5  Règles communes à toutes les maçonneries de petits éléments

5.1  Conditions d'exécution des chantiers

5.1.1  Travaux préparatoires

Avant exécution des maçonneries proprement dites, il est procédé à l'exécution ou à la mise en place des relevés, profilés et bandes de protection, exutoires, etc., nécessaires, compte tenu du type de mur et de la nature de la paroi à réaliser.

5.1.2  Dispositions particulières liées aux conditions climatiques

Lorsque la température est supérieure à 30 °C, il est nécessaire de protéger le mortier de la dessiccation en employant des procédés adaptés au chantier et à la sécheresse, tels que l'humidification, l'usage de paillassons ou de bâches maintenus humides.

Lorsque la température est inférieure à 5 °C, des précautions doivent être prises pour se prémunir contre le gel.

Les parties d'ouvrages accidentellement gelées doivent être démolies jusqu'à la partie saine, la surface de reprise étant traitée comme indiqué ci-après.

Lors de fortes pluies ou de neige, les murs doivent être protégés par des bâches ou des auvents par exemple. Cette disposition est impérative dans le cas de montage à joints minces ou lors de périodes de gel nocturne.

Lors du montage, certaines dispositions doivent être prises selon les conditions climatiques. Par exemple, un temps venteux et chaud nécessite une rétention d'eau élevée du mortier. Par temps froid, avec crainte de gel, il est nécessaire d'additionner des accélérateurs de prise ou de choisir un mortier de classe de résistance supérieure.

NOTE 1

En dessous de 5 °C, il est préférable d'arrêter le montage et de protéger la maçonnerie.

NOTE 2

Par temps de fortes pluies ou de neige, la protection des ouvrages de maçonnerie permet de réduire le risque de gel ainsi que les délais de séchage nécessaires à la poursuite de travaux.

NOTE 3

Pour diminuer le risque d'efflorescences dans les maçonneries apparentes, il est nécessaire de protéger contre la pluie, les maçonneries en cours de mise en oeuvre à l'aide d'une bâche.

5.1.3  Interruptions et reprises

Le montage de la maçonnerie doit être exécuté de sorte que la stabilité soit garantie en cours de construction. En particulier :

  • le montage ne doit pas être interrompu suivant un plan vertical continu, sauf au droit de joints de dilatation ou fractionnement ;

  • en cas d'interruption du montage, le mortier ne doit pas être étalé à l'avance ;

  • la surface de reprise doit permettre de réaliser les liaisons dues à l'appareillage ; elle doit être, si nécessaire, nettoyée et humidifiée au moment de la reprise du montage.

5.2  Appareillage

En partie courante, le décalage des joints verticaux de deux assises successives doit être au moins égal au tiers de la longueur de l'élément, de préférence de sa moitié (Figure 5). Ce minimum peut être ramené au quart de la longueur de l'élément quand il s'agit de petits éléments de maçonnerie.

Figure 5  Joints verticaux décalés

NOTE 1

Par exemple, briques de parement traditionnelles en terre cuite ou éléments de pierre de hauteur inférieure ou égale à 10 cm et de longueur inférieure à 25 cm.

NOTE 2

Un décalage insuffisant des joints verticaux entre deux assises successives compromet la liaison des éléments entre eux.

5.3  Hourdage

Les éléments de maçonnerie ayant un coefficient d'absorption d'eau par capillarité élevé doivent être humidifiés avant la pose, en particulier par temps venteux ou chaud.

Les faces des éléments hourdés sur lesquelles le mortier est appliqué doivent être propres.

5.3.1  Montage à joints épais

Les éléments de maçonnerie hourdés à joint épais doivent être montés soit avec un mortier de recette de chantier (fabriqué sur chantier), soit avec un mortier de recette industriel, soit avec un mortier performanciel courant (G) ou allégé (L) fabriqué industriellement (cf. NF DTU 20.1 P1-2).

Le malaxage des constituants du mortier pour joints épais se fait dans une bétonnière (ou machine analogue, ou pour de petites quantités, à la main sur un support propre) ; les dosages des mortiers sont précisés au CGM.

L'épaisseur du joint durci est comprise entre 1 cm et 2 cm selon la nature de la maçonnerie.

Pour la pierre naturelle, l'épaisseur du joint est comprise entre 0,8 cm et 3 cm.

5.3.2  Montage à joints minces

Les éléments de maçonnerie destinés au montage à joints minces (épaisseur des joints durcis comprise entre 1 mm et 3 mm) sont fabriqués avec des tolérances dimensionnelles réduites (cf. NF DTU 20.1 P1-2).

NOTE 1

Les éléments de maçonnerie destinés au montage à joints épais ne peuvent en aucun cas être montés à joints minces.

Les éléments de maçonnerie montés à joints minces doivent être assemblés avec un mortier (T) défini selon les indications du NF DTU 20-1 P1-2.

Le mortier est réparti sur les blocs à l'aide d'un outil spécifique (pelle à rouleaux ou pelle crantée par exemple). Dans le cas de blocs à alvéoles débouchantes, l'outil fourni à l'entreprise doit permettre d'encoller toutes les cloisons longitudinales en un seul passage. Toute la surface horizontale de pose doit être encollée.

Étant donné les tolérances d'exécution habituelles aux travaux de béton et de maçonnerie, il est nécessaire de préparer une arase d'assise sous le premier lit de la maçonnerie à joints minces, afin d'en assurer l'horizontalité et la planéité requises.

Cette arase est hourdée au mortier épais courant (G) ou allégé (L). Afin d'en fixer l'implantation et de garantir les tolérances exigées de la maçonnerie à joints minces, il faut utiliser des moyens appropriés (par exemple : platines, niveau à bulle, niveau laser, etc.).

Le premier lit peut indistinctement être posé directement sur le mortier frais de l'arase ou être posé sur l'arase préparée préalablement et durcie. Dans ce dernier cas, la pose est réalisée au moyen d'un mortier (T) pour joints minces d'épaisseur définie dans le NF DTU 20.1 P1-2. L'arase peut également servir de coupure de capillarité sous réserve d'utiliser un mortier hydrofugé décrit dans le NF DTU 20.1 P1-2. L'épaisseur de cette arase ne doit pas dépasser 5 cm.

NOTE 2

Une maçonnerie montée à joints minces, avec ou sans remplissage des joints verticaux, et enduite sur au moins une face selon le NF DTU 26.1, a les mêmes performances d'imperméabilité à la pluie battante et d'étanchéité à l'air qu'une maçonnerie à joints épais.

5.3.3  Montage à joints semi épais

Pour ce type de montage, seules les maçonneries apparentes non porteuses sont visées dans le présent document.

L'épaisseur de mortier d'un montage à joints semi épais est comprise entre 3 mm et 10 mm.

Les spécifications concernant le mortier sont données dans le NF DTU 20.1 P1-2.

5.3.4  Montage à joints interrompus et à joints à bandes multiples

Le montage à joints interrompus est une technique de montage à joints épais où les éléments de maçonnerie sont hourdés en bandes de mortier disposées le long des bords extérieurs de la face de pose des éléments et au droit des deux faces longitudinales. Le mortier est déposé avec un gabarit sur une partie de l'épaisseur du mur ou par une géométrie spécifique des éléments. Les joints horizontaux peuvent être interrompus au droit de la partie centrale des éléments. Il peut être fait appel soit à un liteau qui est déplacé dans la cannelure centrale des éléments, soit à un cadre ou une auge de joints.

Dans tous les cas, la largeur de chaque bande de mortier doit être supérieure ou égale à 30 mm et le total des largeurs des bandes de mortier ne doit pas représenter moins de 40 % de l'épaisseur du mur.

5.3.5  Traitement des joints verticaux

Les joints verticaux peuvent être remplis, encollés ou secs :

  • dans le cas des joints remplis, ils sont réalisés par remplissage des évidements. Ces joints doivent être réalisés sur la hauteur complète et sur une largeur minimale de 40 % de l'élément, en une ou plusieurs bandes de mortier ;

    NOTE 1

    Ces dispositions peuvent être utilisées pour répondre à la réglementation parasismique.

  • dans le cas de joints encollés, le traitement du joint vertical se réalise par encollage de la tranche des éléments sur leur hauteur complète et sur une largeur minimale de 40 % en une ou plusieurs bandes de mortier, juste avant la mise en oeuvre du bloc suivant. Ce cas concerne uniquement les montages à joints minces ;

  • dans le cas des joints secs, les éléments sont posés jointifs, l'ajustement en longueur de chaque rang étant effectué au choix, en remplissant quelques joints verticaux (à l'extrémité du mur ou vers son centre), en utilisant des blocs de calepinage ou par découpes de blocs courants ; l'espacement entre deux éléments de maçonnerie, dont les joints verticaux ne sont pas remplis, doit être inférieur à 3 mm.

