Chapitre 3 Mise en oeuvre
les schémas illustrant le présent Cahier des Clauses Techniques constituent des exemples indicatifs et non limitatifs de réalisation des ouvrages auxquels ils se rapportent. Ils ne définissent que des principes de mise en oeuvre, et non tous les détails d'exécution.
3.1 Pentes et recouvrements minimaux
Les pentes et recouvrements minimaux admissibles sont indiqués dans le tableau I ci-après en fonction de la zone d'application et de la situation dans lesquelles est implantée la construction.
Tableau I
Les pentes indiquées dans le tableau I sont valables pour des rampants dont la longueur de projection horizontale n'excède pas 12 m.
Des recouvrements moins importants que ceux indiqués dans le tableau I peuvent être admis en fonction de dispositions particulières de solidarisation des tuiles (pose à bain de mortier des tuiles de courant et de couvert) et de l'expérience locale acquise dans ces conditions.
Ces recouvrements ne peuvent toutefois être diminués que dans les cas ci-après et pour les valeurs suivantes :
zones 1 et 2, situation protégée : 10 cm ;
zones 1 et 2, situation normale : 12 cm.
3.2 Etablissement des supports
3.2.1 Pose sur support continu
3.2.1.1.1 Eléments porteurs en voliges, frises et planches avec pose dite « jointive »
Les voliges, frises, et planches sont posées avec pose dite « jointives » (l'écartement à la pose est de 5 à 10 mm environ) et clouées sur les appuis.
L'écartement d'axe en axe des appuis ne peut dépasser 1,20 m. Chaque volige, frise ou planche doit reposer, en partie courante, sur au moins trois appuis.
La largeur minimale de repos sur les appuis est de 40 mm en partie courante et 20 mm en about des voliges, frises et planches.
En ce qui concerne les portées maximales en fonction des charges et du principe de pose, on se reportera aux tableaux II et III ci-contre.
le calcul de la charge de neige normale en fonction des zones et de l'altitude est défini par les Règles NV 65.
Tableau II Entraxe maximal des appuis (cm) des voliges, frises et planches jointives en fonction des charges descendantes équivalentes réparties
Tableau III Entraxe maximal des appuis (cm) des planchers rainés-bouvetés en fonction des charges descendantes équivalentes réparties
Les tableaux II et III sont applicables aux supports en bois résineux (sapin, épicéa, pin sylvestre).
Les conditions d'emploi d'autres épaisseurs de supports peuvent être justifiées par le calcul.
Dans le cas de pose effectuée en diagonale, on tient compte des portées réelles dans le sens du fil du bois.
La carte des zones de neige est définie dans les Règles N 84.
3.2.1.1.2 Plancher rainé-bouveté
Les dispositions applicables sont les suivantes :
pour des valeurs intermédiaires d'entraxes, on effectuera une interpolation linéaire entre les valeurs indiquées aux tableaux II et III.
3.2.1.1.3 Fixation des supports en bois massif sur la structure
La fixation des voliges, frises, planches et planchers se fait comme suit :
-
pose sur chevrons, pannes ou fourrures bois : les voliges, frises, planches et lames à plancher sont fixées par clouage ou par agrafage. L'agrafage n'est utilisé que pour la fixation de pièces d'épaisseur inférieure ou égale à 25 mm.
Les fixations sont disposées à raison de 2 pour des largeurs de support inférieures ou égales à 105 mm et 3 pour les largeurs supérieures ;
-
pose sur pannes métalliques ou fourrures métalliques : les voliges, frises, planches et lames à plancher sont fixées par vis autotaraudeuses ou autoperceuses-taraudeuses de diamètre supérieur ou égal à 6 mm. Les vis sont disposées à raison de deux par appui.
Dans le cas de vis à têtes hexagonales ou munies d'une rondelle de répartition, il faut prévoir un avant-trou pour éviter tout désaffleurement. La longueur des vis devra permettre un dépassement d'environ 5 mm sous l'aile du profilé.
3.2.1.2 Supports en panneaux dérivés du bois
La pose directe des tuiles sur ces supports n'est pas admise.
On utilise dans ce cas des liteaux, disposés parallèlement à la pente et sur lesquels sont posées les tuiles de courant. Les dimensions de ces liteaux sont choisies de façon à ce que, compte tenu de la géométrie des tuiles, il subsiste un espace minimal de 2 cm entre la tuile et le panneau support ( fig. 5).
