3 Définitions
Pour les besoins du présent document, les définitions ci-après s'appliquent.
3.1 Terminologie
Partie immergée du bâtiment. C'est la partie réputée située sous le niveau de l'eau, celle-ci pouvant résulter d'une nappe phréatique perchée ou en écoulement, d'une crue. Cette partie comprend la périphérie soumise directement à l'action de l'eau, dite structure résistante, les parties intérieures adjacentes à cette périphérie et liées avec elle, dites retours, pour lesquelles des dispositions particulières doivent être prises et, enfin, les autres parties intérieures (voir Figure 1).
Figure 1 Partie immergée du bâtiment
Il peut exister des parties de bâtiment totalement immergées.
Cuvelage. Le cuvelage comprend la structure résistante et les retours de la partie immergée du bâtiment et, le plus souvent, un revêtement de cuvelage qui peut être d'étanchéité à l'eau à l'état liquide ou à la vapeur d'eau (en extrados) ou d'imperméabilisation (en intrados) empêchant le passage d'eau liquide hors fissuration du support.
Cuvelage à structure relativement étanche. Ce cuvelage ne comporte pas de revêtement de cuvelage et il est, de ce fait, admis un léger passage d'eau éventuellement récupérée, défini par les valeurs suivantes :
-
Pour la structure résistante dans son ensemble :
moyenne annuelle : 0,5 l/m2/jour ;
moyenne hebdomadaire : 1,0 l/m2/jour ;
-
Pour toute portion de structure résistante de 10 m2 constituant un rectangle dont le rapport des côtés est compris entre 0,4 et 2,5. Pour la paroi moulée, cette portion peut être centrée sur un joint (voir Figure 2) :
moyenne hebdomadaire : 2 l/m2/jour.
Figure 2 Exemple de portion centrée sur un joint de paroi moulée (JPM)
Cuvelage avec revêtement d'imperméabilisation. Le revêtement d'imperméabilisation constitue un écran intérieur, adhérant à son support, assurant l'imperméabilisation en association avec celui-ci mais ne résistant pas à une fissuration appréciable de ce support. Ce revêtement est constitué d'enduits hydrofuges ou d'enduits pelliculaires à base de résine ou de revêtement de minéralisation de surface. Ce type de cuvelage est imperméable à l'eau liquide mais pas à la vapeur d'eau, des taches d'humidité sont admises.
Cuvelage avec revêtement d'étanchéité. L'étanchéité est réalisée par un revêtement plastique, élasto-plastique ou élastique appliqué à l'extérieur de la structure résistant aux poussées de l'eau. Ce revêtement est le plus souvent mis en oeuvre en indépendance sur la structure résistante et que c'est alors la pression de l'eau qui l'applique sur celle-ci. Ce type de cuvelage est étanche à l'eau liquide et à la vapeur.
Cuveleur. Les travaux de revêtement de cuvelage sont effectués par des entrepreneurs spécialisés. Cet entrepreneur est désigné, dans le présent document, par le terme cuveleur.
Local noble. Local dont la destination ou l'usage n'accepte aucune trace d'humidité sur les faces intérieures de la structure résistante et des retours liés à celle-ci.
Support du revêtement. Partie de l'ouvrage destinée à recevoir le revêtement.
Procédé d'imperméabilisation. Procédé comprenant le revêtement d'imperméabilisation et le traitement des points singuliers (reprise de bétonnage, joints inertes, joints actifs, puits de pompage, etc.).
Procédé d'étanchéité. Procédé comprenant le revêtement d'étanchéité et le traitement des points singuliers (joints actifs, puits de pompage, traversée, pieux, etc.).
PPRI. Plan de Prévention des Risques d'Inondation.
PHEC. Plus Hautes Eaux Connues. PHEC est défini, dans le cadre d'un PPRI, comme la hauteur d'eau atteinte par une crue de référence qui est la plus forte connue.
