Chapitre 4 Mise en oeuvre de la couverture à tasseaux en feuilles et longues feuilles

4.1 Différents systèmes d'assemblage des feuilles et longues feuilles

4.1.1 Assemblage longitudinal

Il existe deux types d'assemblage longitudinal :

l'assemblage longitudinal à couvre-joint non agrafé (fig. 9).

Figure 9 Couvre-joint non agrafé

Les descriptions faites dans le présent document et les dessins s'y rapportant sont relatifs à ce mode d'assemblage ;
l'assemblage longitudinal à couvre-joint agrafé (fig. 10).

Figure 10 Couvre-joint agrafé

4.1.2 Assemblage transversal

Suivant la longueur de rampant considérée, on pourra avoir une couverture à travée continue ou à travée discontinue.

La travée continue est faite d'une longue feuille d'une seule longueur sans assemblage transversal, qui va de l'égout au faîtage ou au ressaut intermédiaire.

Il existe trois types d'assemblage transversal en travées discontinues :

l'assemblage transversal à agrafure simple,
l'assemblage transversal à double agrafure,
l'assemblage transversal à ressaut.

4.1.3 Pente minimale et choix des assemblages transversaux

Le choix d'un type d'assemblage transversal est fonction du site, de la pente et de la zone climatique.

La pente minimale à respecter est elle-même fonction de ces divers paramètres.

L'ensemble de ces données concernant le choix des assemblages et les pentes minimales à respecter figurent au tableau IV, dans lequel les valeurs des pentes sont applicables à toutes les parties du toit, y compris ressauts et coyaux.

Tableau IV Pente minimale et choix des assemblages transversaux en couverture à tasseaux

4.1.4 Dimensions des feuilles et longues feuilles

feuilles

La longueur maximale des feuilles est fixée à 3 m. La largeur maximale est de 0,670 m. L'épaisseur minimale est de 0,5 mm.

longues feuilles

La largeur des longues feuilles est de 0,500 m ou 0,670 m. La largeur de 0,650 m peut être utilisée sur commande spécifique.

Les longueurs maximales des longues feuilles sont fonction de la largeur et de l'épaisseur des longues feuilles, et sont données au tableau V.

Tableau V Longueurs admissibles des longues feuilles en couverture à tasseaux

En zone de vent 2 site exposé ainsi qu'en zone de vent 3 et 4 tous sites, la largeur des longues feuilles est limitée à 0,500 m. Ces zones de vent sont celles définies dans les règles NV 65 avec leur modificatif de décembre 1999.

4.2 Exécution des parties courantes

4.2.1 Tasseaux (fig. 11)

Figure 11 Pose des tasseaux

Les tasseaux sont généralement de forme trapézoïdale. Leur hauteur est fonction de la longueur de la projection horizontale du versant :

versant dont la projection horizontale est inférieure ou égale à 8 m : tasseau de 4 cm minimum ;
versant dont la projection horizontale est supérieure à 8 m : tasseau de 5 cm minimum.

Ils sont posés suivant la ligne de plus grande pente du versant afin de ne pas créer un obstacle à l'écoulement naturel des eaux. Toutefois, le tasseau de rive est toujours posé parallèlement à la rive.

En général, dans la couverture à ressauts, les tasseaux sont disposés en quinconce.

La pose à tasseaux alignés, bien que possible, présente des difficultés d'exécution.

Chaque tasseau est fixé sur le voligeage à l'aide d'une pointe traversant perpendiculairement à la fois le tasseau et la patte à tasseau en cuivre, disposée au préalable entre le voligeage et le tasseau.

De plus, ce clouage est renforcé par deux pointes en oblique de part et d'autre du tasseau dans l'intervalle entre les pattes.

Les dimensions des pointes à tasseaux sont données au tableau VI.