Figure 5 Pose sur support continu en panneaux dérivés du bois
Les entraxes de pose des panneaux et leur fixation sont déterminés par le calcul.
3.2.1.3 Supports en maçonnerie traditionnels
Ils sont établis conformément au code de bonne pratique de référence (par exemple, CPT « Plancher »).
3.2.1.4 Autres supports
S'il s'agit de supports bénéficiant d'un Avis Technique, la pose est effectuée conformément aux indications de ce dernier.
3.2.2 Pose sur support discontinu disposé parallèlement à la ligne de plus grande pente ( fig. 6)
Figure 6 Pose sur support discontinu disposé selon la ligne de plus grande pente
Le support est constitué par un chevronnage établi parallèlement à la ligne de plus grande pente de la couverture et sur lequel reposent les tuiles de dessous (dites tuiles de courant). La distance entre bords des éléments supports doit être telle qu'elle permette de respecter l'espacement latéral défini à l' article 3.3.1.
Les modes de fixation des tuiles utilisés sur ce seul chevronnage ne sont pas traités par le présent document.
3.2.3.1 Pose des liteaux bois
Les tuiles de dessous (dites tuiles de courant) reposent sur le litonnage en bois dont les éléments, reposant sur trois appuis au moins, sont fixés à l'aide de pointes ou d'agrafes à chaque intersection d'un chevron et d'un liteau.
La longueur des pointes doit être au moins égale à :
Les pointes torsadées ou crantées présentent un meilleur accrochage dans le bois que les pointes lisses.
L'agrafage n'est utilisé que pour la fixation de pièces d'épaisseur inférieure ou égale à 25 mm.
Le tableau IV ci-contre donne la section des liteaux à utiliser en fonction de :
l'écartement maximal entre appuis des supports (L) :
l'entraxe de pose des liteaux (l),
Tableau IV
L'entraxe admissible des supports correspond à l'écartement maximal entre appuis majoré d'une largeur de chevron ou fermette.
Le tableau est applicable aux conditions d'emploi des liteaux en résineux (sapin, épicéa). Il est également applicable au dimensionnement des liteaux en chêne ou châtaignier. Il ne doit pas être utilisé pour le dimensionnement des liteaux en peuplier.
Pour les liteaux rectangulaires, le sens de pose doit être respecté.
3.2.3.2 Pose sur liteaux métalliques
Les tuiles sont posées sur des cornières ou des profilés carrés et rectangulaires tels que définis par les normes NF A 45-009 et 45-010.
L'épaisseur et la largeur des ailes sont fonction de la portée et des charges.
Elles sont déterminées par calcul.
3.2.3.3 Ecartement des liteaux
L'écartement de face amont à face amont des liteaux est au maximum égal à la longueur de la tuile diminuée de la valeur du recouvrement indiquée dans le tableau I pour les zone et situation considérées.
3.3 Mise en oeuvre des tuiles
3.3.1 Dispositions générales
Les tuiles sont posées avec un chevauchement de la tuile du rang supérieur sur celle du rang inférieur selon les valeurs précisées par le tableau I et avec un espacement latéral de 2 à 5 cm entre les éléments à leur partie la plus large.
La pose commence par les tuiles de courant formant canaux d'évacuation des eaux.
Sur les supports continus plans en bois massif ( § 3.2.1.1), la pose s'effectue au cordeau ou au tracé. Elle requiert un calage des tuiles.
Sur les supports visés à l' article 3.2.2, les tuiles de courant sont simplement posées, partie évasée vers le haut, dans le berceau créé par deux pièces de bois voisines, en partant du bas du versant.
Lorsque les tuiles de courant sont en place, les tuiles de dessus (ou tuiles de couvert) sont posées à cheval sur deux rangs consécutifs.
La partie large de la tuile de dessus est disposée vers le bas du versant, à l'inverse de ce qui est fait pour les tuiles de dessous.
A la pose, les rangs sont normalement alignés.
3.3.2 Dispositions spécifiques
Le calage au mortier des tuiles contribue à leur maintien en place. Il doit être discontinu.
