5  Prescriptions relatives à l'exécution des travaux

NOTE

Des croquis figurent au présent document pour aider à la compréhension du texte ; ils constituent des exemples indicatifs et non limitatifs de réalisation des ouvrages auxquels ils se rapportent.

Dans tous les cas, il convient que les croquis et informations donnés soient vérifiés et contrôlés par le concepteur de la couverture ou l'entreprise chargée de la réalisation du projet.

5.1  Généralités

5.1.1  Systèmes de couverture

Les types de couvertures en acier inoxydable faisant l'objet du présent document sont les suivants :

  • couvertures en feuilles et longues feuilles à tasseaux et couvre-joints ;

  • couvertures en feuilles et longues feuilles à joints debout.

À l'intérieur de ces deux grands types, on distingue les systèmes de jonctions définis dans le Tableau 1.

Tableau 1  Systèmes de jonction des couvertures en acier inoxydable

5.1.2  Précautions d'emploi du métal

5.1.2.1  Contact avec les autres métaux

L'acier inoxydable ne peut subir de corrosions galvaniques au contact des autres matériaux métalliques de couverture tels que : zinc, cuivre, aluminium, plomb, acier galvanisé. Toutefois, une modification de l'état de surface de l'acier inoxydable peut être occasionnée par une contamination ferreuse due par exemple à l'oubli d'outillages ou de fixations sur la couverture ou à l'emploi d'outillage mal adapté (voir également 5.1.2.4). Toutes dispositions doivent être prises pour éviter une telle contamination.

Le contact entre acier inoxydable et acier non protégé n'est admis que pour les clous de fixation.

NOTE

Il est conseillé d'utiliser de l'outillage en acier inoxydable ou en téflon pour éviter toute possibilité de contamination ferreuse (galets de profileuse, de sertisseuse, outillage manuel…).

5.1.2.2  Contact avec les autres matériaux de gros oeuvre

L'acier inoxydable n'est pas sensible au contact de mortiers de ciment ou de chaux ou plâtre.

L'acier inoxydable peut être au contact de toutes les essences de bois sans aucun inconvénient.

5.1.2.3  Autres matériaux de couverture

Les autres matériaux de couverture : aciers prélaqués, ardoises naturelles, ardoises et plaques de fibre-ciment, tuiles de terre cuite, tuiles en béton, bardeaux bitumés, lauzes, bardeaux de bois peuvent être mis en contact avec l'acier inoxydable.

5.1.2.4  Projection de particules ferreuses

Toutes opérations de meulage, tronçonnage, etc. d'éléments métalliques risquant de polluer l'acier inoxydable par projection sont à proscrire. Cette précaution a pour objet d'éviter les risques de corrosion suite à la projection de particules ferreuses, notamment lors d'usinage d'éléments métalliques extérieurs.

5.1.3  Dispositions préalables relatives aux charpentes

5.1.3.1  Généralités

En l'absence de dispositions au moins analogues figurant dans les normes de charpente NF P 21-203 (Référence DTU 31.1), NF P 21-204 (Référence DTU 31.2), NF P 21-205 (Référence DTU 31-3), DTU P 22-201 (Référence DTU 32.1) et NF P 22-202 (Référence DTU 32.2) concernant la planéité, la pose ne peut se faire que si la condition de planéité suivante est respectée :

  • Planitude générale des éléments de charpente supports directs du voligeage : dans tous les cas, les défauts de planéité des éléments de charpente supports directs de voligeage (A) ne doivent pas dépasser 1 cm entre les différents points d'appui (voir Figure 1).

    Figure 1  Tolérance de planéité des éléments de charpente

Cette tolérance (A) est portée à 1,5 cm dans le cas d'une rénovation.

5.1.3.2  Support en bois massif
5.1.3.2.1  Eléments porteurs en voliges, frises et planches avec pose dite « jointive »

Les voliges, frises et planches sont posées avec pose, dite « jointive » (l'écartement à la pose est de 5 mm à 10 mm environ), et clouées sur les appuis. Le désaffleurement sans charge entre deux éléments voisins doit être inférieur à 2 mm (voir Figure 2).

Figure 2  Ecartement et désaffleurement entre deux éléments voisins — Pose jointive

L'écartement d'axe en axe des appuis ne peut dépasser 1,20 m. Chaque volige, frise ou planche doit reposer, en partie courante, sur au moins trois appuis.

La largeur minimale de repose sur les appuis est de 35 mm en partie courante et 30 mm en about des voliges, frises et planches.

NOTE 1

Lorsque la largeur de l'élément de charpente est inférieure à 30 mm, il convient de rajouter des fourrures bois. Ces fourrures ne font pas partie du lot de couverture.

L'interposition d'un écran conforme à la norme NF DTU 40-44 P1-2, fixé sur le support est obligatoire.

NOTE 2

Cet écran est rendu obligatoire pour des raisons de réduction de gêne acoustique.

En ce qui concerne les portées maximales en fonction des charges et du principe de pose, il y a lieu de se reporter aux Tableaux 2 et 3.

NOTE 3

Les Tableaux 2 et 3 sont applicables aux supports en bois résineux (sapin, épicéa, pin sylvestre) et en peuplier. Les conditions d'emploi d'autres épaisseurs de supports et de charges supérieures ou non uniformément réparties peuvent être justifiées par le calcul.

NOTE 4 Dans le cas de pose effectuée en diagonale, on tient compte des portées réelles dans le sens du fil du bois.

Tableau 2  Voligeage jointif (applicable également aux frises et planches) — Entraxe maximal des appuis (cm) en fonction des charges descendantes a) ou ascendantes b) normales

NOTE 5

Les critères d'établissement du Tableau 2 sont indiqués à l'Annexe C.

5.1.3.2.2  Plancher rainé-bouveté

Les dispositions applicables sont celles spécifiées dans le Tableau 3.

Tableau 3  Plancher rainé-bouveté bouveté — Entraxe maximal des appuis (cm) en fonction des charges descendantes a) ou ascendantes b) normales

NOTE

Les critères d'établissement du Tableau 3 sont indiqués à l'Annexe C.

5.1.3.2.3  Fixation des supports en bois massif sur la structure
  1. Pose sur chevrons, pannes ou fourrures bois :

    Les voliges, frises, planches et lames à plancher sont fixées par clouage au moyen de pointes ou de vis à bois définies dans la norme NF DTU 40-44 P1-2. Les pointes ou les vis sont disposées à raison de 2, pour des largeurs de support ≤ 105 mm et 3 pointes pour les largeurs supérieures jusqu'à 200 mm ; leurs têtes ne doivent pas désaffleurer.

    Il y a lieu de se référer à l'Annexe D pour le choix des pointes en fonction des zones de vent, des situations et des hauteurs admissibles des ouvrages.

  2. Pose sur pannes ou fourrures métalliques :

    Les voliges, frises, planches et lames à plancher sont fixées par vis autotaraudeuses ou autoperceuses-taraudeuses définies dans la norme NF DTU 40-44 P1-2 et Ø ≥ 6 mm. Les vis sont disposées à raison de 2 par appui pour les largeurs jusqu'à 200 mm ; leurs têtes ne doivent pas désaffleurer.

    Dans le cas de vis à têtes hexagonales ou munies d'une rondelle de répartition, il faut prévoir un avant-trou pour éviter tout désaffleurement. La longueur des vis doit permettre un dépassement d'environ 5 mm sous l'aile du profilé.

5.1.3.2.4  Cas particulier de la pose directe sur panne

Dans le cas de la pose du support directement sur les pannes, on peut procéder de deux manières :

  • soit en plaçant les éléments du support en biais (45°) par rapport à l'égout et en tenant compte de l'entraxe réel des appuis (voir Note 4 du 5.1.3.2.1) ;

  • soit en plaçant les éléments du support perpendiculairement à l'égout et dans ce cas, on doit utiliser uniquement des planches ou lames à plancher rainées bouvetées (voir Tableau 3) fixées par des vis.

Ces éléments sont posés à l'avancement pour éviter que les fixations des éléments de couverture (tasseaux ou pattes de fixation du système à joint debout) ne se trouvent sur une jonction entre deux éléments.

5.1.3.2.5  Réalisation de dômes et tourelles

Pour la réalisation de couvertures telles que dômes, tourelles, etc., des épaisseurs de support plus faibles sont nécessaires, le support étant généralement posé en double épaisseur, croisé.

5.1.3.2.6  Couvertures à ressauts

Les ressauts sont généralement obtenus à l'aide de coyaux posés sur les chevrons (Figure 3) ou par recouvrement de chevrons au droit de pannes (Figure 4) ou avec panne et contrepanne (Figure 5) ou avec fourrure rapportée sur la panne.

Figure 3  Ressaut à l'aide de coyaux

Figure 4  Ressaut par recouvrement de chevrons avec calage

Figure 5  Ressaut avec panne et contrepanne

On peut également créer un ressaut par cassure de pente à l'aide d'un coyau (Figure 6).

Figure 6  Ressaut par cassure de pente à l'aide d'un coyau

Sur les gradins ainsi établis, on pose les voliges, frises, planches et lames à plancher comme il est indiqué au 5.1.3.2.3.

NOTE

Hauteur des ressauts :

  • h = 0,10 m pour couverture avec tasseaux de 0,05 m et couverture à joint debout ;

  • h = 0,08 m pour couverture avec tasseaux de 0,04 m et couverture à joint debout ;

  • h = 0,05 m pour couverture à joint debout si la pente est ≥ 10 %, voir 5.4.2.3.1.1.

5.1.3.3  Supports en panneaux à base de bois

Pour les supports en panneaux à base de bois faisant l'objet d'un Document Technique d'Application, visant la pose de couverture en acier inoxydable, il convient de se reporter aux prescriptions de mise en oeuvre spécifiques du panneau utilisé et définies dans le Document Technique d'Application.

5.1.3.4  Supports autres que le bois

Sur les maçonneries de grandes surfaces : coques en béton armé, voûtes, combles en voiles minces de béton armé, etc., la pose directe sur le support en béton ou béton armé n'est pas admise.

Dans le cas de la création d'un support bois sur béton, il est nécessaire de prévoir une lame d'air ventilée comme indiqué au 5.5.

5.2  Prescriptions communes aux couvertures à tasseaux et aux couvertures à joints debout

5.2.1  Généralités

La longueur maximale des rampants en projection horizontale est limitée à 40 m.

5.2.2  Pentes minimales de charpente

Les pentes minimales de charpente sont données dans le Tableau 4 pour la couverture à tasseaux et couvre-joints et dans le Tableau 5 pour la couverture à joints debout.

Tableau 4  Couvertures à tasseaux et couvre-joints — Pentes minimales de charpente, y compris coyaux et hauteurs de reliefs

Les hauteurs des tasseaux et des reliefs sont :

  • tasseaux de 40 mm, relief des feuilles : 35 mm ;

  • tasseaux de 50 mm, relief des feuilles : 45 mm.

Tableau 5  Couvertures à joints debout — Pentes minimales de conception de charpente y compris ressaut (avec coyau)

L'assemblage à agrafure transversale à joint debout est utilisable dans le cas de raccordement de pénétration.

Pour les couvertures à tasseaux et à joint debout de forme cintrée, convexe ou concave, le système d'assemblage transversal est déterminé en tenant compte de la pente au droit de la jonction en respectant les pentes minimales pour chaque système de couverture et en respectant les conditions particulières concernant le régime de pente minimale tel que donné au 5.5.1.

5.2.3  Dimensions des feuilles et longues feuilles

La longueur maximale des feuilles est fixée à 3 m ; la largeur maximale des feuilles est de 0,67 m ; l'épaisseur nominale minimale des feuilles est de 0,40 mm.