Les joints verticaux doivent être remplis ou encollés dans les cas suivants :

  • maçonneries destinées à rester apparentes côté extérieur ;

  • mur de longueur inférieure ou égale à 1,20 m (c'est le cas par exemple des trumeaux).

NOTE 2

Dans le cas de murs de contreventement, il peut être nécessaire de remplir ou d'encoller les joints verticaux afin d'accroitre leur résistance au cisaillement.

Lorsque les joints verticaux sont remplis, ils doivent être exécutés de façon à ce qu'il n'existe pas de discontinuité entre le mortier des joints horizontaux et verticaux.

Les joints verticaux ne sont pas réalisés dans le cas de maçonneries de blocs de coffrage. Les blocs doivent être montés à bords verticaux jointifs.

5.4  Maçonneries destinées à être enduites

Une maçonnerie à enduire doit être constituée, en partie courante, de matériaux et d'éléments de maçonnerie homogènes, de même nature, en particulier pour leur cohésion ou résistance au cisaillement et leur porosité qui conditionnent la compatibilité mécanique des enduits.

NOTE 1

Le mortier d'enduit utilisé doit être compatible avec les caractéristiques des éléments de maçonnerie considérés selon le NF DTU 26.1.

En cas d'hétérogénéité locale (linteaux et coffres de volet roulant), le renforcement de l'enduit est nécessaire. L'association de différents types d'éléments de maçonnerie n'est autorisée que pour les maçonneries de types RT2 et RT3 au sens du NF DTU 26.1.

NOTE 2

La partie courante d'une paroi maçonnée enduite sur une seule face est étanche à l'air, indépendamment du traitement des joints verticaux et du type de matériau. De plus, le remplissage des joints verticaux d'une paroi maçonnée ne permet pas d'assurer l'étanchéité à l'air sans enduit, de par la multiplicité des joints verticaux à réaliser. Le présent document ne vise pas la mise en oeuvre de l'enduit sur le mur.

5.5  Maçonneries destinées à rester apparentes

5.5.1  Maçonneries apparentes à l'extérieur

5.5.1.1  Profil des joints

Quel que soit le type du mur et la nature de la maçonnerie, le profil des joints des maçonneries apparentes à l'extérieur ne doit pas s'opposer à l'écoulement des eaux de ruissellement.

5.5.1.2  Jointoiement en montant

Le mortier du joint doit être serré au fur et à mesure du montage avant qu'il n'ait fait sa prise.

Le jointoiement en montant est la technique qui consiste à exécuter la finition du joint en même temps que le hourdage de la maçonnerie, en refoulant le mortier de pose.

5.5.1.3  Jointoiement après coup (ou rejointoiement)

Dans cette technique, les joints sont, au fur et à mesure du montage de la maçonnerie, dégarnis côté extérieur sur 10 mm à 15 mm de profondeur ; puis, après que le mortier de pose ait suffisamment durci ou qu'il soit totalement sec, les joints sont bourrés au mortier ; le lissage et le serrage sont exécutés au fer.

NOTE

En cas de montage « à la baguette », le dégarnissage n'a pas de raison d'être. Pour la pierre dimensionnée, lorsque la pose est exécutée à lits de plâtre coulé, le garnissage des joints effectué lors du ravalement est appelé jointoiement après coup ou rejointoiement.

5.5.1.4  Dispositions complémentaires sur la face interne

Dans le cas d'exposition des façades non abritées du Tableau 1 du NF DTU 20.1 P3, la face interne de la paroi extérieure en maçonnerie doit être revêtue d'un enduit à base de liants hydrauliques exécuté soit par application manuelle, soit par projection conformément au NF DTU 26.1.

5.5.2  Maçonneries intérieures

Les maçonneries intérieures destinées à être laissées brutes peuvent être hourdées à joints épais ou à joints minces.

Les joints verticaux peuvent être remplis ou non. Pour les murs de longueur inférieure ou égale à 1,20 m, ils doivent être impérativement remplis.

5.5.3  Protection des parements pendant les travaux annexes

Lors des travaux de finition qui suivent le montage d'une maçonnerie en blocs apparents, l'ouvrage doit être protégé des salissures.

NOTE

Cette protection peut être obtenue par mise en place de films plastiques, plateaux, bâches, etc.

5.6  Maçonneries de soubassement

Les maçonneries de soubassement sont celles en contact avec le sol, ou enterrées.

5.6.1  Classification des parties enterrées des maçonneries de soubassement

La conception de la partie enterrée des murs de soubassement est à déterminer en fonction des exigences d'utilisation et conformément aux dispositions du NF DTU 20.1 P3 ; trois catégories sont à distinguer, nommées première catégorie, deuxième catégorie et troisième catégorie, en ordre décroissant d'exigence et de protection contre les venues d'eau. Celle-ci doit être précisée avant démarrage des travaux.

NOTE

Il appartient au Maître d'OEuvre de se faire préciser par le Maître d'Ouvrage les exigences relatives aux conditions d'utilisation des locaux, conformément aux dispositions du NF DTU 20.1 P3.

Les membranes à base de produits hydrocarbonés doivent être protégées des actions mécaniques dues au remblai de fouilles (chocs au moment de l'opération, effet d'entraînement lors du tassement du remblai, etc.).

Pour les trois catégories, lorsque la partie enterrée sur les deux faces n'est pas à une profondeur suffisante pour la mettre à l'abri du gel, les éléments creux ne peuvent être utilisés que si un drainage est prévu et qu'il n'existe pas un risque d'accumulation d'eau prolongée.

5.6.1.1  Choix des matériaux

Lorsqu'ils sont prévus en maçonnerie d'éléments, les murs de soubassement enterrés ne peuvent être réalisés qu'avec les matériaux désignés ci-après.

  1. Murs impérativement enduits sur les faces en contact avec le sol :

    • blocs de béton cellulaire autoclavé ;

    • briques de terre cuite P.

  2. Murs pouvant être enduits ou non sur les faces en contact avec le sol :

    • pierres ou moellons ;

    • blocs pleins ou creux de béton de granulats courants ou légers ;

    • blocs de coffrage en béton de granulats courants ;

    • briques de terre cuite U pour maçonneries enterrées ou non.

L'Annexe E du NF DTU 20.1 P1-2 définit les dispositions concernant le choix des matériaux en fonction de la classe d'exposition.

5.6.1.2  Drainage

Le choix de drainer ou non dépend de la nature du terrain et non de la catégorie de murs.

NOTE 1

La nécessité ou non de drainer relève de la responsabilité de conception.

Les dispositifs et protection répondant aux prescriptions du NF DTU 20.1 P3, en fonction de la catégorie de maçonnerie considérée, doivent être mis en place.

Les dispositions définies en 4.2.1 à 4.2.3 du NF DTU 20.1 P3 ne sont valables que s'il n'y a pas de risque d'accumulation prolongée de l'eau le long des murs périphériques.

Aussi, les dispositions prévues dans ces paragraphes, pour le choix du revêtement du mur, ne sont valables que dans les deux seuls cas ci-après :

  • le drainage n'est pas nécessaire ;

  • le drainage est nécessaire et prévu.

Il s'agit notamment du cas des bâtiments fondés sur des terrains imperméables.

NOTE 2

Les cuvelages relèvent du NF DTU 14.1 qui vise les ouvrages en béton.

5.6.2  Partie hors sol des maçonneries de soubassement

5.6.2.1  Matériaux

Ne peuvent être utilisés en maçonnerie apparente que les matériaux suivants, répondant aux spécifications du NF DTU 20.1 P1-2 :

  • moellons ou pierre dimensionnée ;

  • briques de terre cuite U et P pour maçonneries enterrées enduites ou non ;

  • blocs de béton pleins, perforés ou creux de granulats courants ou légers.

NOTE

Les maçonneries apparentes de soubassement peuvent être le siège d'efflorescences qui n'ont d'autre inconvénient que leur aspect.

Lorsqu'elles ne sont pas totalement enterrées, le choix du type de murs en fonction de l'exposition à la pluie et au vent de la partie hors sol des maçonneries de soubassement est à déterminer suivant les critères du NF DTU 20.1 P3.

