Chapitre II Matériaux

2.1 Tuiles

Les tuiles de courant et les tuiles spéciales en béton doivent satisfaire aux prescriptions de la norme NF EN 490 et NF P 31-313 pour les tuiles destinées à être utilisées en climat de montagne.

De plus :

  • leur dimensions de fabrication doivent être telles que le nombre de tuiles au m² de surface de couverture soit de 9 à 20 environ,

  • le système de cannelures et de nervures destiné à assurer l'étanchéité et l'assemblage longitudinal par emboîtement de deux tuiles contiguës de même rang, doit être à double emboîtement surélevé, la distance "h" séparant le premier emboîtement du plan d'écoulement des eaux étant au moins égale à 13 mm (fig. 2).

    Figure 2 Tuile profilée à glissement et à emboîtement longitudinal surélevé

Les tuiles dont les dimensions excèdent les dimensions maximales ou dont les conditions de pose diffèrent de celles indiquées dans la présente norme relèvent de l'Avis Technique.

La marque de qualité NF, apposée sur les tuiles, certifie la conformité et dispense de la vérification des critères exigés.

En l'absence d'apposition de la marque NF, il faut justifier les performances du lot livré, par référence à la norme.

2.2 Supports

Les supports de couvertures sont des parties de l'ouvrage en contact direct avec la couverture et qui reportent les charges ascendantes ou descendantes à la charpente.

2.2.1 Bois massifs de couverture

Les bois massifs de couverture doivent être secs à l'air et répondre aux caractéristiques de choix minimales indiquées ci-dessous.

Les bois de couverture font l'objet de la norme NF P 30-401 (en préparation).

2.2.1.1 Essences utilisées

Toutes les essences admises en charpente (cf. Règles CB 72, art. 2.1.2) sont utilisables pour les travaux de couverture.

Le sapin et l'épicéa sont préférables à toutes autres essences pour l'exécution des voligeages, tasseautages, etc.

2.2.1.2 Caractéristiques physiques
2.2.1.2.1 Cas des portées inférieures ou égales à 1,20 m d'entraxe

Les bois de couverture (liteaux, voliges, etc.) utilisés avec des portées d'entraxe au plus égales à 1,20 m ne doivent pas présenter de défauts susceptibles de réduire gravement leur résistance. Sont prohibés, en particulier :

  • les altérations biologiques (dues aux champignons et insectes) autres que le bleuissement et les piqûres noires ;

  • les défauts localisés tels que les noeuds, flaches, poches de résine qui, isolément ou par le fait de leur groupement en une même section, réduiraient de plus d'un quart la surface de la section considérée ;

  • les pentes générales de fil supérieures à 12 % par rapport à l'axe géométrique de la pièce.

2.2.1.2.2 Cas des portées supérieures à 1,20 m d'entraxe

Les bois de couverture (liteaux, volige, etc.) utilisés avec des portées d'entraxe supérieures à 1,20 m et les bois de section plus importante (planches, chevrons, etc.) doivent être conformes aux prescriptions de la catégorie I de la norme NF B 52-001.

2.2.1.3 Protection fongicide et insecticide des bois de couverture

La protection fongicide et insecticide des bois de couverture peut être exigée suivant les circonstances, les lieux d'emploi et la nature des bois utilisés.

Si une telle protection est exigée, elle doit être précisée aux documents particuliers du marché.

Elle est dans ce cas réalisée au moyen de produits dont les caractéristiques sont au moins égales à celles exigées pour la marque de qualité CTBF.

2.2.2 Liteaux métalliques

Les liteaux métalliques doivent être constitués par des cornières ou autres profilés angulaires en acier de construction d'usage général.

2.2.2.1 Caractéristiques dimensionnelles

Les dimensions des cornières utilisées sont les suivantes (en mm) :

  • L 30 × 30 × 3

  • L 35 × 35 × 3,5

  • L 40 × 40 × 4

Si d'autres profilés sont utilisés, ceux-ci doivent avoir une hauteur d'accrochage au moins égale à 20 mm.

2.2.2.2 Protection contre la corrosion

Avant la mise en oeuvre, les liteaux en acier doivent être protégés de la corrosion.

La protection contre la corrosion des liteaux en acier est normalement assurée par l'application d'une ou de deux couches de peinture antirouille (telle que peinture au minium ou peinture bitumineuse), les surfaces à peindre étant préalablement graissées et débarrassées de la rouille.