Tableau VI Dimensions des pointes à tasseaux

4.2.2 Pattes à tasseaux (fig. 11, 12, 13)

Ces pattes sont en cuivre de 0,5 mm d'épaisseur minimale et ont une largeur de 4 cm. Leur longueur initiale est fonction de la hauteur des tasseaux :

tasseau de 4 : 16 cm ;
tasseau de 5 : 18 cm.

Ces pattes sont disposées tous les 50 cm. Les pattes d'extrémités sont placées à 10 cm environ des extrémités du rampant. Toutefois, les feuilles de 2 m peuvent être maintenues par 3 pattes à tasseaux par relief latéral.

4.2.3 Reliefs latéraux (fig. 12)

Figure 12 Phases d'exécution de la couverture à tasseau

Les feuilles sont toujours posées avec deux reliefs latéraux. La hauteur des reliefs est égale à la hauteur du tasseau diminuée de 5 mm, c'est-à-dire :

tasseau de 40 mm : relevé de 35 mm ;
tasseau de 50 mm : relevé de 45 mm.

Un jeu de 5 mm est ménagé entre le tasseau et le pli de la feuille pour permettre la libre dilatation du métal.

Les reliefs au droit des tasseaux ne sont pas cloués, mais maintenus par des pattes à tasseaux. Toutefois, en tête de feuille, un clou fixant celle-ci sur le tasseau est admis.

4.2.4 Pattes à feuilles (fig. 13)

Figure 13 Fixation des feuilles par pattes à tasseau et pattes à feuilles

Les pattes à feuilles sont destinées à la fixation des feuilles de cuivre dans les systèmes à agrafure simple ou agrafure double.

Elles sont en cuivre de 0,5 mm d'épaisseur minimale et ont une largeur minimale de 4 cm.

Leur longueur est de 12 ou 13 cm.

4.3 Exécution des assemblages transversaux à agrafure simple

4.3.1 Agrafure simple (fig. 14)

Figure 14 Assemblage à agrafure simple

L'agrafure simple est composée :

en tête de feuille, d'une pince rabattue par-dessus ;
en bas de feuille, d'une pince rabattue par-dessous.

En couverture à tasseaux en feuilles, les agrafures sont dites de 4 cm ou 5 cm.

En couverture à tasseaux en longues feuilles, les agrafures sont dites de 6 cm.

Les dimensions des agrafures, des pinces et des jeux correspondants sont représentées sur les figures 15, 16 et 17.

Figure 15 Agrafure simple de 4

Figure 16 Agrafure simple de 5

Figure 17 Agrafure simple de 6 pour longue feuille

4.3.2 Mode de fixation des feuilles et longues feuilles

4.3.2.1 Feuilles

Les feuilles de cuivre sont fixées latéralement par les pattes à tasseaux rabattues et transversalement par deux pattes à feuilles (fig. 12 et 13).

Pour les pentes supérieures à 1,75 m/m, les deux pattes à tasseaux de tête seront logées dans deux encoches pratiquées dans les reliefs (fig. 18) et on ajoutera une troisième patte à feuille.

Figure 18 Renfort de fixation latérale des feuilles pour pente supérieure à 1,75 m/m en agrafure simple

4.3.2.2 Longues feuilles

Les longues feuilles sont fixées latéralement par les pattes à tasseaux rabattues.

Un point fixe est réalisé par clouage des relevés dans les tasseaux aux 2/3 minimum de la longueur, à partir du bas de la longue feuille, comme représenté sur la figure 19. Les clous, au nombre de 4 minimum par côté, seront répartis sur une longueur de 30 cm environ.

Figure 19 Positionnement du clouage des relevés pour fixation latérale des longues feuilles (point fixe)

Les pattes à feuilles de tête ne doivent pas entraver la dilatation des longues feuilles.

4.4 Exécution des assemblages transversaux à double agrafure

4.4.1 Double agrafure (fig. 20)

Figure 20 Assemblage à double agrafure

La partie haute de la feuille comporte une pince dans laquelle viendront s'agrafer les pattes à feuilles.