La largeur des longues feuilles est de 0,50 m, 0,625 m, 0,65 m ou 0,67 m ; les longueurs maximales des longues feuilles sont fonction de la nuance utilisée et, dans certains cas, de la zone et du site de vent selon le modificatif n° 2 de décembre 1999 aux Règles NV 65.

Elles sont données dans le Tableau 6.

Tableau 6  Dimensions des longues feuilles

NOTE

La réduction des largeurs et l'augmentation des épaisseurs ne peuvent qu'améliorer l'aspect du métal et le comportement acoustique de l'ouvrage.

5.2.4  Pose de l'écran d'interposition entre l'acier inoxydable et le support

Avant la pose des feuilles ou longues feuilles, l'écran d'interposition entre l'acier inoxydable et le support (ouate polyester thermoliée) doit être déroulé sur le support entre les tasseaux pour la couverture à tasseaux et couvre-joints ou entre les rangées de pattes de fixation pour la couverture à joints debout. Les largeurs des lés de ouate polyester thermoliée sont égales à 400 mm ou 550 mm.

L'écran d'interposition ne doit pas venir en recouvrement des accessoires de couverture (par exemple bande d'égout, noue).

5.3  Mise en oeuvre des couvertures à tasseaux en feuilles et longues feuilles

5.3.1  Exécution des parties courantes

5.3.1.1  Pose de tasseaux (feuilles et longues feuilles)

Les tasseaux, généralement trapézoïdaux, sont placés suivant la ligne de plus grande pente du versant afin de ne pas créer un obstacle à l'écoulement naturel des eaux. Toutefois, le tasseau de rive est toujours posé parallèlement à la rive.

NOTE

Les tasseaux de faîtages et d'arêtiers peuvent être évidés.

La hauteur du tasseau doit être égale à la hauteur du relief des feuilles, augmentée de 5 mm (Figures 7a et 7b). En général, les hauteurs des tasseaux et des reliefs sont de :

  • 40 mm pour les tasseaux, 35 mm pour les reliefs latéraux (Figure 7a),

  • 50 mm pour les tasseaux, 45 mm pour les reliefs latéraux (Figure 7b).

Pour des versants de longueur supérieure à 8,00 m en projection horizontale, on utilise des tasseaux de 50 mm de hauteur.

Figure 7  Dimensions des tasseaux et hauteur des reliefs latéraux

Chaque tasseau est fixé sur le voligeage à l'aide de pointes traversant perpendiculairement à la fois le tasseau et la patte en acier inoxydable, dite « patte à tasseau », intercalée au préalable entre le voligeage et le tasseau (Figures 8 et 9). Les dimensions des pointes à tasseaux sont données dans le Tableau 7.

Tableau 7  Dimensions des pointes

De plus, les tasseaux doivent recevoir une fixation intermédiaire par la pose de pointes traversant en biais les tasseaux et le voligeage (Figure 8).

En général, dans les couvertures à ressauts, les tasseaux sont disposés en quinconce.

NOTE

La pose à tasseaux alignés, bien que possible, présente des difficultés d'exécution.

Chaque tasseau est fixé à l'aide de pointes traversant le tasseau et la patte, plus un clouage en biais à raison de 2 pointes supplémentaires entre 2 pattes consécutives. Ces pointes supplémentaires sont enfoncées en griffe et de façon alternée.

Figure 8  Fixation des tasseaux et des pattes à tasseaux

5.3.1.2  Pattes à tasseaux et pattes à feuilles

Les feuilles d'acier inoxydable sont fixées latéralement par des pattes à tasseaux et transversalement en tête par des pattes à feuilles (Figure 9).

Figure 9  Pose des pattes à tasseaux et fixation des reliefs latéraux

Les pattes à tasseaux (Figure 9) sont en acier inoxydable de 0,40 mm d'épaisseur nominale minimale et ont une largeur de 40 mm. Leur longueur initiale est fonction de la hauteur des tasseaux :

  • tasseau de 4 : 0,160 m ;

  • tasseau de 5 : 0,180 m.

Les pattes à feuilles ne sont utilisées que dans les systèmes à agrafure (simple ou double). Elles sont en acier inoxydable de 0,40 mm d'épaisseur nominale minimale, de 40 mm de largeur et leurs longueurs sont :

  • de 0,12 m à 0, 13 m pour les feuilles

  • de 0,12 m à 0,15 m pour les longues feuilles.

5.3.1.3  Pose des feuilles et longues feuilles en acier inoxydable

Les feuilles ou longues feuilles sont toujours posées avec deux reliefs latéraux au droit des tasseaux. Leur hauteur est déterminée en fonction de la hauteur du tasseau : un jeu de 5 mm doit être ménagé entre le tasseau et le pli de la feuille (Figures 7a et 7b). Les reliefs au droit des tasseaux ne sont pas cloués, mais maintenus par des pattes à tasseaux (Figure 9, positions 1, 2 et 3). Toutefois, pour la couverture en feuilles, en complément des pattes, un clou placé en haut des reliefs latéraux et fixant celle-ci sur les tasseaux est admis en tête de feuille (Figure 10).

Figure 10  Fixation en tête par clouage

En tête de versant, les feuilles ou longues feuilles ont un relief dont la hauteur dépend du type de raccordement (ressaut, pénétration ou faîtage). A l'égout, elles ont, soit une pince d'agrafure, soit un pli de larmier. Leur mode d'assemblage transversal varie avec le système de couverture ; il est décrit au 5.3.2. En outre, un jeu de 10 mm doit exister entre le relevé de la feuille et le ressaut.

Les pattes à tasseau sont disposées tous les 0,50 m, les pattes d'extrémités sont placées à 0,10 m au plus des extrémités du rampant (Figures 8 et 11). Le Tableau 8 précise les hauteurs de bâtiments ainsi que les zones d'exposition pour lesquelles ces dispositions sont applicables.

Tableau 8  Limites de hauteur des couvertures en feuilles ou longues feuilles à tasseaux

5.3.1.4  Fixation des feuilles

Les feuilles sont fixées latéralement par des pattes à tasseaux dont la densité varie en fonction de leur espacement et de la largeur des feuilles (voir 5.3.1.3).

Ces feuilles peuvent également être fixées par des pattes à tasseaux de tête recourbées dans une encoche aménagée à cet effet sur le relief latéral (Figure 12) ou suivant le procédé décrit au 5.3.1.3 et à la Figure10.

Chaque feuille est maintenue par le haut à l'aide de deux pattes clouées sur le voligeage et insérées dans la pince de tête (Figures 11 et 13).

Pour les pentes > 1,73 m/m (60°), afin d'éviter le glissement vertical des feuilles, on doit prendre les dispositions suivantes :

  • les deux pattes à tasseaux de tête doivent être recourbées dans les encoches aménagées sur les reliefs latéraux (Figure 12). On peut également fixer les feuilles avec le procédé décrit au 5.3.1.3 et à la Figure 10 ;

  • on doit ajouter une troisième patte à feuille entre les deux premières, cette patte supplémentaire étant soudée sous la feuille et clouée sur le voligeage (Figures 11 et 13).

Figure 11  Fixation des éléments de couverture

Figure 12  Fixation des feuilles en tête

Figure 13  Fixation des éléments, pattes à feuilles

5.3.1.5  Fixation des longues feuilles
5.3.1.5.1  Dispositions générales

Les longues feuilles d'acier inoxydable sont fixées latéralement par des pattes à tasseaux rabattues sur les reliefs latéraux des éléments quel que soit le système de jonction transversale (agrafure simple ou double, ressaut) et qui ne doivent pas entraver les mouvements thermiques (dilatation, retrait).

Pour répartir les effets des mouvements thermiques, on doit réaliser, en vis à vis sur chaque relief latéral, un « point fixe » au moyen de deux clous traversant une patte à tasseau (Figure 14).

La position du point fixe est déterminée par la longueur des longues feuilles ainsi que par la pente du versant. Elle est donnée dans le Tableau 6 et illustrée Figures 15 et 16.

Figure 14  Réalisation du point fixe (longues feuilles)

Figure 15  Position de la partie fixe pour pente entre 5 % et la verticale

Figure 16  Position de la partie fixe pour pente entre 5 % et 60 %

5.3.1.5.2  Fixation en tête pour les systèmes agrafure simple ou double

Dans le cas de jonction entre longues feuilles par agrafure simple ou double, la partie fixe est toujours disposée en tête (voir Tableau 6 et Figure 15). De plus, la fixation des longues feuilles doit être complétée par deux pattes à feuilles insérées dans la pince de tête et clouées sur le voligeage.

Pour les pentes supérieures à 173 % (60°), en plus des dispositions précédentes, on doit ajouter une bande d'acier inoxydable ou d'acier galvanisé Z350 de 0,12 m de largeur, clouée ou soudée sous la pince de tête de la longue feuille ; elle doit s'arrêter à 30 mm des reliefs latéraux (Figure 17).

Cette bande est fixée sur le support soit par des clous, soit par des vis espacées de 50 mm et placées en quinconce, la première et la dernière se trouvant à 30 mm des bords latéraux (Figure 17b). La jonction avec les éléments supérieurs peut s'effectuer par agrafure simple (Figure 17a) ou double (Figure 17c) avec recouvrement de 0,14 m ; dans ce dernier cas et pour les éléments de tête, on peut réduire la pince de tête à 30 mm.

Figure 17  Fixation en tête des longues feuilles

5.3.2  Exécution des assemblages transversaux

5.3.2.1  Agrafure simple
5.3.2.1.1  Couverture en feuilles à agrafure simple

Les feuilles sont assemblées entre elles par une agrafure de 0,04 m ou 0,05 m.

  1. Agrafure de 0,040 m (Figure 18)

    L'agrafure est composée :

    • d'une pince de 0,040 m de largeur rabattue par-dessus la partie supérieure de la feuille ;

    • d'une pince de 0,035 m dans le bas, rabattue par-dessous.

    Le bas de chaque feuille s'agrafe avec le haut de la feuille inférieure en recouvrant les pattes à feuilles.

  2. Agrafure de 0,050 m (Figure 19)

    La pince en tête de la feuille a 0,050 m de largeur, celle du bas 0,045 m. L'assemblage est semblable au système précédent.

    Les dimensions des agrafures simples, des pinces et des jeux correspondants sont indiquées aux Figures 18 et 19.

    Figure 18  Agrafure simple de 0,040 m

    Figure 19  Agrafure simple de 0,050 m

5.3.2.1.2  Couverture en longues feuilles à agrafure simple

Les longues feuilles sont assemblées entre elles par une agrafure de 0,060 m qui se compose :

  • d'une pince de 0,060 m de largeur rabattue par dessus à la partie supérieure de la feuille ;

  • d'une pince de 0,055 m dans le bas et rabattue par dessous.

Le bas de chaque longue feuille s'agrafe avec le haut de la longue feuille inférieure en recouvrant les pattes à feuilles.

NOTE

La partie fixe est positionnée en tête de feuille (Figure 15), la longueur des longues feuilles étant comprises entre 3 m et 20 m (nuance ferritique) ou 15 m (nuance austénitique), voir Tableau 6, dans le cas d'une jonction par agrafure.

Les dimensions de l'agrafure simple, des pinces et des jeux correspondants sont données aux Figures 20 et 21.

Figure 20  Agrafure simple et réalisation de la partie fixe (longues feuilles)

Figure 21  Agrafure simple de 0,060 m (longues feuilles)

5.3.2.2  A recouvrement avec agrafure dite « à double agrafure » (Figure 22)
5.3.2.2.1  Couverture en feuilles « à double agrafure »

La partie haute de la feuille comporte une pince de 0,030 m pour y placer les pattes à feuilles.

Figure 22  Jonction à recouvrement avec agrafure dite à double agrafure

Au-dessous est soudée une bande d'acier inoxydable dite « bande d'agrafure » de 0,060 m de large, destinée à recevoir la pince de 0,030 m façonnée au bas de la feuille supérieure.

