3 Exigences applicables à l'ouvrage

3.1 Isolation thermique

Exigence

A défaut d'indication dans les documents particuliers du marché (DPM), les résistances thermiques des parois doivent être telles que les flux thermiques soient inférieurs à 8 W/m² pour les locaux à température supérieure à 0 °C et 6 W/m² pour ceux à température inférieure ou égale à 0 °C, la surface en mètres carrés étant la surface de paroi ou de sol.

NOTE

Les résistances thermiques sont généralement comprises entre 2 et 8 m².K/W.

Calcul

Les flux se calculent conformément au DTU Règles Th.K : enveloppe, sol, ouvrants et liaisons. Au sens de ces règles, les conductivités thermiques des matériaux et les résistances thermiques des éléments de construction sont définis pour une température moyenne de 10 °C. Pour les locaux à température égale ou inférieure à 0 °C, cette température moyenne de 10 °C s'applique en l'absence de données validées pour les températures égales ou inférieures à 0 °C.

Pour les chambres froides (- 40 °C à + 12 °C), à défaut de spécifications données dans les DPM, les températures moyennes extérieures sont prises égales à :

  • Sol : 12 °C

  • Paroi verticale : 25 °C

  • Plafond sous comble : 30 °C

  • Toiture : 35 °C

Dans les autres cas (température intérieure supérieure à 12 °C), se référer à la température extérieure de base définie dans le DTU Règles Th D, dont extrait en annexe H.

3.2 Risques liés aux phénomènes de condensation

Exigence

Les condensations dans les parois et sols ne doivent pas :

  • être nuisibles à la durabilité des parois,

  • dégrader les performances d'isolation thermique,

  • provoquer des nuisances dans le local.

Ce qui conduit à limiter la quantité d'eau condensée admissible.

Dans le cas d'isolation de plafond sous comble, il faut limiter les risques de condensation dans le comble, notamment en sous-face de couverture.

Calcul

Selon la conception des parois, les quantités d'eau condensées en partie courante (soit en surface, soit dans l'épaisseur des parois) sont calculées selon le Reef - Volume II « Diffusion de vapeur au travers des parois - Condensation ».

Les condensations au droit des points singuliers peuvent être évaluées selon la même méthode. Dans les cas complexes le calcul se fait en 2 ou 3 dimensions.

La perméance et la position des barrières de vapeur, ainsi que les solutions de continuité sont définies pour limiter la migration de la vapeur d'eau à travers l'isolant.

A défaut de données nécessaires aux calculs dans les documents particuliers du marché (DPM), les perméances sont les suivantes, suivant la norme NF ISO 2528, méthode B :

  • côté extérieur pour local à température égale ou inférieure à 0 °C ou côté intérieur pour local à forte et à très forte hygrométrie Ai3 à Ai6 :

    - perméance ≤ 2.10 -12 kg/m².s.Pa ou 0,001 g/m².h.mmHg.

  • côté extérieur pour local à température supérieure à 0 °C inférieure à 12 °C :

    - perméance ≤ 4.10 -12 kg/m².s.Pa ou 0,002 g/m².h.mmHg.

Dans ces deux cas, il convient soit d'assurer la continuité de la barrière de vapeur, soit d'assurer un niveau de flux défini et acceptable au niveau des joints entre éléments de barrière. Sauf indication des DPM, la perméance des joints sera prise inférieure ou égale à 40.10 -12 kg/m².s.Pa ou 2.10 -2g/m²h.mmHg.

3.3 Stabilité

La stabilité des ouvrages n'incombe pas à l'isolation thermique, celle-ci doit être assurée par la structure.

3.3.1 Charges élémentaires

La résistance mécanique des ouvrages d'isolation doit être assurée vis-à-vis notamment des charges suivantes :

  • Poids propre :

    • G = action permanente exprimée en N ou N/m².

  • Charges climatiques :

  • Charges d'exploitation :

    • S 1 = différences de pression de part et d'autre des parois en Pa (N/m²).

      NOTE

      Valeur selon DPM. En général, les soupapes de rééquilibrage sont réglées pour limiter l'écart de pression à ± 200 Pa.

    • S 2 = accès pour maintenance,

      • charges ponctuelles à définir au cas par cas

    NOTE

    Il est d'usage de prendre en compte 1,5 kN sur 0,04 m².

  • Efforts dus aux gradients thermiques :

    Compte tenu des écarts maximaux de température en oeuvre, les parois et ossature du bâtiment ne doivent pas être dégradées.

    Les joints entre panneaux doivent absorber la dilatation des panneaux. Ils ne sont pas prévus pour absorber la dilatation de la structure.

    Pour limiter ces écarts, les revêtements extérieurs soumis à l'ensoleillement seront de préférence de teinte claire : coefficient d'absorption du rayonnement solaire inférieur ou égal à 0,6, sauf indication contraire aux DPM.