Ce calage peut être réalisé soit avec un mortier répondant aux spécifications de l' article 2.4, soit à sec au moyen de cassons (fragments de tuiles), soit au moyen de pièces de bois parallèles à la ligne de plus grande pente de la couverture.
Sur les supports continus plans en panneaux dérivés du bois ( § 3.2.1.2), le calage des tuiles est obligatoirement constitué par des pièces de bois parallèles à la ligne de plus grande pente selon les dispositions précisées en 3.2.1.2.
Sur les supports comportant un berceau d'assise, les tuiles de courant sont posées à sec dans ce berceau qui les cale ou scellées par un tampon de mortier répondant aux spécifications de l' article 2.4.
Lorsqu'elles comportent un (des) tenon(s), les tuiles de courant sont placées sur les liteaux et leur bon positionnement doit résulter de l'appui du (des) tenon(s) prévu(s) à cet effet sur la face amont des liteaux ( cf. fig. 7).
3.3.3 Fixation des tuiles
3.3.3.1 Généralités
La fixation des tuiles peut être rendue nécessaire soit pour éviter le glissement des tuiles, soit pour s'opposer à leur soulèvement sous l'effet des actions du vent sur les couvertures.
3.3.3.2 Modes de fixation des tuiles
Les tuiles peuvent être fixées :
-
soit par scellement au mortier décrit à l' article 2.4.
Pour les tuiles siliconnées, le scellement est effectué à partir d'un mortier adjuvanté ;
Concernant l'additif à incorporer dans le mortier adjuvanté, on se référera à la notice technique du fabricant de tuiles.
Le principe de solidarisation des tuiles par pose à bain de mortier des tuiles de courant et de couvert introduit une diminution de la ventilation de ces tuiles. En conséquence, cette technique n'est admise que dans les conditions locales (régions peu sujettes au gel) où elle s'est avérée être sans conséquence sur la durabilité des tuiles ainsi posées.
-
soit à l'aide des crochets décrits à l' article 2.3.2.2, de clous ou de pannetons.
Le principe de mise en oeuvre des crochets est illustré par la figure 8.
Figure 8a Fixation des tuiles par crochets en partie courante de couverture/solidarisation des tuiles entre elles et détail de fixation de tuile de courant au support
Figure 8b Fixation des tuiles par crochets en partie courante de couverture/solidarisation des tuiles entre elles et détail de solidarisation de tuile de couvert au support
La densité de répartition des crochets S et longs à oeil est précisée par l' article 3.3.3.5 ;
-
soit à l'aide de mastic pour fixer les tuiles entre elles (tuiles de courant entre elles, tuiles de couvert entre elles et tuiles de couvert sur tuiles de courant). Ce mode de fixation sera précisé par la fiche technique du producteur de tuiles.
La fixation des tuiles au support à l'aide de mastic n'est pas visée par le présent DTU.
La fixation par collage des tuiles siliconnées nécessite un mastic spécifique.
3.3.3.3 Principe de fixation des tuiles pour éviter leur glissement
La nécessité, ou non, de fixation des tuiles en fonction de la pente de couverture est indiquée dans le tableau V :
Tableau V Principe de fixation des tuiles en fonction de la pente de couverture
Le cas particulier des couvertures présentant une pente supérieure à 60 % nécessite des dispositions spécifiques de fixation qui ne sont pas traitées par le présent Cahier des Clauses Techniques.
Dans le cas des zones à fortes vibrations (trafic routier très dense, aéroport, etc.), toutes les tuiles doivent être fixées par l'un des modes de fixation décrits précédemment.
Le principe particulier de pose des tuiles dite « à point lacé », qui n'est admis que pour des pentes de couverture comprises entre 31 et 40 %, permet de ne pas recourir à une fixation rapportée des tuiles lorsque celle-ci est requise par le tableau V.
3.3.3.4 Principe de fixation des tuiles en fonction de l'exposition au vent de la couverture
Complémentairement aux dispositions définies par l' article 3.3.3.3, et quelle que soit la pente de couverture, il est nécessaire de solidariser les tuiles au support de couverture, dans les conditions précisées par le tableau VI.
Tableau VI Principe de fixation des tuiles en fonction de l'exposition au vent de la couverture
3.3.3.5 Principe et répartition des fixations de tuiles
Lorsqu'elle est requise dans les conditions prévues par les articles 3.3.3.3 et 3.3.3.4, la fixation des tuiles doit être réalisée dans les conditions prévues par le tableau VII.