Le recouvrement est d'autant plus grand que la pente est plus faible ; la dénivellation entre le haut et le bas du recouvrement ne doit pas être inférieure à 0,010 m en zone 1 de concomitance vent-pluie, et 0,015 m en zones 2 et 3 de concomitance vent-pluie (Figure 23a).

Dans le cas de très faibles pentes (8 % ≤ p < 10 %) et pour éviter les contre-pentes locales, il est possible de réduire la pince du haut à 0,01 m, souder les pattes sous la feuille et les clouer sur le voligeage (Figure 23b).

La valeur du recouvrement de la feuille est fonction de la pente, elle est donnée au Tableau 9.

Tableau 9  Pentes et recouvrements des feuilles suivant les pentes et les zones climatiques

Les dimensions des pinces, de la bande d'agrafure et des jeux correspondants sont indiquées aux Figures 23a et 23b.

Figure 23  Double agrafure avec pattes à feuilles soudées et clouées

5.3.2.2.2  Couverture en longues feuilles « à double agrafure »

La partie supérieure de la longue feuille comporte une pince de 0,03 m dans laquelle on agrafe les pattes à feuilles.

Au-dessous est soudée une bande d'acier inoxydable dite « bande d'agrafure » de 0,080 m de large, destinée à recevoir la pince de 0,060 m façonnée en bas de l'élément supérieur.

Le recouvrement est fixé à 0,180 m minimum quelle que soit la pente (pente minimale 0,080 m/m) (Tableau 4).

NOTE

La partie fixe est positionnée en tête de feuille, la longueur des longues feuilles étant comprise entre 3 m et 20 m (nuance ferritique) ou 15 m (nuance austénitique) dans le cas de jonction par agrafure.

Les dimensions du recouvrement, des pinces, de la bande d'agrafure et des jeux correspondants sont indiquées à la Figure 24.

Figure 24  Double agrafure longues feuilles

5.3.2.3  Couverture à ressauts

Les feuilles ou les longues feuilles comportent :

  • en tête : un relief ayant une hauteur égale à celle du ressaut diminué de 10 mm ;

  • en bas : un larmier qui ne doit jamais être entaillé ; il doit, en particulier, passer franc au-dessus des couvre-joints du ressaut inférieur.

Les angles formés par la rencontre des reliefs de tête sont soudés (Figure 25) ou repliés derrière le relief de tête (Figure 45).

Figure 25  Ressaut et angle soudé

Les dimensions des jeux permettant les mouvements thermiques sont indiquées à la Figure 26.

Figure 26  Ressaut — Dimensions des jeux

5.3.2.4  Couverture à travées continues

Les feuilles ou longues feuilles vont de l'égout au faîtage sans jonction transversale.

Les raccordements à l'égout et au faîtage se font comme indiqué respectivement aux 5.3.8 et 5.3.8.2.

La fixation des feuilles ou longues feuilles se fait comme indiqué aux 5.3.2.3.1 et 5.3.2.3.2.

5.3.3  Soudures (soudo-brasage)

Les soudures entre feuilles ne constituent pas un système constructif et se limitent à la réalisation de points singuliers.

Les soudures à l'étain (voir NF DTU 40-44 P1-2) pour feuilles et longues feuilles sont exécutées à recouvrement. Elles sont d'aspect régulier. Pour augmenter la résistance mécanique, ces soudures peuvent être barrées au fer.

5.3.4  Couvre-joint de tasseau

5.3.4.1  Description

Les couvre-joints (Figure 27), destinés à recouvrir les tasseaux séparant les travées et les deux reliefs latéraux des feuilles ou des longues feuilles, sont conformes à la norme NF P 34-403. L'épaisseur nominale minimale est de 0,40 mm. Ils ont un développement de 0,100 m pour les tasseaux de 0,04 m et de 0,05 m.

Figure 27  Couvre-joint de 0,100 m de développé

5.3.4.2  Pose

Pour les couvertures en feuilles ou longues feuilles, les couvre-joints sont posés en partie courante par éléments de 1 mètre maximum avec un recouvrement minimal de 0,05 m.

Une distance d'environ 5 mm au minimum est toujours réservée entre la rive inférieure du couvre-joint et le plat de la couverture (Figure 28).

Figure 28  Fixation par patte clouée

5.3.4.3  Fixation
5.3.4.3.1  Généralités

L'emploi de clous calotins n'est pas admis en travaux neufs, mais toléré en travaux de réparation. La pose de vis et rondelles d'étanchéité est réservée aux travaux de réparation.

5.3.4.3.2  Fixation du couvre-joint en partie courante

En partie courante, chaque extrémité de couvre-joint est fixée par l'un des procédés suivants :

  1. à son extrémité supérieure par un clou ;

  2. à son extrémité inférieure il peut être fixé par :

    1. une patte de fixation (voir NF DTU 40-44 P1-2) qui est :

      • soit clouée en même temps que le haut du couvre-joint inférieur pour être rabattu de 0,010 m à 0,020 m sur le bas du bout supérieur (Figure 28). Dans ce cas, on utilise des pattes en acier inoxydable spécialement conçues à cet effet ;

      • soit soudée sur le haut du couvre-joint après clouage au préalable de celui-ci (Figure 29) ;

    2. des baïonnettes soudées dans sa partie inférieure (Figure 30).

      Figure 29  Fixation par patte soudée dite « à ressort »

      Figure 30  Fixation par baïonnettes

5.3.4.3.3  Fixation du couvre-joint à l'égout

A l'égout pour tenir compte des mouvements thermiques (dilatation, retrait), la fixation de la première longueur de couvre-joint peut être réalisée par l'une ou l'autre des deux solutions suivantes :

  1. en fixant le couvre-joint d'égout par des pattes soudées aux reliefs latéraux de feuilles ou longues feuilles. Le deuxième couvre-joint est fixé par baïonnettes soudées dans sa partie inférieure et ce dernier est cloué en tête (Figure 31). Dans ce cas, le recouvrement est de 70 mm ;

  2. en fixant le couvre-joint d'égout par un clou à son extrémité supérieure. Un jeu doit être ménagé entre le talon et le contre-talon ; le talon du couvre-joint d'égout est formé par pliage (Figures 32a et 32b).

Pour les cas ci-dessus a) et b), on ne doit pas agrafer la chemise de garantie dans la pince du larmier des éléments de couverture afin de ne pas entraver les mouvements thermiques (dilatation, retrait).

NOTE

Le clou est généralement placé à une distance de 10 mm de l'extrémité supérieure du couvre-joint.

Les pattes de fixation des couvre-joints clouées ou soudées, ne doivent pas être contre-soudées, pour éviter leur soulèvement, un jeu doit être ménagé entre l'extrémité inférieure du couvre-joint et la pliure de la patte (Figures 28b et 29b).

Figure 31  Longues feuilles — Fixation du couvre-joint d'égout par pattes soudées

Figure 32  Longues feuilles : a) Jeu entre le contre-talon et le talon de couvre-joint — b) Talon de couvre-joint obtenu par pliage

5.3.5  Talon de couvre-joint

Chaque couvre-joint à l'égout et à chaque ressaut est fermé :

  1. soit par un talon obtenu par pliage du couvre-joint lui même (Figure 32b) ;

  2. soit par un talon indépendant découpé suivant la section du couvre-joint, biseau redressé, soudé à celui-ci à angle vif et le dépassant par le bas (Figures 33a et 33b).

La partie inférieure s'insère dans l'agrafure dans le cas de raccordement dans le rampant, pénétrations, noues ou est repliée sous le larmier ou sous la pince dans le cas du larmier agrafé.

Pour les talons biais, seule la solution b) est possible (Figures 34a et 34b).

Figure 33  Talon de couvre-joint droit rapporté

Figure 34  Talon de couvre-joint biais rapporté soudé

5.3.6  Tête de couvre-joint ordinaire

Les couvre-joints sont terminés en raccord contre les obstacles par une tête de couvre-joint soudée sur celui-ci. Cette tête doit dépasser en largeur d'au moins 4 cm de part et d'autre du couvre-joint. Elle s'engage sous l'ouvrage supérieur de la couverture (couvre-joint de faîtage ou d'arêtier, bande de solin, larmier d'éléments de couverture ou de bande de recouvrement, etc.).

On en distingue deux types, la tête droite (Figure 35) et la tête biaise (Figure 36).

NOTE

La tête droite peut être réalisée par pliage du couvre-joint.

Figure 35  Tête de couvre-joint droite

Figure 36  Tête de couvre-joint biaise

5.3.7  Tête de couvre-joint dite « patte d'oie » (Figure 37)

Lorsque les couvre-joints s'amortissent sous un membron, sous un larmier, sous une agrafure ou contre une saillie de moins de 4 cm, la tête du couvre-joint est exécutée en patte d'oie. Toutefois, cette technique ne peut être mise en oeuvre que pour des pentes ≥ 173 % (60°).

Elle peut être réalisée soit d'une seule pièce par pliage avec goussets rapportés soudés, soit avec alaises rapportées et soudées.

Figure 37  Tête de couvre-joint « Patte d'oie »

5.3.8  Raccords d'ouvrage continus

5.3.8.1  Egout
5.3.8.1.1  Larmier

Le raccordement du bas des feuilles et longues feuilles avec les chéneaux ou gouttières se fait par un larmier de 45 mm ou 60 mm (Figures 38a et 38b). Au ressaut pour les feuilles et longues feuilles, le larmier doit être de 35 mm pour le ressaut de 0,080 m et de 45 mm pour le ressaut de 0,100 m (Figure 38b).

On doit laisser un jeu de 10 mm pour la couverture en feuilles et 15 mm pour la couverture en longues feuilles entre le bas de la feuille ou longue feuille et le bas du support bois (Figures 38a et 38b) ou de la bande d'égout (Figure 39).

Si le recouvrement du larmier sur les éléments à recouvrir est inférieur à 30 mm, on doit interposer une bande complémentaire de manière à obtenir ces 30 mm (Figure 39). Ces bandes s'assemblent entre elles par recouvrement.

Figure 38  Types de larmier et jeux entre égout et larmier

Figure 39  Jeux entre larmier et bande d'égout

Dans le cas de la couverture en longues feuilles, on peut réaliser la liaison à l'égout soit par un larmier droit (Figures 38a et 38b), soit avec une bande d'égout spéciale et agrafage de l'élément de couverture sur cette dernière (Figures 40 et 41).

Figure 40  Bande d'égout spéciale et jeux entre longue feuille et bande d'égout

Figure 41  Bande d'égout spéciale à dilatation et fixation par patte d'agrafage

Dans le cas de gouttière nantaise ou havraise, le raccord se fait par double agrafure, le pli inférieur de celle-ci devant se trouver au-dessus du niveau de l'ourlet de la gouttière.

La bande d'égout spéciale est fixée en tête, soit par des pattes agrafées dans la pince, soit par clouage et côté égout par des pattes d'agrafe en acier galvanisé (Figures 40 et 41).

5.3.8.1.2  Chemise de garantie

Sous les extrémités des tasseaux, côté égout, on dispose des pièces en acier inoxydable, appelées « chemises de garantie » avec pinces latérales, de 0,20 m × 0,15 m ou de 0,30 m × 0,15 m sans pinces latérales pour assurer l'étanchéité (Figure 42) et raidir le larmier (Figure 44). Pour les longues feuilles, on ne doit pas agrafer la chemise de garantie dans la pince du larmier des éléments de couverture afin de ne pas entraver les mouvements thermiques (dilatation, retrait).

NOTE

Vis-à-vis du problème d'étanchéité, cette disposition ne s'applique pas à l'égout si celui-ci comporte une bande d'égout faisant la liaison entre la couverture et l'évacuation d'eaux pluviales.

