5 Etude des ouvrages d'étanchéité existants et définition des solutions constructives (quel que soit l'élément porteur)
5.1 Etude des ouvrages d'étanchéité existants
Il est rappelé que l'étude concernant la stabilité de l'ossature et des éléments porteurs du bâtiment ne relève pas de la compétence de l'entrepreneur d'étanchéité (voir article 4).
L'étude de l'existant, réalisée par l'entrepreneur d'étanchéité, a pour objet de définir avant le début des travaux les solutions constructives relatives aux nouveaux ouvrages d'étanchéité.
Elle consiste en l'examen, notamment par des sondages :
de la pente de la toiture ;
de la protection ;
de la configuration des reliefs (état, nature, hauteur, implantation, dispositif permettant d'écarter les eaux de ruissellement sur les relevés, etc.) ;
du revêtement d'étanchéité ;
de l'isolation thermique et de son pare vapeur éventuel ;
du liaisonnement du revêtement d'étanchéité existant et de l'isolant éventuel et de son pare vapeur, entre eux et à l'élément porteur, lorsque la technique de réfection le nécessite (voir à ce sujet : renvoi 2 du Tableau 5 et renvoi 4 du Tableau 6.) ;
des formes en maçonnerie éventuelles ;
des éléments porteurs (hors stabilité) ;
d'éléments porteurs constitués d'un plancher chauffant ;
des ouvrages annexes.
des équipements et massifs que le maître d'ouvrage a choisi de laisser en place et des dispositions que celui-ci a retenues pour assurer la continuité de la fonction étanchéité, ces dernières pouvant concerner d'autre corps d'état (charpentier, couvreur, ...).
Cet examen est complété, si possible, par la consultation des pièces écrites relatives aux ouvrages existants et par enquête auprès des utilisateurs, notamment sur les points suivants :
ancienneté des ouvrages ;
nature des désordres éventuels ;
recherche du nombre de réfections ayant déjà eu lieu (voir 5.2.1).
5.2 Dispositions générales
5.2.1 Nombre de réfections successives
Sur éléments porteurs en béton ou maçonnerie, la présence de deux réfections rapportées sur les ouvrages d'étanchéité d'origine oblige, pour une troisième réfection, à enlever tous les ouvrages d'étanchéité existants au-dessus de l'élément porteur ou de la forme de pente éventuelle.
Sur éléments porteurs en tôles d'acier nervurées, bois ou dérivés du bois, béton cellulaire, hourdis céramique, cette obligation s'impose pour une deuxième réfection.
Dans tous les cas, l'exécution d'une réfection rapportée sur l'ouvrage existant est tributaire du résultat de l'étude préalable (article 4) et de l'étude des ouvrages d'étanchéité existants ( article 5).
5.2.2 Pente, planimétrie
Les seuls ouvrages d'étanchéité ne sont pas en général susceptibles de corriger les pentes ou la planimétrie.
Certains panneaux en matériaux isolants avec pente intégrée permettent de corriger certains défauts de planimétrie (voir leurs Avis Techniques).
Dans le cas de toitures accessibles avec protection autre que par dalles sur plots la pente minimale est de 1 %, voir 5.3.6.2.2.3.1.
Dans le cas des éléments porteurs en acier ou bois, l'étude préalable de stabilité définit les dispositions à adopter concernant les pentes (voir annexe A).
5.2.3 Dispositions constructives liées à l'hygrométrie des locaux
Sous réserve que l'étude de l'existant (voir 5.1) ait démontré un comportement satisfaisant des ouvrages, les dispositions techniques du présent document s'appliquent aux locaux à faible, moyenne ou forte hygrométrie.
Dans le cas des locaux à très forte hygrométrie si l'examen de l'existant a démontré un comportement satisfaisant des ouvrages, l'ancienne étanchéité peut être conservée ; dans ce cas sont appliquées les dispositions constructives générales sauf la fixation mécanique des nouveaux ouvrages qui est exclue.
Dans le cas de comportement non satisfaisant de l'ouvrage existant, ce dernier est déposé et la réfection est réalisée conformément aux normes DTU concernées dans la série 43. Dans le cas de l'acier, l'élément porteur pourra toutefois être conservé si l'étude préalable de stabilité l'a jugé apte à cet emploi.
