5  Dimensionnement

Les cloisons sont dimensionnées en vue d'assurer :

  • la stabilité ;

  • la résistance aux chocs ;

  • la résistance au vent.

Ce dimensionnement vaut également pour les cloisons de doublage et les gaines techniques.

5.1  Dimensionnement pour assurer la stabilité

5.1.1  Généralités

(Amendement A1) «  Le dimensionnement est fonction de la nature des éléments constitutifs et, le cas échéant, du matériau de hourdage utilisé ; les limites correspondantes (longueurs maximales admissibles entre raidisseurs en fonction de l'épaisseur brute et de la hauteur de la cloison) sont indiquées pour chacun de ces cas aux articles 7, 8, 9 et 10 ci-après.  »

Pour les cloisons sous rampant, on prend en compte la hauteur moyenne (moyenne entre la plus haute et la plus basse).

Sauf exception pour les cloisons en épis de faible longueur, les cloisons doivent être tenues sur les quatre côtés.

Les huisseries, même convenablement scellées dans la cloison mais simplement tenues en pied, ne constituent pas un raidisseur : le dimensionnement est alors effectué comme si l'ouverture était remplacée par un remplissage de même nature que la cloison.

(Amendement A1) «  Le dimensionnement proposé aux articles 7, 8, 9 et 10 a été établi pour des cloisons pouvant supporter des charges horizontales ou verticales correspondant aux conditions d'usage normal d'un logement au sens du fascicule de documentation P 05-100.  »

Pour les bâtiments autres que les immeubles de logements ainsi que pour les cloisons situées dans les parties non privatives dans un immeuble de logements et pour les cloisons en surplomb, il faut en outre respecter les prescriptions complémentaires décrites aux paragraphes5.2 ou5.3 du présent document.

NOTE

(Amendement A1) «  Les exigences réglementaires, relatives à la sécurité incendie, peuvent conduire à des épaisseurs de cloison supérieures à celles obtenues par les tableaux des articles 7, 8, 9 et 10 selon les cas. Pour les cloisons, il convient d'utiliser des procès-verbaux d'essais relatifs à des éléments non chargés.  »

5.1.2  Raidisseurs

(Amendement A1) «  Lorsque les dimensions des cloisons sont supérieures à celles des tableaux de dimensionnement dans les articles 7, 8, 9 et 10 il est nécessaire de mettre en oeuvre des raidisseurs permettant de ramener les dimensions des panneaux ainsi constitués dans les limites prescrites. On distingue deux types de raidisseurs : les raidisseurs verticaux et les raidisseurs horizontaux.  »

Les éléments raidisseurs verticaux sont constitués par l'un des éléments ci-après :

  • poteau ou mur faisant partie de la structure porteuse (Figure 1) ;

  • poteau non porteur mais maintenu en tête et en pied à la structure ou encastré en pied ;

  • cloison perpendiculaire ou retour de cloison ;

  • huisseries à impostes fixées en pied et en tête (Figure 7).

Les éléments raidisseurs horizontaux sont constitués par l'un des éléments ci-après :

  • les plafonds en plaques de plâtre, en terre cuite ou en staff butant sur chaque face de la cloison, excepté en cas de désolidarisation entre le plafond et la cloison contre les déformations du gros oeuvre (paragraphe 6.3 du CGM), dans la limite du dépassement de 50 cm de la hauteur de base de la cloison (Figure 2) ;

  • un chaînage horizontal tenu à chaque extrémité dans la structure ou fermé sur lui-même.

Lorsque les cloisons sont désolidarisées sur tout ou partie de leur pourtour, les raidisseurs peuvent être constitués par interposition d'une bande de matériau résilient entre la cloison et tout ouvrage porteur (poteau, mur par exemple) ; l'encollage doit être réalisé tel que défini en 6.2.1.2 et 6.2.2.2.

Figure 1  Vue de dessus de la liaison d'une cloison à un mur

Figure 2  Coupe verticale d'une liaison cloison et plancher

  • menuiserie extérieure fixée au gros oeuvre et dont la hauteur est supérieure ou égale aux 4/5 de la hauteur du panneau (Figure 3).

    Figure 3  Elévation d'une liaison cloison et menuiserie extérieure

5.1.2.1  Conditions relatives aux raidisseurs

Les travaux ne doivent être entrepris que si les poteaux de renfort nécessaires :

  • à l'extrémité des cloisons en épi, sauf exceptions ;

  • dans les cloisons de grandes dimensions ;

  • au raccordement à des façades légères ou des doublages légers ;

ont été convenablement implantés et sont adaptés à la cloison à exécuter et au type de local.