En dessous est soudée une bande d'agrafure en cuivre, destinée à recevoir la pince façonnée au bas de la feuille supérieure.

Les dimensions des agrafures, des pinces et des jeux correspondants sont représentées sur les figures 21 et 22.

Figure 21 Agrafure double pour feuille

Figure 22 Agrafure double pour longue feuille

4.4.2 Recouvrement

4.4.2.1 Feuilles

Le recouvrement est d'autant plus grand que la pente est plus faible.

Le tableau VII donne les recouvrements suivant les pentes et les zones climatiques pour la couverture en feuilles.

Tableau VII Recouvrement suivant pente et zone climatique pour couverture en feuilles

4.4.2.2 Longues feuilles

Pour la couverture à longues feuilles, le recouvrement minimal est de 14 cm pour les pentes supérieures ou égales à 0,11 m/m et de 16 cm pour les pentes inférieures à 0,11 m/m.

4.4.3 Mode de fixation des feuilles et longues feuilles

4.4.3.1 Feuilles

La fixation des feuilles se fait suivant le système retenu pour la couverture à agrafure simple (§ 4.3.2.1).

4.4.3.2 Longues feuilles

La fixation sera exécutée suivant l'un ou l'autre des deux procédés suivants :

on place une bande de feuillard cuivre de 25 mm × 1,5 mm à l'intérieur de la pince de tête. La fixation s'effectue par clouage à travers cette bande et la longue feuille.

La pince est ensuite rabattue sur le feuillard (fig. 23 ci-dessus) ;

Figure 23 Renfort de fixation des longues feuilles en agrafure double par feuillard cuivre
on peut procéder comme décrit au paragraphe 4.3.2.2.

4.5 Exécution des assemblages transversaux à ressaut

4.5.1 Ressaut

Les feuilles et les longues feuilles comportent :

en tête : un relief ayant une hauteur inférieure de 10 mm à celle du ressaut.

Les angles formés par la rencontre des relevés latéraux et du relief de la tête sont soudés ou exécutés en coin de mouchoir. Un jeu de 10 mm sera laissé entre le relief de tête et le ressaut ;
en bas : un larmier de 45 mm qui ne doit pas être entaillé et passer franc au-dessus des tasseaux inférieurs.

Entre le larmier et le ressaut, on laissera un jeu de 10 mm dans le cas de la couverture en feuille et de 15 mm dans le cas de la couverture en longues feuilles.

La représentation des assemblages transversaux à ressaut est donnée en figure 24.

Figure 24 Assemblage transversal à ressaut (mm)

4.5.2 Mode de fixation des feuilles et longues feuilles

4.5.2.1 Feuilles

Les feuilles sont fixées latéralement par les pattes à tasseaux. Pour éviter le glissement, les deux pattes à tasseaux en tête de feuille seront recourbées dans deux encoches pratiquées dans les relevés (fig. 18).

4.5.2.2 Longues feuilles

La fixation se fait comme décrit au paragraphe 4.3.2.2.

4.6 Travées continues

Les longues feuilles vont de l'égout au faîtage ou de l'égout au ressaut, du ressaut au faîtage ou de ressaut à ressaut.

Les raccordements à l'égout, au faîtage et au ressaut se font respectivement suivant les prescriptions définies aux paragraphes 4.8.1, 4.8.3 et 4.5.

La fixation des longues feuilles se fait comme décrit au paragraphe 4.3.2.2.

4.7 Couvre-joint

4.7.1 Description

Les couvre-joints destinés à recouvrir les tasseaux et les relevés de feuilles sont conformes à la norme NF P 34-403.

L'épaisseur minimale est de 0,5 mm.

Ils ont un développement de 10 cm pour les tasseaux de 4 cm et de 5 cm.

La représentation des couvre-joints est donnée à la figure 25.

Figure 25 Couvre-joint

4.7.2 Pose

Les couvre-joints sont posés en partie courante par éléments de 1 mètre maximum avec un recouvrement minimal de 5 cm.