5.6.2.2  Enduits

Lorsqu'il est prévu un enduit extérieur sur la partie enterrée de la maçonnerie de soubassement (cf. 5.2.1 à 5.2.3 du NF DTU 20.1 P3), celui-ci doit être exécuté sur une hauteur d'au moins 15 cm au-dessus du niveau fini du sol extérieur.

Cet enduit doit être réalisé au mortier de liants hydrauliques conformément au NF DTU 26.1 ou en utilisant des mortiers réalisés avec des ciments résistants aux milieux agressifs, choisis parmi ceux mentionnés dans le NF DTU 20.1 P1-2.

5.6.3  Protection contre les remontées d'humidité

5.6.3.1  Murs de soubassement de catégorie 1

Les murs de soubassement de catégorie 1 devant être étanchés conformément au 5.2.3 du NF DTU 20.1 P3. La mise en oeuvre d'une coupure de capillarité n'est pas exigée.

5.6.3.2  Murs de soubassement de catégorie 3 ou 2

Lorsque les murs de soubassement de catégorie 3 ou 2 sont en maçonnerie de petits éléments, les maçonneries en élévation doivent être protégées des remontées d'eau du sol. Un chaînage en béton armé disposé au niveau du plancher bas du rez-de-chaussée ou du dallage, sur toute l'épaisseur des maçonneries de soubassement, assure cette protection sans disposition complémentaire. Ce chaînage doit être à l'air libre et au minimum à 5 cm au-dessus du sol extérieur fini (Figure 6).

Figure 6  Protection contre les remontées d'humidité

En l'absence des dispositions précédentes, il doit être prévu une coupure de capillarité disposée à 15 cm au moins au-dessus du niveau le plus haut du sol définitif extérieur (Figures 7 a) et b)).

Figure 7  Maçonnerie et coupure de capillarité

Cette coupure de capillarité est exécutée soit à l'aide :

  • d'une bande de feuille bitumineuse armée, ou de feuille plastique ou élastomère, posée à sec sur une couche de mortier de ciment, définie dans le NF DTU 20.1 P1-2, finement talochée, de 2 cm d'épaisseur après prise et séchage de ce dernier, et protégée par une deuxième couche de mortier de ciment de même épaisseur sommairement dressée. À leurs extrémités, les segments de bande sont placés à recouvrement minimal de 20 cm ;

  • d'une chape de mortier hydrofugé de ciment suivant le NF DTU 20.1 P1-2.

Lorsque les murs de soubassement sont en béton armé, la maçonnerie en élévation est protégée des remontées d'eau par le sol. La maçonnerie en élévation doit alors débuter au minimum 5 cm au-dessus du niveau fini du sol extérieur (Figure 8).

Figure 8  Maçonnerie sur soubassement en béton armé

En pied de mur, l'enduit peut être filant, à condition qu'il respecte les exigences du NF DTU 26.1 pour les murs de soubassement.

En cas d'isolation par l'extérieur du soubassement sur une hauteur partielle, un dispositif est à prévoir en tête d'isolation pour éviter toute infiltration d'eau derrière l'isolant.

5.6.3.3  Balcons et loggias

Dans le cas d'un balcon ou d'une loggia, avec pente inférieure à 1,5 % ou si le balcon est étanché, le chaînage en béton armé est rehaussé d'une hauteur minimale de 15 cm (Figure 9 a)).

Dans le cas d'un balcon ou d'une loggia, avec pente supérieure ou égale à 1,5 %, il est nécessaire de prévoir un décrochement de 3 cm (sans être localement inférieur à 2 cm) ou une coupure de capillarité par mortier hydrofugé exclusivement (cf. 5.6.3.2) à la base du mur, afin d'éviter les remontées d'humidité dans le mur et à l'intérieur du bâtiment (Figure 9 b) ou c)).

Figure 9  Maçonnerie et coupure de capillarité dans le cas des balcons et loggias

5.6.4  Ventilation des vides sanitaires

Une ventilation naturelle doit au minimum être assurée. La surface totale des ouvertures en cm2 doit être au moins égale à 5 fois la surface du plancher en m2, avec un minimum de quatre ouvertures.

NOTE 1

Par exemple, pour 100 m2 de surface de plancher, la surface des orifices de ventilation doit être au moins égale à 500 cm2.

Ces ouvertures doivent impérativement déboucher à l'air libre.

NOTE 2

D'autres textes normatifs ou règlementaires peuvent donner des sections différentes (gaz, radon, etc.).

5.7  Chaînages et ouvrages associés en béton

5.7.1  Généralités

Les positions, espacements et formes des chaînages verticaux, horizontaux et inclinés sont décrits dans le NF DTU 20.1 P3.

L'exécution des chaînages en tant que telle et les armatures sont décrites ci-après.

Les armatures des chaînages et des ouvrages associés en béton sont choisies parmi celles répondant aux prescriptions du NF DTU 20.1 P1.2.

Un enrobage minimal des armatures, par le béton de remplissage, de 10 mm doit être respecté (entre la paroi intérieure et l'armature la plus proche de celle-ci).

Pour les ouvrages en maçonneries de blocs de coffrage en soubassement enterré, des armatures verticales et horizontales peuvent être nécessaires en partie courante. Il faut dans ce cas utiliser des blocs adaptés à la mise en place de ces armatures (Figure 10).

Figure 10  Exemples de blocs de coffrage adaptés à la mise en place d'armatures horizontales

5.7.2  Liaisons et recouvrements des armatures des chaînages

Les armatures des chaînages horizontaux, verticaux et inclinés, doivent respecter les règles de bonne construction (recouvrements, ancrages, etc.). Des liaisons efficaces doivent être prévues entre les armatures longitudinales de ces chaînages afin d'assurer la continuité de chaque lit (cf. Figures 11 et 12), de même, entre les fondations et les armatures longitudinales des chaînages verticaux (armatures en attente - cf. Figure 13). Des dispositions spécifiques doivent être prévues en situation sismique (cf. Figure 14).

Les armatures longitudinales des chaînages verticaux doivent être ancrées dans :

  • les fondations ;

  • les chaînages horizontaux ;

  • les chaînages inclinés, le cas échéant.

Cet ancrage est réalisé par l'intermédiaire du recouvrement des armatures longitudinales ou par l'ajout d'équerres ou de boucles, etc.

Le recouvrement, des armatures longitudinales de tous les chaînages cités ci-avant et des liaisons avec ces armatures, est d'au moins 50 fois le diamètre de l'acier.

Le diamètre intérieur de cintrage des liaisons (équerres ou boucles) est d'au moins 4 fois le diamètre de l'acier.

Figure 11  Exemple de liaisons entre armatures de chaînages horizontaux - Disposition incorrecte

Figure 12  Exemples de liaisons entre armatures de chaînages horizontaux en zone courante (vues en plan) - Dispositions correctes

NOTE 1

Les armatures des chaînages verticaux ne sont pas représentées sur les Figures 11 et 12.

Figure 13  Exemple de liaisons entre armatures de fondations et de chaînage vertical

Figure 14  Exemples de dispositions de chaînages en zone non courante

NOTE 2

Les exemples de dispositions de la Figure 14 peuvent permettre de répondre à la réglementation parasismique.

5.7.3  Chaînages horizontaux

La position des chaînages horizontaux est précisée dans le NF DTU 20.1 P3.

Ils peuvent être réalisés en utilisant des blocs spéciaux (Figure 15).

Figure 15  Exemple de blocs spéciaux de chaînages horizontaux pour couronnement de mur

5.7.3.1  Cas des niveaux courants

Dans les niveaux courants, les chaînages horizontaux surmontant les murs extérieurs et intérieurs doivent comporter une section minimale d'armatures longitudinales An, au moins égale à 0,4 % de la section du béton (Figure 16), sans être inférieure à 1,50 cm2.

Figure 16  Armatures minimales des chaînages horizontaux

NOTE 1

La planelle (repère 4) peut ne pas exister (cf. 5.9.1.1), dans ce cas, le pourcentage ci-avant s'applique à la section S du béton comprise dans toute l'épaisseur du mur.

NOTE 2

À section équivalente, plusieurs barres de faible diamètre sont préférables à des barres de gros diamètre.

La largeur de la zone d'appui du plancher incluant le chaînage ne doit pas être inférieure aux 2/3 de l'épaisseur du mur porteur inférieur.

Lorsque la largeur du chaînage excède l'épaisseur du mur, les pourcentages ci-avant s'appliquent à la section du béton comprise dans l'épaisseur du mur (Figure 17) et les armatures sont à placer dans cette section.