5.2.4 Utilisation de fixations mécaniques
L'utilisation de fixations mécaniques (notamment pour fixer un revêtement ou un isolant) est interdite dans les éléments porteurs suivants :
planchers chauffants ;
éléments en béton précontraint ;
dalles en hourdis céramique armé ;
formes fractionnées.
Il est rappelé qu'elle est également interdite pour les locaux à très forte hygrométrie quel que soit l'élément porteur
5.2.5 Nouveaux revêtements apparents
Les nouveaux revêtements d'étanchéité apparents ne peuvent s'envisager que si tous les ouvrages d'étanchéité existants sont liés à l'élément porteur (par fixations mécaniques et/ou collage) ou bien s'ils sont constitués par un revêtement asphalte ou si les nouveaux ouvrages d'étanchéité sont eux mêmes fixés mécaniquement dans l'élément porteur, avec les exclusions du 5.2.4.
5.2.6 Dépose de l'isolation existante
Dans le cas de dépose des panneaux isolants, il est obligatoire de disposer une nouvelle couche isolante de résistance thermique au moins égale à l'ancienne.
5.2.7 Suppression de la protection lourde avec revêtement d'étanchéité conservé
La suppression de la protection lourde ou son remplacement par une protection en asphalte modifie le régime thermique de la toiture. Dans ce cas, il est nécessaire de mettre en oeuvre une couche d'isolation thermique complémentaire de résistance thermique moyenne supérieure ou égale à 1 m² K/W.
Pour les panneaux à pente intégrée, c'est l'épaisseur moyenne qui est prise en compte pour l'évaluation de la résistance thermique (voir leurs Avis Techniques).
5.2.8 Position du point de rosée
Dans les cas suivants, il faut vérifier par le calcul que, pour les conditions hygrothermiques du local, et compte tenu de la résistance thermique de la nouvelle couche isolante, le pare vapeur est à une température supérieure à la température de rosée :
sur locaux à forte ou très forte hygrométrie ;
sur tous les locaux où se manifestaient des condensations en sous-face ;
en cas de changement de destination des locaux ;
dans le cas de membrane synthétique sur isolant.
A noter que l'ajout d'un isolant complémentaire apporte alors une augmentation de la résistance thermique.
5.3 Dispositions particulières
5.3.1 Protections existantes
5.3.1.1 Généralités
Les protections lourdes existantes seront systématiquement déposées. Les chemins de roulement en béton pour appareils d'entretien de façades ainsi que les socles et jardinières en béton sont inclus dans cette disposition.
5.3.1.2 Protections existantes en partie courante
5.3.1.2.1 Protection lourde meuble
Elle pourra être réutilisée si sa granularité est conforme aux textes en vigueur au moment de la réfection. Dans le cas où il existe une sous-couche en sable, l'ensemble sera évacué.
Pour des raisons d'esthétique ou de propreté, les Documents Particuliers du Marché (DPM) peuvent imposer le remplacement de la protection existante.
5.3.1.2.2 Protection stabilisée (légère ou lourde)
Les protections stabilisées par liants hydrauliques ou produits bitumineux seront retirées et non réutilisées
Toutefois, si l'enlèvement complet des gravillons se révèle très difficile, les gravillons restant incrustés peuvent être conservés à condition de rapporter un panneau isolant ou un platelage en matériau isolant bénéficiant d'un Avis Technique qui sera collé ou fixé mécaniquement (voir 5.2.4) dans l'élément porteur (conformément à l'Avis Technique du nouveau revêtement) et servira de support au nouveau revêtement.
Dans le cas d'isolation inversée comportant en surface un lestage en mortier, les panneaux seront déposés et évacués.
5.3.1.2.3 Protection lourde dure
Les protections en éléments préfabriqués non scellés et en bon état et les dallettes sur plots en bon état peuvent être réutilisées s'ils sont conformes à la norme en vigueur relative à ces éléments en fonction de la destination de la terrasse. Dans le cas de remplacement partiel, les nouveaux éléments présentent souvent un aspect différent de ceux conservés.
Les éléments scellés doivent être démolis et évacués.
