. Pour la même raison, les écarts admissibles varient avec l'état de finition recherché.
Des méthodes instrumentales peuvent être utilisées par référence à la norme NF ISO 7724-2 [31].
8.3.2 Méthode 2 : Mesure du brillant spéculaire
Les mesures sont faites de façon comparative entre les revêtements à réceptionner et les surfaces de référence.
L'ouvrage doit présenter un aspect de surface identique aux surfaces de référence.
La mesure est réalisée par référence à la norme NF EN ISO 2813 (sachant qu'elle ne saurait être assimilée à la mesure faite en laboratoire conformément à cette norme).
Utiliser un appareil portable utilisant un angle de 60° et 85°.
La gamme de brillant spéculaire est donnée au paragraphe 7.2.1.
La précision de la mesure est fonction de l'état de surface.
En fonction de l'état de finition recherché et du degré de brillant voulu les valeurs obtenues s'apprécient sur la base du tableau suivant (rappel 7.2.1) :
Tableau 29 Valeurs limites de brillant spéculaire
La finition lisse tendue nécessitant l'emploi d'une peinture laque brillante n'est exécutée que pour des travaux de finition spécifique à définir dans les Documents Particuliers du Marché [DPM, voir 3.2 NF DTU 59.1 P2 (CCS)].
8.3.3 Méthode 3 : Contrôle de l'état de finition
Pour les surfaces verticales, l'observation se fait à 2 m environ du revêtement, orientée de 70° à 110° (angle du plan vertical d'observation avec celui de la surface observée).
Cet éclairage n'est pas rasant, et lorsqu'il est artificiel, il est situé à plus de 2 m de distance, un peu à l'arrière et au-dessus de l'observateur, d'une puissance maximale de 100 W, sans être halogène. Il peut ainsi correspondre à celui d'un local où se trouve l'observateur.
Pour les plafonds, l'observation se fait selon les mêmes principes d'observation, sauf que la distance de vision est plus rapprochée et que s'il s'agit de l'éclairage d'un local, un réflecteur peut être nécessaire au-dessus de la source pour éviter la lumière rasante.
L'état de finition à obtenir est matérialisé par les surfaces de référence, et dans ces conditions d'observation, la perception de reprises ou d'embus n'est admise qu'en Finition C.
8.3.4 Méthode 4 : Contrôle des rechampissages
L'observation se fait comme ci-dessus.
En finition B : la ligne de rechampissage peut présenter quelques irrégularités.
En finition A : la ligne de rechampissage ne présente pas d'irrégularité notable (sauf de légères différences d'aspect possibles de part et/ou d'autre inhérentes à l'exécution du rechampi lui-même).
8.3.5 Méthodes 5 : Contrôle de l'adhérence
8.3.5.1 Méthode 5a
Cette méthode est une transposition « chantier » de la norme NF EN ISO 4624.
Ce contrôle ne peut être pratiqué que sur les surfaces planes, lisses et sèches.
Coller à l'aide d'une colle cyanoacrylique ou époxy sans solvant sept plots de 20 mm de diamètre.
Après consolidation, inciser la périphérie du collage à l'aide d'une pointe à tracer.
Après durcissement, exercer sur le plot une traction perpendiculaire au subjectile et noter la force nécessaire pour arracher chaque plot.
Calculer la moyenne arithmétique de la force après avoir supprimé les valeurs non significatives puis calculer la contrainte moyenne :
fc = Fmoy / S
où :
Fmoy est la moyenne des efforts d'arrachement, en newtons ;
S est la surface du plot, en millimètres carrés ;
fc est exprimée, en MPa.
Sur bois, aucune valeur ne peut être fixée, la rupture doit entraîner des fragments du subjectile.
Sur subjectives poreux, la rupture adhésive n'est pas admise, elle doit être cohésive au niveau du subjectile.
Sur métaux et subjectiles non poreux, la rupture est soit adhésive, soit cohésive.
Sur un revêtement structuré (type gouttelettes, pommelé), l'adhérence ne peut être appréciée que comparativement à la surface de référence, car les valeurs intrinsèques ne sont pas significatives.