Tableau VII a Modalités de fixation des tuiles (entre elles et à leur support) et répartition des fixations (Tableaux VII a et b)/pose sur support continu
Tableau VII b Modalités de fixation des tuiles (entre elles et à leur support) et répartition des fixations (Tableaux VII a et b)/pose sur liteaux
3.4 Ouvrages particuliers
3.4.1 Egout
Les égouts peuvent être ou non munis d'un dispositif de recueil des eaux (gouttières).
3.4.1.1 Egout droit
Le premier rang de tuiles de courant est fixé.
Si cette fixation est réalisée au mortier, une surépaisseur de mortier est nécessaire pour éviter le basculement.
Si les tuiles sont posées à sec, on recourt à des pièces de bois d'épaisseur appropriée pour éviter le basculement.
La saillie du premier rang peut être soutenue par une corniche. Cette corniche - dite génoise - peut être réalisée par 1 à 4 rangs de tuiles canal (chaque rang débordant par rapport au rang inférieur ( fig. 9).
Figure 9 Egout (avec génoise)
L'emploi des génoises dans des régions où elles sont inhabituelles peut entraîner un risque de dégradation sous les effets du gel des tuiles ainsi maçonnées.
Il est actuellement fabriqué des produits spéciaux appelés « génoises » permettant d'exécuter sur place ou en préfabrication la corniche de soutien de l'égout.
3.4.1.2 Egout biais
Selon l'angle de raccordement de l'égout à la partie courante, les tuiles sont soit non tranchées mais décalées d'une ligne à l'autre pour suivre la ligne biaise, auquel cas la disposition est complétée par une garniture, soit tranchées.
3.4.2.1 Faîtage droit
La ligne de faîtage est recouverte soit avec des tuiles de même modèle que celles de la couverture, soit avec des tuiles de plus grand modèle. Le recouvrement des faîtières se fait dans le sens défavorable à la pénétration de l'eau sous les vents de pluie habituels.
On peut interposer une languette (morceaux de tuile plate ou de tuile canal par exemple) entre la faîtière et la tuile pour faciliter le renvoi de l'eau sur le versant.
3.4.2.1.1 Fixation des faîtières
Il y a lieu de fixer les faîtières ; cette fixation est réalisée :
soit au mortier répondant aux spécifications de l' article 2.4 ;
soit par mortier et clouage, le clouage étant réalisé dans la zone de recouvrement.
La fixation par clouage nécessite au faîtage la présence d'une pièce complémentaire en bois (lisse de rehausse) fixée à la charpente.
3.4.2.1.2 Joints entre faîtières
Le joint entre faîtières est réalisé par un recouvrement de 10 cm au minimum avec joint de mortier répondant aux spécifications de l' article 2.4. Les abouts de faîtage doivent être obturés.
3.4.2.1.3 Joints entre faîtières et tuiles
Le joint entre faîtières et tuiles est calfeutré au mortier répondant aux spécifications de l' article 2.4. De manière à éviter la fissuration des masses de mortier importantes, on y incorpore des fragments de tuiles (cassons).
3.4.2.2 Faîtage biais
Selon que la toiture est mono-pente ou double-pente, il est traité comme une rive de tête ( paragraphe 3.4.6) ou comme un arêtier ( paragraphe 3.4.4).
3.4.3 Faîtages à sec
Ils relèvent de l'Avis Technique.
3.4.4 Arêtiers
Les tuiles des versants sont tranchées biaises et la ligne d'arêtier est recouverte par des tuiles de même modèle que celles de la couverture ou du faîtage, fixées et calfeutrées dans les conditions de l' article 3.4.2.1.3.
3.4.5 Noues ( fig. 11)
Figure 11 Noue
Par suite de sa position, la noue se trouve placée dans des conditions particulièrement défavorables pour les raisons suivantes :
sa pente est inférieure à celle du rampant de plus faible pente,
étant placée à l'intersection de deux versants, la noue reçoit une grande quantité d'eau.
En conséquence, sa réalisation doit faire l'objet de soins particuliers.
