9  Revêtements fixés sur l'ossature intermédiaire

En accord avec l'Article 5du présent document, cette ossature est mise en oeuvre devant une paroi en maçonnerie ou en béton et ancrée dans celle-ci.

9.1  Composition

Le revêtement se compose de trois parties :

  • une ossature intermédiaire permettant de fixer un revêtement en plaques de pierre, indépendamment de la nature du support. Elle doit dans tous les cas être ancrée dans les zones résistantes du support pour assurer sa stabilité d'ensemble ;

  • Cette ossature peut concerner la totalité du revêtement ou être localisée en quelques points singuliers. Si la façade est découpée en surface utilisant d'une part la technique de pierres attachées par attaches métalliques sans polochons et d'autre part la pose sur ossature intermédiaire, un joint de fractionnement est à prévoir dans le parement en pierre à la jonction des systèmes.

  • une lame d'air ventilée d'au moins 2 cm d'épaisseur doit être prévue entre le dos de la pierre et le support ou l'isolant thermique fixé sur celui-ci ;

  • les plaques de pierre sont fixées mécaniquement sur cette ossature.

9.2  Constitution de l'ossature intermédiaire

9.2.1  Conception

La longueur des profilés de l'ossature verticale en acier est au maximum égale à la distance entre joints de fractionnement horizontaux définis à l'Article 8. Dans le cas d'ossatures en aluminium, l'espacement entre joints est généralement conditionné par les limitations de longueur des profilés précisées au Tableau 5.

Les jeux horizontaux entre profilés sont situés à hauteur des joints de fractionnement horizontaux du parement en pierres. Ils sont calculés en fonction de la longueur du profilé, de l'amplitude des températures rencontrées et du coefficient de dilatation du métal.

Tableau 4  conception de l'ossature intermédiaire

Les limites de longueur de l'ossature dépendent de sa conception et du matériau utilisé.

Tableau 5  limites de longueur des ossatures

Les joints de fractionnement verticaux définis à l'Article 8doivent être également mis en oeuvre.

Il existe des pattes de point fixe (fixation par 2 vis ou boulons) et des pattes de point mobile (fixation par 2 rivets aluminium ou acier au travers de trous oblongs).

Dans le cas de structure dilatable, la largeur du joint de fractionnement est calculée en fonction de la longueur du montant et de sa nature.

En cas de doute sur la possibilité de glissement au point mobile, il est nécessaire de mesurer la résistance au glissement.

NOTE

les coefficients de dilatation retenus sont :

  • Pour l'acier 12.10−6 m/m.K

  • Pour les alliages d'aluminium 23.10−6 m/m.K

9.2.2  Données de l'étude

Les données nécessaires à l'étude de justification sont les suivantes :

  • Le calepinage des éléments de paroi. Les dimensions des pierres conditionnent l'entraxe des montants d'ossature.

  • Les caractéristiques des pierres (épaisseur, densité) et les sollicitations au vent. Ces éléments conditionnent l'inertie du profilé.

  • Les efforts repris par la fixation dans le gros-oeuvre. Les chevilles de fixation bénéficient d'une évaluation technique (support à caractéristiques connues) ou sont définis suite à des essais réalisés in situ (support à caractéristiques à définir).

9.2.3  Dimensionnement

Cette ossature doit faire l'objet d'une étude permettant de justifier sa stabilité et les limites des déformations et des contraintes de l'ensemble.

Dans les cas courants, le modèle mécanique de l'ossature métallique est une poutre sur deux appuis et les sollicitations à prendre en compte sont le poids propre et la charge de vent en pression ou en dépression. Le paragraphe 9.2.3.1est établi avec ces hypothèses.

Si d'autres charges s'appliquent ou si le modèle n'est pas une poutre sur deux appuis, le calcul s'effectue selon les méthodes de calcul des structures métalliques.

Le dimensionnement de l'attache ou de l'organe de fixation le plus sollicité conduit à une valeur maximale de déplacement vertical dv = 2 mm et à une valeur maximale de déplacement horizontal dh = 0,8 mm à l'ELS sous poids propre et sous action de vent.

Le dimensionnement relève des techniques de charpente métallique, les conditions de flèche de l'ossature étant limitées au 1/400 des portées à l'ELS sous action du vent.

Pour des parois à hauteur de pierre égale, la transmission des charges de vent et de poids de pierre à l'ossature est à considérer :

  • comme une succession de charges ponctuelles si le nombre de pierres reprises par le profilé est inférieur ou égale à 4 ou 5 suivant le mode de fixation,

  • comme une charge uniformément répartie si le nombre de pierres est supérieur à 4 ou 5 suivant le mode de fixation.

9.2.3.1  Flèches et moments maximum à prendre en compte
  • P est la sollicitation de vent appliquée à la travée

  • L est la portée de l'ossature secondaire

  • E est le module d'élasticité du métal de l'ossature secondaire

  • I est le module d'inertie de l'ossature secondaire

Tableau 6  Fixations dans les joints horizontaux des pierres

Tableau 7  Fixations dans les joints verticaux des pierres

9.2.4  Justifications

La note de calculs doit comprendre les justifications des éléments suivants :

  • la tenue en traction, flexion et cisaillement de la fixation dans la paroi support à l'ELU ;

  • le respect du critère de déformation de l'attache ou de la fixation la plus sollicitée à l'ELS ;

  • le respect du critère de déformation de l'ossature à l'ELS ;

  • la vérification de la section de l'ossature secondaire à l'ELU en flexion-compression ;

  • la tenue en traction, en flexion et en cisaillement des attaches sur l'ossature secondaire à l'ELU.

9.3  Mise en oeuvre des plaques de pierre sur l'ossature

La disposition des attaches doit faire l'objet d'une étude pour justifier leur aptitude à l'emploi (voir l'Annexe A du présent document).

La fixation des attaches sur les plaques de pierre est faite conformément aux prescriptions définies dans les paragraphes 5.3.3, 6.5 et 7.5.

La fixation des attaches sur l'ossature intermédiaire se fait par vissage, boulonnage, soudure ou tout autre dispositif équivalent. Dans tous les cas, un dispositif anti-glissement doit être prévu.

Les joints sont réalisés en respectant les principes des articles précédents, notamment ceux de l'Article 8 en ce qui concerne les joints souples.

En revêtement intérieur, la liaison peut être réalisée par agrafe et polochon de plâtre armé de filasse. En revêtement extérieur, la liaison peut être réalisée par agrafes et polochons armés de filasse en des points singuliers. Dans les deux cas, les agrafes sont retournées sur l'ossature et entièrement enrobées par le polochon.