Dans le cas d'apport d'une nouvelle isolation thermique, lorsque la protection se révèle adhérente, même partiellement, à l'ancien revêtement d'étanchéité (absence ou insuffisance de l'élément de désolidarisation), l'ancien revêtement ne peut pas servir de pare vapeur.
Dans le cas d'isolation inversée comportant en surface un lestage en mortier, les panneaux seront déposés et évacués.
5.3.1.2.4 Protection asphalte
En fonction du complexe d'étanchéité existant et de la destination de la terrasse les dispositions suivantes sont à prévoir :
5.3.1.2.4.1 Complexe 5 + 15 + 20
Terrasse accessible et terrasse parking : démolition complète du revêtement 5 + 15 + 20 jusqu'à l'élément porteur et évacuation.
-
Terrasse jardin :
sans isolant support du revêtement : démolition de l'asphalte gravillonné de 20 mm et évacuation ;
avec isolant support du revêtement : démolition complète du revêtement 5 + 15 + 20 et évacuation.
5.3.1.2.4.2 Complexes homogènes asphalte (5 + 20 ou 15 + 25) ou complexes mixtes (chapes bitumineuses + asphalte gravillonné)
Terrasse accessible et terrasse parking : démolition complète du complexe jusqu'à l'élément porteur et évacuation.
-
Terrasse jardin :
-
sans isolant support du revêtement :
jardin seul : conservation du complexe ;
jardin + terrasse accessible : démolition totale et évacuation ;
avec isolant support du revêtement : démolition complète du complexe et évacuation.
-
5.3.1.2.5 Protection en enrobés
Elles sont systématiquement déposées et évacuées ; en particulier les complexes mixtes (chapes bitumineuses + enrobés) sont démolis et évacués dans leur totalité.
5.3.1.2.6 Autoprotection (si l'ancien revêtement est conservé)
5.3.1.2.6.1 Autoprotection métallique ou mixte (granulats collés sur aluminium)
La feuille métallique sera enlevée, y compris lorsqu'elle est revêtue de granulats minéraux, sauf dans les cas suivants :
l'ancien revêtement servira de pare vapeur sous isolants fixés mécaniquement ;
le nouveau revêtement sera appliqué en système indépendant ou semi-indépendant fixé mécaniquement.
5.3.1.2.6.2 Autoprotection minérale
Elle pourra être conservée avec l'ancien revêtement.
5.3.1.3 Protections existantes en relevés
5.3.1.3.1 Protections en ciment
Elles sont déposées et évacuées.
5.3.1.3.2 Autoprotection
Les cas de conservation des autoprotections ne peuvent s'envisager que pour des relevés effectivement adhérents (voir 6.2.2.2).
5.3.1.3.2.1 Autoprotection métallique
S'il est prévu de garder le relevé existant en tant que support d'un nouveau relevé adhérent (voir 6.2.2.2.1), la feuille métallique sera enlevée, y compris lorsqu'elle est revêtue de granulats minéraux.
5.3.1.3.2.2 Autoprotection minérale
S'il est prévu de garder le relevé existant (voir 6.2.2.2.1), elle pourra être conservée.
5.3.1.3.3 Autres protections : bardages, pierres agrafées...
Dans tous les cas, ces protections doivent être déposées sur la hauteur du relevé, par un entrepreneur spécialisé.
5.3.2 Cas d'une isolation inversée existante
Les panneaux seront systématiquement déposés et évacués.
5.3.3 Configuration des reliefs supports de relevés
5.3.3.1 Nature
En règle générale, la nature des reliefs doit être conforme aux normes DTU et Avis Techniques en vigueur au moment de la réfection.
Dans des cas particuliers de constitutions ne correspondant pas aux spécifications des documents en vigueur, ils pourront être conservés comme support des nouveaux relevés si aucun désordre lié à leur nature n'a été constaté. Il s'agit par exemple de relevés sur maçonnerie creuse ou sur costière métallique en terrasse accessible.
5.3.3.2 Hauteur
La hauteur des reliefs destinés à recevoir les nouveaux relevés d'étanchéité devra être conforme aux règles en vigueur au moment de la réfection.