Figure 17  Cas des chaînages horizontaux lorsque les murs sont d'épaisseurs différentes

NOTE 3

Il n'est pas traité du cas des planchers chauffants qui nécessitent un renforcement des armatures longitudinales, suivant la nature du chauffage et la disposition des éléments chauffants.

5.7.3.2  Cas des planchers terrasses

Dans le cas de planchers-terrasses en béton armé, la section minimale des armatures longitudinales des chaînages An, telle qu'elle résulte du pourcentage du 5.7.3.1, ne peut être inférieure à 3,08 cm2 (par exemple, 4 HA10).

Ces armatures sont distinctes de celles des voiles d'acrotère ou des corniches.

NOTE

À section équivalente, plusieurs barres de faible diamètre sont préférables à des barres de gros diamètre.

Des armatures transversales (ou éléments de montage) peuvent être prévues pour le montage des armatures longitudinales des chaînages décrits en 5.7.3.1 et 5.7.3.2.

5.7.3.3  Cas des maçonneries de blocs de coffrage

Dans le cas de maçonneries de blocs de coffrage, un enrobage minimal des armatures horizontales, par le béton de remplissage, de 10 mm doit être respecté (entre la paroi intérieure et l'armature la plus proche de celle-ci - cf. Figure 20).

5.7.4  Chaînages verticaux

Les cas pour lesquels des chaînages verticaux doivent être prévus sont précisés au 5.1.2 du NF DTU 20.1 P3.

Les chaînages verticaux constituent de simples liaisons et n'interviennent pas comme des poteaux d'ossature.

L'implantation des chaînages verticaux est traitée dans la partie 3 du NF DTU 20.1.

En cas d'isolation par l'intérieur ou répartie, les chaînages verticaux sont réalisés en utilisant de préférence des blocs spéciaux, dits blocs d'angle (cf. Figure 18), permettant de réaliser l'habillage requis (cf. Figures 19 b) et c)).

Leur section doit permettre la mise en place correcte du béton.

Par exemple, une alvéole de section carrée de 12 cm de côté ou circulaire de 12 cm de diamètre est nécessaire pour un mur d'épaisseur supérieure ou égale à 20 cm. Une alvéole d'au moins 10 cm est nécessaire pour les épaisseurs de mur inférieures.

Lorsque le chainage vertical comporte 4 armatures longitudinales, une alvéole de section carrée d'au moins 15 cm de côté ou circulaire de 15 cm de diamètre est nécessaire pour un mur d'épaisseur supérieure ou égale à 20 cm.

Il est nécessaire d'adapter la granulométrie du béton et d'ajuster sa consistance en fonction des dimensions de l'alvéole, comme indiqué dans le NF DTU 20.1 P1-2.

Les chaînages verticaux peuvent régner sur toute l'épaisseur des murs adjacents par exemple dans le cas d'isolation thermique par l'extérieur (Figure 19 a)).

Figure 18  Exemples de blocs spéciaux d'angle

Figure 19  Exemples de chaînages verticaux

Dans le cas de maçonneries de blocs de coffrage, un enrobage minimal des armatures verticales, par le béton de remplissage, de 10 mm doit être respecté (entre la paroi intérieure et l'armature la plus proche de celle-ci - Figure 20).

Figure 20  Exemple de coupe horizontale d'une maçonnerie de blocs de coffrage

Dans le cas de maçonnerie non armée, la section d'armatures longitudinales des chaînages verticaux ne doit pas être inférieure à 1,50 cm2 (par exemple, 2 HA10).

Des armatures transversales peuvent être prévues pour le montage des armatures longitudinales.

Dans le cas de maçonnerie confinée ou chaînée, la section d'armatures longitudinales des chaînages verticaux ne doit pas être inférieure à 2 cm2 (par exemple, 4 HA8). Ces armatures longitudinales doivent être entourées par des cadres d'une section d'au moins 1,88 cm2/m (par exemple, des cadres HA5 avec un espacement de 20 cm).

5.7.5  Chaînages inclinés

Un chaînage de couronnement en béton armé des murs, incliné dans le cas des pointes des murs de pignon et des murs intermédiaires de refend, doit être prévu dès lors que la hauteur sous pointe de ces murs est supérieure à 1,50 m (cf. Figure 21). Leur hauteur minimale est de 10 cm, ils peuvent être réalisés à l'aide de blocs spéciaux (cf. Figure 15).

NOTE 1

Le chaînage ne dispense pas de dispositifs temporaires de contreventement.

La section d'armatures longitudinales est identique à celle des chaînages verticaux. Des armatures transversales peuvent être prévues pour le montage des armatures longitudinales.

NOTE 2

En l'absence de planelles, il est autorisé de masquer le chaînage incliné des murs de pignon par des planches de rives ou des rabats de la couverture (tuiles, zinc, etc.).

NOTE 3

Le chaînage incliné peut faciliter la fixation des sabots métalliques portant les pannes.

NOTE 4

Il peut être nécessaire de découper les éléments de rive à la pente voulue, soit au moyen d'une scie à lame après montage de l'ensemble des rangs, soit par découpe des éléments avant leur montage en visant à limiter la section de dressement du rampant.

Figure 21  Exemple de chaînage incliné

5.7.6  Cas particulier des ouvrages associés en béton

Il s'agit ici des ouvrages en béton armé, saillants en façade (bandeaux, balcons, loggias, coursives ou corniches), à l'exclusion des acrotères surmontant éventuellement les maçonneries du dernier niveau, lesquels sont traités dans le NF DTU 20.12.

Leur longueur est inférieure ou égale à la distance maximale entre joints de dilatation de la maçonnerie, définie dans le NF DTU 20.1 P3.

La section d'armatures longitudinales à mettre en oeuvre dépend de la section de béton et de l'espacement entre joints. Des armatures transversales sont déterminées :

  • par le calcul, pour reprendre les efforts appliqués dans le cas des balcons et garde-corps ;

  • forfaitairement, pour le montage des armatures longitudinales dans le cas des bandeaux et des corniches.

5.7.6.1  Bandeaux saillants

Ils doivent comporter une section minimale d'armatures longitudinales An, au moins égale à 0,42 % de la section du béton (Figure 22).

Figure 22  Bandeau saillant et armatures

Au droit du bandeau, sont disposées, tel que représenté sur la Figure 22, des armatures de renfort d'au moins 2 HA10 ou 3 HA8 suivant la hauteur de l'élément.

Les armatures longitudinales du chaînage horizontal, telles que décrites en 5.7.3, doivent être mises en place.

Une pente inclinée d'au moins 15 % vers l'extérieur est nécessaire, afin d'éloigner les eaux de pluie de la façade et d'éviter le rejaillissement.

5.7.6.2  Balcons, loggias, coursives ou corniches

La classe de résistance du béton de ces éléments est au moins C25/30.

Lorsque ces éléments sont recoupés par des joints transversaux dont la distance est au plus égale à :

  • 6 m dans les régions humides et tempérées (cf. Figure 23) ;

  • 4 m dans les régions sèches ou à forte opposition de température (telles la région littorale méditerranéenne et certaines régions de l'Est de la France, à climat relativement continental), ils doivent comporter une section minimale d'armatures longitudinales An, au moins égale à 0,17 % de la section du béton (cf. Figure 24).

Lorsque les longueurs des éléments dépassent :

  • 12 m dans les régions humides et tempérées ;

  • 8 m dans les régions sèches ou à forte opposition de température ;

  • ou lorsque les éléments sont solidaires à leurs extrémités d'une structure rigide (balcon ou loggia entre deux murs), la section minimale d'armatures longitudinales An, doit être supérieure ou égale à 0,42 % de la section de béton.

Pour les longueurs comprises entre 6 m et 12 m d'une part, et 4 m et 8 m d'autre part, suivant les régions, la section minimale des armatures longitudinales An est obtenue par interpolation linéaire entre les valeurs précédentes.

Figure 23  Exemple de répartition des joints dans une corniche

Figure 24  Corniches ou balcons recoupés par des joints transversaux rapprochés

L'espacement « e » maximal des armatures longitudinales est égal à la plus petite des deux valeurs 2,5 x ht (ht étant l'épaisseur minimale de l'élément) et 25 cm (Figure 25).

Figure 25  Balcon et garde-corps

La section d'armatures doit être renforcée par la mise en place d'une barre de plus gros diamètre ou éventuellement d'un groupe de barres :

  • au voisinage de l'extrémité des éléments en saillie (bandeaux saillants, balcons) ;

  • en partie haute des garde-corps.

NOTE

Les barres de trop gros diamètre placées à l'extrémité d'un élément mince exposé aux intempéries sont à éviter, en raison du risque de corrosion de l'acier et d'éclatement du béton.