Bande d'arrêt d'eau (BAE). Deux types de BAE sont distingués :
la BAE de continuité : profilé incorporé au gros oeuvre au droit d'un joint de structure pour assurer la continuité de la barrière contre les venues d'eau entre deux structures résistantes adjacentes ;
la BAE de compartimentage qui s'applique aux revêtements d'étanchéité non adhérents : profilé synthétique assurant l'ancrage et le raccordement ponctuel d'une géomembrane à l'ouvrage en béton.
Bague étanche. Joint annulaire engravé in situ autour d'une traversée assurant le raccordement de l'insert avec la structure résistante. Le joint est constitué d'un mortier hydrofugé et mis en oeuvre par matage dans la rainure. Le revêtement d'imperméabilisation recouvre la bague étanche.
Bourre de colmatage. Mortier à prise rapide pour colmater provisoirement les arrivées d'eau. Le mortier réalisé in situ est composé d'un ciment Portland CEMI et d'un accélérateur de prise ou par l'utilisation de produit prêt à l'emploi (couramment appelée plug).
Drain de décharge hydraulique. Tube souple, formant collecteur scellé en profondeur dans une zone présentant des infiltrations pour l'assécher provisoirement ou en dévier le flux. Le tube est maintenu en place à l'aide d'une bourre de colmatage.
Gorge creuse. Drain créé en fond d'une saignée présentant des infiltrations pour collecter l'eau et l'évacuer par le drain de décharge. La paroi supérieure du drain est réalisée à l'aide de la bourre de colmatage.
Chape de protection. C'est un ouvrage de protection réalisé à base de mortier de ciment mais ne relevant pas du NF DTU 26.2.
Radier gêné. Il s'agit d'un radier coulé après coup dans l'emprise de parois périphériques existantes et/ou encerclant des éléments porteurs intérieurs préfondés.
Symboles et abréviations
BAE : Bande d'Arrêt d'Eau
CI : Continuité d'Imperméabilisation
CSP : Béton Coulé sur Place
DPM : Documents Particuliers du Marché
E : Niveau de l'Eau
EB : Eaux Basses
EE : Eaux Exceptionnelles
EH : Eaux Hautes
EI : Eau d'Inondation
EIF : Enduit d'Imprégnation à Froid
EPDM : Ethylène-Propylène-Diène Monomère
H1 : Longueur de Cheminement
H2 : Longueur de Cheminement
IGN : Institut Géographique National
JCS : Joint de Construction Sec
JPM : Joint de Paroi Moulée
LM : Liaison Monolithique
LMTP : Liaison Monolithique à Traitement Particulier
NGF : Nivellement Général Français
PHEC : Plus Hautes Eaux Connues
PVC-P : Polychlorure de Vinyle Plastifié
RB : Reprise de Bétonnage
SBS : Styrène-Butadiène-Styrène
SIL : Système d'Imperméabilisation Liquide
3.2 Critères de choix
Les trois types de cuvelage n'ont pas le même domaine d'application et les critères de choix doivent porter entre autres, sur les points suivants :
destination des locaux ainsi que leur aménagement ;
sensibilité des locaux et de leur équipement à la présence d'eau ;
conditions d'exploitation de ces locaux (ventilation, climatisation) ;
conditions d'accessibilité et d'entretien du revêtement de cuvelage ;
possibilité de modification ultérieure (extension, transformation, etc.) ;
possibilité de réparation du revêtement de cuvelage ;
action de l'eau (action permanente, cyclique et accidentelle, agressivité, inondation éventuelle), nature et agressivité des sols, pollutions éventuelles, présence de racines perforantes ;
action de la vapeur d'eau provenant du support ;
comportement de l'ouvrage et de ses fondations (tassements, etc.) ;
adaptation au site (mitoyens, phases de travaux, etc.) ;
présence de pieux, micropieux, poteaux préfondés ;
limites d'emploi des divers procédés de revêtement de cuvelage ;
mode constructif de l'ouvrage ;
risques engendrés par la phase de construction (éboulements lors des fouilles, venues d'eau, intoxications et incendie avec l'utilisation de certaines résines ou solvants).
