4 Dispositions générales

4.1 Systèmes de couverture

Les systèmes de couverture en plomb traités dans ce document sont :

  • la couverture à tasseaux ;

  • la couverture à baguettes roulées ;

  • la couverture à ourlets roulés ;

  • l'agrafage rabattu.

Leurs domaines d'emploi sont récapitulés dans le tableau 1 ci-après.

Tableau 1 : Domaine d'application des systèmes de couverture

4.2 Précautions d'emploi

4.2.1 Contacts avec les autres métaux

Sont interdits les contacts directs entre le plomb et les métaux suivants :

  • l'aluminium,

  • l'acier ordinaire, galvanisé ou non.

Sont admis les contacts directs entre le plomb et les métaux suivants :

  • le zinc,

  • le cuivre, étamé ou non,

  • l'acier inoxydable austénitique.

4.2.2 Contacts avec les matériaux autres que les métaux

4.2.2.1 Bois

Les essences de bois compatibles avec le plomb sont données au paragraphe 5.3.1.1.

4.2.2.2 Matériaux de gros oeuvre

Le plomb est interdit au contact du ciment, de la chaux hydraulique et du béton, même secs. Une membrane neutre du type décrit au paragraphe 5.7 devra être obligatoirement interposée entre le plomb et ces matériaux. La seule exception autorisée à cette interdiction est le garnissage des engravures.

Le plâtre peut être utilisé dans les conditions prévues au paragraphe 5.3.3. Il ne doit pas être peint.

4.2.2.3 Autres matériaux de couverture

Les bardeaux en châtaignier doivent être flottés et traités préalablement à toute utilisation en amont ou en contact avec le plomb.

NOTE

Des coulures d'oxyde de plomb peuvent apparaître sur les matériaux disposés en aval. On peut s'en prémunir par enduction préalable (deux faces) du plomb, à l'aide d'une huile de patine.

4.3 Etablissement du support en partie courante

4.3.1 Support en bois massif pour surfaces planes

4.3.1.1 Voliges, frises ou planches

Les voliges, frises ou planches sont posées de façon dite jointive, avec un écartement maximal à la pose de 2,5 mm et clouées sur tous les appuis ( figure 8).

NOTE

En fonction des pentes, de l'épaisseur de la volige et du plomb utilisé, cet écartement peut être supérieur.

Figure 8 Pose jointive

Le désaffleurement sans charge entre deux éléments voisins ne doit pas être supérieur à 2 mm.

Chaque volige, frise ou planche doit reposer, en partie courante, sur au moins trois appuis.

La largeur minimale de repos sur les appuis est de 40 mm en partie courante et 30 mm en about des voliges, frises ou planches.

NOTE

Dans le cas d'éléments de charpente de largeur d'appuis inférieure aux valeurs indiquées, il est possible de rapporter des fourrures permettant de disposer des valeurs de largeur d'appuis requises.

Le tableau 2 ci-dessous donne les distances maximales des entraxes des appuis en fonction des charges descendantes normales :

NOTE

POIDS D'UNE COUVERTURE EN PLOMB :

La densité du plomb est de 11,35.

Une table de plomb de 2.5 mm d'épaisseur pèsera donc 28,4 kg/m².

Suivant la pente, le poids de plomb dans la couverture représentera donc de 30 kg/m² à 34 kg/m² pour cette épaisseur.

Tableau 2 : Entraxe maximal des appuis, en centimètres, en fonction des charges descendantes normales

4.3.1.2 Plancher rainé-bouveté

Les planchers rainés-bouvetés sont constitués de lames à plancher de largeur 200 mm au maximum.

Le tableau 3 donne les distances maximales des entraxes des appuis en fonction des charges descendantes :

Tableau 3 : Entraxe maximal des appuis, en centimètres, en fonction des charges descendantes normales

Les valeurs indiquées dans les tableaux 2 et 3 prennent également en compte les phénomènes pouvant intervenir au cours de la mise en oeuvre (résonance au clouage, etc.).

NOTE

Dans le cas de restauration de construction existante dont l'entraxe des appuis est supérieur aux valeurs prescrites dans les tableaux 2 et 3, un contrelattage est nécessaire.

4.3.1.3 Fixation des supports en bois massif
A) Pose sur chevrons, pannes ou fourrures bois

Les voliges, frises, planches et lames à plancher sont fixées par clouage au moyen de clous définis au paragraphe 5.4.1. La longueur des clous est au moins égale à 2,5 fois l'épaisseur de l'élément à fixer.