Dans le cas d'assemblage de raidisseurs, la continuité doit être établie. De même, leur liaison avec le gros oeuvre doit être assurée.

5.1.2.2  Exemples de raidisseurs

Les modes d'assemblage sont décrits par les exemples des Figures 4, 5, 6 et 7.

Figure 4  Exemples de raidisseurs en bois

Figure 5  Exemple de raidisseur en béton

Figure 6  Exemple de raidisseur métallique

Figure 7  Exemple d'huisserie à imposte fixée en tête et en pied

5.2  Dimensionnement pour assurer la résistance aux chocs

Pour remplir son rôle, la cloison doit résister à des chocs mous caractérisés par leur énergie, en fonction de l'exigence requise :

  • conservation des performances : 120 joules ;

  • choc de sécurité : 240 joules.

(Amendement A1) «  Ces deux exigences sont réputées satisfaites pour les cloisons dimensionnées conformément aux tableaux des articles 7, 8, 9 et 10 selon les cas.  »

L'exigence complémentaire du choc de sécurité de 400 joules vérifie le comportement et la stabilité sous l'action de chocs exceptionnels, dans les locaux ou ouvrages suivants :

  • les zones accessibles aux élèves dans les locaux scolaires ;

  • les zones accessibles au public dans les ERP ;

  • les bureaux ;

  • les cloisons en surplomb (dans ce cas, il est prévu des dispositions en rives, bandeaux, équerres, etc.). Elle est satisfaite pour des cloisons d'une épaisseur finie minimale de 7 cm.

NOTE 1

Cette épaisseur permet de satisfaire l'exigence de sécurité sous l'action d'un choc d'énergie de 400 joules appliqué en leur centre : les cloisons ne sont ni traversées, ni rompues, ni détériorées de façon dangereuse pour l'occupant.

NOTE 2

Les parties bureaux des ERP, des locaux industriels, etc. sont assimilées à des bureaux.

5.3  Dimensionnement pour assurer la résistance au vent

Pour les bâtiments fermés ou partiellement ouverts au sens des règles NV en vigueur, et dans le cas des bâtiments courants traités ici (article 1), la résistance aux chocs de sécurité des cloisons intérieures leur confère une résistance satisfaisante au vent.

5.4  Précautions à prendre vis-à-vis des déformations du gros oeuvre

Il y a lieu de limiter les effets de ces déformations par des dispositions technologiques propres à chaque matériau indiquées dans les articles spécifiques :

  • article 7 : pour les briques de terre cuite ;

  • article 8 : pour les blocs en béton de granulats courants ;

  • article 9 : pour les blocs en béton cellulaire autoclavé.

  • (Amendement A1) «  article 10 : pour les éléments en pierre naturelle.  »

NOTE 1

Ces dispositions, selon le matériau utilisé, sont fonction de la déformabilité potentielle du plancher.

NOTE 2

La pratique qui consiste à différer dans le temps la réalisation du blocage en tête des cloisons, possible sur prescription des Documents Particuliers du Marché, est une précaution supplémentaire qui ne peut qu'améliorer l'efficacité des dispositions indiquées dans les articles précités.

NOTE 3

Les structures ainsi désignées visent souvent celles qui sont employées dans les locaux scolaires, dans certains immeubles de bureaux, ainsi que celles qui font l'objet de réhabilitation. Les techniques visées sont, dans la plupart des cas, les ossatures en bois ou en métal.

NOTE 4

(Amendement A1) «  Il convient de rappeler qu'un plancher ou une poutre peuvent être correctement dimensionnés sur le plan de leur résistance mécanique et donner lieu, néanmoins, à des déformations contraignantes pour le reste de l'ouvrage, qui peuvent s'ajouter au fluage et au retrait des murs.  »

Dans le cas des plafonds suspendus de poids surfacique inférieur à 15 daN/m², il n'est pas nécessaire de désolidariser en tête et/ou en pied les cloisons venant buter sous le plafond.

Les dispositions relatives aux joints de dilatation, indiquées au paragraphe 6.3, doivent être respectées.

Pour des cloisons sous toiture-terrasse non isolée, les dispositions techniques appropriées sont décrites au paragraphe 6.2.3.

5.5  Précautions vis-à-vis des locaux humides et très humides

Lorsque la cloison sépare un local humide d'un local sec, les Documents Particuliers du Marché précisent les dispositions de protection à prendre afin d'éviter les passages d'eau (voir NF DTU 20.13 P2 (CCS) et paragraphe 6.2.1.3 du présent document).