Figure 42  Chemises de garantie

5.3.8.1.3  Contre-talon

Les prescriptions concernant la pose des contre-talons sont données au Tableau 10.

Tableau 10  Conditions de réalisation du point d'arrêt

NOTE

Les zones et situations sont définies en Annexe E.

Les contre-talons sont soudés sur la feuille ou longue feuille en raccord du larmier et du relief latéral (Figure 43).

Figure 43  Contre-talon rapporté soudé

Figure 44  Egout avec chemise de garantie

5.3.8.2  Faîtage et arêtier
5.3.8.2.1  Tasseaux

Les tasseaux de faîtages ont 80 mm de hauteur et les tasseaux d'arêtiers 60 mm ou 80 mm. Ils sont généralement trapézoïdaux et ils peuvent être de forme évidée. Ils sont posés à cheval sur l'arête formée par la rencontre des versants et fixés sur le voligeage et la charpente par clouage (Figures 47et 48).

5.3.8.2.2  Raccordement des feuilles et des longues feuilles et couvre-joints

Les feuilles et longues feuilles comportent en tête un relief de faîtage d'une hauteur égale à celle du tasseau moins 10 mm.

Les angles formés par la rencontre des relevés latéraux et du relief de faîtage sont soudés (Figure 25) ou exécutés en coin de mouchoir et repliés derrière le relief de tête (Figure 45).

Figure 45  Raccordement entre reliefs latéraux et relief de tête par coin de mouchoir

Un jeu de 5 mm est laissé entre le relief de tête et le tasseau de faîtage dans le cas de la couverture en feuilles et 10 mm dans le cas de la couverture en longues feuilles (voir Figure 26).

Les couvre-joints sont raccordés avec une tête ordinaire droite ou biaise (Figures 35 et 36) suivant la nature du tasseau de faîtage ou d'arêtier (Figures 47 et 48).

5.3.8.2.3  Couvre-joint de faîtage et d'arêtier
5.3.8.2.3.1  Description des couvre-joints

Les couvre-joints (Figure 46) destinés à recouvrir les tasseaux séparant les rampants et les reliefs de tête des éléments de couverture (feuilles ou longues feuilles) sont définis dans la norme NF DTU 40-44 P1-2.

Figure 46  Couvre-joint

Ils ont un développement de 0,160 m pour les tasseaux de faîtage de 0,08 m et 0,140 m pour les tasseaux d'arêtier de 0,06 m.

5.3.8.2.3.2  Pose des couvre-joints

Les couvre-joints placés sur un tasseau de faîtage doivent être posés par éléments de 1 m de longueur avec un recouvrement minimal de 0,08 m (Figure 47). La pose des couvre-joints doit se faire dans le sens opposé aux vents de pluie dominants.

Figure 47  Couvre-joint de faîtage

Figure 48  Couvre-joint d'arêtier

Le couvre-joint placé sur un tasseau d'arêtier doit être posé par éléments de 1 m avec un recouvrement minimal de 0,05 m (Figure 48). La fixation des couvre-joints de faîtages et d'arêtiers doit être réalisée suivant les dispositions du 5.3.4.3.2.

NOTE

Le faîtage ou l'arêtier d'une couverture à un seul versant est traité soit comme une rive droite ou biaise (mais avec un tasseau de faîtage, d'arêtier ou une planche de bandeau), soit comme une pénétration continue.

5.3.8.3  Rives
5.3.8.3.1  Généralités

Généralement, les bandes de rive sont posées par élément de 1 m de longueur. Elles ont une hauteur développée de 400 mm maximum. Les jonctions entre éléments peuvent être réalisées par simple recouvrement, agrafure simple, etc. Les fixations pattes d'agrafe, pattes clouées ou soudées, clips doivent être posés à raison de 2,5 au mètre (0,40 m d'entraxe). Toutefois, si les fixations permettent les mouvements thermiques (pontet Figure 50, clip Figure 51), il est possible de poser la bande de rive par élément de 2 m de longueur.

L'ourlet est rechassé (Figures 49, 50 et 51).

5.3.8.3.2  Rive droite avec tasseau de rive

On place une bande de rive à biseau sur le tasseau de rive que l'on recouvre d'un couvre-joint de 100 mm. La fixation de la bande de rive à biseau est réalisée :

  1. en tête, soit par clouage (Figure 49), soit par patte soudée, agrafée sur pontet cloué sur le tasseau (Figure 50) ;

  2. en bas, l'ourlet rechassé de la bande de rive est maintenu soit par une patte d'agrafe à baïonnette clouée sur la rive (chevron, planche de rive, mur…) (Figure 49), soit par une patte clouée sur la rive et enroulée autour de l'ourlet, soit par une patte clouée agrafée sur un pontet soudé sur l'ourlet (Figure 50), soit par un clip en acier inoxydable (Figure 51a).

Ensuite un couvre-joint recouvre le relief latéral de l'élément de couverture le tasseau et la bande de rive. Sa pose et sa fixation sont réalisées comme indiqué au 5.3.4.3.2.

Figure 49  Bande de rive fixée par clouage

Figure 50  Bande de rive fixée par pontet

5.3.8.3.3  Rive droite avec bandeau

Le tasseau est remplacé par un bandeau (planche) fixé sur le chevron, puis une bande façonnée (Figure 51a) recouvre le bandeau ; elle est fixée en bas suivant les indications du 5.3.8.3.2, en partie haute, elle est maintenue par des bandes d'agrafe clouées.

L'étanchéité entre le relief latéral de la feuille de rive, le bandeau et la bande en acier inoxydable est assurée par une main courante ou un couvre-joint. Leur pose est réalisée comme indiqué au 5.3.4.3.2.

On peut également utiliser une bande de rive avec couvre-joint intégré (Figure 51b).

Figure 51  Bande de rive fixée par clips

5.3.8.3.4  Rive biaise que fuit l'eau

Ces rives sont traitées comme les arêtiers pour les raccords des feuilles et des couvre-joints et comme les rives droites pour la bande de rive.

5.3.8.3.5  Rive biaise qui reçoit l'eau

Suivant la pente et la surface du versant d'une part et l'inclinaison de la rive d'autre part, ces rives sont traitées comme des noues ou des chéneaux.

5.3.8.4  Noues
NOTE

Il est rappelé que la noue constitue un point singulier de rencontre entre deux éléments de la couverture, qui reçoit une grande quantité d'eau et dont la pente est inférieure à celle des deux rampants qui la constituent.

5.3.8.4.1  Détermination du type de noue

Le choix du modèle de noue à mettre en oeuvre est fonction de la pente des versants de couverture qui détermine la pente de la noue et de la longueur des versants. Le Tableau 11 précise les modes de jonctions des éléments de noue en fonction de la pente.

On distingue deux types de noues :

  1. Les noues encaissées : Ce type de noue peut être utilisé dans tous les cas et l'encaissement doit être prévu à la conception. Ce type de noue est obligatoire pour les pentes de noue inférieures à 15 %.

  2. Les noues non encaissées ou noues plates : Elles sont posées sur le support de la couverture. Ces types de noues ne peuvent être utilisées que sous certaines conditions de pentes et selon la surface récoltée.

La détermination des développés dépend du type de noue, de la surface de récolte, de la pente et, dans le cas des noues plates, de l'angle d'ouverture de la noue. Il y a lieu de se reporter à l'Annexe F pour le choix des développés de noue.

Pour tous les types de noues, il faut prévoir un jeu entre les feuilles ou longues feuilles et les éléments de noues. Ces jeux sont les mêmes que ceux indiqués pour les différents types de jonction : agrafure simple ou double, raccord en larmier... (voir 5.3.2.1.1, 5.3.2.1.2, 5.3.2.2.1, 5.3.2.2.2, 5.3.8.1.1). Le type et le dimensionnement des jonctions sont identiques à ceux du système de couverture correspondant (couverture à tasseau ou à joint debout).

L'élément en pied de noue comporte un larmier, celui de tête comporte un relief avec soudure d'angles avec ou sans gousset rapporté soudé.

Pour les couvertures cintrées, les noues sont encaissées.

Tableau 11  Jonctions des éléments de noue

5.3.8.4.2  Noue encaissée

L'encaissement de 0,050 m minimum doit être prévu dans la charpente. On peut le créer, soit avec des planches délardées et calées ou par des coyaux, soit en appuyant les chevrons de la couverture coupés en biais sur des pièces de charpente placées de part et d'autre de l'axe de noue, la distance entre ces pièces déterminant la largeur et la section de la noue en fonction de la surface des versants à desservir. Le fond de la noue est exécuté en voliges, en planches clouées sur des fourrures fixées sur les pièces de charpente citées ci-dessus. L'intervalle entre abouts des chevrons est masqué par une volige ou une planche.

La noue en acier inoxydable comporte deux relevés latéraux de 45 mm minimum. Son développement est de 0,33 m minimum. La noue est maintenue latéralement dans son berceau par des mains d'arrêt à raison de 2,5 au mètre.

Les éléments de noue sont limités à 20 m (nuance ferritique) ou 15 m (nuance austénitique) de longueur (voir Tableau 6) et sont réalisés soit d'une seule pièce, soit par bouts soudés. Pour les noues de longueur supérieure à la longueur admissible, il y aura lieu d'avoir recours à une jonction par ressaut ou par joint de dilatation. On admet aussi une double agrafure pour des pentes de noue supérieure ou égale à 25 %.

NOTE

Le joint de dilatation relève de l'Avis Technique 1 qui précise sa mise en oeuvre en fonction du développé de la noue.

1)

Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.

Le raccord des feuilles de versant est traité comme un égout : celles-ci comportent une retombée avec larmier.

Figure 52  Noue encaissée

5.3.8.4.3  Noues plates
5.3.8.4.3.1  Généralités

Les noues plates, quel que soit leur type, sont posées directement sur le support de la couverture et pour des pentes de noues supérieures ou égales à 15 %. Le développement minimal des noues plates dépend du système de jonction entre les éléments de noue et ceux de la couverture, ainsi que du type de couverture : feuilles ou longues feuilles.

5.3.8.4.3.2  Noues à tasseau de fond

Ce type de noues est constitué de deux demi-noues, leur section pouvant être adaptée aux besoins d'évacuation des eaux en augmentant le développement des éléments de noue ainsi que la hauteur du tasseau de fond. Le type de raccordement entre éléments de noue et celui entre ces derniers et les éléments de couverture est indiqué au Tableau 11.

Le talon des couvre-joints de couverture étant à 0,200 m au minimum de l'axe de la noue.

Cette noue est exécutée en deux travées séparées par un tasseau de fond de 80 mm de hauteur minimal avec couvre-joint indépendant (Figure 53), lorsque la différence de pente des deux versants est inférieure à 27 % ou 15°.

NOTE

Pour des hauteurs de relief supérieures à 80 mm, on peut remplacer le tasseau par une planche posée sur champ.

Figure 53  Noue à tasseau de fond avec couvre-joint indépendant

Lorsque la différence de pente des deux versants est supérieure ou égale à 27 % ou 15°, la noue est exécutée suivant l'une ou l'autre des deux méthodes ci-après :

  • soit en deux travées séparées par un tasseau de fond de 80 mm de hauteur avec un couvre-joint intégré dans l'élément de noue du versant le plus incliné (Figure 54a) ;

  • soit avec un tasseau de 80 mm de hauteur, déporté sur le versant le moins incliné avec couvre-joint indépendant (Figure 54b).

Les raccordements entre éléments de noue et éléments de couverture sont exécutés comme indiqué au Tableau 12.

On peut également exécuter une noue avec joint debout de fond (voir 5.4.3.5).