Les armatures normales ou de renfort à l'extrémité des éléments saillants ne doivent pas avoir un diamètre supérieur au dixième de l'épaisseur ou de la plus petite dimension de la section de béton.

Pour éviter que des fissures ne se propagent dans le prolongement des joints transversaux lorsque de tels joints ont été prévus, les balcons, corniches, etc., doivent comporter au droit des joints et au voisinage de la coupure, des armatures dont la section An1 est au moins la moitié de celle disposée dans l'élément coupé (cf. Figure 24).

5.7.7  Cas des maçonneries de blocs de coffrage

Des joints de dilatation et de retrait sont normalement nécessaires au moins tous les 15 m, sauf si les murs comportent des armatures respectant les dispositions minimales suivantes :

  • armatures horizontales : 0,96 cm2 d'acier par mètre linéaire avec un espacement maximal de 33 cm ;

  • armatures verticales : 0,48 cm2 d'acier par mètre linéaire avec un espacement maximal de 50 cm.

Dans ces cas, les distances entre joints de dilatation et de retrait peuvent respecter les valeurs indiquées dans le NF DTU 20.1 P3.

5.8  Appuis des planchers

La largeur minimale d'appui des planchers sur les parois porteuses est au moins égale aux 2/3 de l'épaisseur de ces parois, enduits non compris.

Dans le cas de maçonneries en blocs de coffrage en béton de granulats courants, l'épaisseur des parois considérée correspond à celle du noyau en béton augmentée de celle des parois des blocs.

NOTE

Dans le cas de planchers en éléments préfabriqués, cette largeur d'appui inclut la largeur du chaînage coulé en place.

5.8.1  Appuis des planchers en éléments préfabriqués en béton

La largeur de l'appui des éléments préfabriqués dépend du type de plancher. Cette largeur est définie par le texte de référence du plancher.

NOTE

Généralement, l'appui minimal des poutrelles préfabriquées est de 2,5 cm. Dans le cas de dalles de toiture préfabriquées en béton cellulaire autoclavé, par exemple, l'appui minimal est généralement de 7 cm. Les fabricants des éléments de plancher sont tenus de fournir des indications précises à ce sujet, ainsi que les dispositions constructives complémentaires à mettre en oeuvre en cas d'un défaut d'appui.

5.8.2  Appuis des éléments de charpente en acier ou en bois

Les organes de liaison doivent être conformes au NF DTU 20.1 P1-2 et sont déterminés en commun avec le charpentier.

NOTE

Pour les éléments de charpente en bois, il est utilisé par exemple des lisses en bois fixées dans la maçonnerie ou des corbeaux ou sabots. Le type et le nombre de fixations sont déterminés selon les charges et le matériau de maçonnerie.

5.9  Jonction en façade de la maçonnerie avec les éléments en béton armé ou associés

Ce chapitre concerne les liaisons entre les murs de façade et les autres parties de la construction constituant la structure intérieure de la construction (planchers et murs de refends ou ossature du bâtiment lorsque celle-ci est en béton armé).

Les jonctions en façade de la maçonnerie avec les éléments en béton armé ou associés sont traitées de manière différente suivant que la maçonnerie est :

  • porteuse et à isolation thermique par l'intérieur ou répartie ;

  • de remplissage et à isolation thermique par l'intérieur ou répartie ;

  • à isolation thermique par l'extérieur.

5.9.1  Jonction des maçonneries porteuses à isolation thermique par l'intérieur ou répartie avec les chaînages horizontaux et abouts de plancher

La jonction des maçonneries porteuses à isolation thermique par l'intérieur ou répartie avec les chaînages horizontaux et abouts de plancher est complétée, en cas de maçonneries enduites, par des dispositions concernant l'habillage extérieur des chaînages et linteaux en béton armé (cf. 5.9.4).

NOTE 1

Les dispositions à prendre ont pour objet de limiter les conséquences de la fissuration horizontale qui se produit fréquemment dans les façades porteuses sous l'appui des planchers en béton armé ou précontraint ou parfois, dans le premier joint horizontal sous la dernière rangée d'éléments en maçonnerie. Cette fissuration peut être à l'origine d'infiltration d'eau. Elle provient de la rotation inévitable des planchers aux appuis sur les murs porteurs.

Ces dispositions sont précisées dans les Documents Particuliers du Marché et choisies parmi celles décrites ci-après.

NOTE 2

La limitation des flèches des planchers et la prolongation des durées d'étaiement des planchers peuvent contribuer à limiter la rotation d'appui sur les murs, et par conséquent, à réduire le risque de fissuration.

5.9.1.1  Planelles

Les planelles respectent les deux caractéristiques ci-après :

  • ne pas dépasser en épaisseur (isolant rapporté compris) le tiers de l'épaisseur brute de la paroi extérieure du mur (cf. 5.8) ;

  • avoir une épaisseur minimale de la planelle seule de 5 cm sans isolant disposé entre celle-ci et l'about de plancher (Figure 26 a)) et de 7 cm avec un isolant entre les deux (Figure 26 b)).

NOTE 1

Dans le cas où un isolant de 2 cm d'épaisseur est inséré entre la planelle et l'about de plancher, cela implique une épaisseur minimale de maçonnerie de 27 cm afin de respecter une épaisseur totale de planelle inférieure ou égale au tiers de l'épaisseur brute de la paroi.

Dans le cas d'une maçonnerie isolée par l'intérieur ou à isolation répartie, l'habillage doit être réalisé avec un matériau de maçonnerie de même nature que la maçonnerie courante (cf. Figure 35).

Figure 26  Cas des maçonneries isolées par l'intérieur ou à isolation répartie et planelles avec ou sans isolant rapporté

Les planelles doivent être maçonnées ou collées sur trois de leurs faces (face inférieure et faces latérales).

NOTE 2

L'épaisseur minimale de 5 cm et le hourdage des planelles s'expliquent pour des raisons de stabilité en phase provisoire de celles-ci, avant le coulage du béton des chaînages.

Avant mise en oeuvre des planelles et coulage du béton de plancher, il est disposé, le cas échéant, un élément (grille, trame ou résille par exemple) permettant d'empêcher le béton de pénétrer dans les alvéoles débouchantes.

Lorsque le matériau de maçonnerie a un comportement assez voisin de celui du béton, il est autorisé de se dispenser de la planelle (c'est le cas des maçonneries en éléments du groupe 1 de la NF EN 771-3, c'est-à-dire les blocs pleins ou perforés de granulats courants).

5.9.1.2  Maçonneries enduites sans désolidarisation

Au droit de la jonction, il doit être prévu un enduit renforcé par des armatures, métalliques ou en fibres de verre, débordant de 0,15 m au-dessus des planchers et de 0,15 m au-dessous du premier joint de la maçonnerie sous-jacente (cf. Figures 27 et 28).

Cette disposition n'est impérative que sur les deux derniers niveaux (y compris le plancher de vide sanitaire ou de sous-sol lorsque l'enduit est filant) dans le cas où un habillage des abouts de planchers est prévu (cf. Figures 27 et 28).

NOTE

Le renforcement de l'enduit pour le plancher de vide sanitaire ou de sous-sol lorsque l'enduit est filant, ne concerne que les constructions R+0 et R+1 sur vide sanitaire ou sur sous-sol.

Les armatures ou treillis sont incorporés par marouflage dans la première couche (ou passe pour l'application d'un enduit monocouche) d'enduit, conformément au NF DTU 26.1.

Figure 27  Renforcement d'enduit avec planelle en about de plancher

Figure 28  Détermination de l'épaisseur de la planelle avec isolant en about de plancher

5.9.1.3  Désolidarisation des maçonneries apparentes

En pied de mur, la désolidarisation des maçonneries apparentes est complétée par une saillie (Figure 29) ; en partie courante, par un bandeau (Figure 30).

NOTE

Cette saillie et ce bandeau limitent le risque de pénétration d'eau au droit de la désolidarisation.

Figure 29  Exemple de saillie en soubassement

Figure 30  Exemple de bandeau en partie courante de maçonnerie apparente

5.9.1.4  Maçonneries apparentes sans désolidarisation (cas de la pierre naturelle)

Les jonctions entre les murs en pierre naturelle apparente et les planchers en béton doivent respecter les dispositions ci-après (cf. Figure 31) :

  • la rangée de maçonnerie en pierre naturelle servant d'appui au plancher et de chaînage horizontal doit être taillée dans la masse en forme de L ;

  • la largeur de l'appui du plancher « r » sur le mur doit être d'au moins 2/3 de l'épaisseur de la paroi ;

  • la hauteur de cette rangée en pierre naturelle est d'environ 2 fois l'épaisseur « h » du plancher ;

  • la largeur « p » de la pierre formant l'habillage de l'about de plancher est d'au moins 80 mm ;

  • le jointoiement après coup est obligatoire pour les façades non abritées en cas de murs de type I, IIa, IIb ou III.