Des prescriptions plus sévères peuvent être nécessaires.

Sauf prescriptions indiquées aux documents particuliers du marché, la protection contre la corrosion n'est pas assurée par l'entreprise de couverture.

2.2.3 Autres types de support

Les tuiles peuvent reposer sur d'autres types de supports que ceux indiqués dans le présent document.

Ces autres types de support sont justiciables de l'Avis Technique.

2.3 Fixations

2.3.1 Dispositifs de fixation des éléments constitutifs du support

2.3.1.1 Sur charpente en bois
2.3.1.1.1 Pointes

Les pointes peuvent être lisses, crantées ou torsadées. Les pointes lisses en acier doivent être conformes à la norme NF E 27-951.

2.3.1.1.2 Agrafes

Les agrafes sont en acier et présentent les caractéristiques géométriques suivantes :

  • épaisseur ou diamètre minimal : 1,83 mm

  • longueur minimale de chaque branche : 63,5 mm.

Lorsqu'elles ne sont pas en acier inoxydable, elles doivent être protégées contre la corrosion par une galvanisation correspondant à la classe B de la norme NF A 91-131.

La conformité à ces prescriptions doit être mentionnée sur les emballages.

2.3.1.2 Sur charpente métallique

Vis autotaraudeuses

Les vis autotaraudeuses sont :

  • soit en acier cémenté de 115 kg/mm² minimum de limite élastique et de diamètre minimal de 6 mm

  • soit en acier inoxydable Z 12 CN 17-08.

2.3.2 Dispositifs de fixation des tuiles et des accessoires de couverture

Les dispositifs couramment utilisés sont les suivants : pointes, clous, crochets de pannetonnage (fig. 3), fils, clips.

Figure 3 Modèle d'accessoires

Lorsqu'ils sont métalliques, ces dispositifs doivent être protégés contre la corrosion.

2.4 Mortiers

L'emploi de mortier de ciment courant n'étant pas admis, on distingue deux catégories de mortier, le mortier de chaux ou de ciment à maçonner et le mortier bâtard, destinés, soit aux hourdages, soit aux filets ou aux solins.

NOTE

Le mortier de ciment courant 3 conduit à une rigidité trop importante des assemblages et à des risques de fissuration.

3)

Les ciments courants comprennent les ciments Portland (CPA-CEM 1), Portland composés (CPJ-CEM II A ou B) de haut-fourneau (CHF-CEM III ; CL K-CEM III/C) et les ciments au laitier et aux cendres (CLC-CEM V/A ou B). Les ciments à maçonner (CM) contiennent en proportion moindre les mêmes éléments actifs que les ciments Portland et Portland composés. Les résistances sont en conséquence moins élevées. Leur mode de fabrication leur donne également une plus grande finesse qui conduit à une meilleure maniabilité des mortiers.

Ces mortiers de ciment à maçonner ont des caractéristiques similaires à celles des mortiers de chaux.

Les dosages conseillés sont les suivants :

2.4.1 Mortiers pour hourdages en partie courante

  • Mortier de chaux ou de ciment à maçonner : 250 kg à 350 kg de chaux ou de ciment à maçonner par mètre cube de sable sec.

  • Mortier bâtard : 150 kg de ciment courant et 175 kg à 225 kg de chaux par mètre cube de sable sec.

NOTE

Des compositions de mortier différentes sont parfois utilisées en fonction de certains usages locaux.

L'utilisation des mortiers spécifiques implique des précautions particulières de mise en oeuvre pour éviter que des coulures ne tachent la toiture.

Des précautions identiques doivent être observées dans le cas d'emploi de certains ciments dont les couleurs peuvent tacher la couverture.

2.4.2 Mortiers pour filets, solins, etc.

Mortier bâtard : 150 kg de ciment courant et 175 kg à 225 kg de chaux par mètre cube de sable sec.

Voir note du paragraphe 3.5.1.

2.4.3 Constituants des mortiers

Les ciments courants doivent être des classes 32,5 ou 42,5.

Les ciments à maçonner doivent être des classes 160 ou 250.

Les chaux doivent être soit des chaux hydrauliques naturelles NHL 5 ou NHL-Z 5, soit des chaux hydrauliques artificielles XHA des classes 60 ou 100.

