Chapitre 2 Matériaux
2.1 Matériaux de terre cuite
2.11 Tuiles - caractéristiques
Les tuiles canal de terre cuite doivent satisfaire aux prescriptions de la norme NF EN 1304 et de l' annexe 5. Elles doivent répondre au niveau 1 d'imperméabilité au sens de la norme NF EN 1304. Dans le cas de tuiles siliconnées, elles doivent être annoncées comme telles par le fabricant.
NOTE La marque de qualité NF apposée sur les tuiles certifie la conformité et dispense de la vérification des critères exigés. En l'absence d'apposition de la marque NF, il faut justifier des performances du lot livré par référence à l' annexe 6.
2.1.2 Bardelis
Les bardelis sont réalisés soit à partir de tuiles plates, soit à partir d'éléments spéciaux présentant les mêmes caractéristiques de résistance au gel que les tuiles plates.
2.2 Supports de couverture
2.2.1 Supports continus
2.2.1.1 Bois massifs de couverture
2.2.1.1.1 Planches, voliges, frises, ...
A Portées inférieures ou égales à 1,20 m entre appuis
Les bois massifs de couverture (liteaux, voliges, etc.) utilisés sur des portées qui présentent un espace libre entre appuis inférieur ou égal à 1,20 m doivent être conformes aux spécifications de qualité de la norme correspondante (en préparation).
B Portées supérieures à 1,20 m entre appuis
Pour les bois de couverture (voliges, etc.) utilisés sur des portées entre appuis supérieures à 1,20 m ou pour les bois de section plus importante (planches, chevrons, etc.), on se référera au classement technologique de qualité de la norme NF B 52-001, catégorie 1.
2.2.1.1.2 Lames à plancher et planches pour pose dite « bouvetée »
Les lames à plancher et planches sont des pièces de bois rainées bouvetées sur leurs rives et éventuellement en bout, et rabotées au moins sur un parement. Leur largeur maximale est de 200 mm.
Les lames à plancher en bois massif doivent être conformes à la norme NF B 54-000.
Les planches en bois massif bouvetées ont une épaisseur au moins égale à 23 mm.
Leur rainure et leur languette prise dans la masse auront un dimensionnement égal à celui des lames à plancher ( NF B 54-000).
2.2.1.1.3 Protection fongicide et insecticide des bois de couverture
La protection fongicide et insecticide des bois de couverture peut être demandée suivant les circonstances, les lieux d'emploi et la nature des bois utilisés. Dans ce cas, on retiendra la classe 2 conformément au tableau 1 de la norme NF B 50-100.
2.2.1.2 Panneaux contreplaqués
Les panneaux contreplaqués doivent satisfaire aux normes :
- NF B 54-155,
- NF B 54-160,
- NF B 54-161.
L'apposition, sur chaque panneau, de la marque « NF extérieur CTB-X » dispense de la vérification des critères exigés.
Le format maximal d'éléments de toiture est de 315 × 155 cm. Leur épaisseur minimale est de 12 mm.
2.2.1.3 Panneaux de particules
Les panneaux de particules doivent satisfaire aux normes :
- NF B 54-100,
- NF B 54-110.
Le format maximal d'éléments de toiture est de 370 × 125 cm. Leur épaisseur minimale est de 18 mm. Ils doivent, en outre, avoir des caractéristiques au moins égales à celles exigées pour la marque CTB-H.
Les caractéristiques sont actuellement définies dans la norme NF B 54-112.
L'apposition, sur chaque panneau, de la marque « CTB-H » dispense de la vérification des critères exigés.
2.2.1.4 Supports en maçonnerie
Il s'agit de supports traditionnels dont la stabilité est vérifiée suivant les règles de calcul en vigueur.
2.2.1.5 Autres types de support
Le présent Cahier des Clauses Techniques ne vise pas l'utilisation d'autres types de support.
Ceux-ci peuvent faire l'objet d'un Avis Technique concernant l'utilisation envisagée.
2.2.2 Supports discontinus posés selon la ligne de pente de la couverture
Le support est constitué par un chevronnage, généralement de section triangulaire, carrée ou rectangulaire, établi parallèlement à la ligne de plus grande pente de la couverture.
Les spécifications du paragraphe 2.2.1.1.1 s'appliquent aux bois constitutifs de ce chevronnage.
2.2.3 Supports discontinus posés perpendiculairement à la ligne de pente de la couverture
Ces supports sont destinés à la pose des tuiles de courant à tenon(s).
