6 Supports admissibles
Les supports visés par le présent document sont à base de ciment. Ils sont listés dans les tableaux 2 et 3 et concernent les supports neufs et mis à nu.
Si le plancher a plusieurs travées, la mise en oeuvre du revêtement n'est admise que si le plancher est conçu avec continuité sur appuis.
Si un produit de cure a été utilisé lors de la réalisation du support, la pose scellée adhérente n'est admise que si le produit de cure a été éliminé préalablement (voir NF DTU 52.1 P2).
Pour l'écoulement des eaux, le support doit présenter une pente minimum vers l'extérieur ou les dispositifs d'évacuation d'eau (siphon, caniveau...) de :
1 % dans les locaux intérieurs avec dispositif d'évacuation d'eau (siphon, caniveau...) ;
1,5 % en sols extérieurs ;
2 % en sols extérieurs dans les départements d'outre-mer.
Cas particulier : certains ouvrages (exemple : plage de piscine) peuvent nécessiter la présence d'une pente plus importante. Dans ce cas, on se conforme aux exigences réglementaires et aux Documents Particuliers du Marché.
Dans le cas où une étanchéité est requise, le support de l'étanchéité doit être en pente.
Suite aux tolérances de planéité, iI se peut que les pentes inférieures à 2 % conduisent à de légères retenues d'eau sur le revêtement fini. La pente retenue pour les parties courantes est celle de la ligne de la plus grande pente.
6.1 Âge du support
L'âge minimal du support est défini dans les tableaux 2 et 3 en fonction de la nature des sollicitations du local et du mode de scellement prévu.
La pose désolidarisée est réalisée sur des supports plus récents que ceux admis en pose adhérente.
Tableau 2 Modalité de pose en intérieur et extérieur en fonction du support pour des locaux à faibles sollicitations et à sollicitations modérées
Tableau 3 Modalité de pose en intérieur en fonction du support pour des locaux à fortes sollicitations
Il est rappelé que ce document ne vise pas les locaux dont les caractéristiques de roulage dépassent celles du tableau 1. Par exemple les hypermarchés ne sont pas visés par le présent document.
6.2 Cas de la pose désolidarisée
Elle est nécessaire :
pour tous les supports récents dont l'âge minimal est défini dans les tableaux 2 et 3 ;
sur dallage non armé ;
dans certains cas de mise en oeuvre de sous-couches isolantes (voir le NF DTU 52.10) ;
sur les ravoirages de type D et E dans les locaux à sollicitations modérées ou à fortes sollicitations.
Pour la pose de pierres naturelles en sol intérieur, à l'exception des escaliers, l'interposition d'un film de polyéthylène dont l'épaisseur est définie dans le NF DTU 52.1 P1-2 est indispensable, quel que soit le support.
En sols extérieurs, à l'exception d'une pose scellée sur protection lourde sur étanchéité (voir 7.4.2), la couche de désolidarisation doit avoir une fonction drainante.
6.3 Etat du support
6.3.1 Comportement mécanique des planchers
Sauf spécifications particulières dans les DPM, les limitations de la flèche nuisible au comportement des revêtements de sols fragiles sont celles définies par l'eurocode 2 et reprises dans le fascicule FD P18-717 : Guide d'application des normes NF EN 1992.
Pour les planchers collaborants, il convient de se référer également au §1.1.4.2 du Cahier du CSTB 3730_V2.
6.3.2 Planéité des supports
La planéité admissible du support est fonction du type de pose :
pose scellée adhérente : support dont la planéité maximale est de 15 mm sous la règle de 2 m ;
pose scellée désolidarisée : support dont les tolérances de planéité maximales sont de 7 mm sous une règle de 2 m et de 2 mm sous le réglet de 0,20 m ;
pose flottante sur sous-couche isolante : voir le NF DTU 52.10.
Si le support ne présente pas la planéité requise, l'entrepreneur en avertit le maître d'ouvrage. La mise en oeuvre d'un ouvrage intermédiaire préparatoire est alors nécessaire (voir 6.5).
6.4 Reconnaissance des supports
Avant toute intervention touchant à la préparation des supports et avant la mise en oeuvre des revêtements de sols, l'entreprise titulaire du lot revêtement des sols doit effectuer un contrôle de la planéité et la pente du support.
Les relevés de contrôles devront être réalisés contradictoirement en présence du maître d'ouvrage ou de son représentant et lui être transmis par la suite. Le contenu du rapport contradictoire doit comporter l'ensemble des elements prévus par l'Annexe A.
Au cas où l'état du support conduit l'entreprise à le refuser parce qu'il ne permet pas la réalisation des travaux prévus, l'entreprise doit notifier, au maître d'ouvrage, le rapport contradictoire en exprimant ses réserves et proposer les modifications nécessaires sur le plan technique et eventuellement en terme de coûts supplémentaires si les adaptations relèvent de sa compétence.
Toute modification des travaux devra faire l'objet obligatoirement d'un nouvel ordre de service précisant les modifications de planning nécessaires découlant notamment de la reprise du support.
Le titulaire du lot « Revêtement de sol » ne peut commencer les travaux de mise en oeuvre du revêtement que si ce rapport contradictoire a été établi.
6.5 Exécution des travaux de mise en conformité des supports ou de mise en oeuvre des sous-couches isolantes
Dans le cas où le support présente des anomalies (défaut de planimétrie, écart de cote de niveau au niveau du support, canalisations horizontales apparentes, pente non conforme, etc.), un ouvrage intermédiaire est indispensable. Le titulaire du lot « Revêtement de sol » ne pourra commencer les travaux de mise en oeuvre du revêtement que si l'ouvrage intermédiaire a été mis en oeuvre.
6.5.1 Préparation pour recevoir une sous-couche isolante
La préparation du support pour recevoir une sous-couche isolante est conforme au NF DTU 52.10.
6.5.2 Ravoirage
Une canalisation ou un fourreau horizontal situé au-dessus du support ne doit pas être noyée dans le mortier de scellement du revêtement. Il est donc nécessaire dans ce cas d'exécuter, un ravoirage pour obtenir un nouveau support plan.
Le ravoirage peut également être mis en oeuvre pour obtenir un niveau imposé.
Ces travaux ne font partie du marché que si les documents particuliers du marché spécifient précisément les travaux à exécuter (voir 3.2 du NF DTU 52.1 P2).
On distingue les différents types de ravoirages suivants :
Figure 1 Exemples de ravoirage
Les dosages et la composition des ravoirages sont définis dans le NF DTU 52.1 P1-2. La mise en oeuvre admissible et les épaisseurs selon la sollicitation du local sont définies dans le tableau 4.
Tableau 4 Mise en oeuvre admissible et épaisseur des ravoirages selon la sollicitation du local
6.5.3 Formes de pente adhérentes
Seules les formes de pente dont la composition est de type D ou E, avec des épaisseurs variant de 1 à 8 cm et dans la limite d'une longueur de 5 m entre joints de fractionnement, conviennent pour réaliser des formes de pente adhérentes.
6.5.4 Forme sur sous-couche isolante
Utilisée sur une sous-couche isolante SC2 (voir le NF DTU 52.10) dans les locaux intérieurs à faibles sollicitations, une forme préalable à la pose scellée est nécessaire. Elle est de composition de type E. L'épaisseur nominale est de 6 cm sans être localement inférieure à 4,5 cm.
6.6 Mise en oeuvre de la sous-couche isolante
La mise en oeuvre de la sous-couche isolante est traitée dans le NF DTU 52.10.