Si la hauteur des reliefs existants n'est pas suffisante, il faut définir les adaptations pour la rendre suffisante telles que bouchement des engravures, reconstitution de costières, rehaussement, etc.
Si cette hauteur n'a pas été à l'origine de désordres, dans le cas d'éléments porteurs en tôles d'acier nervurées et d'une réfection en partie courante sans apport d'isolant, la mise en conformité de la hauteur des reliefs existants (faîtage, rives, etc.) peut s'avérer difficile à réaliser (sauf modification de façades). Ces reliefs peuvent être conservés s'ils permettent une hauteur minimale de relevé de 0,10 m, ou 0,15 m dans le cas de noue. Cette hauteur est portée à 0,20 m mini pour les relevés en noue de rive sur des versants de pente supérieure ou égale à 20 %.
5.3.3.3 Dispositif permettant d'écarter les eaux de ruissellement en tête des relevés
Les reliefs après réfection devront comporter à leur partie supérieure un ouvrage étanche qui écarte l'eau ruisselant sur les éléments placés au dessus d'eux afin d'éviter l'introduction d'eau derrière le relevé d'étanchéité.
1 er cas : la hauteur du relief est telle que le dispositif existant peut être conservé.
Il faut vérifier son état (larmier, présence de fissures, décollements, etc.) et sa nature.
Si l'état est mauvais ou sa nature non conforme aux normes en vigueur, prévoir sa remise en état ou son remplacement par un dispositif conforme aux normes DTU en vigueur (exemple Figure 1).
Figure 1 Mise en place d'un dispositif pour correction d'un ancien larmier défectueux (épaufrure par exemple)
2 e cas : le dispositif existant ne peut être conservé par suite d'une hauteur insuffisante du relief concerné
Il faut prévoir selon la nature du dispositif existant :
soit une adaptation pour rendre la hauteur suffisante : voir 5.3.3.2.
soit la dépose du dispositif puis la mise en oeuvre à hauteur suffisante d'un nouveau dispositif conforme aux normes DTU en vigueur.
5.3.4 Revêtements d'étanchéité existants
5.3.4.1 Revêtements conservés en partie courante
Sous réserve des prescriptions propres à l'asphalte (voir 5.3.1.2.4 pour le cas d'éléments porteurs en maçonnerie), les revêtements d'étanchéité pourront être conservés si, moyennant une intervention de faible importance telle que définie au 6.6.2, ils peuvent remplir la nouvelle fonction qui leur est affectée :
support d'un nouvel isolant - Il sert alors de pare vapeur sauf dans les cas suivants : anciens revêtements en ciment volcanique, enduit pâteux ou membrane synthétique ;
support direct d'un nouvel isolant dans le cas d'élément porteur en tôles d'acier nervurées lorsqu'un pare vapeur n'est pas nécessaire ;
support d'un nouveau pare vapeur ;
support d'un nouveau revêtement d'étanchéité.
Le choix de cette nouvelle fonction oriente fortement la solution constructive qui sera retenue.
Les possibilités de conserver un ancien revêtement d'étanchéité en association avec le nouveau système prévu sont données dans le Tableau 1. Lorsqu'il y a possibilité (cases du tableau avec " oui "), il faut vérifier que l'association envisagée respecte les conditions ou limitations éventuelles données dans la suite du texte.
Tableau 1 Possibilité d'association entre anciens revêtements d'étanchéité et nouveaux systèmes d'étanchéité, (pour chaque nouveau système, les ouvrages sont énoncés dans leur ordre de pose)
5.3.4.2 Revêtements non conservés en partie courante
Certains revêtements ne peuvent remplir aucune des fonctions citées au paragraphe précédent. Ils devront être déposés et évacués.
C'est le cas :
d'un revêtement fortement cloqué ;
d'un revêtement chimiquement incompatible avec les nouveaux ouvrages d'étanchéité prévus, à l'exception des enduits pâteux et ciments volcaniques qui peuvent être conservés dans les conditions du présent document ;
d'un revêtement décomposé ;
d'un revêtement fortement fissuré ;
d'un revêtement en mousse projeté in situ ;
d'un revêtement en membrane synthétique fortement plissé ;
et, d'une manière générale, d'un revêtement nécessitant une intervention importante pour remplir les nouvelles fonctions qui lui sont demandées.
