3 Matériaux porteurs
Les matériaux rentrant dans la réalisation des ouvrages d'étanchéité, s'appuient sur une structure autostable. En conséquence, le mode de dimensionnement de ces éléments est basé sur le principe des contraintes admissibles.
3.1 Matériaux en bois massif
3.1.1 Dispositions générales
Les bois utilisés dans les travaux d'étanchéité sont conformes aux normes qui les visent.
Les documents particuliers du marché sont rédigés en utilisant le vocabulaire défini dans la norme NF B 50-002. Ils précisent les essences choisies et se réfèrent aux « Règles d'utilisation du bois dans la construction », objet de la norme NF B 52-001.
3.1.2 Durabilité biologique naturelle ou conférée du bois et des produits à base de bois
Une protection insecticide ou fongicide (qu'elle soit naturelle ou conférée) des bois de couverture (voir normes NF EN 335-1, 2 et 3) peut être exigée spécifiquement suivant les circonstances, les lieux d'emploi et la nature des bois utilisés. Si aucune spécification précise ne figure dans les documents particuliers du marché, la classe de risque 2 (voir NF EN 335-1) en fonction des agents biologiques, telle que définie dans la norme NF B 50-100-4 doit être exigée.
Si la protection doit être conférée par un traitement préventif, le produit insecticide doit avoir donné des résultats satisfaisants aux essais effectués selon le processus fixé par la norme NF EN 599-1 pour la classe de protection exigée.
Par application de la norme NF EN 460, le tableau 1 indique la nécessité éventuelle d'un traitement préventif des essences de bois vis-à-vis de l'attaque par les champignons et/ou par les coléoptères (capricornes et vrillettes).
La protection contre les termites relève du domaine réglementaire.
 : Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtements d'étanchéité/NF DTU 43.4 P1-2 (octobre 2008)/image/tab_ABQU_1_1.png)
Tableau 1 Traitement éventuel des essences de bois utilisées comme support de feuilles d'acier inoxydable vis-à-vis des attaques biologiques
Les documents particuliers du marché peuvent prescrire un traitement de protection surfacique destiné à restreindre les risques de bleuissement, de décoloration, etc. du fait des difficultés inhérentes au chantier (exposition temporaire des bois aux intempéries,..). L'efficacité de ce traitement est d'autant plus importante que l'humidité du bois au moment de l'application du traitement est faible et, en tout cas, inférieure à 15 % en moyenne.
Il est conseillé de consulter le « Guide de la préservation du bois » publié par le CTBA pour connaître la liste des essences utilisables sans traitement ou avec traitement, comment exécuter le traitement, comment contrôler le traitement.
3.1.3 Frises, planches et lames à plancher
L'essence et la qualité du bois sont indiquées dans les DPM. À défaut, le choix est laissé à l'entrepreneur en respectant les spécifications suivantes.
3.1.3.1 Frises et planches pour pose dite « jointive »
Les frises et planches sont des sciages alignés parallèles de section rectangulaire. Elles sont corroyées au moins sur une face.
Le classement visuel doit correspondre au moins à la classe ST-III de la norme NF B 52-001.
Leur épaisseur minimale est 18 mm pour les frises et 22 mm pour les planches, la tolérance d'épaisseur étant de ± 1 mm. Leur largeur minimale est 80 mm pour les frises et 120 mm pour les planches.
Dans tous les cas, la largeur maximale est 150 mm. Elles doivent être sèches à l'air à l'arrivée sur le chantier (humidité comprise entre 13 % et 17 %).
3.1.3.2 Lames à plancher et planches pour pose dite « bouvetée »
L'assemblage des planches et lames à plancher par rainure et languette permet de répartir les charges.
Les lames à planchers et planches sont des pièces de bois bouvetées sur leurs rives et éventuellement en bout, et rabotées au moins sur un parement. Leur largeur maximale est 150 mm.
Les lames à plancher en bois massif doivent être conformes à la norme NF EN 13226. Les lames à plancher avec languettes prises dans la masse ont une épaisseur de 23 mm (+ 0,1 / - 0,5 mm). L'humidité des lames à plancher doit être comprise entre 7 % et 15 % à l'arrivée sur le chantier.
Lorsque les lames à plancher ou planches sont apparentes, les rives de la face rabotée peuvent comporter un chanfrein. Dans ce cas, les autres dimensions définies par la norme NF EN 13226 ne s'appliquent pas.
Le classement visuel doit correspondre au moins à la classe ST-II de la norme NF B 52-001.
Les planches en bois massif bouvetées ont une épaisseur au moins égale à 23 mm (avec une tolérance de ± 0,2 mm).
Leur bouvet et leur languette prise dans la masse auront un dimensionnement égal à celui des lames à parquet (voir NF EN 13226).
L'humidité des planches bouvetées doit être comprise entre 7 % et 15 % à l'arrivée sur le chantier.
3.2 Panneaux à base de bois
3.2.1 Généralités
Tous les panneaux à base de bois doivent être conformes à la norme NF EN 13986.
Ils sont présentés soit en panneaux à bords droits soit en dalles usinées sur deux ou quatre rives prêtes à l'emploi. Pour les panneaux usinés, les dimensions à prendre en compte sont celles de l'élément visible après sa mise en oeuvre (format utile). Ils peuvent être bruts, poncés ou revêtus.