Figure 54  Noue à tasseau de fond

5.3.8.4.3.3  Noues à agrafure

Les noues à agrafure se décomposent en deux types suivant le système de jonction entre les éléments de noue et entre ces derniers et les éléments de couverture en feuilles ou longues feuilles. On distingue les noues à double agrafure et celles à agrafure simple (voir Tableau 11 pour le type de raccordement entre éléments de noue et celui entre noue et couverture). Ces noues ayant des sections limitées, elles ne peuvent être utilisées que pour des surfaces de récolte inférieures ou égales à 200 m² en projection horizontale.

  1. Noues à recouvrement avec agrafure dites à double agrafure (Figure 55)

    1. Jonction entre les éléments de noue

      Les éléments de noue se raccordent entre eux par double agrafure comprenant, en tête une pince de 20 mm, une bande d'agrafure rapportée soudée de 60 mm de largeur, l'élément suivant comporte en bas une pince de 30 mm. Le recouvrement minimal entre éléments de noue est fonction de la pente (voir Tableau 4).

    2. Jonction entre éléments de noue et feuilles ou longues feuilles de couverture

      Les éléments de noue comportent un pli en leur milieu et sur les deux rives latérales des pinces de 20 mm et des bandes d'agrafure rapportées soudées de 60 mm pour la couverture en feuilles et de 80 mm pour la couverture en longues feuilles, permettant de réaliser un recouvrement identique à celui du système de couverture en partie courante (Figure 55). Les éléments sont fixés avec des pattes à feuilles en tête et sur chaque côté à raison de 4 pattes au mètre.

      Figure 55  Noue à double agrafure

  2. Noue à agrafure simple (Figure 56)

    1. Jonction entre les éléments de noue

      Les éléments de noue se raccordent entre eux par une agrafure simple comprenant en tête une pince rabattue sur le dessus de 40 mm et en bas une pince rabattue en dessous de 35 mm pince de 60 mm au dessus et pince de 55 mm en dessous pour les longues feuilles.

    2. Jonction entre éléments de noue et feuilles ou longues feuilles de couverture

      Les éléments de noue comportent un pli en leur milieu et sur les deux rives latérales des pinces de 40 mm pour la couverture en feuilles et de 60 mm pour la couverture en longues feuilles. Les éléments sont fixés avec des pattes à feuilles en tête et sur chaque côté à raison de 4 pattes au mètre.

  3. Raccordement éléments de couverture éléments de noue (Figures 55 et 56)

    Sur chaque rive, le bas des éléments de couverture est coupé en biais et une pince de 40 mm pour les feuilles ou de 60 mm pour les longues feuilles est façonnée. Des contre-talons biais sont soudés au droit des tasseaux. Les éléments sont agrafés soit sur les bandes d'agrafure rapportées soudées (double agrafure), soit sur les pinces de rive (agrafure simple). Les couvre-joints de couverture sont terminés par un talon biais replié dans l'agrafure de noue.

    Figure 56  Noue à agrafure simple

5.3.8.4.3.4  Noue à crémaillère à tasseau de fond (Figure 57)

Un tasseau, généralement trapézoïdal, de 80 mm de hauteur est disposé au fond de la noue. Un couvre-joint de faîtage de 166 mm de développé coiffe le tasseau et les reliefs des éléments de noue. Il est fixé comme indiqué aux 5.3.4.3.1 et 5.3.4.3.2. Le recouvrement ne doit pas être inférieur à 0,08 m. Le type de raccordement entre élément de noue et les feuilles ou longues feuilles des versants est celui retenu pour le versant.

Le talon des couvre-joints de couverture doit s'arrêter au minimum à 0,300 m de l'axe du tasseau de noue. Les éléments de couverture sont agrafés dans les pinces ou bandes d'agrafure des éléments de noue, des contre-talons droits sont soudés au droit des tasseaux de couverture. Les couvre-joints de couverture sont terminés par un talon droit replié dans l'agrafure de l'élément de noue.

Figure 57  Noue à crémaillère avec tasseau de fond

5.3.8.5  Raccord brisis terrasson
5.3.8.5.1  Raccord avec continuité des tasseaux et couvre-joints

Le couvre-joint de bris a une longueur développée limitée à 60 cm.

On distingue deux cas :

  1. Raccord entre les éléments de couverture au-dessous de la ligne de bris (Figure 58a)

    Le raccord est réalisé par un larmier qui doit recouvrir les éléments du brisis de 50 mm minimum. Cette solution n'est autorisée que pour les feuilles.

  2. Raccord entre les éléments de couverture au-dessus de la ligne de bris (Figure 58b)

    Le raccord est réalisé par une agrafure simple ou une double agrafure conformément aux prescriptions définies aux 5.2.1 (voir Tableau 4), 5.3.2.1 et 5.3.2.2.

    Un jeu de 20 mm au minimum doit être ménagé entre le pli supérieur des éléments du brisis et la pince inférieure des éléments du terrasson.

    Figure 58  Raccord brisis terrasson

5.3.8.5.2  Raccord sans continuité des tasseaux et couvre-joints

Les feuilles du rampant supérieur se terminent par un larmier le long de la ligne de bris (Figure 59).

Les têtes des feuilles du rampant inférieur comportent une pince et les têtes de couvre-joints sont généralement traitées en patte d'oie.

Figure 59  Raccord brisis terrasson avec larmier

Figure 60  Raccord brisis terrasson avec membron

En raccord avec le larmier, on peut interposer une bande de battellement ou un membron (Figure 60)

Les membrons doivent être posés par bout de 1,00 m. Toutefois, pour les développés de 0,500 m maximum, les longueurs de 2,00 m sont admises. Ils sont assemblés :

  • soit par des bagues (Figure 61). Il est dans ce cas nécessaire de placer des chemises de garantie sous les bagues de membrons ou tout autre ouvrage de jonction ;

  • soit par gaine soudée et recouvrement.

Ils sont maintenus en tête par des pattes d'agrafe en acier inoxydable et à leur partie inférieure par des pattes en acier inoxydable enroulées sur l'ourlet ou repliées sur la pince de pied. Quel que soit le type de raccord, le recouvrement du membron par le larmier des éléments du terrasson doit être de 30 mm minimum (Figures 60 et 61).

Figure 61  Raccord brisis terrasson avec membron avec bagues rapportées

5.3.8.6  Raccordement sur les pénétrations continues (raccord contre mur)
NOTE

Par pénétrations continues, on entend des ouvrages qui limitent la surface de la couverture sur sa périphérie : mur mitoyen, tête de pignon.

Le type de raccord est représenté sur la Figure 62. Un relevé de 0,090 m minimum est exécuté en tête et/ou sur le côté de la feuille ou longue feuille.

Les angles rentrants des reliefs sont soudés. Lorsque les angles des reliefs sont saillants, des goussets en acier inoxydable sont rapportés et soudés.

Les couvre-joints sont raccordés par des têtes ordinaires.

L'ouvrage est terminé par une bande de solin ou une bande en applique définie au 5.5.2. La rive inférieure de la bande de solin s'arrête à 0,03 m au minimum du plat de la couverture, elle est munie d'une pince ou d'un ourlet rechassé.

Figure 62  Exemple de raccord contre mur avec bande de solin

5.3.8.7  Raccordement des pénétrations discontinues
5.3.8.7.1  

La largeur de la pénétration est inférieure à celle d'une travée (sortie de ventilation, poteau,...)

La pénétration a une largeur inférieure à celle de la travée et laisse sur au moins un de ses côtés un passage d'eau de 10 cm minimum entre les tasseaux voisins et elle-même.

L'élément de couverture est découpé et relevé sur une hauteur 0,090 m de façon à pouvoir souder les goussets en V pour étancher la pénétration concernée. Une bande d'armature ou une bande de solin complète l'ouvrage. Si la forme de la pénétration est cylindrique, on procède comme pour une sortie de ventilation (voir 5.5.4 Figure 105).

5.3.8.7.2  

La pénétration affecte deux ou plusieurs travées, sa largeur ayant moins de 3 mètres (cheminée, châssis, lanterneaux...).

Le raccordement se fait généralement comme illustré sur la Figure 63.

  1. Sur le devant

    Les feuilles ou longues feuilles entourant l'ouvrage sur le devant et sur les côtés reçoivent un relief de 0,090 m minimum.

  2. Sur le derrière

    Le passage d'eau sur les couloirs latéraux doit être assuré par une besace incorporée à un derrière indépendant. Les couloirs latéraux doivent avoir une largeur de 10 cm. Toutefois, dans le cas où un couloir est inférieur à 10 cm, on peut utiliser une besace asymétrique renvoyant l'eau sur le couloir opposé, à condition que sa largeur soit supérieure ou égale à 15 cm. On peut aussi étendre le derrière de besace sur plusieurs travées, au-delà du premier tasseau rencontré, celui-ci étant traité par une patte d'oie.

    Le relief en tête de besace est au moins de 0,090 m. Le raccordement du derrière sur les éléments de côtés se fait par simple recouvrement avec pattes soudées. La valeur du recouvrement est fonction de la pente et est donnée aux 5.3.2.2.1 (Tableau 9) et 5.3.2.2.2 avec un minimum de 0,100 m.

    Le type de raccordement des feuilles ou longues feuilles sur le derrière de l'ouvrage est le même que celui du versant.

    Figure 63  Entourage de cheminée avec bande de solin

5.3.8.7.3  

La pénétration a une dimension transversale de plus de 3 m

Des dispositions spécifiques d'écoulement des eaux doivent être mises en place (chéneau, houteau…). Chacune d'elles doit faire l'objet d'une étude particulière selon les dispositions de la pénétration à traiter.

NOTE

Il convient de tenir compte au niveau de l'avant-projet des incidences de ces dispositions sur la charpente ou sur l'esthétique de l'ouvrage.

Dans le cas d'un chéneau, ce dernier doit être réalisé par ressaut de charpente (coyaux) et dimensionné selon la surface de toiture située en amont de la pénétration (selon les règles du DTU 60.11). Le chéneau doit comprendre un dispositif de dilatation.

EXEMPLE

Un chéneau de 200 × 200 × 100 mm réalisé avec une feuille de développé 500 mm offre la possibilité de traiter une surface projetée de 90 m² (soit approximativement 18 m de rampant amont pour une pénétration de largeur 5 m, dans le cas d'une pente de 5 %).

Dans le cas où l'eau est renvoyée sur des couloirs latéraux, ces derniers doivent s'étendre sur au moins deux bacs en adoptant les dispositions décrites au 5.3.8.7.2.

On peut également, afin d'évacuer les eaux par des descentes en rive, prolonger le chéneau au-delà de la pénétration, sur toute la largeur du rampant.

5.4  Mise en oeuvre des couvertures à joint debout en longues feuilles

5.4.1  Généralités

5.4.1.1  

Le système de couverture à joint debout consiste à agrafer les éléments entre eux dans toute leur longueur par un double pliage des reliefs latéraux après interposition des pattes de fixation clouées ou vissées. Dans le cas de réparations, cette technique d'assemblage rend difficile le démontage non destructif des éléments endommagés, ce qui entraîne leur remplacement.

Pour l'exécution des supports de couverture, il faut se reporter aux 5.1.3.1 à 5.1.3.4.

5.4.1.2  Joint debout (assemblage longitudinal)

Le système de couverture à joint debout consiste à agrafer les feuilles entre elles dans le sens longitudinal par un double pliage des reliefs latéraux après interposition des pattes de fixation clouées ou vissées sur le support. La hauteur du joint fini doit être au minimum de 25 mm et celle des plis de 10 mm. Le profil fini de la feuille doit être conforme à celui de la Figure 64c en particulier un jeu de 5 mm doit être ménagé entre les bases des reliefs.

Figure 64  Joint debout

Pour les pentes supérieures à 173 % il est possible de ne fermer que le premier pli (Figure 65) soit manuellement avec l'outillage approprié, soit à l'aide d'une machine à sertir spéciale.