4.7.3 Fixation

Chaque couvre-joint est cloué en tête par un clou en cuivre. L'extrémité inférieure est maintenue en position soit par une patte à ressort en cuivre (fig. 26), soit par deux baïonnettes (fig. 27).

Figure 26 Fixation du couvre-joint par patte à ressort

Figure 27 Fixation du couvre-joint par baïonnettes

Pour la couverture en longues feuilles, la fixation de la première longueur de couvre-joint se fera par l'une ou l'autre des deux solutions suivantes :

en fixant le couvre-joint d'égout par des pattes soudées aux reliefs latéraux des longues feuilles (fig. 28a).

Figure 28 a Fixation du couvre-joint d'égout pour longues feuilles (mm)

Le deuxième couvre-joint est fixé par baïonnettes soudées dans sa partie inférieure et est cloué en tête ;
en fixant le couvre-joint par un clou cuivre en tête. Un jeu suffisant est ménagé entre talon et contre-talon, et l'extrémité du couvre-joint est repliée pour former le talon (fig. 28b).

Figure 28 b Fixation du couvre-joint d'égout pour longues feuilles (mm)

4.7.4 Talon

Chaque couvre-joint à l'égout et à chaque ressaut est fermé :

soit par un talon obtenu par pliage du couvre-joint lui-même (fig. 29).

Figure 29 Talon droit plié
soit par un talon indépendant, découpé suivant la section du couvre-joint, biseau redressé, soudé à celui-ci à angle vif et le dépassant par le bas (fig. 30).

Figure 30 a Talon rapporté/droit

Figure 30 b Talon rapporté/biais

La partie inférieure du talon s'insère dans l'agrafure ou est repliée sous le larmier.

4.7.5 Tête de couvre-joint ordinaire (fig. 31 et 32)

Figure 31 Tête droite

Figure 32 Tête biaise

Les couvre-joints sont terminés en raccord contre les obstacles par une tête de couvre-joint soudée sur celui-ci.

Cette tête devra dépasser en largeur d'au moins 4 cm de part et d'autre du couvre-joint.

Elle s'engage sous l'ouvrage supérieur de la couverture (couvre-joint de faîtage, arêtier ou bande porte-solin).

4.7.6 Tête de couvre-joint dite « patte d'oie » (fig. 33)

Figure 33 Tête patte d'oie

Lorsque les couvre-joints s'amortissent sous un membron, sous une agrafure ou un relief de moins de 4 cm, la tête du couvre-joint est exécutée en patte d'oie.

4.8 Raccords d'ouvrage continus

4.8.1 Egout

4.8.1.1 Larmier

Le raccordement du bas des feuilles et longues feuilles avec les chéneaux ou gouttières se fait par un larmier de 45 ou 60 mm (fig. 34).

Figure 34 Egout à larmier

On laissera un jeu de 5 mm pour la couverture en feuilles et 15 mm pour la couverture en longues feuilles entre le bas de la feuille ou longue feuille et le bas du support bois.

Si le recouvrement du larmier sur le chéneau est inférieur à 30 mm, on interposera une bande d'égout ou bande de battellement.

Ces bandes s'assemblent entre elles par recouvrement (fig. 35).

Figure 35 Egout à larmier et bande de battellement

Dans le cas de la couverture à longues feuilles et pour des pentes au moins égales à 0,20 m/m, on peut remplacer le larmier par un égout agrafé (fig. 36).

Figure 36 Egout agrafé (mm)

Dans le cas de gouttière nantaise ou havraise, le raccord se fait par double agrafure, le pli inférieur de celle-ci devant se trouver au-dessus du niveau de l'ourlet de la gouttière.

4.8.1.2 Chemise de garantie

A l'égout, sous chaque extrémité de tasseau, on dispose une chemise de garantie en cuivre de 20 × 15 cm avec pince latérale ou 30 × 15 cm sans pince pour assurer l'étanchéité et raidir le larmier (fig. 34).