3.2.2 Panneaux de contreplaqué
3.2.2.1 Définition
Les panneaux de contreplaqué sont définis dans la norme NF EN 313-2 et désignés dans NF EN 313-1.
3.2.2.2 Tolérances dimensionnelles
Elles sont données dans la norme NF EN 315.
3.2.2.3 Exigences
Les panneaux de contreplaqué en matériaux extérieurs exclusivement doivent satisfaire aux prescriptions de la norme NF EN 636 (panneaux EN 636-3 S). Les DPM précisent les conditions de réception des panneaux sur chantier. À défaut, on se réfère à l'annexe A.
3.2.2.4 Exigences particulières liées au présent DTU
Les dimensions maximales sont les suivantes :
longueur maximale 315 cm,
largeur maximale 155 cm.
Dans le cas où ils sont destinés à être portés sur les quatre côtés, l'épaisseur minimale des panneaux de contreplaqué est fixée à 10 mm.
Dans le cas où les rives perpendiculaires aux appuis ne sont pas supportées, l'épaisseur minimale des panneaux de contreplaqué est fixée à 12 mm. En outre, ces rives doivent être obligatoirement usinées afin de permettre un assemblage entre panneaux adjacents, par rainure et languette vraie ou fausse.
Les dimensions usuelles pour ces rainures et vraies languettes pratiquées sur des panneaux d'épaisseur moyenne (12 mm à 25 mm) sont les suivantes :
épaisseur e : entre h/3 et h/4,
largeur : entre h/2 et h/3,
e, l et h étant définies dans la figure 1.
 : Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtements d'étanchéité/NF DTU 43.4 P1-2 (octobre 2008)/image/fig_ABQU_1_1.png)
Figure 1 Rainures et languettes — Codification
Les dimensions usuelles pour les rainures destinées à recevoir des fausses languettes sont les suivantes :
épaisseur minimale : 4 mm et au plus égale au 1/3 de l'épaisseur du panneau,
largeur minimale : 10 mm.
Pour réaliser un assemblage correct, un léger jeu doit exister en fond de rainure.
Jusqu'à 15 mm d'épaisseur, les panneaux contreplaqués doivent compter au minimum cinq plis. Au-delà, ils doivent compter au minimum sept plis.
3.2.3 Panneaux de particules
3.2.3.1 Définition
Les panneaux de particules sont définis dans la norme NF EN 309.
3.2.3.2 Tolérances dimensionnelles
Elles sont données dans la norme NF EN 312.
3.2.3.3 Exigences
Les panneaux de particules doivent satisfaire aux prescriptions de la norme NF EN 312 (panneaux P5). Les DPM précisent les conditions de réception des panneaux sur chantier. À défaut, on se réfère à l'annexe A.
Les panneaux de particules ne peuvent être utilisés en milieu humide confiné ou en exposition directe aux intempéries.
Les peintures, vernis ou autres revêtements de surface ne protègent pas les panneaux des intempéries.
3.2.3.4 Exigences particulières liées au présent DTU
Qu'ils soient destinés à être portés sur les quatre côtés ou dans le cas où les rives perpendiculaires aux appuis ne sont pas supportées, l'épaisseur minimale des panneaux de particules est fixée à 18 mm.
Leurs dimensions maximales sont de :
205 cm x 100 cm pour les épaisseurs comprises entre 18 mm et 25 mm,
275 cm x 100 cm pour les épaisseurs supérieures à 25 mm.
3.2.4 Autres matériaux porteurs
Le présent document ne vise pas l'utilisation de matériaux porteurs différents de ceux définis aux paragraphes 3.1, 3.2.2 et 3.2.3 ci-dessus.
Les autres matériaux porteurs dérivés du bois relèvent de la procédure d'Avis Technique ou Document technique d'Application 1 en ce qui concerne leur utilisation comme support de revêtement d'étanchéité.
Ou équivalent dans les conditions de l'avant-propos.
3.2.5 Matériaux pour fausses languettes
3.2.5.1 Fausses languettes pour éléments porteurs en panneaux de contreplaqué (voir paragraphe 3.2.2) ou en panneaux de particules (voir paragraphe 3.2.3) d'épaisseur au plus égale à 30 mm
On utilise des bandes de contreplaqué EN 636-3 ayant les caractéristiques dimensionnelles suivantes :
longueur maximale : la longueur du panneau,
épaisseur minimale : 4 mm,
largeur minimale : 20 mm,
largeur maximale : 1,5 fois l'épaisseur du panneau.
3.2.5.2 Fausses languettes pour éléments porteurs en panneaux de particules d'épaisseur au moins égale à 30 mm
On utilise des bandes de contreplaqué EN 636-3 ou des bandes de panneau de particules conformes à NF EN 312 (type P5).
Leurs caractéristiques dimensionnelles sont les suivantes :
longueur maximale : la longueur du panneau ;
épaisseur comprise entre 1/3 et 1/4 de celle du panneau ;
largeur minimale : 28 mm ;
largeur maximale : 1,5 fois l'épaisseur du panneau.