Dans le cas où l'ancien revêtement reposait sur un isolant thermique collé ou fixé mécaniquement, ce dernier doit être enlevé et un nouveau pare vapeur est mis en oeuvre s'il est prévu par les normes DTU en vigueur au moment de la réfection.
Si le panneau isolant était posé librement sur le pare vapeur, ce dernier peut être conservé dans les cas suivants :
le pare vapeur est encore en bon état ;
la nature du pare vapeur est conforme à sa nouvelle destination.
Dans le cas d'isolation en plusieurs lits, les mêmes principes s'appliquent.
5.3.4.3 Anciens relevés d'étanchéité
Pour pouvoir servir de support au nouveau relevé d'étanchéité, l'ancien relevé devra être compatible chimiquement avec le nouveau (ce n'est pas le cas des relevés en membrane synthétique) et en bon état. Par bon état, on entend en particulier l'absence des défauts suivants :
adhérence insuffisante à l'ancien support ;
cloquage important ;
décomposition ;
humidité dans les armatures putrescibles.
Dans les zones où ces conditions ne sont pas remplies, il faut prévoir :
soit de déposer et évacuer l'ancien relevé ainsi que l'isolant thermique éventuel, support du relevé ;
-
soit de mettre en oeuvre un nouveau support de relevé devant l'ancien relevé :
panneau isolant apte à cet emploi fixé mécaniquement et d'épaisseur compatible avec le dispositif permettant d'écarter les eaux de ruissellement ;
costière métallique (réservée aux toitures-terrasses inaccessibles ou techniques) ;
autres...
5.3.5 Isolant thermique et pare vapeur existants
Il s'agit de l'isolant thermique directement situé sous étanchéité.
1 er cas : il est prévu de déposer l'ancien revêtement d'étanchéité.
Dans ce cas, il est rappelé (voir 5.3.4.2) que l'isolant thermique existant doit être déposé.
Si l'isolant thermique était posé librement sur le pare vapeur, ce dernier pourra être conservé dans les conditions suivantes :
si moyennant une intervention de faible importance, le pare vapeur pourra remplir sa nouvelle fonction ;
si les Avis Techniques du nouvel isolant et du nouveau revêtement d'étanchéité admettent ce type de pare vapeur (nature et mode de pose) ;
et s'il répond aux exigences induites par l'hygrométrie du local sous-jacent.
Lorsqu'un pare vapeur existe (adhérent ou semi-indépendant) et qu'il est envisagé un nouvel isolant non fixé mécaniquement, avec un nouveau revêtement d'étanchéité apparent non fixé mécaniquement, il faut vérifier la qualité de la liaison existante du pare vapeur à son support. Dans les zones d'adhérence insuffisante, le pare vapeur sera déposé et remplacé.
2 e cas : il est prévu de conserver l'ancien revêtement d'étanchéité.
Dans ce cas, il faut faire des sondages pour pouvoir apprécier la qualité d'ensemble de l'isolation thermique. Cette dernière pourra être conservée si les conditions suivantes sont toutes réunies :
le domaine d'emploi de l'isolant existant est compatible avec la destination actuelle de la toiture ;
les panneaux isolants sont apparemment secs ;
ils n'ont subi aucune variation notable de dimensions (longueur, largeur, épaisseur) ;
ils n'ont subi aucun tassement ou délaminage les rendant impropres à leur destination ;
ils n'ont pas subi de déplacements ;
la compatibilité chimique et de mise en oeuvre du produit qui viendra au dessus (isolant thermique complémentaire, nouveau revêtement d'étanchéité, etc.) est assurée ;
il existe un pare vapeur conforme aux exigences liées à l'hygrométrie des ambiances intérieures (selon la destination du local) ; cette dernière condition n'est à vérifier que dans les cas décrits au 5.2.8.
Si l'une des conditions n'est pas remplie, l'ancien revêtement et l'ancienne isolation thermique devront être déposés et évacués. On se réfère alors au 5.3.4.2. Si les défauts nécessitant réparation ou remplacement des panneaux sont ponctuels, la dépose peut n'être que ponctuelle.