4.8.1.3 Contre-talon

Les prescriptions concernant la pose des contre-talons sont données au tableau VIII.

Tableau VIII Pose de contre-talons

Les contre-talons sont soudés sur la feuille en raccord du larmier et du relevé (fig. 34).

Toutefois, à condition de disposer une chemise de garantie et d'étirer le métal dans l'angle, on peut se dispenser de la pose d'un contre-talon (fig. 37).

Figure 37 Egout sans contre-talon

4.8.2 Rives

4.8.2.1 Rive droite avec tasseau de rive (fig. 38)

Figure 38 Rive droite avec tasseau de rive : illustration des différents cas de fixation

On place une bande à biseau sur le tasseau de rive, que l'on recouvre d'un couvre-joint.

Cette bande est fixée au mur, soit par une patte clouée sur le chevron et soudée ou rivetée sur l'ourlet de la bande, soit par une patte d'agrafe prise dans l'ourlet, soit par une patte en feuillard cuivre. L'ourlet peut être à l'endroit ou à l'envers.

4.8.2.2 Rive droite avec bandeau (fig. 39)

Figure 39 Rive droite avec bandeau

On place une bande préformée recouvrant le bandeau. L'étanchéité entre le relief de la feuille de rive et cette bande est assurée par une main-courante. L'ourlet peut être à l'endroit ou à l'envers.

4.8.2.3 Rive biaise que fuit l'eau

Ces rives seront traitées comme les arêtiers pour les raccords de feuilles et couvre-joint, et comme les rives droites pour la bande de rive.

4.8.2.4 Rive biaise qui reçoit l'eau

Suivant la pente et la surface du versant d'une part, et l'inclinaison de la rive d'autre part, ces rives sont traitées comme des noues ou des chéneaux.

4.8.3 Faîtage et arêtier

4.8.3.1 Tasseaux

Les tasseaux de faîtage ont 8 cm de haut et les tasseaux d'arêtiers 6 cm ou 8 cm. Ils peuvent être de forme évidée.

4.8.3.2 Raccordement des feuilles et longues feuilles

Les feuilles et longues feuilles comportent en tête un relief de faîtage d'une hauteur égale à celle du tasseau moins 1 cm.

Les angles formés par la rencontre des relevés latéraux et du relief de faîtage sont soudés ou exécutés en coin de mouchoir.

Un jeu de 5 mm est laissé entre le relief et le tasseau dans le cas de la couverture en feuilles et 10 mm dans le cas de la couverture en longues feuilles.

Afin d'éviter le glissement des feuilles, on encochera le relevé au droit de la dernière patte à tasseaux ; pour les pentes supérieures à 1,75 m/m, on ajoutera un clou de chaque côté fixant la feuille en tête du tasseau.

Les longues feuilles seront fixées comme défini au paragraphe 4.4.3.2. Le couvre-joint est raccordé avec une tête ordinaire.

4.8.3.3 Couvre-joint de faîtage et d'arêtier

Les couvre-joints placés sur un tasseau de faîtage seront posés avec un recouvrement de 8 cm avec ou sans gaine soudée (fig. 40).

Figure 40 a Raccords sur faîtage/couvre-joint avec patte à ressort

Figure 40 b Raccords sur faîtage/couvre-joint avec gaine soudée

Le sens de recouvrement tiendra compte des vents de pluie dominants.

Les couvre-joints placés sur un tasseau d'arêtier seront posés avec un recouvrement de 5 cm (fig. 41).

Figure 41 Raccord sur arêtier

La fixation se fera suivant les dispositions du paragraphe 4.7.3.

4.8.4 Noues

Il est rappelé que la noue constitue un point singulier de la couverture, qui reçoit une grande quantité d'eau et dont la pente est inférieure à celle des deux rampants qui la constituent. Son développement est fonction de la surface des versants desservis.