8.3.5.2 Méthode 5b
Sur subjectiles lisses rigides un essai de quadrillage (dérivé de la norme NF EN ISO 2409) est possible.
La dimension des carrés formés est de 1 mm, 2 mm, ou 5 mm suivant l'épaisseur du feuil.
Le cliché 2 de la norme précitée ne doit pas être dépassé.
Cette détermination est renouvelée deux fois au moins.
8.3.6 Méthodes 6 : Contrôle des épaisseurs
Plusieurs méthodes sont utilisées en fonction de la nature du subjectile conformément à la norme NF EN ISO 2808.
8.3.6.1 Subjectile à base de liants hydrauliques et bois
8.3.6.1.1 Méthode au comparateur suivant NF EN ISO 2808, 4.2.6
Méthode au comparateur : cette méthode est destructive mais donne de bons résultats sur les subjectiles durs.
Repérer les emplacements de mesure par une croix faite de deux traits perpendiculaires (longueur 10 cm).
Effectuer une mesure de zéro, puis détruire, à l'aide de solvants, le revêtement et reprendre la mesure.
Les subjectiles rugueux entraînent une erreur systématique.
8.3.6.1.2 Méthode au microscope sur écaille de peinture suivant NF EN ISO 2808, 5.4
Prélever une écaille ou un éclat comportant à la fois un morceau du subjectile et de la peinture.
Réaliser un enrobage si nécessaire.
Mesurer au droit de la cassure, ou du polissage, dans le cas d'enrobage, l'épaisseur de chaque couche et l'épaisseur totale.
L'utilisation du bleu de méthylène permet d'augmenter la précision.
8.3.6.2 Subjectiles métalliques
8.3.6.2.1 Subjectiles ferreux
Utiliser les appareils magnétiques conformes à la norme NF EN ISO 2808, 5.5.
8.3.6.2.2 Subjectiles métalliques non magnétiques
Utiliser les jauges à courant de Foucault (norme NF EN ISO 2608, 5.5.8) ou les mesureurs d'épaisseur à ultra-sons (norme NF EN ISO 2808, 5.8).
8.3.7 Méthodes 7 : Insensibilité à l'eau
8.3.7.1 Méthode 7a
L'essai consiste à mettre en contact du revêtement une éponge imbibée d'eau pendant 30 min.
Utiliser une éponge synthétique de dimensions proches de : diamètre 50 mm, épaisseur 10 mm.
Imbiber celle-ci dans de l'eau déminéralisée à la température ambiante.
Essorer légèrement l'éponge et la plaquer contre le revêtement pendant 30 min. Utiliser pour cela un verre de montre et un ruban adhésif.
À l'issue du temps, enlever le dispositif et examiner sans délai le revêtement pour déceler d'éventuelles altérations. Juger à l'ongle la différence de dureté entre la zone en contact avec l'éponge et celle non soumise à l'essai.
Aucune altération sensible ne doit être constatée.
8.3.7.2 Méthode 7b
Le mode opératoire est identique au précédent, sauf en ce qui concerne la durée d'application qui est portée à 1 h.
8.3.8 Méthodes 8 — Aptitude au nettoyage
8.3.8.1 Méthode 8a
L'essai consiste à tacher la peinture avec une gouache de coloris terre d'ombre et à laisser agir pendant 5 min.
Le nettoyage est réalisé avec une éponge naturelle imbibée d'eau.
Après 10 allers et retours, rincer à l'eau claire et laisser sécher pendant 30 min.
Noter la disparition éventuelle de la tâche.
L'effacement de la tâche ne peut être exigé que pour les produits de peinture ayant un brillant spéculaire supérieur à 45 et dont l'état de finition recherché est B ou A.
8.3.8.2 Méthode 8b
L'essai est identique à celui défini en 8a à l'exception de la nature du produit tachant qui est remplacé par de la terre d'ombre naturelle à l'huile.
Ces méthodes correspondent à des essais pratiqués exécutables in situ, et qui ont fait leurs preuves depuis longtemps pour apprécier l'aptitude à l'usage des revêtements intérieurs. Il est bien évident que ceux ayant une bonne résistance à l'abrasion humide conformément aux méthodes de laboratoire normalisées peuvent y satisfaire facilement.