Dans tous les cas de dépose de l'isolation thermique, lorsqu'elle est solidarisée à l'ancien pare vapeur, celui-ci n'est plus considéré apte à remplir sa fonction.
Dans le cas où le panneau est posé librement sur le pare vapeur, voir 5.3.4.2.
5.3.6 Interventions complémentaires à prévoir liées à certaines dispositions constructives
5.3.6.1 S'il est prévu de conserver l'ancien revêtement d'étanchéité,
L'élément porteur ayant été vérifié dans le cadre de l'étude préalable de stabilité (voir annexe A), il n'y a pas de vérification complémentaire à faire. Des dispositions particulières peuvent être nécessaires comme indiqué ci-après.
5.3.6.1.1 Dalles flottantes ou formes de pente sur panneaux isolants
Ces éléments correspondent à d'anciens modes constructifs. Ils ont été codifiés dans le document technique DTU 20.12 de Septembre 1977 et ses additifs.
Il faut prévoir de rapporter un nouvel isolant thermique, qui servira de support aux nouveaux ouvrages d'étanchéité, adapté à cet emploi. Cet isolant aura une résistance thermique minimale de 1 m².K/w.
Les dispositions du présent paragraphe ne visent pas les locaux à forte et très forte hygrométrie.
En cas de présence d'eau dans l'isolant, la mise en oeuvre d'un nouvel isolant thermique place la couche d'isolant sous forme de pente ou dalle flottante dans de meilleures conditions hygrothermiques du fait que le point de rosée est déplacé vers le haut : elle aura donc tendance à s'évacuer naturellement dans cette ambiance, l'évaporation se faisant par l'intérieur du local en fonction de la température et de la ventilation sur plusieurs mois.
NOTE 3 L'éventuelle réfection des surfaces intérieures ne doit intervenir qu'après un délai de séchage suffisant.
5.3.6.1.2 Eléments porteurs de type D
Si l'ancien revêtement est prévu comme pare vapeur ou comme support d'un nouveau revêtement adhérent, il doit être examiné attentivement et ses fissures repérées dans les zones d'appui. Ces fissures seront pontées comme indiqué au 6.6.2.1.
5.3.6.2 S'il est prévu de déposer l'ancien revêtement d'étanchéité
La vérification de l'élément porteur faite dans le cadre des études préalables (voir annexe A) a normalement permis d'évaluer s'il est conforme ou non au document de référence en vigueur le concernant.
5.3.6.2.1 Cas où l'élément porteur est conforme à une norme DTU ou à un avis technique en vigueur au moment de la réfection
L'élément porteur est conservé et l'on se trouve dans les conditions d'exécution des travaux neufs.
5.3.6.2.2
Cas où l'élément porteur n'est pas conforme à une norme DTU ou à un Avis Technique en vigueur au moment de la réfection ou ne relève plus d'une norme DTU ou d'un Avis Technique
Les interventions éventuelles à prévoir dépendent de la nature de l'élément porteur.
5.3.6.2.2.1 Tôles d'acier nervurées
Dans les conditions de conservation de l'élément porteur résultant de l'étude préalable de stabilité (voir article 4), y compris travaux modificatifs éventuels (voir A.2.3), l'exécution des ouvrages d'isolation, d'étanchéité et de protection doit être conforme aux dispositions générales relatives aux travaux neufs.
5.3.6.2.2.2 Bois ou panneaux dérivés du bois
Ces éléments porteurs sont conservés ou modifiés dans les conditions résultant de l'étude préalable de stabilité (voir article 4 et A.2.4).
La mise en oeuvre du revêtement d'étanchéité directement sur ces éléments ne peut être envisagée que dans le cas où l'étude préalable a conclu à la stabilité dimensionnelle satisfaisante des éléments porteurs. Dans le cas contraire il faut mettre en oeuvre un panneau isolant support d'étanchéité posé sur pare vapeur. Sa résistance thermique minimale est de 1 m².K/w.
5.3.6.2.2.3 Maçonnerie
5.3.6.2.2.3.1 Eléments porteurs de type A, B, C ou D
La pente minimale des toitures-terrasses accessibles avec protection autre que par dalles sur plots est de 1 %.