2.2.3.1 Liteaux en bois
Les spécifications du paragraphe 2.2.1.1.1 s'appliquent aux liteaux supports de tuiles à tenon(s).
2.2.3.2 Liteaux métalliques
Les liteaux métalliques doivent être constitués par des cornières ou autres profilés angulaires en acier de construction d'usage général.
2.2.3.2.1 Caractéristiques dimensionnelles
Les dimensions des cornières utilisées sont déterminées en fonction de la charge et de l'écartement des supports.
La hauteur d'accrochage est au moins égale à 20 mm.
2.2.3.2.2 Protection contre la corrosion
Avant la mise en oeuvre, les liteaux en acier doivent être protégés de la corrosion.
Sauf prescriptions, indiquées aux documents particuliers du marché, la protection contre la corrosion n'est pas assurée par l'entreprise de couverture.
2.3 Fixations
2.3.1 Dispositifs de fixation des éléments constitutifs du support
2.3.1.1 Sur charpente en bois
2.3.1.1.1 Pointes
Les pointes peuvent être lisses, crantées ou torsadées. Les pointes lisses en acier doivent être conformes à la norme NF E 27-951.
2.3.1.1.2 Agrafes
Les agrafes sont en acier et présentent les caractéristiques géométriques suivantes :
épaisseur ou diamètre minimal : 1,83 mm,
longueur minimale de chaque branche : 63,5 mm.
Lorsqu'elles ne sont pas en acier inoxydable, elles doivent être protégées contre la corrosion par une galvanisation correspondant à la classe B de la norme NF A 91-131.
La conformité à ces prescriptions doit être mentionnée sur les emballages.
2.3.1.2 Sur charpente métallique
vis autotaraudeuses
Les vis autotaraudeuses sont :
soit en acier cémenté de 115 kg/mm² minimum de limite élastique et de diamètre minimal de 6 mm ;
soit en acier inoxydable Z 12 CN 17-08.
2.3.2 Dispositifs de fixation des tuiles
Les dispositifs couramment utilisés sont le scellement, les crochets, les clous et pannetons, et les mastics.
2.3.2.1 Mortier de scellement
On se référera à la description de l' article 2.4.1.
2.3.2.2 Crochets
2.3.2.2.1 Types, dimensions et nature
A Crochets S
Ils sont illustrés par la figure 1 et sont destinés à s'opposer au glissement des tuiles.
Figure 1 Crochet S
Ils permettent de relier chaque tuile à celle qui la précède et à celle qui la suit. Ils sont destinés à la solidarisation des rangs de tuiles de courant et à celle des rangs de tuiles de couvert.
B Crochets longs à oeil
Ils sont utilisés pour solidariser les tuiles à leur support.
On distingue :
-
les crochets longs à oeil ( fig. 2) pour fixation des tuiles de courant, en partie courante de couverture, ou de courant et de couvert en égout ;
Figure 2 Crochet long à oeil
-
les crochets longs à oeil cambrés ( fig. 3) pour fixation des tuiles de couvert en partie courante de couverture.
Figure 3 Crochet long à oeil cambré
Les crochets S et crochets longs à oeil sont en fil cylindrique de diamètre 3 mm, en acier galvanisé, en acier inoxydable ou en cuivre.
2.3.2.2.2 Caractéristiques du métal des crochets
A Fil en acier galvanisé avant formage du crochet
Dans ce cas, le revêtement du fil doit répondre, au moins, aux critères de la classe C de la norme NF A 91-131. Cette nature de protection est réservée pour les constructions en atmosphères autres que marine ou industrielle.
B Fil en acier galvanisé après formage du crochet
Dans ce cas, le revêtement doit présenter une masse de zinc minimale de 5 g/dm², selon la norme NF A 91-121.
C Fil en cuivre
Le fil en cuivre doit présenter les caractéristiques suivantes :
type de Cu/b conforme à la norme NF A 51-050,
écroui,
état de livraison : 1/4 dur.
D Fil en acier inoxydable ferritique de nuance Z8 C17.
L'acier inoxydable ferritique peut subir une oxydation à l'air ambiant lui conférant une teinte rouille. Cette coloration n'a pas d'incidence sur la tenue du crochet.
E Fil en acier inoxydable austénitique
Il doit être de nuance minimale Z6 CN 18.09 ou Z8 CND 17.12.