Figure 65  Joint debout (pente > 173 % (60°))

5.4.1.3  Pentes et dimensions des longues feuilles

Les pentes minimales sont indiquées au Tableau 5. Les dimensions des longues feuilles sont définies au Tableau 6.

5.4.2  Exécution des parties courantes

5.4.2.1  Exécution des reliefs latéraux

Les reliefs latéraux peuvent être exécutés par différents outillages. Ces machines façonnent simultanément les deux reliefs latéraux soit en amorçant les premières pliures profil 1 (Figure 66a), soit en donnant des reliefs inégaux de 35 mm et 45 mm de hauteur profil 2 (Figure 66b). Le profil de la Figure 66a donne lieu à un sertissage du joint en une seule passe (Figures 64a et 64c).

Dans le cas du profil de la Figure 66b, le sertissage du joint se fait en deux passes (Figures 64b1, 64b2 et 64c).

Figure 66  Profil des feuilles

Le profilage et le sertissage nécessitent un réglage adéquat compte tenu des caractéristiques mécaniques et des épaisseurs des aciers inoxydables.

5.4.2.2  Pattes de fixation
5.4.2.2.1  Généralités

Les pattes de fixation fixes ou coulissantes sont adaptées aux profils utilisés (Figure 66) :

Les pattes sont en acier inoxydable conformément aux spécifications de la norme NF DTU 40-44 P1-2. Elles sont fixées à l'aide de pointes annelées en acier galvanisé ou non ou à l'aide de vis. Le choix des fixations dépend de l'épaisseur des supports, selon le Tableau 12.

Tableau 12  Fixation des pattes à joint debout

À la pose, un jeu entre les pattes et la base des reliefs latéraux des éléments doit être ménagé. Les pattes fixes et coulissantes sont serties en même temps que le joint.

Figure 67  Pattes de fixation pour profil 1

Figure 68  Pattes de fixation pour profil 2

5.4.2.2.2  Espacement entre pattes de fixation

Les pattes fixes ou coulissantes sont disposées tous les 0,33 m en partie courante et en rive de couverture. À l'égout de versant ou de ressaut, l'entraxe entre pattes est de 0,165 m sur une longueur de 0,50 m (3 pattes). Le Tableau 13 précise les hauteurs de bâtiments ainsi que les zones d'exposition pour lesquelles ces dispositions sont applicables.

Tableau 13  Limites de hauteur des couvertures en feuilles et longues feuilles à joint debout

Dans le cas de couverture située en dehors de ces limitations de hauteur, on doit appliquer les règles suivantes :

  1. La largeur des feuilles est limitée à 500 mm ;

  2. L'espacement entre pattes est calculé en fonction de la dépression de vent appliquée sur la couverture (déterminée selon les règles NV 65 modifiées 99) et de la résistance admissible au vent extrême de 50 daN des pattes décrites au 5.4.2.2. L'espacement ne peut être supérieur à 0,33 m.

EXEMPLE

À titre d'exemple, l'espacement entre pattes de fixation en rives de bâtiment peut être réduit à 0,25 m (0,33 m en partie courante). Dans ce cas, les hauteurs de bâtiments admissibles sont celles indiquées entre parenthèses dans le Tableau 13.

5.4.2.2.3  Positionnement des pattes fixes et coulissantes

Pour répartir les effets des mouvements thermiques (dilatations, retraits), on doit réaliser une « partie fixe ». Sa position est déterminée par la longueur des longues feuilles ainsi que par la pente du versant. Quels que soient le profil et le type de patte, la partie fixe est réalisée à l'aide de cinq pattes fixes dont l'espacement est défini au 5.4.2.2.2. On distingue trois cas :

  • Pente comprise entre 5 % et 20 % : L'axe de la partie fixe est positionné au 1/3 des longues feuilles en partant du point haut. Les pattes coulissantes sont positionnées de part et d'autre de la partie fixe. Voir Figure 69 ;

  • Pente comprise entre 20 % et 60 % : L'axe de la partie fixe est positionné au 1/4 des longues feuilles en partant du point haut. Les pattes coulissantes sont positionnées de part et d'autre de la partie fixe. Voir Figure 69 ;

  • Pente supérieure à 60 % : La partie fixe est située en tête des longues feuilles. Voir Figure 70.

À l'égout de versant ou de ressaut, les espacements entre pattes coulissantes sont divisés par deux sur une longueur minimale de 0,50 m (3 pattes) : espacement de 0,165 m. La première patte est placée au plus à un demi espacement de l'égout.

En tête de longue feuille, la dernière patte (fixe ou coulissante) doit être placée à 0,33 m au plus du faîtage ou de la jonction avec les éléments supérieurs (ressaut, double agrafure). Cet espacement est ramené à 0,25 m dans le cas du renforcement évoqué au 5.4.2.2.2.

Figure 69  Répartition des pattes coulissantes et fixes — Pente de 5 % à 60 %

Figure 70  Répartition des pattes coulissantes et fixes — Pente supérieure à 60 %

Figure 71  Répartition des pattes coulissantes en partie inférieure à l'égout ou au ressaut

5.4.2.3  Pente minimale — Choix et exécution des assemblages transversaux

Le choix de la jonction transversale est fonction de la pente (voir 5.2.2, Tableau 5). Deux cas peuvent se présenter :

  • la longueur du rampant est supérieure à la longueur admissible des longues feuilles ;

  • la longueur du rampant est inférieure ou égale à la longueur admissible des longues feuilles.

NOTE

On rappelle que l'agrafure transversale à joint debout n'est utilisable que pour les raccordements autour des pénétrations.

5.4.2.3.1  Longueur de rampant supérieure à la longueur admissible des longues feuilles
5.4.2.3.1.1  Jonction transversale par ressaut

Pour les pentes comprises entre 5 % et 173 %, on peut réaliser les jonctions transversales entre les éléments par ressaut en respectant les longueurs d'éléments du 5.2.3, voir Tableau 6.

Les hauteurs courantes du ressaut sont : 0,080 m et 0,100 m (Figures 72a et 72b) suivant le mode de finition du joint debout du gradin inférieur. Les joints peuvent être alignés ou alternés.

La hauteur du ressaut peut être ramenée à 0,050 m (Figure 72c) pour les pentes ≥ 10 %. Dans ce cas, seule la finition par joint couché du gradin inférieur avec un retour de 35 mm et bande d'égout de ressaut peut être utilisée.

Les jeux permettant les mouvements thermiques sont indiqués aux Figures 72a, 72b et 72c.

Figure 72  Jonction transversale par ressaut

5.4.2.3.1.2  Jonction transversale par recouvrement avec agrafure dite « double agrafure »

Lorsque la pente le permet (voir 5.2.2, Tableau 5), on peut exécuter les jonctions transversales entre les éléments par « double agrafure ». Dans ce cas, la longueur des éléments est limitée conformément au Tableau 6. Après sertissage, les joints debout des éléments inférieurs sont couchés et une pince de 30 mm est façonnée en tête des longues feuilles qui sont fixées par deux pattes à feuilles agrafées dans cette pince. En dessous une bande d'agrafure de 80 mm est rapportée et soudée. Au bas de l'élément supérieur une pince de 60 mm doit être façonnée et agrafée dans la bande d'agrafure de l'élément inférieur avec un jeu de 15 mm (Figure 73a).

Un jeu de 20 mm doit être laissé entre le nez de l'élément supérieur et la pliure du joint couché de l'élément inférieur (Figures 73a, 73b et 73c).

Les recouvrements sont de 180 mm ou 250 mm déterminés en fonction de la pente selon le Tableau 5.

NOTE

Pour les pentes supérieures à 173 % jusqu'à la verticale et pour les longueurs d'éléments inférieurs ou égales à 6,00 m et dans le cas où seul le premier pli du joint debout est fermé, on peut réaliser une jonction transversale par agrafure simple de 60 mm (Figures 17a et 17b).

Figure 73  Jonction transversale par double agrafure

5.4.2.3.1.3  Réalisation de la partie fixe pente supérieure à 60 %
  1. Longues feuilles de longueur comprise entre 3 m et 20 m, pente > 60 % jusqu'à 173 %

    Pour les couvertures à ressaut, à double agrafure ou à travée continue, la partie fixe est réalisée par cinq pattes fixes placées en tête, comme indiqué au 5.4.2.2.3 et à la Figure 70. Pour empêcher que les éléments puissent glisser, ils sont fixés en tête, comme indiqué ci-dessous :

    1. Pour les couvertures à ressaut, en travée continue, ainsi que pour les éléments de faîtage, par deux pattes supplémentaires soudées sur le relief de tête au ressaut ou au faîtage et clouées sur le voligeage ou le tasseau de faîtage (Figures 74a et 74b).

    2. Pour les couvertures à double agrafure, une patte à feuille supplémentaire de 120 mm de largeur, agrafée et soudée sur la pince de tête doit être placée entre les deux pattes à feuilles (Figure 74c).

      Figure 74  Fixation en tête pente 60 % à 173 %

  2. Longues feuilles de longueur comprise entre 3 m et 6 m, pente > 173 % jusqu'à la verticale

    Dans ce cas, la réalisation de la partie fixe peut être réalisée de deux manières et dépend de la finition du joint debout soit il est complètement serti (Figure 64c), soit seul le premier pli est fermé (Figure 65).

    1. Joint debout complètement fermé (Figure 64c) : Seule la couverture à double agrafure est visée (5.4.2.3.1.2), la partie fixe et la fixation en tête sont réalisées comme indiqué au 5.4.2.3.1.3.a) — point 2) ;

    2. Seul le premier pli du joint debout est fermé (Figure 65) : La partie fixe et la fixation en tête sont assurées par une bande d'acier inoxydable de 0,120 m de largeur soudée sous la pince de tête de la longue feuille (Figure 17a) ; elle doit s'arrêter à 30 mm des reliefs latéraux à joint debout (Figure 17b). Cette bande doit être fixée sur le support soit par des clous, soit par des vis espacés de 50 mm et placés en quinconce, le premier et le dernier se trouvant à 30 mm des bords latéraux (Figure 17b). La jonction avec les éléments supérieurs peut s'effectuer par double agrafure (Figure 17c) avec recouvrement de 0,140 m dans ce cas, et pour les éléments de tête, la pince de tête doit être de 30 mm ou par agrafure simple, de 60 mm (Figure 17a).

    NOTE

    Les éléments à joint debout sont fixés sur le support uniquement par des pattes coulissantes pour permettre les mouvements thermiques. Les agrafures simples ou double peuvent être alignées ou en taille de pierre.

5.4.2.3.2  Longueur de rampant inférieure ou égale à la longueur admissible des longues feuilles

Dans ce cas, la couverture est traitée en travée continue dans les limites des longueurs permises suivant la pente (voir Tableau 6), les éléments comportant un égout et une tête, la répartition des pattes de fixation étant réalisée comme prévu aux 5.4.2.2.2 et 5.4.2.2.3, voir Figures 69 et 70.

Toutefois, pour éviter des manipulations, la travée peut être décomposée en plusieurs éléments raccordés suivant la pente, par double agrafure ou agrafure simple non dilatante en fonction de la pente (5.2.2, Tableau 5). L'ensemble se comportant vis-à-vis des mouvements thermiques (dilatations, retraits) comme une travée continue, les pattes de fixation (fixes et coulissantes) sont placées comme indiqué aux 5.4.2.2.2 et 5.4.2.2.3, voir Figures 69 et 70.

5.4.2.3.2.1  Jonction transversale par « double agrafure » non dilatante

La jonction transversale est exécutée à recouvrement avec agrafure dite « double agrafure » (Figures 75a et 75b).