Lorsque les pentes des deux versants sont très différentes, il convient notamment de prendre toutes dispositions pour éviter les infiltrations d'eau sur le versant dont la pente est la plus faible.
La noue est généralement constituée par un revêtement métallique posé sur voligeage et dont le développement et le profil sont fonction de sa pente et de la quantité d'eau à évacuer.
Pour des rampants et des noues de faible longueur, dans le cas de travaux de réfection, on peut recourir à des éléments de terre cuite formant noues.
En rive, les tuiles sont tranchées biaises suivant l'axe de la noue. Le recouvrement terre cuite sur métal est au moins de 8 cm.
La distance entre les extrémités tranchées des tuiles doit permettre le nettoyage de la noue.
La charpente doit être prévue et aménagée pour recevoir la noue.
3.4.6 Rives de tête
3.4.6.1 Rives de tête avec dépassement du mur
Le dernier rang de tête est recouvert :
-
soit par un garnissage au mortier protégé par une garniture métallique et une bande solin ;
Cette solution permet de se prémunir des risques de fissuration qui peuvent survenir dans le cas des procédés ci-après.
soit par un bardelis et une bande-solin ;
-
soit par un solin en mortier ( fig. 12), répondant aux spécifications de l' article 2.4, grillagé ou non.
Figure 12 Rive de tête avec dépassement du mur
3.4.6.2 Rives de tête sans dépassement du mur
Le dernier rang est recouvert à l'aide de tuiles du même modèle que celles de la couverture ou d'un modèle plus grand, scellées au mortier répondant aux spécifications de l' article 2.4 ( fig. 13), éventuellement avec languette.
Figure 13 Rive de tête sans dépassement du mur
Cet ouvrage peut être traité également avec tuiles en débord et calfeutrement au mortier répondant aux spécifications de l' article 2.4.
3.4.7 Rives latérales (sans dépassement du mur)
La dernière travée de tuiles de courant ou de tuiles de dessus est scellée au mortier répondant aux spécifications de l' article 2.4.
3.4.7.1 Rives latérales droites
Un parement raccorde les tuiles de rives avec le nu du mur ( fig. 14 a).
On peut être amené à protéger le mortier par un bardelis formé par une travée de tuiles canal ou de tuiles plates déversées vers l'extérieur et obligatoirement recouvertes par une tuile de couvert ( fig. 14 a - 14 b).
Figure 14 a et b Rives latérales droites
3.4.7.2 Rives latérales biaises
Les tuiles, selon l'angle de recouvrement de l'égout à la partie courante des tuiles, sont :
soit non tranchées, mais décalées d'une ligne à l'autre pour suivre la ligne biaise, auquel cas la disposition est complétée par une garniture métallique,
soit tranchées.
Si l'eau afflue, l'ouvrage est traité comme un égout biais.
Si l'eau s'en écarte, l'ouvrage est traité comme un arêtier.
3.4.8 Pénétrations
Il existe deux sortes de pénétrations : les pénétrations continues et les pénétrations discontinues.
3.4.8.1 Pénétrations continues ( fig. 15 a - 15 b - 15 c à 17)
Figure 15 a Pénétrations continues/rive contre mur (avec bardelis scellé)
Figure 15 b Pénétrations continues/rive latérale contre mur (avec tuile canal tranchée formant saillie et se recouvrant)
Figure 15 c Pénétrations continues/variante du schéma 15 b
Figure 16 Rive latérale contre mur (avec garniture métallique)
Figure 17 Chéneau contre mur
Par pénétration continue, l'on entend des ouvrages qui limitent la surface de la couverture sur tout un côté de celle-ci (par exemple, mur mitoyen, tête de pignon).
3.4.8.1.1 Pénétration continue suivant la ligne de plus grande pente de la couverture ( fig. 15 a - 15 b - 15 c - 16)
On exécute un solin en mortier (de composition répondant aux spécifications de l' article 2.4) ou un bardelis constitué soit avec des éléments plats en terre cuite (tuiles plates par exemple), ce bardelis étant encastré et scellé dans le mur ( fig. 15 a), soit par une bande métallique ( fig. 16), soit en tuiles canal tranchées ( fig. 15 b et 15 c).