2.3.2.3 Clous
Les clous utilisés pour la fixation des tuiles sont du type dit à tête large et doivent être soit :
en acier galvanisé après fabrication,
en cuivre,
en acier inoxydable Z8 C17 ou Z6 CN 18.09.
Les diamètres minimaux de tige en fonction de la nature du clou sont :
3 mm pour les clous en acier galvanisé et en cuivre,
2,7 mm pour les clous en acier inoxydable.
2.3.2.4 Mastics
Les mastics utilisés pour le collage des tuiles entre elles doivent être conformes à la norme NF P 85-523.
2.4 Mortiers
L'emploi de mortier de ciment courant n'étant pas admis, on distingue deux catégories de mortier, le mortier de chaux ou de ciment à maçonner et le mortier bâtard, destinés, soit aux hourdages, soit aux filets ou aux solins.
Le mortier de ciment courant 3 conduit à une rigidité trop importante des assemblages et à des risques de fissuration.
Les ciments courants comprennent les ciments Portland (CPA-CEM 1), Portland composés (CPJ-CEM II A ou B) de haut-fourneau (CHF CEM III ; CL K-CEM III/C) et les ciments au laitier et aux cendres (CLC-CEM V/A ou B). Les ciments à maçonner (CM) contiennent en proportion moindre les mêmes éléments actifs que les ciments Portland et Portland composés. Les résistances sont en conséquence moins élevées. Leur mode de fabrication leur donne également une plus grande finesse qui conduit à une meilleure maniabilité des mortiers.
Ces mortiers de ciment à maçonner ont des caractéristiques similaires à celles des mortiers de chaux.
Les dosages conseillés sont les suivants :
2.4.1 Mortiers pour hourdages en partie courante
Mortier de chaux ou de ciment à maçonner : 250 kg à 350 kg de chaux ou de ciment à maçonner par mètre cube de sable sec.
Mortier bâtard : 150 kg de ciment courant et 175 kg à 225 kg de chaux par mètre cube de sable sec.
Des compositions de mortier différentes sont parfois utilisées en fonction de certains usage locaux.
L'utilisation des mortiers spécifiques implique des précautions particulières de mise en oeuvre pour éviter que des coulures ne tachent la toiture.
Des précautions identiques doivent être observées dans le cas d'emploi de certains ciments dont les couleurs peuvent tacher la couverture.
2.4.2 Mortiers pour filets, solins, etc.
Mortier bâtard : 150 kg de ciment courant et 175 kg à 225 kg de chaux par mètre cube de sable sec.
Voir note du paragraphe 3.5.1.
2.4.3 Constituants des mortiers
Les ciments courants doivent être des classes 32,5 ou 42,5.
Les ciments à maçonner doivent être des classes 160 ou 250.
Les chaux doivent être soit des chaux hydrauliques naturelles NHL 5 ou NHL-Z 5, soit des chaux hydrauliques artificielles XHA des classes 60 ou 100.
Les liants doivent être conformes aux normes correspondantes (NF P 15-301 et 15-307, NF P 15-311 et NF P 15-312).
Le sable doit être conforme à la norme XP P 18-540 et de granularité 0,1/3,15 (en termes de chantier : sable 0/3).
Les colorants éventuellement utilisés doivent être compatibles avec les liants (par exemple : oxydes spécifiques).
Leur dosage ne doit pas dépasser 5 % à 7 % de la masse du liant.
Les adjuvants éventuellement utilisés, pour améliorer la plasticité, l'adhérence, ou pour réduire les risques de fissuration, ne doivent pas avoir d'action de dégradation sur les matériaux environnants.
Pour les tuiles siliconnées, le scellement est effectué à partir d'un mortier adjuvanté.
Concernant l'additif à incorporer dans le mortier adjuvanté, on se réfère à la notice technique du fabricant de tuiles.
2.5 Ecran souple
Les écrans souples utilisables relèvent de l'Avis Technique.
L'Avis Technique précise le mode d'emploi en fonction des performances de l'écran.
2.6 Bandes métalliques
2.6.1 Bandes façonnées
Les caractéristiques des bandes façonnées les plus courantes sont précisées dans la norme NF P 34-402.
2.6.2 Bandes en plomb
Les « bandes » en plomb doivent répondre aux spécifications de la norme NF A 55-401.
Leur épaisseur doit être au moins de 1,5 mm.
En l'attente de cette norme, on se référera à l' annexe 2.