Les liants doivent être conformes aux normes correspondantes (NF P 15-301 et 15-307, NF P 15-311 et NF P 15-312).

Le sable doit être conforme à la norme XP P 18-540 et de granularité 0,1/3,15 (en termes de chantier : sable 0/3).

Les colorants éventuellement utilisés doivent être compatibles avec les liants (par exemple : oxydes spécifiques).

Leur dosage ne doit pas dépasser 5 % à 7 % de la masse du liant.

Les adjuvants éventuellement utilisés, pour améliorer la plasticité, l'adhérence, ou pour réduire les risques de fissuration, ne doivent pas avoir d'action de dégradation sur les matériaux environnants.

2.5 Bandes métalliques

2.5.1 Bandes façonnées

Les caractéristiques des bandes façonnées sont celles de la norme NF P 34-402.

2.5.2 Tables et bandes en plomb

Les « tables » en plomb doivent répondre aux spécifications de la norme NF A 55-401. Les « bandes » en plomb doivent répondre aux spécifications de la norme NF A 55-402. L'épaisseur des tables et des bandes en plomb doit être au moins de 1,5 mm.

2.6 Ecran (en sous-face)

On entend par écran un élément généralement continu souple ou rigide, interposé entre le comble et la face interne des tuiles.

Lorsqu'elle ne résulte pas impérativement de l' article 3.1.2, l'interposition d'un écran en sous-face doit être précisée dans les documents particuliers du marché.

2.6.1 Ecran souple (cf. 3.5.2)

Cet écran est constitué :

  • par des lés de feutre bitume, avec ou sans armature rapportée à mailles larges.

    Le feutre bitumé doit satisfaire au moins aux prescriptions imposées pour le type 36 S par la norme NF P 84-307 ;

  • par des lés en polyéthylène, armé ou non.

    L'épaisseur minimale de ce film est de 100 microns.

2.6.2 Ecran rigide (cf. 3.5.3)

Dans le cas où les charges constituées par la couverture et son support (tuiles, liteaux, contre-liteaux) sont transmises à l'écran, les conditions de mise en oeuvre, notamment celles résultant des charges réglementaires, doivent faire l'objet d'une étude particulière du maître d'oeuvre.

2.6.2.1 Ecran en bois

L'écran est constitué par des voliges ou des planches (cf. art. 2.2.1) emboîtées ou bord à bord.

2.6.2.2 Ecran en panneaux contreplaqués

Les panneaux contreplaqués ignifugés ou non, doivent satisfaire aux normes NF B 54-155 « Spécifications - Généralités » et NF B 54-160 « Caractéristiques dimensionnelles ».

Ils doivent, en outre, avoir des caractéristiques au moins égales à celles exigées pour la marque de qualité « Extérieur CTB-X ».

Leurs dimensions maximales sont de 3 150 mm × 1 550 mm.

Leur épaisseur minimale est de 10 mm.

Les caractéristiques exigées par la marque « CTB-X extérieur » sont actuellement définies dans le document Placos n° 865 du CTB.

L'apposition sur chaque panneau de la marque de qualité « extérieur CTB-X » dispense de la vérification des critères exigés.

2.6.2.3 Ecran en panneaux de particules

Les panneaux de particules, ignifugés ou non, doivent satisfaire aux normes NF B 54-100 « Définition - Classification - Désignation » et NF B 54-110 « Caractéristiques dimensionnelles ». Ils doivent, en outre, avoir des caractéristiques au moins égales à celles exigées par la marque CTB-H.

Leurs dimensions maximales sont de 3 700 mm × 1 250 mm.

Leur épaisseur minimale est de 16 mm.

Les caractéristiques exigées par la marque CTB-H sont actuellement définies dans le document Agglos n° 454 du CTB.

L'apposition sur chaque panneau de la marque « CTB-H » dispense de la vérification des critères exigés.

2.6.2.4 Ecran en terre cuite

Cet écran peut être constitué par des produits de terre cuite, généralement assemblés par hourdage au mortier de ciment, avec interposition d'une armature dans les joints, et reposant sur des fermettes ou chevrons convenablement espacés.

2.6.2.5 Ecran en maçonnerie

Cet écran peut être constitué par des éléments porteurs en maçonnerie, préfabriqués ou non, spécialement destinés à cet usage (cas des sous-toitures en céramique ou béton par exemple).

Ces éléments peuvent être justiciables de l'Avis Technique.