3.4.8.1.2 Pénétration continue perpendiculaire à la ligne de plus grande pente de la couverture
Deux cas sont possibles :
l'intersection perpendiculaire a lieu au point haut de la couverture ; l'ouvrage est traité comme indiqué à l' article 3.4.6 « Rives de tête » ;
-
l'intersection perpendiculaire a lieu au point bas de la couverture ; elle est alors couramment dénommée « chéneau » et traité comme tel ( fig. 17).
Les dimensions du chéneau doivent permettre l'évacuation des eaux recueillies ( cf. DTU 60.11, chap. 2, art. 2).
3.4.8.1.3 Pénétration continue oblique par rapport à la ligne de plus grande pente de la couverture
L'ouvrage est traité comme une rive de tête ou comme un chéneau selon que l'eau a tendance à fuir ou à rejoindre la ligne d'intersection entre le versant et la pénétration.
3.4.8.2 Pénétrations discontinues
Les pénétrations discontinues sont des ouvrages isolés à l'intérieur de la surface de la couverture (souches, lanterneaux, cages d'ascenseur).
Ils sont traités principalement par raccordement à l'aide de façonnés métalliques sur les 4 côtés.
Le plomb est le plus couramment utilisé pour ce type de raccordement compte tenu de sa bonne adaptabilité.
Ils peuvent être également traités par raccordement métallique en amont et au mortier sur les trois autres côtés ( cf. fig. 15 a, 15 b, 15 c).
La partie arrière de l'ouvrage, située en amont de la pénétration est, selon sa longueur, traitée soit en besace ( fig. 18), soit en chéneau ( cf. fig. 17).
Figure 18 Souche de cheminée
Figure 18 Souche de cheminée
Lorsqu'il s'agit d'une souche de cheminée, la distance entre les bois et la face intérieure du conduit (écart de feu) doit respecter le minimum prescrit par la réglementation en vigueur dans la région considérée.
Les raccords des fenêtres de toit sont traités dans les Avis Techniques relatifs à ces systèmes.
3.5 Dispositions générales dans le cas de pose avec écran (cas des tuiles posées sur liteaux)
L'écran est fixé tendu sur les chevrons et le niveau d'appui des liteaux est relevé par une contrelatte d'épaisseur 20 mm minimum fixée sur la face supérieure du chevron
Cette disposition répond au caractère nécessaire de la circulation de l'air entre la surface de l'écran et les tuiles.
Figure 19.1 Principe de mise en oeuvre de l'écran souple
Figure 19.2 Mise en oeuvre d'un écran souple (cas des tuiles à tenons sur liteaux)
En égout, l'écran doit être raccordé de façon a ce que les eaux de fonte des éventuelles pénétrations de neige poudreuse soient reconduites à l'extérieur du bâtiment (dans la gouttière ou les chéneaux par exemple).
Les Avis Techniques concernant les écrans souples de sous-toitures précisent les particularités de pose en matière :
d'écartement maximal admissible des chevrons supports ;
de valeur du recouvrement minimal des lés en fonction de la pente de la couverture.
La ventilation doit être assurée selon les dispositions du paragraphe 3.7.3 qui précise une ventilation en sous-face de l'écran lorsque celui-ci est prévu.
L'interposition éventuelle d'un écran, non imposée par ailleurs, doit être précisée dans les documents particuliers du marche.
3.6 Isolation thermique des combles
3.6.1 Cas des couvertures posées sur supports discontinus ou continus en bois massif, sans écran disposé en sous-face du support ni chape d'étanchéité reposant sur celui-ci
L'isolation thermique peut être disposée en plancher de comble ou, dans le cas d'occupation de ce dernier, sous rampant. Dans l'un et l'autre cas, la perméance à la vapeur d'eau de la paroi isolée, à la charge de l'entreprise qui met en oeuvre l'isolant et/ou le plafonnage, doit être au plus égale à 0,3 g/m².h.mmHg.
3.6.1.1 Isolation en plancher de comble
L'isolation thermique est disposée dans le plancher du comble ou sur le plafonnage des locaux sous-jacents.
3.6.1.2 Isolation sous rampant
L'isolant ne doit pas être en contact avec la sous-face du support des tuiles. On réservera toujours entre cette sous-face et l'isolant un vide tel que, compte tenu des variations éventuelles du volume de l'isolant, il subsiste toujours un espace continu de 20 mm minimum (cas des supports discontinus) ou de 40 mm (cas des supports continus) destiné à assurer le libre passage de l'air.