L'élément inférieur comprend en tête une pince de 30 mm qui remonte sur les reliefs latéraux sur une hauteur de 15 mm et en dessous une bande d'agrafure de 60 mm est rapportée et soudée, cette bande remonte elle aussi de 15 mm sur les reliefs latéraux.

Au bas de l'élément supérieur, une pince de 30 mm doit être façonnée et agrafée dans la bande d'agrafure de l'élément inférieur pour éviter des surépaisseurs ; la pince ne doit pas remonter derrière les reliefs latéraux.

Le recouvrement est précisé dans le Tableau 5. Les pinces sont découpées en biais.

Figure 75  Double agrafure

5.4.2.3.2.2  Jonction transversale par agrafure simple non dilatante

La jonction transversale peut être exécutée à agrafure simple de 40 mm minimum (Figure 76).

Les éléments inférieurs comprennent une pince de 40 mm rabattue par dessus la partie supérieure de la feuille et qui remonte de 15 mm sur les reliefs latéraux.

Au bas de l'élément supérieur, une pince de 40 mm rabattue par dessous doit être façonnée ; elle doit se retourner sur les reliefs latéraux sur une hauteur de 25 mm. Ensuite, les deux pinces sont agrafées.

NOTE

Pour éviter les surépaisseurs qui pourraient gêner le sertissage des joints, on décale les jonctions transversales en taille de pierre (Figure 77).

Figure 76  Agrafure simple

Figure 77  Répartition des jonctions transversales en taille de pierre

5.4.3  Raccords d'ouvrages continus

5.4.3.1  Egout et bas de ressaut

Le raccordement du bas de versant avec les évacuations d'eaux pluviales et la partie basse d'un ressaut se font soit directement par un larmier (Figure 78), soit par une bande d'égout simple (Figure 79) ou à dilatation (Figures 80, 81, 82, 83 et 84), bande de batellement ....

Dans le cas où il n'y a pas de bande d'égout, il faut mettre sous chaque nez de joint une chemise de garantie (Figure 78).

Le recouvrement du larmier ou de la bande d'égout sur le relief (au ressaut ou à l'égout) doit être au minimum de 30 mm.

Figure 78  Egout avec chemise de garantie

Figure 79  Egout avec bande d'égout

Figure 80  Bande d'égout spéciale avec joint couché et enroulé

Figure 81  Bande d'égout spéciale avec joint droit et languette rabattue et soudée

Figure 82  Bande d'égout spéciale et languette rabattue

Figure 83  Bande d'égout spéciale et langue de chat

Les jeux à respecter sont indiqués pour les égouts et/ou les bas de ressaut Figures 72a, 72b et 72c et Figure 84 pour l'égout.

En zones de vent 1 et 2, site exposé, et en zones de vent 3 et 4 tous sites, la bande d'égout à dilatation est maintenue par des bandes pattes d'agrafe.

Figure 84  Bande d'égout spéciale et jeux (dilatations, retraits)

5.4.3.2  Reliefs de tête aux ressauts

Les reliefs de tête aux ressauts sont traités de manière analogue aux reliefs de faîtage ou aux reliefs contre émergences (5.4.3.4, Figures 87a et 87b, 5.4.3.7, Figures 94 et 95).

La hauteur des ressauts est de 50 mm minimum (voir 5.4.2.3.1.1 Figures 72a, 72b et 72c). La finition du joint debout du gradin inférieur au ressaut par tête de joint debout implique une hauteur de ressaut de 80 mm minimum (Figure 72b).

5.4.3.3  Rives

Les règles générales du 5.3.8.3 s'appliquent sous réserve des dispositions complémentaires décrites dans ce paragraphe.

On peut également utiliser une bande de rive agrafée (Figures 85a et 85b).

On peut aussi utiliser une bande de rive à joint debout de développé maximal 250 mm et longueur maximale 12 m. Les dispositions de fixation de ces bandes de rives sont analogues à celles des feuilles sur lesquelles la rive se raccorde.

Les rives biaises que fuit l'eau, sont exécutées comme un arêtier, c'est-à-dire, que le bandeau ou tasseau de rive est posé après couchage des joints et façonnage du relief. On peut également traiter cet ouvrage en laissant les joints droits avec tête de joint debout sur les reliefs de tête (Figure 87b).

Les rives biaises qui reçoivent l'eau, sont exécutées comme des demi noues et comme les rives droites pour la partie bande de rive. On peut également les traiter avec un chéneau ou une gouttière.

Si le biais de la rive se rapporte au plus à cinq travées (la plus longue étant limitée à 30 m (nuance ferritique) ou 22 m (nuance austénitique), voir Tableau 6), la rive peut être exécutée comme les rives biaises que fuit l'eau et les joints sont couchés vers le bas (Figures 86a et 86b), la hauteur du relief étant de 90 mm minimum.

Figure 85  Bande de rive agrafée

Figure 86  Rive biaise avec joints couchés

5.4.3.4  Faîtages ou arêtier

Ces ouvrages peuvent être exécutés de deux façons :

  • soit avec un tasseau de faîtage ou d'arêtier qui est généralement trapézoïdal (Figure 87) ;

  • soit à joint debout sur arêtier et faîtage (Figures 88a, 88b et 88c). Dans ce cas, les joints debout sont décalés entre les rampants.

On peut également utiliser un faîtage ventilé (voir 5.6.5.2, Figures 109, 110, 111, 112 et 113).

Figure 87  Faîtage ou arêtier à tasseau

Figure 88  Faîtage ou arêtier à joint debout

Les couvre-joints de faîtage et d'arêtier sont posés comme indiqué au 5.3.8.2.3.

Les faîtages de couverture à rampant unique sont traités soit comme des rives avec tasseau soit comme des rives avec une planche de bandeau (voir Figures 112 et 113).

On peut également exécuter le faîtage avec une bande d'égout, les jeux à respecter étant indiqués à la Figure 89.

Figure 89  Faîtage avec bande spéciale

5.4.3.5  Noues

Les noues s'exécutent comme décrit au 5.3.8.4.

Pour le système de raccordement à agrafure simple, il est obligatoire de placer sous chaque nez de joint une chemise de garantie (Figure 90).

Pour tous les types de noues, il faut prévoir un jeu entre les éléments de couverture et ceux de la noue, ils sont les mêmes que ceux indiqués pour les différents types de jonction : agrafure sur jonction simple ou double, ressaut larmiers…, en tenant compte de la longueur maximale des feuilles ou longues feuilles de couverture.

On peut également réaliser une noue encaissée avec coyau (Figure 91), la cassure de pente étant de 5 % maximum.

Figure 90  Noue à agrafure avec chemise

Figure 91  Noue encaissée avec coyau

On peut également exécuter une noue avec joint debout de fond. Ce joint aura une hauteur finie de 100 mm maximum, les plis comme pour le faîtage (Figure 88) font 20 mm côté couverture. Les bords sont exécutés comme indiqué au Tableau 11 pour les noues à tasseau de fond et maintenus par des pattes clouées. Les relevés de 140 mm et 120 mm sont pliés manuellement. Le relevé de 140 mm peut être fixé sur le support à l'aide de pattes clouées, agrafées sur des pontets soudés sur celui-ci. La longueur totale de la noue ne doit pas être supérieure à 27 m (nuance ferritique) ou 20 m (nuance austénitique) et ne doit comporter aucune jonction (Figure 92).

Figure 92  Noue à joint debout

5.4.3.6  Raccord brisis terrasson

Le raccord est réalisé soit avec un égout agrafé selon le principe de la Figure 72c, soit avec un larmier (Figure 78), soit avec une bande d'égout simple (Figure 79) ou à dilatation (Figure 93a).

On peut également interposer une bande de battellement ou un membron (Figure 93b).

Les joints des feuilles du brisis sont couchés ou droits. En tête, ces feuilles comportent une pince.

Figure 93  Raccordement brisis terrasson avec entrée de ventilation (a) ou avec membron (b)

5.4.3.7  Raccordement sur des pénétrations continues (raccord contre mur)

Ce type de raccord peut être exécuté de deux manières :

  • avec continuité du joint debout (Figure 94) ; cette solution ne peut être utilisée que pour des pentes de rampant comprises entre 5 % (3°) et 36 % (20°) ;

  • avec discontinuité du joint debout, la liaison entre les deux éléments de couverture étant réalisée par une tête de joint debout sur les reliefs de tête (Figure 95).

L'ouvrage est terminé par une bande de solin ou une bande en applique définie au 5.5.2.

Figure 94  Exemple de raccord contre mur avec continuité du joint et bande de solin

Figure 95  Exemple de raccord contre mur à joint discontinu et bande de solin

5.4.3.8  Raccordement de pénétrations discontinues
5.4.3.8.1  

La largeur de la pénétration est inférieure à celle d'une travée (sortie de ventilation, poteau…). Le raccord est réalisé comme décrit au 5.3.8.7.1.

5.4.3.8.2  

La pénétration affecte deux ou plusieurs travées, sa largeur ayant moins de 3,00 m (cheminée, châssis, lanterneaux…).

Les assemblages transversaux entre les longues feuilles de couverture et les éléments constituant les devants et derrières de pénétrations peuvent être réalisés suivant la pente :

  • soit par agrafure à joint debout ;

  • soit par agrafure double ou simple.

Les reliefs latéraux ainsi que ceux aval et amont ont une hauteur minimale de 90 mm.

En amont, les pénétrations comportent des besaces renvoi d'eau, celles-ci sont supportées par une forme en bois.

L'étanchéité entre la pénétration et les reliefs des éléments de couverture et du derrière est réalisée par une bande de solin ou une bande d'armature (voir 5.5.2).

5.4.3.8.2.1  Raccordement à système d'agrafage à joint debout
NOTE

Ce type de raccordement crée une partie fixe.

L'agrafage des éléments entourant la pénétration et des éléments de couverture est réalisé par agrafure à joint debout rabattu. L'agrafe transversale est agrafée en position verticale en y incorporant l'agrafe longitudinale puis elle est rabattue.

La pente minimale doit être de 5 %.

Les angles sont réalisés par pliages en coin de mouchoir et agrafage à joint debout (Figures 96 et 97). À l'aval, le raccord du joint peut être réalisé comme indiqué au 5.4.3.7.

Figure 96  Vue de l'avant et d'un côté

Figure 97  Vue de derrière

5.4.3.8.2.2  Raccordement par agrafure double ou simple

Si la pente le permet (voir 5.2.2, Tableau 5), la liaison entre les éléments de côté de la couverture et le derrière est réalisée par simple recouvrement (Figure 98a), celle entre le derrière et les éléments de couverture amont par double agrafure (Figure 98b) ou simple agrafure. Dans le cas de la simple agrafure, il est nécessaire de placer une chemise de garantie sous chaque nez de joint.

Figure 98  Raccordement de pénétration discontinue par recouvrement (a) et agrafure double (b)

Dans tous les cas, il faut laisser un jeu de 10 mm à 15 mm entre la pénétration et la base des reliefs.

5.4.3.8.3  La pénétration a une dimension transversale de plus de 3 m

Le raccord est réalisé selon le principe décrit au 5.3.8.7.3.

5.5  Ouvrages communs aux couvertures à tasseaux et couvre-joints et à joint debout

5.5.1  Couvertures cintrées convexes

Dans le cas de couvertures cintrées convexes en élévation dont le rayon de courbure est inférieur ou égal à 60 m et si la longueur entre le point le plus bas et le point le plus haut n'excède pas 20 m (nuance ferritique) ou 15 m (nuance austénitique), la continuité des jonctions longitudinales (suivant le rampant) est admise (Figures 99a et 99b). Si cette longueur est supérieure à 20 m (nuance ferritique) ou 15 m (nuance austénitique), voir Tableau 6, on peut :

  • soit mettre un faîtage au point le plus haut un faîtage (Figure 99c) ; dans ce cas, on doit respecter une pente minimale de 3 % pour le raccordement au faîtage ;

  • soit décomposer cette longueur en plusieurs tronçons séparés par des jonctions transversales (selon la pente) (Figure 99d).

