7  Prescriptions relatives à la mise en oeuvre

7.1  Conditions de stockage

Les éléments d'habillage doivent être conservés dans leurs emballages d'origine. Ils doivent être isolés du sol dans des locaux à l'abri de l'humidité et des intempéries et stockés à plat ou sur chant selon le type d'élément d'habillage et les indications particulières du fabricant.

7.2  Conditions nécessaires à l'exécution des travaux

Dans tous les cas, la mise en oeuvre d'un plafond suspendu modulaire ne peut être effectuée que si les conditions suivantes sont toutes satisfaites :

  • le local doit être accessible ;

  • les enduits en plâtre ou de mortier de liants hydrauliques doivent avoir une humidité maximale de 5 % en masse d'eau rapportée à la masse de l'enduit sec ;

  • les vitrages doivent être posés et les locaux mis à l'abri des intempéries (clos et couvert assurés) ;

  • il ne doit pas y avoir de risque de réhumidification importante des locaux (chape ou dalle, pose scellée, enduit…) ;

  • les canalisations d'eau chaude et d'eau froide incluses dans le plénum ont été calorifugées ;

  • l'humidité relative de l'air admissible au moment de la pose des matériaux doit être compatible avec la classe du local (voir tableau 1 du 5.1).

Suivant l'environnement dans lequel ils seront mis en oeuvre, tel que défini au 5.1, ils sont choisis :

  • Pour les éléments d'habillage en fonction de leur classe d'exposition, de déformation et du type de charge qui est appliquée éventuellement ;

  • Pour les ossatures et les éléments de suspension en fonction de leur classe de déformation, d'exposition et de protection contre la corrosion.

Dans le cas de mise en oeuvre sous une surface froide (par exemple sous toiture froide…), une étude thermique doit être réalisée pour déterminer le positionnement du point de rosée afin d'éliminer les risques de condensation et prévoir les dispositions nécessaires à mettre en oeuvre.

7.3  Acceptation du support

La mise en oeuvre des plafonds suspendus modulaires doit être réalisée sur des supports conformes aux tolérances des NF DTU traitant de ces ouvrages notamment en terme de planéité.

La planéité du support ne doit pas dépasser les tolérances mentionnées dans les NF DTU correspondants.

NOTE

L'esthétique de la périphérie des plafonds suspendus modulaires est dépendante de la planéité des supports verticaux.

Ci-après les cas courants.

7.3.1  Ouvrages en béton armé conformes au NF DTU 21

Pour les murs en béton, et sans précision dans les DPM, les parements ordinaires sont retenus et doivent respecter les caractéristiques de planéité suivantes :

  • Planéité d'ensemble rapportée à la règle de 2 m : 15 mm ;

  • Planéité locale rapportée au réglet de 0,20 m : 6 mm.

7.3.2  Ouvrages en maçonnerie de petit éléments conformes au NF DTU 20.1

Pour les maçonneries de briques de terre cuite et les blocs béton, et sans autre précision dans les DPM, l'exécution courante est retenue et les caractéristiques de planéité les suivantes :

  • Planéité d'ensemble rapportée à la règle de 2 m : 15 mm ;

  • Désaffleurèrent et planéité locale rapportée au réglet de 0,20 m : 10 mm.

Pour les maçonneries de blocs de béton cellulaire, et sans autre précision dans les DPM, l'exécution courante est retenue et les caractéristiques de planéité les suivantes :

  • Planéité d'ensemble rapportée à la règle de 2 m : 7 mm ;

  • Désaffleurèrent et planéité locale rapportée au réglet de 0,20 m : 5 mm.

7.3.3  Ouvrages en plaques de plâtre conformes au NF DTU 25.41

Pour les cloisons ou contre-cloisons en plaques de plâtre, les caractéristiques de planéité suivantes sont à respecter :

  • Planéité générale rapportée à la règle de 2 m : 5 mm ;

  • Planéité locale rapportée au réglet de 0,20 m : 1 mm.

7.3.4  Bâtiments à ossature en bois conformes au NF DTU 31.2

Pour les murs des constructions à ossature bois, la planéité générale rapportée à la règle de 2 m est de 5 mm.

7.4  Fixation des plafonds suspendus modulaires et leurs supports

Le nombre de fixations, leur section et leur espacement sont fonction de la charge à porter. Leur répartition doit être telle qu'une attache défectueuse ne puisse entraîner la chute de l'ossature recevant les éléments d'habillage.