3.6.2 Cas des couvertures posées sur support continu en panneaux dérivés du bois ou en maçonnerie
L'isolation thermique peut être disposée en plancher de comble ou sous rampant. Dans ce dernier cas, l'isolant doit être disposé de façon à ce qu'il subsiste, compte tenu des variations éventuelles de son épaisseur, un espace minimal de 40 mm entre la face supérieure de l'isolant et la sous-face du support continu ou de l'écran.
3.6.3 Cas des couvertures posées sur liteaux (tuiles à tenon(s)) avec écran
L'isolation thermique peut être disposée en plancher de comble ou sous rampant. Dans ce dernier cas, l'isolant doit être disposé de façon à ce qu'il subsiste, compte tenu des variations éventuelles de son épaisseur, un espace minimal de 20 mm entre la face supérieure de l'isolant et la sous-face de l'écran.
L'espace entre l'isolant et l'écran doit être ventilé. Le présent Cahier des Clauses Techniques ne traite pas des caractéristiques des isolants spécifiques mis en oeuvre en plancher de comble ou sous rampant dans les cas de couverture posée sur support continu en panneaux dérivés du bois et en maçonnerie, ou posée sur liteaux avec écran.
Les caractéristiques des isolants et les conditions de leur mise en oeuvre dans les combles avec supports continus en panneaux dérivés du bois et en maçonnerie ou avec écran de sous-toiture feront l'objet d'un document spécifique ultérieur.
3.6.4 Cas des couvertures posées sur support continu avec chape, feutre ou produit analogue, disposé sur ce support
Ce cas n'est pas traité dans le présent document.
3.7 Ventilation en sous-face de la couverture et de son support
3.7.1 Cas des couvertures posées sur supports discontinus ou continus en bois massif, sans écran disposé en sous-face du support ni chape reposant sur celui-ci
La conception de ce type de couverture assure une ventilation suffisante de la sous-face des tuiles et de leur support en bois massif lorsque les tuiles ne sont pas entièrement maçonnées.
Lorsque les tuiles sont entièrement maçonnées, cette disposition entraîne une réduction de la ventilation. On peut, dans ce cas, admettre cette solution en fonction de l'expérience locale.
3.7.2 Cas des couvertures posées sur support continu en panneaux dérivés du bois ou en maçonnerie
La conception de ce type de couverture assure une ventilation suffisante de la sous-face des tuiles lorsqu'elles ne sont pas entièrement maçonnées.
Le commentaire du paragraphe 3.7.1 s'applique également à ce cas.
3.7.3 Cas des couvertures posées sur liteaux (tuiles à tenon(s)) avec écran
La ventilation est assurée dans les mêmes conditions que pour les supports continus du paragraphe 3.7.2.
Complémentairement, la sous-face des supports continus en panneaux dérivés du bois et en maçonnerie, celle des supports continus avec chape ou celle des écrans souples (cas des tuiles à tenon(s)) doit être également ventilée.
Les conditions de ventilation de la sous-face des supports continus signalées ci-dessus, ou celles de la sous-face des écrans souples, feront l'objet d'un document spécifique ultérieur.
3.8 Protection contre la neige poudreuse
Dans le cas d'une couverture en éléments discontinus telle que celle faisant l'objet du présent Cahier des Clauses Techniques, la protection contre la neige poudreuse ne peut être assurée par le seul assemblage de ces éléments.
En conséquence, lorsqu'une telle protection est souhaitée au niveau du rampant, il convient de prendre les dispositions suivantes :
dans le cas d'une pose sur liteaux, on peut recourir à l'interposition d'un écran souple. La mise en oeuvre de cet écran se fait selon les modalités de l' article 2.5 et selon les dispositions prévues à l' article 3.5 et, éventuellement, à l' article 3.6 ;
dans le cas d'une pose sur support maçonné, aucune disposition particulière n'est nécessaire ;
dans le cas des autres types de pose, on peut, là encore, avoir recours à l'emploi d'un écran moyennant l'adaptation de la ventilation et compte tenu de la perméance à la vapeur d'eau de la paroi plafond. Ces dernières dispositions ne sont pas visées par le présent document.
L' annexe 1 définit les zones d'application et les situations.