Les DPM pourront prévoir des travaux complémentaires en fonction de la planimétrie de ces éléments tels que réalisation d'une forme de pente, mise en place de panneau isolant à pente intégrée, création de descentes d'eaux pluviales, etc.
5.3.6.2.2.3.2 Eléments porteurs de type D
La surface de ces éléments doit être examinée pour déceler des défauts éventuels en référence à NF P 10-203 (référence DTU 20.12) tels que désafleurements entre éléments, fissures à l'aplomb des appuis, fissures des clefs en béton.
En cas de non conformité, il faut prévoir les travaux préparatoires suivants :
rattrapage de niveau des désafleurs, au moyen de mortier de ciment adjuvanté ou de mortier de résine ;
pontage des fissures, (voir 6.6.2.1) ;
réfection des clefs en béton.
Ces derniers travaux qui concernent la stabilité de l'élément porteur font partie des travaux confortatifs prescrits suite aux études préalables (voir annexe A). Ils ne sont pas de la compétence de l'étancheur ni à sa charge.
5.3.6.2.2.3.3 Cas des bétons cellulaires
La surface de ces éléments doit être examinée pour déceler des défauts éventuels en référence aux Conditions Générales d'emploi des dalles de toiture en béton cellulaire autoclavé armé (Cahier du CSTB n° 2192, octobre 1987) tels que désafleurements entre dalles, largeur excessive des joints, etc.
Lorsque de tels défauts sont constatés, il faut mettre en oeuvre un panneau isolant support d'étanchéité posé sur pare vapeur. Sa résistance thermique minimale est de 1 m².K/w.
5.3.6.2.2.3.4 Formes de pente adhérentes
En cas de non conformité à la norme NF P 10-203 (référence DTU 20.12), il faut mettre en oeuvre un panneau isolant support d'étanchéité adapté à la destination de la toiture et posé sur pare vapeur. Sa résistance thermique minimale est de 1 m².K/w.
5.3.6.2.2.3.5 Dalles flottantes ou formes fractionnées sur panneaux isolants
Il faut prévoir de rapporter un nouvel isolant thermique adapté à cet emploi, support des nouveaux ouvrages d'étanchéité (pare vapeur, isolant thermique, etc.).
En cas de présence d'eau dans l'isolant, il n'est pas nécessaire de démolir la forme de pente (voir 5.3.6.1.1).
5.3.6.3 Toitures avec éléments porteurs en tôles d'acier nervurées (TAN) ou en bois ou panneaux dérivés du bois dont les dispositions constructives ne sont plus visées par les documents en vigueur
En tout état de cause, les dispositions retenues pour effectuer la réfection ne devront jamais conduire à une réduction de la capacité d'évacuation des eaux pluviales du dispositif existant.
La norme NF P 84-206 (référence DTU 43.3) de juin 1995 a introduit de nouvelles dispositions constructives visant à accroître la sécurité des ouvrages sous charges d'eaux éventuelles. La mise en conformité totale avec cette norme n'est pas toujours possible lors d'une réfection.
L'étude préalable de stabilité visée à l' article 4 et à l' annexe A définit les dispositions constructives nécessaires
5.3.7 Ouvrages annexes existants
5.3.7.1 Couronnements d'acrotère
Ils peuvent être conservés s'ils sont en bon état et s'ils n'empêchent pas la réalisation des travaux à venir.
Si tel n'est pas le cas, ils doivent être déposés ; ils ne peuvent être réemployés que si leur état le permet et s'il s'agit d'éléments préfabriqués avec raccords démontables (coulisseaux, clips, etc.).
5.3.7.2 Bandes d'égout
Une nouvelle bande d'égout doit être prévue dans tous les cas, l'ancienne bande d'égout étant enlevée et évacuée.
Toutefois, dans le cas où l'ancien revêtement d'étanchéité est conservé, l'ancienne bande d'égout pourra être laissée en place si elle n'est pas la cause d'un obstacle à l'écoulement des eaux pluviales, la nouvelle bande venant en recouvrement sur elle.
5.3.7.3 Bandes de rives
Elles devront être systématiquement déposées et évacuées et éventuellement remplacées.
5.3.7.4 Entrées d'eaux pluviales et trop-pleins
Les entrées d'eaux pluviales devront être déposées et remplacées.