Figure 31  Exemple de mur de type IIb en pierre naturelle

5.9.2  Jonction de la maçonnerie de remplissage et à isolation thermique par l'intérieur ou répartie

5.9.2.1  Jonction avec l'ossature

Quatre cas sont à distinguer :

Cas 1 : Lorsque le nu fini de l'ossature est dans le plan de la maçonnerie

Afin d'éviter le risque d'infiltration d'eau à cet endroit, il est nécessaire de, soit :

  • couler l'ossature entre les éléments de maçonnerie préalablement montés, à condition d'assurer un harpage entre les deux matériaux (cf. Figure 32) ;

    NOTE 1

    Cette disposition n'est pas à privilégier, car elle entraine une mise en charge des maçonneries.

  • créer, dans l'enduit, au droit de la jonction des matériaux, un joint franc et calfeutré ensuite par un mastic ;

  • laisser un joint souple de désolidarisation entre la maçonnerie et l'ossature. Ce joint se poursuit dans l'enduit et est calfeutré par un mastic selon le NF DTU 44.1.

    NOTE 2

    La solution consistant à simplement armer l'enduit n'est pas visée par le présent document.

Figure 32  Harpage de maçonnerie

Dans le cas où il n'y a pas de continuité entre les joints souples verticaux et les joints souples horizontaux, ces derniers doivent être poursuivis dans l'habillage.

Cas 2 : Lorsque les éléments d'ossature sont en saillie par rapport à la maçonnerie de remplissage

Dans ce cas, il faut prévoir des feuillures dans les éléments porteurs (Figure 33 a)). Dans le cas de façades exposées au vent et au ruissellement, il peut être nécessaire de prévoir un joint de calfeutrement complémentaire (Figure 33 b)).

Figure 33  Éléments d'ossatures en saillie et maçonnerie de remplissage

Une saillie du plancher par rapport au mur doit comporter un rejingot à sa jonction avec le mur et un larmier en sous-face, à 30 mm de son nu extérieur.

Cas 3 : Lorsque le nu fini de l'ossature est en retrait par rapport à celui de la maçonnerie de remplissage

Ce cas n'est pas traité dans le présent document.

Cas 4 : La maçonnerie extérieure file devant l'ossature

Ce cas, correspondant à la définition du mur rideau, n'est pas traité dans le présent document.

5.9.2.2  Précautions de montage

Dans le cas de constructions à structures verticales fortement sollicitées, ou lorsque la flexion prévisible des planchers n'est pas la même entre deux niveaux consécutifs, des précautions doivent être prises pour éviter que la maçonnerie de remplissage ne soit notablement mise en charge par l'ossature.

NOTE 1

La flexion différentielle des planchers peut notamment se produire au rez-de-chaussée, où la répartition de structures verticales est souvent différente de celle réalisée dans les sous-sols. Les précautions ci-avant ne sont généralement pas nécessaires pour des constructions de faible hauteur (R +1).

À cet effet :

  • il ne faut pas utiliser la partie supérieure des murs de remplissage montés comme coffrage des poutres porteuses ;

  • il faut monter la maçonnerie de remplissage qu'avec un certain décalage avec la structure et différer, si possible, le blocage en tête de ces parois.

Étant donné les différences de comportement entre les murs de remplissage et l'ossature, ces deux dispositions sont complétées par un joint de désolidarisation souple entre l'ossature et le mur de remplissage (ce joint souple est alors apparent).

NOTE 2

Les raccords sans joint de désolidarisation permettent éventuellement aux murs de remplissage de jouer un rôle dans le contreventement.

La distance des joints verticaux de fractionnement complémentaires, prévue par le NF DTU 20.1 P3, ne doit pas dépasser 40 fois l'épaisseur brute de la paroi.

5.9.3  Jonction des maçonneries avec isolation thermique par l'extérieur (ITE) avec les chaînages horizontaux et abouts de plancher (hors planelle)

Les jonctions des maçonneries à isolation thermique par l'extérieur avec les chaînages horizontaux et abouts de planchers peuvent être réalisées avec ou sans habillage. Il n'y a aucune condition sur la nature ou les dimensions minimales des éléments d'habillage. Dans tous les cas, il est nécessaire de respecter une largeur minimale d'appui des planchers sur les parois porteuses au moins égale aux 2/3 de l'épaisseur de ces parois (Figure 34).

Figure 34  Isolation thermique par l'extérieur

5.9.4  Habillage extérieur des chaînages, linteaux, bandeaux et abouts de plancher en béton armé (hors planelle)

Les dispositions indiquées ci-après ne sont imposées que si la maçonnerie n'est pas isolée thermiquement par l'extérieur.

L'habillage doit être réalisé avec un matériau de maçonnerie de même nature (au sens du 5.4) que la maçonnerie courante.

Ne sont pas admis :

  • les habillages avec des plaques de faible épaisseur < 7 cm (brique plâtrière, béton cellulaire), lorsque ces éléments comportent sur leur face interne une isolation complémentaire à l'aide de panneaux visés à l'alinéa suivant ;

  • les habillages avec des plaques de polystyrène expansé, de mousse de verre ou autres matériaux isolants à hautes performances thermiques placés directement sous l'enduit.

Les habillages extérieurs des linteaux, y compris leur sous-face, des chaînages et des bandeaux peuvent être réalisés en utilisant des éléments de coffrage spéciaux (Figure 35).

Figure 35  Exemples d'éléments de coffrage

5.10  Ouvertures et baies

5.10.1  Jonction allège-trumeau porteur

Si les éléments de l'allège et du trumeau porteur sont identiques, la jonction est réalisée par harpage.

Si les éléments de l'allège et du trumeau sont de nature différente, il est réalisé un joint de coupure vertical, qui est marqué dans l'enduit après mise en charge de la maçonnerie ou, dans le cas de façades exposées au vent et au ruissellement, garni avec un mastic.

5.10.2  Trumeaux porteurs et retours d'angles

La longueur des trumeaux porteurs et des retours d'angles doit être d'au moins 0,75 m et d'au moins 1,5 fois la longueur de l'élément courant constitutif.

Dans le cas de trumeaux ou de retours d'angles en pierre dimensionnée, en briques de terre cuite U destinées à rester apparentes, en blocs pleins de béton apparents de petit format, cette longueur peut être réduite à 0,45 m (joint vertical compris) et 2 fois la longueur des éléments.

Lorsque la longueur des trumeaux ou des retours d'angles est inférieure aux limites ci-avant ou que les charges à supporter imposent la disposition d'un élément porteur en béton armé, la maçonnerie de blocs de ces trumeaux ou retours d'angles peut servir de coffrage à cet élément. L'exécution de ce renfort en béton armé doit respecter les exigences du NF DTU 21 ; lorsqu'un habillage extérieur est prévu, il est exécuté conformément aux indications données en 5.9.

5.10.3  Tableaux de baies

Les tableaux de baies présentant une feuillure sont réalisés à l'aide des éléments spéciaux prévus à cet usage de préférence aux éléments courants.

NOTE

Sauf dans le cas de matériaux pleins facilement sciables : béton cellulaire, pierre tendre dimensionnée, le retaillage en place endommage la maçonnerie et conduit le plus souvent à une feuillure d'encastrement du dormant ne respectant pas les tolérances de l'Article 8.

Dans le cas de maçonneries de blocs de coffrage, les tableaux de baies sont réalisés à l'aide de blocs d'angle (Figure 36) ou directement coffrés.

Figure 36  Exemple d'utilisation de blocs spéciaux pour la réalisation de baie en maçonnerie de blocs de coffrage

5.10.4  Linteaux

Les linteaux sont en béton armé coulé en place ou sont préfabriqués (cf. NF DTU 20.1 P1-2). Ils peuvent être filants.

La longueur de chacun de leurs appuis sur la maçonnerie est déterminée en appliquant le NF DTU 20.1 P3, avec un minimum de 0,20 m. S'il est prévu un habillage, le linteau peut être coulé dans des éléments spéciaux formant coffrage (cf. 5.9.4, Figure 35) réalisés dans le même matériau que la partie courante du mur.