Les clous sont disposés à raison de deux par appui pour des largeurs de support inférieures ou égales à 105 mm et trois pour les largeurs supérieures et les extrémités ; leurs têtes ne doivent pas désaffleurer.

Prendre soin de chasser les têtes des clous afin d'éviter tout contact avec le plomb.

B) Pose sur pannes ou fourrures métalliques

Les voliges, frises, planches et lames à plancher sont fixées par des vis autoperceuses à tête fraisée définies au paragraphe 5.4.2. Ces vis sont disposées à raison de deux par appui ; leurs têtes ne doivent pas désaffleurer.

4.3.2 Supports en bois massif pour tourelles et dômes

Pour ce type de travaux, lorsque des épaisseurs de support plus faibles sont nécessaires, le support est généralement posé en double ou triple épaisseur croisée.

4.3.3 Supports en panneaux dérivés du bois

Pour la fixation des supports en panneaux dérivés du bois définis au paragraphe 5.3.2, il convient de se reporter aux prescriptions de mise en oeuvre de l'Avis Technique du panneau utilisé.

4.3.4 Supports en maçonnerie et béton

Le support doit être bien sec.

La pose directe sur maçonnerie traditionnelle et sur support en béton ou béton armé est interdite. Le support doit être ventilé en sous-face.

L'interposition d'une membrane telle que définie au paragraphe 5.7 est obligatoire.

Dans le cas de combles habités, il est nécessaire de prévoir un support bois avec une lame d'air ventilée entre le support bois de couverture et le béton, l'épaisseur de la lame étant fixée au paragraphe 4.5.2.

L'utilisation de la pierre en support direct implique généralement un ragréage pour corriger l'état de surface.

Le plâtre peut être utilisé comme support localisé sur bois et également pour le ragréage des balcons en pierre ou les fonçures de chéneaux. On utilisera de préférence le plâtre THD (Très Haute Dureté) conforme aux normes NF B 12-301 et NF B 12-401.

L'utilisation du plâtre sur béton est interdite.

4.3.5 Supports de ressaut

Les ressauts sont obtenus à l'aide de coyaux posés sur les chevrons ( figure 9 ci-après), par recouvrement des chevrons au droit des pannes ( figure 10 ci-après), ou avec lambourde rapportée contre la panne ( figure 11 ci-après).

Figure 9 Ressaut par coyaux

Figure 10 Ressaut par recouvrement des chevrons

Figure 11 Ressaut avec panne et lambourde rapportée

Le support de couverture est posé sur les gradins ainsi obtenus. Une volige obture l'about du ressaut.

La hauteur du ressaut doit être adaptée au type de couverture, conformément aux prescriptions de l' article 6.

4.4 Soudure

Les soudures autogènes doivent toujours être positionnées en pleine feuille, à 50 mm au minimum du bord. Elles ne seront jamais positionnées dans l'angle formé par deux plans convergents ( figure 12), sauf pour des éléments de longueur inférieure à 1 m.

Figure 12 Réalisation des angles par soudure autogène

Les soudures autogènes exécutées avec recouvrement doivent obligatoirement comporter deux passes décalées d'une demi-largeur de cordon ( figure 13).

Figure 13 Soudures autogènes avec recouvrement

4.5 Ventilation de la couverture

NOTE

Les dispositions de ventilation définies par les paragraphes 4.5.1 et 4.5.2 s'appliquent aux couvertures de bâtiments à faible ou moyenne hygrométrie.

4.5.1 Cas de la couverture sur comble perdu

La section totale des orifices de passage d'air doit être au moins égale à 1/5 000 de la surface projetée de la couverture sur un plan horizontal.

La ventilation peut être assurée :

  • soit par une entrée d'air en partie basse et une sortie d'air en partie haute de la couverture, la section totale des orifices étant répartie par moitié en partie haute et basse ;

  • soit par des ouvertures en pignons, la distance maximale entre ceux-ci devant être de 12 m.

4.5.2 Cas de la couverture avec une isolation thermique sous rampant

La surface totale des orifices de passage d'air doit être au moins égale à 1/3 000 de la surface projetée de la couverture sur un plan horizontal, la surface totale des orifices étant répartie par moitié en partie haute et basse de couverture.