Les éléments de suspension sont :

  • soit disposés et fixés sur une ossature unique suspendue aux structures porteuses ;

  • soit disposés et fixés sur une ossature secondaire rendue elle-même solidaire d'une ossature dite primaire, qui est suspendue aux structures porteuses.

7.4.1  Supports en bois

Dans le cas de fixation sur charpente en bois, le clouage travaillant à l'arrachement est proscrit.

Le vissage est autorisé.

7.4.2  Supports en béton plein devant supporter des efforts

Dans le cas de béton plein, les chevilles, type expansion, sont seules admises pour supporter des efforts à l'arrachement.

La cheville est déterminée en fonction des charges et sera qualifiée pour béton fissuré.

7.4.3  Supports en corps creux

Dans le cas du support en corps creux, en béton ou en terre cuite, sont seuls admis : les fixations à barrettes, les pitons type bascule et les autres dispositifs vérifiés pour cet usage.

Le travail de mise en place, et notamment le percement de la sous-face des corps creux en terre cuite, doit être opéré avec précaution et exécuté sans occasionner de fissuration. Un percement préalable de vérification doit avoir été effectué.

7.4.4  Supports métal

Dans le cas de charpentes métalliques, les supports sont des dispositifs agissant par pincement. Dans le cas de profilés tubulaires ou formés à froid, les supports sont des étriers.

Le vissage est autorisé.

Pour le cas de profils minces formés à froid, l'épaisseur de tôle minimale retenue est 1,5 mm conformément à l'Eurocode 3.

7.5  Détails de mise en oeuvre

7.5.1  Généralités

Avant leur mise en place, il convient de vérifier les caractéristiques des équipements et de leurs accessoires (par exemple : luminaires, bouches de ventilation, détecteur de fumées). En effet, l'ossature, les éléments de suspension et les éléments d'habillage sont choisis en fonction de leur classe de déformation et d'exposition telle que définie dans la NF EN 13964, et de ses caractéristiques.

A la paroi de départ, soit les profilés sont solidarisés au mur porteur à l'aide de sabot, de rail ou d'équerre, dans ce cas le mode de solidarisation est précisé par le fabricant, soit ils ne sont pas raccordés à la paroi de départ dans ce cas la première suspente doit être implantée à moins de 450 mm de la rive.

Les profilés primaires sont raboutés mécaniquement ou éclissés, auquel cas le fabricant précisera clairement si des suspentes doivent être ajoutées au droit des éclisses.

Les profilés peuvent être reliés entre eux par un système de traitement anti-devers, la liaison avec le profil primaire doit être rigide et sans glissement possible. Les profils anti-devers sont répartis de façon équidistante et leur nombre qui dépend de la portée est précisé par le fabricant.

7.5.2  Elements d'habillage

Les éléments d'habillage de type épais ou minces sont fixés ou reposent sur une ossature apparente, semi-apparente ou cachée. Ces modes de pose permettent ou non un démontage ultérieur.

Les panneaux reposent sur les ailes des profils grâce à leur propre poids. Ils peuvent être solidarisés avec les profils porteurs et entretoises par des clips de fixation, ou tout autre système approprié suivant les pressions ou dépressions auxquelles les locaux risquent d'être soumis.

Suivant le type de plafond employé, ceux-ci sont généralement arrêtés par un profil de rive sous forme de coulisse ou de cornière.

Dans le cas de démontages occasionnels, les bandes sont vissées ou clippées directement sur les profilés porteurs.

Il peut être envisagé, si nécessaire, des parties de plafonds ouvrants. Dans ce cas les éléments de plafond ouvrant pivotent autour d'un axe matérialisé ou non. Ils donnent accès au plénum avec ou sans outillage spécial.

Les éléments d'habillage peuvent encore être découpés pour laisser apparaître divers accessoires (protection incendie, bouche de ventilation…) à des emplacements désignés à l'avance, conformément à l'article 8.2 du présent document.

Pour certains bacs métalliques, les profilés secondaires ont une forme de « T » présentant des lèvres dans la partie verticale. Dans ces lèvres viennent s'insérer soit un clip accrochant la plaque métallique, soit un bord relevé de la plaque fixé par pinçage.