    A défaut de données indiquées dans les DPM, on prendra par convention pour les températures superficielles, les valeurs ci-après :

    • les températures intérieures résultant de la régulation ;

    • les températures extérieures superficielles :

      • parois verticales extérieures mini = - 10 °C à - 25 °C selon climat maxi = 50 °C teinte claire

      • plafond sous comble mini = - 10 °C à - 25 °C selon climat maxi = 40 °C

      • toiture mini = - 10 °C à - 25 °C selon climat maxi = 60 °C teinte claire

    Des teintes foncées entraîneront des températures de surface au moins supérieures de 20 K pour les températures maximales.

  • Efforts de vent et neige applicables :

    1. Parois faisant office de clos et couvert

      Les efforts à prendre en compte dans les calculs sont les efforts de neige et de vent selon règles NV sur l'ensemble de la construction.

    2. Local à l'abri d'une couverture (formant parapluie)

      Les efforts à prendre en compte dans les calculs sont :

      • parois verticales : efforts de vent selon règles NV

      • plafond (comble ventilé) :

      Efforts de vent = ± 0,3 q avec q = pression dynamique normale corrigée (région, site, hauteur et plus grande dimension).

    3. Isolation thermique placée à l'intérieur dans bâtiment complètement fermé

      Les efforts à prendre dans les calculs sont les efforts de vent, avec une pression de ± 0,3 q.

    4. Cloison interne

      Elle doit résister à une pression de ± 0,3 q.

3.3.2 Combinaison des charges

La combinaison de ces charges élémentaires doit être prise en compte en fonction de la probabilité de concomitance au cas par cas.

3.4 Résistance aux chocs

En référence aux normes NF P 08-301 et P 08-302, les parois verticales doivent résister aux chocs de la façon suivante :

  • conservation des performances :

    • exposition au choc intérieur : la paroi doit satisfaire au niveau O 1 de la norme P 08-302 si le public n'a pas accès à la paroi.

    • exposition au choc extérieur : la paroi doit satisfaire au niveau Q 1 à Q 4 de la norme P 08-302 selon la situation de l'ouvrage.

  • Chocs de sécurité :

    Dans le cas où la paroi doit assurer la sécurité des personnes (rez-de-chaussée surélevé, étage, ouvrage ayant une fonction structurelle, etc.) elle doit résister aux chocs de sécurité.

  • Chocs dus aux engins de manutention ou aux équipements :

    Les parois ne peuvent pas supporter seules ce type de chocs. Sauf disposition contraire des DPM, les protections mécaniques de ces panneaux ne sont pas à la charge de l'entreprise d'isolation.

3.5 Comportement en cas d'incendie

Exigence

Elle est fixée par la réglementation en vigueur et par les DPM.

NOTE

Le code du travail (Décret n° 92-333 du 31 mars 1992) précise notamment à l'article R232-12 les conditions réglementaires relatives :

  • aux dégagements et aux portes,

  • aux moyens de prévention de lutte contre l'incendie.

Justification

L'isoleur doit fournir les procès-verbaux d'essais relatifs aux produits utilisés.

L' annexe G(informative) rappelle les principales informations à connaître en ce qui concerne le comportement au feu des matériaux et les concepts généraux de sécurité à intégrer dès la conception de l'ouvrage.

3.6 Hygiène

Exigences

Les surfaces intérieures des parois des locaux dans l'industrie alimentaire doivent satisfaire les exigences réglementaires, notamment :

  • l'arrêté du 9 mai 1995 réglementant l'hygiène des aliments remis directement au consommateur (Titre II - Chapitre 1 er - locaux),

  • le décret n° 91-409 du 26 avril 1991 (chapitre IV - Etablissements, alimentation en eau, locaux et matériels),

  • la directive 93-43/CEE du conseil du 14 juin 1993 relative à l'hygiène des denrées alimentaires (annexe - Prescriptions générales et spécifiques pour les locaux).

NOTE

Par ailleurs il existe des règlements pour les produits en contact direct avec les denrées alimentaires.

Les principales exigences réglementaires relatives à l'hygiène des locaux sont indiquées en annexe I.

Les matériaux ne doivent pas dégager d'odeur ou de produits volatils incompatibles avec les produits entreposés ou transformés.

3.7 Aptitude à l'emploi et durabilité des revêtements en intérieur et extérieur

Les produits de revêtement doivent être choisis pour résister aux ambiances et aux conditions d'exploitation définies dans les DPM.

  • Les catégories d'ambiances intérieures et de revêtements sont définies à l'annexe D (définition des ambiances intérieures).

  • Les catégories d'ambiances extérieures sont définies à l'annexe E(définition des ambiances extérieures).

  • Pour l'entretien, se reporter à l'annexe C.

3.8 Parasites

Dans certaines régions et en fonction du système constructif, des dispositions adaptées doivent être prises pour se prémunir des dégradations occasionnées par les rongeurs, les insectes xylophages (termites), etc.