On réservera, lors de la conception, entre le support de la couverture et l'isolant, un espace destiné à assurer le libre passage de l'air et dont l'épaisseur est de :

  • 4 cm pour les longueurs de rampant ≤ 12 m,

  • 6 cm pour les longueurs de rampant > 12 m.

NOTE

Certains isolants peuvent présenter des possibilités de foisonnement, il y a lieu d'en tenir compte dans le dimensionnement de la lame d'air pour ventilation.

4.6 Ouvrages complémentaires d'aérations communs à l'ensemble des systèmes de couverture

4.6.1 Aération en sous-face

  • soit à l'aide de chatières,

  • soit de façon linéaire.

Les chatières devront être conformes à la norme NF P 37-410.

L'aération linéaire s'effectue par une entrée d'air continue à l'égout et une sortie d'air :

  • soit continue au faîtage,

  • soit par l'intermédiaire de chatières, passe-barres ou passe-cordes d'une surface d'ouverture au moins équivalente à l'entrée d'air et disposés en amont, près du faîtage,

  • soit par des orifices de ventilation constitués par des grilles en partie haute des pignons, si ceux-ci ne sont pas distants de plus de 12 m.

Dans le cas où cette entrée d'air est constituée par une fente, sa largeur est au minimum de 10 mm. Si cette largeur excède 30 mm, un dispositif tel qu'un grillage à mailles fines destiné à s'opposer à l'intrusion de petits animaux, doit être mis en place.

4.6.2 Chatières, passe-barres, passe-cordes

Ceux-ci doivent être disposés de façon à faciliter la mise en place des dispositifs de sécurité lors d'interventions.

Les chatières doivent être conformes à la norme NF P 37-410.

4.7 Réalisation des chéneaux en plomb

4.7.1 Section

La section du chéneau doit être calculée de façon à pouvoir évacuer jusqu'à 3 l d'eau par minute et par mètre carré de toiture prise en plan, conformément aux prescriptions de la norme DTU P 40-202 (Référence DTU 60.11).

La pente minimale à donner au chéneau est de 0,5 %.

NOTE

Cette pente minimale ne permet pas de s'affranchir du risque de flaches, compte tenu des tolérances d'exécution.

En cas de descente unique, il y a lieu de prévoir un dispositif de trop-plein conformément à la norme DTU P 40-202 (Référence DTU 60.11).

4.7.2 Réalisation du support

Le support sera réalisé en pierre, en béton, en plâtre, en bois ou autres, en prenant soin de respecter les prescriptions des paragraphes 5.3 à 5.7, particulièrement en ce qui concerne la mise en place de membranes d'interposition.

Les angles vifs entre le fond de chéneau et les reliefs doivent être évités.

La conception du support doit permettre la réalisation de ressauts distants entre eux au maximum des valeurs indiquées dans le tableau 4, en fonction du matériau du support et de l'épaisseur du plomb prévue.

Tableau 4 : Chéneaux - Dimensions maximales selon la nature du support

Le support doit être prévu pour permettre l'encastrement de la partie amont du relief de tête ( figure 14 ci-après). La longueur minimale de cet encastrement est de 50 mm.

Figure 14 Encastrement du relief de tête

4.7.3 Réalisation du chéneau

L'épaisseur minimale du plomb pour la réalisation du chéneau est de 3 mm.

La hauteur minimale des ressauts est de 50 mm.

Les longueurs maximales entre ressauts sont indiquées dans le tableau 4, en fonction du matériau support, de l'épaisseur du plomb et de la largeur développée.

Le recouvrement sur la table inférieure est de 50 mm.

Si la largeur développée excède les valeurs prévues, il doit être procédé à la réalisation d'une ou deux banquettes ( figure 15).

Figure 15 Chéneaux à une et à deux banquettes

Figure 15 Chéneaux à une et à deux banquettes

4.7.4 Fixations

Tout au long du relief latéral, les fixations du plomb seront assurées par des dispositifs permettant la libre dilatation, répartis sur la longueur, (exemple : pattes à bretelles à raison de trois au mètre) ( figure 16).

Figure 16 Fixation par patte à bretelle

4.7.5 Soudures

Quand un assemblage soudé est nécessaire, seules les soudures autogènes sont autorisées. Les cordons de soudure seront situés hors des angles formés par plusieurs plans convergents ( figures 17, 18 et 19).

Figure 17 Ressaut soudé

Figure 18 Ressaut soudé

Figure 19 Talon soudé