Le choix du modèle de noue à mettre en oeuvre est fonction de la pente de la noue, de la situation du bâtiment, de la zone climatique et de la nature de l'ouvrage.

Pour tous les types de noues, il faut prévoir un jeu entre les feuilles ou longues feuilles et les éléments de noues. Ces jeux seront de 5 mm pour une agrafure entre feuille et élément de noues et 10 mm pour une agrafure entre longue feuille et élément de noues.

Le tableau IX définit le type de noue à exécuter en fonction des principaux paramètres à prendre en compte.

Tableau IX Différents types de noues

4.8.4.1 Noue à agrafure simple (fig. 42)

Figure 42 Noue à agrafure simple

Les feuilles comportent un pli en leur milieu et des pinces de 4 cm sur les rives latérales et de tête, et une pince de 3,5 cm en bas.

Le développement est de 33 cm minimum.

Elles sont fixées avec des pattes à feuilles, aussi bien en tête que sur les côtés.

Les éléments s'agrafent entre eux au moyen de la pince de 4 cm avec jeu de dilatation.

Sur chaque rive, les feuilles du versant avec coupe biaise viennent s'agrafer sur les pinces latérales avec contre-talons soudés. Les couvre-joints sont terminés par un talon biais replié dans l'agrafure de la noue.

4.8.4.2 Noue à double agrafure (fig. 43 et 44)

Figure 43 Noue à double agrafure avec raccord de versant à agrafure simple

Figure 44 Noue à double agrafure avec raccord de versant à double agrafure

Les éléments de noue se raccordent entre eux par double agrafure à recouvrement comprenant, en tête, une pince de 1 cm, une bande soudée avec recouvrement et en bas, une pince de 3 cm.

Son développement ne doit pas être inférieur à 40 cm.

Le recouvrement minimal est de 15 cm.

Suivant le système d'agrafure du toit lui-même, les rives latérales seront soit à agrafure simple de 4 cm, soit à double agrafure comprenant une pince de 1,5 cm et une bande soudée avec recouvrement.

4.8.4.3 Noue encaissée (fig. 45)

Figure 45 Noue encaissée

La noue comporte deux relevés latéraux de 4,5 cm minimum. Son développement est de 33 cm minimum.

La noue façonnée d'une pièce ou en éléments soudés est maintenue latéralement dans son berceau par des pattes d'agrafe.

Aucune agrafure n'est tolérée.

Le raccord des feuilles de versant est traité comme un égout.

L'encaissement, autant que possible, doit être prévu dans la charpente ou créé avec des planches délardées et calées.

Dans le cas de noue encaissée à ressauts, les éléments de noue entre ressauts sont soit d'une pièce, soit en bouts soudés.

4.8.4.4 Noue à crémaillère (fig. 46)

Figure 46 Noue à crémaillère

Un tasseau de 8 cm est placé au fond de la noue. Un couvre-joint de 16 cm coiffe le tasseau et les reliefs des éléments de noues.

Le type de raccordement entre les éléments de noue et les feuilles du versant est celui retenu pour le versant.

4.8.4.5 Noue à tasseau de fond

Lorsque la différence de pente des deux versants est inférieure à 27 % ou 15°, la noue peut être réalisée à tasseau de fond. Dans ce cas, elle est exécutée en deux travées, séparées par un tasseau de fond de 8 cm avec couvre-joint indépendant (fig. 47).

Figure 47 Noue à tasseau de fond avec couvre-joint indépendant

Lorsque la différence de pente des deux versants est supérieure ou égale à 27 % ou 15°, la noue est exécutée conformément à l'une ou l'autre des deux méthodes suivantes :

soit en deux travées séparées par un tasseau de fond de 8 cm avec un couvre-joint intégré dans la feuille de noue du versant le plus incliné (fig. 48a) ;

Figure 48a Noue à tasseau de fond à couvre-joint intégré dans la feuille de noue
soit avec un tasseau de 8 cm, déporté sur le versant le moins incliné, avec couvre-joint indépendant (fig. 48b).