Les trop-pleins devront être vérifiés (nombre, section, emplacement, mise en oeuvre, etc.).
5.3.7.5 Joints de dilatation
Dans le cas où le joint de dilatation existant est recouvert par un couronnement maçonné ou métallique, les dispositions prévues au 5.3.7.1 sont applicables.
Dans le cas où le revêtement d'étanchéité existant est continu au droit du joint, le dispositif doit être déposé et remplacé.
Dans le cas de double costière métallique à recouvrement, il faut vérifier la conformité aux dispositions des documents en vigueur lors de la réfection. En cas de non-conformité, le dispositif doit être déposé et remplacé.
5.3.7.6 Lanterneaux
Vérification de l'état et de la hauteur des costières (cf. P 37-418, les normes DTU de la série 43 et les Avis Techniques). En cas de non conformité, les dispositions à prendre sont décrites au 6.3 (voir 6.3.1 pour nature non conforme et 6.3.2 pour hauteur non conforme) pour le cas d'éléments porteurs en maçonnerie.
La mise en conformité des coupoles et des dispositifs d'ouverture (ventilation, désenfumage, etc.) avec la réglementation n'est pas visée par le présent document.
5.3.7.7 Equipements techniques installés en toitures et raccordés à l'étanchéité : VMC, mats haubanés, antennes, etc.
5.3.7.7.1 Reliefs
Vérifier conformément au § 5.3.3 l'état et la hauteur des supports d'équipement constituant des reliefs pour les relevés d'étanchéité.
5.3.7.7.2 Raccordement et hauteur sous équipement
Vérifier conformément au § 5.3.3 les traversées et les hauteurs libres sous équipements (conduits de VMC par exemple) par rapport aux normes-DTU de la série 43, à la norme NF P 50-411 (Référence DTU 68.2) et aux autres normes-DTU concernées.
5.3.7.7.3 Dépose des équipements
Mettre au point les solutions particulières pour respecter les hauteurs de relevés et pour assurer la continuité du nouveau revêtement d'étanchéité lorsque ces équipements et accessoires (fixations, supports, etc.) ne peuvent être déposés.
5.3.7.8 Equipements reposant sur l'étanchéité : socles, massifs supports d'équipements, supports de conduits, chemins de nacelles, jardinières, etc.
5.3.7.8.1 Cas général
Ces ouvrages seront déposés, déplacés ou démolis, éventuellement stockés pour réemploi.
5.3.7.8.2 Cas des massifs supportant des équipements très lourds ou nécessitant que leur fonctionnement ne soit pas interrompu
Les chemins de nacelle ne sont pas visés par le présent article.
Si ces massifs doivent être laissés en place, il faut réaliser la continuité de la fonction étanchéité.
Les DPM indiquent les équipements et massifs qui doivent rester en place ainsi que les dispositions retenues pour assurer la continuité de la fonction étanchéité.
Ces dispositions peuvent concerner d'autres corps d'état (charpentier, couvreur ...).
5.3.7.9 Equipements existants dont la présence sur la toiture ou la proximité à la toiture gêne ou empêche la réalisation des travaux (conduits de VMC, conduits de fluides, passerelles, bardages ou contre-bardages, mâts haubanés, câbles, antennes, etc.)
Ces équipements doivent être déplacés ou déposés. Les interventions de dépose et de repose ultérieure seront exécutées par des entreprises compétentes.
5.3.7.10 Terre végétale, végétaux, murets de retenue
Si les DPM prévoient leur réemploi, il convient de vérifier la résistance mécanique des zones envisagées pour le stockage temporaire de ces matières.
5.3.7.11 Cas particulier des reliefs servant de garde corps
Les travaux de réfection peuvent modifier le niveau de la circulation et rendre la hauteur de garde-corps inférieure à la hauteur réglementaire : la remise en conformité du garde-corps est alors nécessaire.
En l'absence de maître d'oeuvre, l'entrepreneur d'étanchéité doit attirer l'attention du maître d'ouvrage sur la nécessité de mise en conformité par une entreprise spécialisée.
Les travaux de mise en conformité éventuelle du garde-corps doivent être concomitants aux travaux d'étanchéité.