NOTE

La réalisation des linteaux peut intégrer des coffres de volets roulants. Toutefois, le présent document ne traite que les coffres de volets roulants constitués du même matériau que les linteaux ou les éléments de maçonnerie courante, afin de constituer un support homogène à enduire.

Dans le cas de maçonneries de blocs de coffrage, les linteaux sont réalisés à l'aide de blocs linteaux de maçonnerie courante de même nature.

5.10.5  Appuis de baies

Les appuis de baies visés dans le présent document sont ceux réalisés sur place en béton, en pierre naturelle ou reconstituée, en éléments de terre cuite assemblés au mortier ou en éléments préfabriqués (béton, pierre, terre cuite). L'ensemble de leurs caractéristiques géométriques doit répondre aux exigences du Tableau 1 ci-après.

Les éléments préfabriqués sont posés sur bain de mortier continu.

Les appuis de baies en béton armé de grande longueur (supérieure à 2 m) doivent comporter un pourcentage d'armatures longitudinales suffisant pour contrecarrer les effets du retrait.

À défaut de justification, un pourcentage minimal forfaitaire d'armatures longitudinales de 0,25 % de la section de béton de l'appui est admis.

5.10.5.1  Caractéristiques géométriques des appuis de baies

Ils doivent présenter un profil en pente vers l'extérieur, complété, côté intérieur, par un rejingot selon la description de la Figure 37, faisant partie intégrante de l'appui, et non rapporté après coup, satisfaisant les exigences du Tableau 1.

Figure 37  Coupe type d'un appui de baie

NOTE 1

Les dimensions réelles pour l, h et la pente minimale α doivent être supérieures aux valeurs données dans le Tableau 1.

Tableau 1  Caractéristiques géométriques des appuis de baies

NOTE 2

Les appuis préfabriqués industriellement en béton doivent répondre aux exigences de la NF P 98-052.

5.10.5.2  Débord du larmier par rapport à la maçonnerie

Côté extérieur, la partie débordante doit être munie d'un larmier longitudinal en sous-face (goutte d'eau) dimensionné comme indiqué sur la Figure 38.

Le débord du larmier par rapport au nu brut du mur non encore enduit, est supérieur ou égal à 3 cm, soit au total un débord supérieur à 6 cm entre le nez de l'appui et le nu fini de la maçonnerie de l'allège (Figure 38).

Figure 38  Distance entre le nu brut du mur non encore enduit de l'allège et le débord du larmier

Un tel dispositif évite les coulures et salissures pouvant résulter du ruissellement des eaux de pluie en parement des parties adjacentes de la façade, et d'autre part, évite la progression de l'eau en sous-face jusqu'au plan de contact appui-maçonnerie. Il peut être complété par un débord côté extérieur au-delà des tableaux de la baie et de chaque côté (cf. Figures 45 et 46).

Dans le cas d'une maçonnerie à isolation thermique par l'extérieur, les Documents Particuliers du Marché indiquent le débord total attendu entre le débord du larmier par rapport au nu brut de la maçonnerie.

5.10.5.3  Enrobage des armatures de l'appui en béton armé

Lorsqu'ils sont réalisés en béton armé, le positionnement de l'armature dans la partie débordante de l'appui (par exemple pour répondre, le cas échéant, aux prescriptions du NF DTU 20.1 P3) doit être organisé de façon à assurer partout un enrobage minimal de 30 mm.

5.10.5.4  Appuis de baies de murs doubles réalisés à l'aide de petits éléments de maçonnerie

Lorsque les appuis sont réalisés à partir de petits éléments en pierre ou en terre cuite (cas d'association à des maçonneries apparentes), ces éléments sont alors de même nature que ceux de la maçonnerie proprement dite (cas de murs doubles à paroi externe en maçonnerie apparente). Dans ce cas, l'étanchéité doit être assurée par une membrane disposée sous l'appui, et la pente de l'appui doit être supérieure à celle du Tableau 1 (pente ≥ 10 %), de façon à ce que le débord fasse effectivement casse-gouttes (Figure 39). Les autres dispositions relatives à l'étanchéité au raccord avec la maçonnerie décrite ci-avant, doivent être respectées.

Figure 39  Exemple d'appui de fenêtre réalisé en petits éléments de terre cuite montés sur chant

5.10.5.5  Raccords avec la maçonnerie intérieure

Côté intérieur, la surface supérieure du rejingot doit régner sur toute la largeur de la baie, y compris dans la feuillure s'il en existe une (Figures 40 a), b), c)) ou, en l'absence de feuillure, dépasser d'au moins 4 cm le tableau de part et d'autre de la baie (Figures 41 a), b), c)).

Figure 40  Rejingot avec feuillure

Figure 41  Rejingot sans feuillure

NOTE 1

Ces dispositions employant un rejingot arrière débordant sont nécessaires pour assurer, dans de bonnes conditions, la continuité du calfeutrement avec la menuiserie aux angles inférieurs de celle-ci.

Dans tous les cas, y compris lorsque l'appui déborde côté intérieur, l'isolant file derrière celui-ci (Figure 42).

Figure 42  Isolation filante et appui de fenêtre

NOTE 2

Certaines menuiseries peuvent être en applique intérieure sur les quatre côtés (Figure 43). Cette configuration nécessite une reconstitution de l'appui ou retaille des tableaux, afin d'assurer la continuité du joint de calfeutrement de la menuiserie dans les angles bas.

Figure 43  Cas particulier d'une maçonnerie destinée à recevoir une menuiserie en applique intérieure sur les quatre côtés

5.10.5.6  Raccords avec la maçonnerie extérieure

Côté extérieur, dans le cas de façades exposées au vent et au ruissellement, le joint au raccord avec la maçonnerie, sauf cas d'extrémités relevées (c'est-à-dire un appui à oreilles) nécessite un calfeutrement, après exécution de l'enduit, par un cordon de mastic selon le NF DTU 44.1 (Figure 44).

NOTE

Afin d'éviter les salissures en extrémités (moustaches), les appuis débordants sont préférables (cf. Figures 45 et 46).

Figure 44  Calfeutrement au mastic après exécution de l'enduit

Figure 45  Appui débordant à rejingots latéraux

Figure 46  Appui débordant simplement encastré

5.11  Jonction d'angle, jonction en Té et joints

5.11.1  Parois de même nature

Les jonctions doivent être réalisées par harpage des assises de façon à assurer la continuité de l'appareillage.

Dans le cas de maçonneries destinées à recevoir un enduit, il convient d'utiliser de préférence, pour les éléments constituant la chaîne d'angle, des éléments spéciaux présentant, au nu de chaque mur en retour, un about plat. Si ce n'est pas le cas, il est rappelé qu'un rebouchage préalable est indispensable avant exécution des enduits.

Pour les maçonneries faiblement chargées, les jonctions en Té entre les murs extérieurs et les murs intérieurs peuvent être exécutées de deux façons :

  • dans le cas où une liaison mécanique est nécessaire entre les deux murs (contreventement), la jonction est réalisée par pénétration partielle du mur intérieur dans le mur extérieur ; pour une hauteur d'étage courante, cette pénétration partielle (Figure 47) s'effectue sur, au moins, une assise sur trois, régulièrement réparties et intéresse une profondeur d'au moins 5 cm sans excéder 2/3 de l'épaisseur de mur ;

    Figure 47  Jonction par pénétration

    NOTE 1

    Cette disposition demande un soin particulier lors de l'exécution, sous peine d'endommager la maçonnerie déjà montée et aussi en raison du risque de pénétration de mortier dans les alvéoles s'il s'agit d'éléments creux.

  • dans le cas où la jonction ne joue aucun rôle dans le contreventement, elle est réalisée par simple juxtaposition avec calfeutrement du joint au mortier ou comme indiqué en 5.11.5 pour les joints de fractionnement.

    Figure 48  Jonction par juxtaposition

NOTE 2

En cas d'exigence sur le plan de l'isolation acoustique (en cas de refends séparatifs de logements, par exemple), il convient de préférer la première solution, à moins que des dispositions particulières (par exemple, calfeutrement efficace par bourrage de fibre minérale haute densité, complété par un cordon de mastic de part et d'autre, etc.) ne viennent compléter, à cet effet, la deuxième solution (Figure 48). En cas d'exigence en matière de sécurité incendie, la première solution est préconisée, la deuxième solution est possible sous réserve de justifications.

NOTE 3

Il est rappelé que les dispositions allégées prévues ci-avant pour les maçonneries faiblement chargées ne dispensent pas de prévoir des chaînages horizontaux continus assurant, au droit de chaque plancher, la jonction entre les murs perpendiculaires.