Figure 48b Noue à tasseau de fond déporté à couvre-joint indépendant

4.8.5 Raccord brisis terrasson

4.8.5.1 Raccord avec continuité des tasseaux

4.8.5.1.1 raccord au-dessous de la ligne de bris (fig. 49a)

Figure 49a Raccord brisis terrasson avec continuité du tasseau/raccord au-dessous de la ligne de bris

Le raccord est réalisé par un larmier. Toutefois, cette solution est à écarter pour les très longues feuilles, compte tenu des désordres pouvant être engendrés par la dilatation de celles-ci à l'égard des couvre-joints formant l'angle.

4.8.5.1.2 raccord au-dessus de la ligne de bris (fig. 49b)

Figure 49b Raccord brisis terrasson avec continuité du tasseau/raccord au-dessus de la ligne de bris

Le raccord est réalisé par une agrafure simple ou une agrafure double conformément aux prescriptions définies au paragraphe 4.1.3 (tableau IV) et aux paragraphes 4.3 et 4.4.

4.8.5.2 Raccord sans continuité des tasseaux

Les feuilles du rampant supérieur se terminent par un larmier le long de la ligne de bris (fig. 50).

Figure 50 Raccord brisis terrasson avec larmier

Les têtes des feuilles du rampant inférieur comportent un pli et les têtes de couvre-joints sont généralement traitées en patte d'oie.

En raccord avec le larmier, on peut interposer une bande de battellement ou un membron (fig. 51).

Figure 51 Raccord brisis terrasson avec membron

Les membrons sont posés en bout de 1 m et se raccordent soit par bague, soit par gaine soudée et recouvrement.

4.8.6 Raccord contre mur

Ce type de raccord est représenté sur la figure 52.

Figure 52 Exemple de raccord contre mur avec bande porte-solin

Un relevé est exécuté en tête ou en côté de la feuille.

Les couvre-joints sont raccordés par des têtes ordinaires.

L'ouvrage est terminé par une bande porte-solin ou une bande en applique définie au chapitre 6.

4.9 Raccord de pénétrations discontinues

4.9.1 La pénétration n'affecte pas la totalité d'une travée

(type sortie de ventilation, châtière, poteau) et laisse, de chaque côté de la pénétration et les tasseaux voisins, un passage d'eau suffisant.

L'élément est découpé et relevé de façon à pouvoir souder ou étancher la pénétration concernée. Une bande d'armature ou bande solin complète l'ouvrage.

4.9.2 La pénétration affecte deux ou plusieurs travées

(cheminée, châssis) mais a moins de 3 m de large, le raccord se fait généralement comme illustré sur la figure 53.

Figure 53a Entourage de cheminée avec bande porte-solin/vue de devant

Figure 53b Entourage de cheminée avec bande porte-solin/vue de derrière

Sur le devant et sur les côtés

Les feuilles de cuivre entourant l'ouvrage sur le devant et sur les côtés reçoivent un relief de 9 cm minimum, variable suivant la pente et les conditions climatiques. Elles doivent être disposées de manière à ne pas gêner les mouvements du cuivre et permettre l'écoulement de l'eau sans stagnation.

Sur le derrière

D'une manière générale, on exécute une besace de renvoi d'eau incorporée à un derrière indépendant.

Le relief est au moins de 9 cm. Le raccordement du derrière sur les éléments de côtés se fait par simple recouvrement avec pattes soudées. La valeur du recouvrement est donnée au paragraphe 4.4.2 avec un minimum de 10 cm.

Le type de raccordement des feuilles sur le derrière de l'ouvrage est le même que celui du versant.

4.9.3 La pénétration a une dimension transversale de plus de 3 m

Un chéneau doit être aménagé à l'arrière de la pénétration et les eaux sont également réparties de chaque côté dans les couloirs latéraux, qui doivent être prévus en fonction du débit d'écoulement.