Dans le cas de démontages fréquents, les bacs métalliques sont clippés soit sur les profilés non apparents, soit fixés par coulisseau sur une glissière, soit par tout autre dispositif équivalent. Ils peuvent, également reposer sur des profilés porteurs.

Dans le cas de plafond rayonnant modulaire électrique, l'installateur doit indiquer sur le plan de calepinage, l'emplacement des modules rayonnants, l'emplacement des modules non chauffants, l'emplacement des lignes d'alimentation spécialisées et des connexions des modules rayonnants à celles-ci. Il doit également indiquer l'emplacement des boîtiers de connexion des lignes d'alimentation spécialisées au réseau d'alimentation du chauffage et les réservations éventuelles au niveau des gaines de distribution.

7.5.3  Calepinage

Pour établir le plan de calepinage, il convient de relever les dimensions du local dans lequel le plafond suspendu modulaire va être réalisé. Dans les cas courants, les porteurs sont disposés perpendiculairement aux pannes, poutres, poutrelles ou à l'ossature primaire.

Les deux axes perpendiculaires sont tracés et l'élément d'habillage est placé à cheval ou de part et d'autre des traits d'axes pour obtenir ainsi la meilleure répartition. L'objectif est d'équilibrer les coupes des éléments d'habillage, égales entre elles, et supérieures à une ½ dalle environ.

7.5.4  Implantation des rives

La hauteur sous plafond est déterminée à partir du trait de niveau. Une fois la hauteur reportée, les cornières de rive sont fixées au support. L'espacement entre les points de fixation dépend du montage et ne peut être supérieur à 400 mm.

Le profil de rive est un élément de finition. Lorsqu'un ouvrage autoportant reposant uniquement sur les cornières de rive est mis en oeuvre, il convient de vérifier que celui-ci est adapté au dimensionnement et à la charge.

Les jonctions d'angles entre deux cornières peuvent être traitées de différentes manières (coupe d'onglet accessoires de jonctions…). De plus, dans les cas de dalles à bords feuillurés, les décalages de niveau entre la dalle et l'ossature pourront être également traités de différentes manières (cornières à angles rentrants, feuillure sur chantiers des dalles coupées en rives, clip de rive…).

7.5.5  Implantation des suspentes

Les suspentes sont mises en oeuvre sur le support haut selon le plan de calepinage établi précédemment. La première suspente doit être implantée à moins de 450 mm de la rive.

Le nombre et la disposition des suspentes sont définis par le tableau des charges réparties admissibles communiqué par le fabricant de l'ossature.

Les éléments de suspension souples devront être mécaniquement réglabe et ne pourront être fixés aux éléments porteurs que par un accessoire de suspension.

7.5.6  Installation des porteurs

Les porteurs sont mis en oeuvre perpendiculairement à la structure porteuse et disposés selon le plan de calepinage. La première rangée de porteur est implantée à 700 mm maximum de la rive. Au-delà de 700 mm, les entretoises découpées s'appuyant sur la rive doivent être maintenues verticalement (+/- 10 %) par un fil d'acier ou tout autre dispositif évitant leur chute (profil de rive adapté…).

Il est procédé à l'alignement de la première lumière des porteurs sur toutes les rangées.

7.5.7  Installation des entretoises

Les entretoises longues sont disposées perpendiculairement aux porteurs selon le format de l'élément d'habillage. Les entretoises découpées s'appuyant sur la rive, de longueur supérieure à 700 mm, doivent être maintenues verticalement (+/- 10 %) par un fil d'acier ou tout autre dispositif évitant leur chute (profil de rive adapté…).

La performance de la charge répartie admissible obtenue dépend entre autres de l'entraxe du montage des entretoises longues.

On dispose également si nécessaire les entretoises courtes perpendiculairement aux entretoises longues.

7.5.8  Installation des éléments d'habillage

Pour la mise en oeuvre des éléments d'habillage, et comme indiqué en 5.2, pour les plafonds installés dans un local courant, il n'y a pas de précaution particulière (clip) à prendre pour tout plafond de masse surfacique supérieure ou égale à 2 kg/m2 reposant sur l'ossature.

7.6  Passage au droit des joints de dilation

7.6.1  Plafonds suspendus modulaires sur ossature apparente ou semi-apparente

Les appuis des panneaux doivent permettre le mouvement du gros oeuvre sans risque de chute.