Dans le cas des couvertures de forme cintrée, la limitation de la longueur des feuilles s'applique à chaque partie du versant de part et d'autre du point le plus haut.

Figure 99  Couvertures cintrées convexes

Les dispositions de ventilation sont précisées aux 5.6.2, 5.6.3 et 5.6.4.

Dans le cas des couvertures cintrées convexes, on admet une zone à pente inférieure à 5 % pour autant qu'elle soit située au sommet avec une dimension maximale de 6 m (3 m de chaque coté du sommet). Seule la ligne de faîtage est à pente nulle.

5.5.1.1  Couverture à tasseaux et couvre-joints

Dans ce cas, on place à 0,250 m de part et d'autre de la ligne de faîtage un « point fixe » comme indiqué au 5.3.1.5.1 et à la Figure 14.

5.5.1.2  Couverture à joint debout

Dans ce cas, la partie fixe est réalisée par cinq pattes fixes espacées, comme indiqué au 5.4.2.2.2, la troisième patte étant placée sur la ligne de faîtage. Les pattes coulissantes sont distribuées comme indiqué au 5.4.2.2.3.

5.5.2  Bandes de raccordement sur pénétration

5.5.2.1  Bandes de solin normalisées

Les bandes de solin doivent être conformes à la norme NF P 34-402.

La rive inférieure de la bande de solin s'arrête à 30 mm au minimum du plat de la couverture ; elle est munie d'une pince ou d'un ourlet rechassé.

Les bandes sont posées par bouts de 2,00 m maximum. Elles sont fixées à leur partie supérieure à raison de 3 fixations au mètre (0,33 m) et maintenues en partie inférieure par des pattes soudées (3 au mètre) sur le relevé des feuilles et rabattues sur l'ourlet ou sur la pince (Figures 100 et 101a) ou par des pattes droites soudées sur la partie cachée de la bande de solin (Figure 101b). Le recouvrement entre deux bouts doit être de 0,100 m en commençant par le bas suivant le rampant (Figure 101) et en tenant compte des vents de pluie dominants pour les parties horizontales (Figure 62). Les angles rentrant ou sortant sont réalisés par coupe d'onglet et soudés.

L'épaulement de la bande peut :

  • soit venir se loger dans une engravure pratiquée dans la maçonnerie, remplie ensuite de mortier avec finissage en solin (Figure 100),

  • soit être recouvert d'un solin en talus partant de l'arête extérieure de la bande et rejoignant le parement de la maçonnerie (Figures 101a et 101b).

Dans ces deux cas, pour obtenir une bonne liaison entre bande et mortier, on peut entailler ou sciotter le relief supérieur de la bande (Figures 100 et 101). La nature du solin dépend de la maçonnerie, de la pénétration ; il est en mortier bâtard. Le plâtre est réservé aux solins se raccordant sur des enduits en plâtre. Dans le cas où la maçonnerie et le solin ne sont pas compatibles (cas notamment du béton armé), on peut adopter la solution indiquée au 5.5.2.3 — bandes de solin porte-mastic.

Figure 100  Bande de solin engravée à ourlet rechassé

Figure 101  Bande de solin à biseau en applique avec solin en talus

5.5.2.2  Bandes à rabattre

En raccord avec les pénétrations constituées par les ouvrages en bois, on substitue à la bande de solin une bande à rabattre avec calfeutrement au moyen de mastics élastomères (Figure 102) dont l'adhérence au béton, à la maçonnerie ainsi qu'à l'acier inoxydable doit être justifiée.

NOTE

Cette justification est fournie pour les mastics élastomères classés 1re catégorie SNJF Façade.

Figure 102  Bande à rabattre

5.5.2.3  Bandes de solin porte-mastic

Ces bandes sont utilisées pour réaliser, en particulier, les raccordements dans le cas de mur en béton (banché, en panneau préfabriqué) ou en maçonnerie d'éléments pleins enduits (enduit hydraulique exclusivement). Elles sont également utilisées pour des maçonneries d'éléments creux enduits avec fixations correspondantes à ce type d'élément.

Ces bandes comportent un profil ouvert dans leur partie supérieure. Cette partie doit être étanchée au moyen de mastic élastomère classé 1re catégorie. La section minimale du joint doit être de 1 cm² (Figure 103a). Les surfaces en contact avec le mastic, mur et bande de solin en acier inoxydable, doivent être propres, exemptes de poussières et salissures pouvant empêcher l'adhérence du mastic d'étanchéité.

NOTE

Les types de mastics pouvant être utilisés sont les mastics élastiques ou les mastics plastiques, éventuellement les mastics en bandes préformées.

Les bandes de solin porte-mastic sont posées comme indiqué au 5.5.2.1, à l'exception des fixations et de la nature du solin. Le recouvrement entre deux bouts doit être de 0,100 m avec une fixation au centre du recouvrement (Figure 103b).

NOTE

Elles sont généralement fixées sur la maçonnerie à l'aide de vis-chevilles.

Figure 103  Bande de solin porte-mastic

5.5.3  Joint de dilatation

Des dispositions doivent être prises pour poursuivre en toiture les joints de construction des murs porteurs. Les dispositifs de dilatation ne doivent pas porter atteinte à l'étanchéité du toit, ni par leur forme, ni par leur fixation.

La fermeture du joint est assurée par un profil en acier inoxydable comportant obligatoirement une dilatation. Ce profil vient s'agrafer dans des bandes d'agrafes ou dans le relevé latéral des feuilles d'acier inoxydable (Figure 104). Les fixations doivent permettre la libre dilatation du joint lui-même ainsi que celle des raccords et agrafes des bords. Les jonctions entre éléments s'effectuent par recouvrement de 0,10 m. On peut également réaliser ces joints avec des couvre-joints à soufflet.

Figure 104  Exemple de joint de dilatation

5.5.4  Sortie en toiture des tuyaux de ventilation de chute

Le passage des tuyaux dans la couverture doit être fait à libre dilatation et assurer l'étanchéité. Cette sortie peut être faite :

L'ouverture de passage pratiquée dans la feuille d'acier inoxydable comporte un relief. Une douille est soudée sur la feuille et une manchette tronconique en acier inoxydable ou en plomb, façonnée à la demande, est fixée au tuyau par collier boulonné ou par soudure continue. Un chapeau vient coiffer le tuyau.

Figure 105  Sortie de ventilation par chatière à douille

Figure 106  Sortie de ventilation par tuyau à douille et collerette

5.6  Ventilation de la couverture

5.6.1  Généralités

Les dispositions de ventilation définies ci-après s'appliquent aux couvertures planes ou cintrées de bâtiment à faible ou moyenne hygrométrie.

Deux cas peuvent se présenter :

La ventilation de l'espace sous couverture doit en outre permettre de maintenir les bois de charpente et support de couverture à un taux de siccité convenable afin d'en assurer la conservation et le maintien des caractéristiques d'utilisation ainsi que d'éviter la présence permanente d'eau de condensation entre le support et la sous face de l'acier inoxydable.

5.6.2  Cas de la couverture (plane ou cintrée) sur comble perdu

La section totale des orifices de passage d'air doit être au moins égale à 1/5000 de la surface projetée de la couverture sur un plan horizontal.

La ventilation peut être assurée :

  • soit par des chatières réparties régulièrement sur l'ensemble de la couverture ;

  • soit par une entrée d'air linéaire en partie basse et une sortie d'air linéaire en partie haute de la couverture ;

  • soit par des ouvertures en pignons.

Pour tous les cas, la section totale des orifices étant répartie par moitié en partie haute et basse.

NOTE

Dans tous les cas, les ouvertures en pignons ne peuvent être utilisées que si la distance entre les murs est inférieure ou égale à 12 m et pour autant qu'il n'y ait pas d'écran entre les deux murs.

Figure 107  Couverture plane ou cintrée avec faîtage sur comble perdu

5.6.3  Cas de la couverture plane avec une isolation thermique sous rampant

La section totale des orifices de passage d'air doit être au moins égale à 1/3000 de la surface projetée de la couverture sur un plan horizontal.

La ventilation est assurée :

  • soit par une entrée d'air linéaire en partie basse et une sortie d'air linéaire en partie haute de la couverture (Figure 108a) ;

  • soit par une entrée d'air linéaire en partie basse et une sortie d'air ponctuelle en faîtage (chatière ou ouverture en pignon).

  • La ventilation par ouverture en pignon nécessite la création au faîtage d'un espace libre sous les chevrons de 50 cm minimum (Figure 108b).

  • La ventilation par châtières nécessite d'assurer la libre circulation de l'air entre travées, au faîtage.

Dans tous les cas, les ouvertures en pignons ne peuvent être utilisées que si la distance entre les murs est inférieure ou égale à 12 m et pour autant qu'il n'y ait pas d'écran entre les deux murs.

Pour tous les cas, la section totale des orifices étant répartie par moitié en partie haute et basse.

On doit réserver entre le dessous du support de la couverture et le dessus de l'isolant un espace à la conception destiné à assurer le libre passage de l'air et dont l'épaisseur minimale est de :

  • 4 cm pour les longueurs de rampant ≤ 12 m ;

  • 6 cm pour les longueurs de rampant > 12 m.

NOTE

Certains isolants peuvent présenter des possibilités de foisonnement, il y a lieu d'en tenir compte dans le dimensionnement de la lame d'air pour ventilation.

Figure 108  Couverture plane ou cintrée avec faîtage et isolation thermique sous rampant

5.6.4  Cas de couverture cintrée avec isolation thermique sous rampant

Les dispositions du 5.6.3 s'appliquent.

Lorsque la ventilation au faîtage est assurée par des chatières, celles-ci sont disposées de façon à avoir au maximum 3 mètres d'écart entre lignes de chatières de part et d'autre du faîtage (Figure 109).

Figure 109  Couverture cintrée sans faîtage

5.6.5  Dispositifs de ventilation

5.6.5.1  Aération par chatières

Les chatières sont conformes à la norme NF P 37-410. Elles sont destinées à être posées pour des pentes supérieures ou égales à 5 %.

L'ouverture pratiquée sur la feuille d'acier inoxydable de couverture, et destinée à l'aération du comble, comporte tout autour un relevé d'une hauteur de 10 mm quand les chatières sont soudées (sauf sur le devant) et de 30 mm quand elles sont fixées par pattes.

Le relevé intérieur derrière la grille de la chatière doit être positionné de façon à éviter que la pluie ne pénètre directement dans le comble.

5.6.5.2  Aération linéaire

L'aération linéaire de la sous-face de la couverture s'effectue par une entrée d'air continue à l'égout (Figure 110) et une sortie d'air continue au faîtage (Figures 111 à 115).

NOTE

Dans le cas de couverture à ressauts, ceux-ci peuvent servir d'entrée et/ou de sortie d'air (Figure 115).

Des ouvertures en pignon peuvent être réalisées par des grilles ou comme indiqué à la Figure 116. Ces techniques peuvent être utilisées avec une entrée d'air continue à l'égout.

Dans le cas de fente, la plus petite dimension des orifices est au minimum de 10 mm. Dans le cas où cette dimension est supérieure à 20 mm, il doit être disposé un grillage à mailles fines destiné à empêcher l'intrusion de petits animaux.

Figure 110  Entrée d'air à l'égout

Figure 111  Sortie d'air continue au faîtage

Figure 112  Sortie d'air continue en faîtage adossé

Figure 113  Sortie d'air continue au faîtage par chéneau

Figure 114  Sortie d'air continue au faîtage d'une toiture monopente

Figure 115  Entrée ou sortie d'air avec ressaut

Figure 116  Ouvertures en pignon dans la saillie de rive