Un guide de choix, informatif, est donné en Annexe C, les DPM définissent le type de cuvelage envisagé.
3.3 Niveaux de l'eau
L'action de l'eau dépend de son niveau E retenu comme valeur de calcul.
3.3.1 Cas d'une nappe d'eau
Quatre niveaux de l'eau sont distingués :
le niveau quasi-permanent (ou niveau EB des « basses eaux »). Le niveau EB peut être défini comme correspondant à un niveau susceptible d'être dépassé pendant la moitié du temps de référence (50 ans) ;
le niveau caractéristique (ou niveau EH des «hautes eaux»). Le niveau caractéristique EH correspond, en principe, au niveau de période de retour 50 ans ;
le niveau accidentel (ou niveau EE). Ce niveau accidentel, exceptionnel et conventionnel EE, correspond au niveau des plus hautes eaux connues et/ou prévisibles. Le risque éventuel de submersion et son incidence sur le niveau EE sont définis dans les DPM ;
le niveau EI, est défini lorsque les locaux sont inondables, il correspond au fil d'eau des orifices d'inondation.
Le poids volumique de l'eau est pris égal à 10 kN/m3 et, pour former les combinaisons d'actions, les actions dues à l'eau sont traitées comme des actions permanentes même si elles ne sont pas, en toute rigueur, des actions permanentes selon la définition du présent document, leur caractère variable étant pris en compte par l'intermédiaire des différentes situations.
Dans le cas d'ouvrages situés en zone inondable définie par arrêté préfectoral (PPRI), deux cas sont distingués :
l'inondation des locaux n'est pas admise, soit par construction (tous débouchés au-dessus du PHEC), soit par dispositifs amovibles de protection disposés au droit des ouvertures, alors le niveau EE est égal au niveau PHEC ;
l'inondation par crue des locaux est admise, dans ce cas le niveau d'inondation est celui des ouvertures naturelles du bâtiment. Le niveau EI est défini ci-dessus.
3.3.2 Cas des eaux en écoulement
Ces eaux correspondent à des actions permanentes (niveau EB).
Ce niveau EB correspond :
-
au fil d'eau des barbacanes ou du réseau de drainage extérieur ou sous-jacent lorsqu'il existe et à chaque fois qu'il n'y a pas d'imposition de revêtement d'imperméabilisation ou d'étanchéité (voir Figure 3) ;
Figure 3 Exemple de cas d'eaux de ruissellement ou d'infiltration avec drainage et sans revêtement
-
au fil d'eau des barbacanes ou du réseau de drainage extérieur ou sous-jacent lorsqu'il existe, augmenté de 50 cm à chaque fois que les DPM formulent l'exigence d'un cuvelage avec revêtement d'imperméabilisation ou d'étanchéité (voir Figure 4) ;
Figure 4 Exemple de cas d'eaux de ruissellement ou d'infiltration sans drainage et sans revêtement d'imperméabilisation
-
au niveau de l'exutoire naturel des couches perméables environnant l'ouvrage augmenté de 0,50 m, lorsqu'il n'existe pas de drainage ou de barbacanes, à chaque fois que les DPM formulent l'exigence d'un cuvelage avec revêtement d'imperméabilisation ou d'étanchéité ; ce niveau ne saurait dépasser le niveau de sol fini extérieur (voir Figure 5).
Figure 5 Exemple de cas d'eaux de ruissellement ou d'infiltration avec drainage et sans revêtement d'imperméabilisation
3.3.3 Niveaux d'eau en fonction de son origine
Tableau 1 Synthèse des niveaux d'eau en fonction de leur origine
Dans le cas d'arase du revêtement de cuvelage sous le niveau fini des terres, la zone enterrée non cuvelée doit recevoir une protection extérieure de fondation (NF DTU 20.1). Dans le cas contraire, l'eau de pluie peut pénétrer dans l'ouvrage par contournement du cuvelage.