7.6.2  Plafonds suspendus modulaires sur ossature non apparente

Les panneaux doivent être interrompus à l'aplomb de la ligne de joint de dilatation, et l'espace vide ainsi créé, doit être revêtu d'un couvre-joint fixé sur un des côtés seulement.

Les caractéristiques des vis dépendent de la nature du support, des masses suspendues et de l'ambiance intérieure des locaux.

7.7  Cas particulier des plafonds rayonnants modulaires électriques

7.7.1  Sécurité électrique

Les modules rayonnants utilisés pour la réalisation des plafonds rayonnants modulaires électriques permettent de réaliser des installations conformes à la NF C15-100, sous réserve du respect des prescriptions décrites dans la NF EN 60335-2-96 pour l'unité chauffante.

NOTE

L'annexe B propose des prescriptions propres aux ouvrages de plafonds rayonnants électriques.

7.7.2  Pose du circuit d'alimentation des modules rayonnants

La mise en place du circuit spécialisé d'alimentation des modules rayonnants doit être effectuée avant toute opération de mise en oeuvre des modules rayonnants et des modules non chauffants.

Le circuit spécialisé d'alimentation est installé dans le plénum du plafond.

Il peut être positionné entre le plafond constitué des modules rayonnants et non chauffants et son isolation complémentaire éventuelle.

7.7.3  Règle d'installation

7.7.3.1  Température limite de fonctionnement

Les modules rayonnants sont prévus pour fonctionner de telle sorte que la température de leur surface d'émission reste toujours inférieure ou égale à 55 °C.

7.7.3.2  Configuration des Plafonds Rayonnants Modulaires

Le confort procuré avec un chauffage réalisé uniquement par plafond rayonnant modulaire électrique est tributaire de la température de la surface de ce plafond. La configuration est déterminée par le bureau d'étude thermique.

7.7.4  Marquage des installations

Pour réduire les risques de détérioration ou d'incident après la mise en oeuvre, une plaque métallique ou en matière plastique imprimée doit être fixée à proximité immédiate du ou des dispositif(s) de commande ou près du tableau de commande par l'installateur des plafonds rayonnants électriques.

Cette plaque doit porter l'inscription :

"Attention ! « Plafond rayonnant modulaire » : Ne pas percer - Ne pas placer de luminaire au droit des modules rayonnants - Laisser un espace libre d'au moins 0,10 m entre tout élément mobilier et le plafond - Ne pas démonter sans précautions spéciales".

7.7.5  Plan de calepinage du plafond rayonnant modulaire électrique

Après exécution du plafond rayonnant modulaire électrique, l'installateur des plafonds rayonnants modulaires électriques doit remettre au maître d'ouvrage ou à son représentant le plan de calepinage du plafond précisant la localisation des modules rayonnants sous forme d'un dossier des ouvrages exécutés. L'emplacement des modules rayonnants électriques est déterminé par le bureau d'étude thermique.

Sauf prescriptions spéciales portées aux documents du marché, les modules rayonnants et non chauffants ainsi que leur isolation complémentaire éventuelle ou leurs ossatures support, ne sont pas destinés à supporter d'autres éléments (équipements, accessoires…), installés dans le plénum du plafond rayonnant modulaire électrique.

7.8  Tolérance sur l'ouvrage fini

7.8.1  Planéité générale de l'ouvrage fini

L'écart maximum doit être inférieur ou égal à 2 mm par mètre linéaire avec un maximum de 5 mm sur une longueur de 5 m, mesuré horizontalement à l'emplacement de la suspension et dans toutes les directions (l'interpolation linéaire est utilisée pour déterminer la tolérance sur des longueurs plus courtes). Ces exigences s'appliquent pour l'installation de l'ossature, des éléments d'habillage et les profils des bords.

NOTE

Si des tolérances inférieures sont exigées, il appartient au maitre d'ouvrage de le préciser dans les DPM.

7.8.2  Tolérance de désaffleurement entre éléments

Le plafond posé, la tolérance de désaffleurement maximale entre deux éléments contigus présentant une surface lisse ne doit pas être supérieure à la valeur de 5/10e de mm pour des éléments chanfreinés, et à 3/10e de mm pour des éléments non chanfreinés.

NOTE

Les défauts de désaffleurement sont moins apparents avec des panneaux chanfreinés.

7.8.3  Bâillement entre ossature apparente et appuis apparents des panneaux

Le bâillement doit être au plus égal à 1 mm.