La jonction est assurée soit par un mastic, soit par bourrage à l'aide de fibre minérale haute densité ou soit par élastomère continu.

5.11.2  Parois de natures différentes

Dans le cas de maçonneries faiblement chargées, la jonction doit être exécutée suivant l'une ou l'autre des solutions indiquées ci-avant.

Dans le cas contraire, seule la deuxième solution par juxtaposition est admise.

Si nécessaire, la stabilité transversale, de l'un ou des deux murs, est réalisée avec des liaisons mécaniques. Ces liaisons sont celles décrites en 6.5.

5.11.3  Cas particulier des maçonneries de blocs de coffrage

Les jonctions en Té des maçonneries de blocs de coffrage peuvent être réalisées par harpage des assises ou par simple juxtaposition dans le cas où la jonction ne joue aucun rôle mécanique.

Les jonctions par pénétration ne sont pas autorisées.

5.11.4  Prescriptions particulières aux jonctions d'angle (chaîne d'angle)

5.11.4.1  Cas courants et cas des murs composites

Le harpage se fait assise par assise.

5.11.4.2  Chaînes d'angle en pierre naturelle liées à des murs en maçonnerie d'autres matériaux

Les dispositions définies dans les schémas des Figures 49 à 52 ci-après sont applicables à la réalisation des chaînes d'angles en pierre naturelle :

  • Premier cas (Figure 49) : chaîne d'angle droite sans retour, ni entaille ayant la même épaisseur que la maçonnerie.

    Figure 49  Chaîne d'angle en pierre de la même épaisseur que la maçonnerie

  • Deuxième cas (Figure 50) : chaîne d'angle droite en pierre sans retour d'équerre ni entaille ayant une épaisseur inférieure à la maçonnerie.

    Figure 50  Chaîne d'angle en pierre sans retour d'équerre d'une épaisseur inférieure à la maçonnerie

  • Troisième cas (Figure 51) : chaîne d'angle avec entaille verticale ayant la même épaisseur que celle de la maçonnerie adjacente.

    Figure 51  Chaîne d'angle en pierre avec entaille verticale ayant la même épaisseur que celle de la maçonnerie adjacente

  • Quatrième cas (Figure 52) : chaîne d'angle entaillée ayant une épaisseur inférieure, identique ou supérieure à la maçonnerie adjacente.

    Figure 52  Chaîne d'angle en pierre entaillée d'une épaisseur inférieure, identique ou supérieure à la maçonnerie

5.11.5  Joints de fractionnement, de dilatation et de désolidarisation

Des dispositions doivent être prises afin d'éviter, au cours du montage, tout contact accidentel rigide entre les faces de maçonneries de part et d'autre du joint (mortier de montage, gravois, etc.).

Le matériau souple, le cas échéant utilisé comme écran, doit être non hydrophile et sa réaction au feu doit être déterminée en fonction de sa localisation dans l'ouvrage.

NOTE

Dans le cas d'un séparatif de locaux avec une exigence coupe-feu, le classement minimum est A1 ou A2s1d0 comme précisé dans le NF DTU 20.1 P 1-2.

Un couvre-joint est disposé côté extérieur.

5.12  Prescriptions particulières à certains types de murs

Les définitions des différents types de murs (I à IV) sont données dans le NF DTU 20.1 P3- Règles de conception et dispositions constructives minimales.

5.12.1  Prescriptions particulières aux murs avec doublage intérieur (murs de type II ou III)

5.12.1.1  Dispositions en pied de mur de type III

Vis-à-vis du recueil et de l'évacuation des eaux, trois cas sont possibles :

  • dans le cas de bandeaux saillants situés immédiatement en dessous des exutoires, il faut placer un profilé formant larmier (complété au raccord entre deux bandes de profilés par une feuille d'étanchéité débordant de 20 cm de part et d'autre (Figure 53)) ; un bandeau saillant avec rejingot ne nécessite pas un tel dispositif (Figure 54) ;

    Figure 53  Mur de type III avec maçonnerie apparente et bandeau saillant

    Figure 54  Mur de type III avec maçonnerie apparente et bandeau saillant avec rejingot

  • dans le cas de maçonneries enduites, un tuyau en métal non corrodable, ou plastique rigide, est mis en place tous les 2 m au maximum, à la base de la paroi ; le diamètre intérieur minimal de ce tuyau est de 20 mm, lorsqu'il est mis en oeuvre tous les mètres et de 30 mm, lorsqu'il est mis en oeuvre tous les deux mètres (cf. Figures 55 a) et b)) ;

  • dans le cas de maçonneries non enduites, un joint vertical est laissé non garni tous les mètres environ dans la première assise de la maçonnerie, sur une hauteur de 5 cm au moins (cf. Figures 56 a) et b)).

Le relevé du matériau étanche placé dans la rigole doit être au minimum de 10 cm et, en tous cas, de 3 cm de plus que la hauteur de l'exutoire. À leur extrémité, les bandes de relevé sont placées à recouvrement minimal de 20 cm.

La continuité de l'étanchéité de la rigole aux angles saillants et rentrants doit être assurée.

Figure 55  Exemples de réalisations du relevé d'étanchéité dans le cas de maçonneries enduites

Figure 56  Exemples de réalisations du relevé d'étanchéité dans le cas de maçonneries non enduites

5.12.1.2  Mise en place de l'isolant intérieur pour les murs de type II ou III
5.12.1.2.1  Fixation directe sur le mur (murs de type IIa)

a) Fixation par collage

Le NF DTU 25.42 spécifie les règles de mise en oeuvre des doublages en complexe ou sandwich plaque de plâtre-isolant.

Pour les autres isolants, la colle ou le mortier-adhésif utilisé est choisi parmi les produits mentionnés dans le NF DTU 20.1 P1-2, en tenant compte des désaffleurements ou irrégularités du support.

NOTE 1

La limite d'épaisseur est de l'ordre de 15 mm pour les mortiers-adhésifs.

La surface du mur doit être saine, dénuée de poussière et ne doit pas ressuer d'humidité.

Le mortier-adhésif est appliqué sur l'isolant en respectant une distance, par rapport aux bords, suffisante pour qu'après application, le mortier-colle soit, en tout cas, en dehors des joints entre panneaux :

  • soit par bandes d'environ 5 cm à 10 cm de large, au nombre de 3, réparties sur la hauteur ;

  • soit par plots de 10 cm de diamètre environ, espacés horizontalement de 50 cm environ et répartis sur la hauteur.

b) Fixation mécanique

Le maintien de l'isolant est assuré, selon la nature de la maçonnerie, par clouage, vissage ou agrafage à travers celui-ci ; les dispositifs utilisés doivent être munis de plaquettes de répartition (par exemple, rondelles).

NOTE 2

Ces plaquettes sont destinées à éviter le poinçonnement de l'isolant.

Un calfeutrement à l'aide de mortier-adhésif au pourtour de l'isolant, au droit des dormants de menuiserie et coffres de volets roulants, doit être effectué.

NOTE 3

Un tel calfeutrement limite les circulations d'air parasites.

5.12.1.2.2  Cas où une lame d'air est nécessaire (murs de type IIb ou III)

La fixation est mécanique (clouage, vissage ou agrafage avec plaquettes de répartition de maintien de l'isolant).

Les éventuels tasseaux verticaux en bois sont traités à l'aide d'un produit insecticide et fongicide ayant fait l'objet d'essais montrant son efficacité pour l'essence utilisée et les conditions d'emploi correspondantes. L'espacement des tasseaux est fonction de la largeur et de la rigidité des panneaux isolants utilisés, de façon à assurer au moins deux lignes d'appui par panneau et garantir la pérennité de la lame d'air (épaisseur d'au moins 2 cm).

5.12.2  Prescriptions particulières aux murs à simple paroi isolés par l'extérieur (murs de type XI à XIV) ou avec bardage extérieur traditionnel rapporté (murs de type IV)

Les règles d'exécution applicables sont les mêmes que celles définies dans l'article correspondant au matériau de maçonnerie utilisé, à l'exception de celles concernant les maçonneries enduites et les habillages de linteaux.

Dans le cas de murs de type XI à XIII avec procédé de bardage, il est appliqué à l'extérieur, un revêtement d'enduit conforme au NF DTU 26.1 de type corps d'enduit.

Dans le cas de murs de type XI à XIII sans procédé de bardage ainsi que dans le cas de murs de type IV et XIV, l'enduit peut être intérieur ou extérieur.