13  Mise en oeuvre des lambris en panneaux et des lambris menuisés

Dans le cas de lame d'air ventilée, l'épaisseur de la lame d'air est au minimum de 20 mm. La disposition de l'ossature ne doit pas entraver la circulation de l'air derrière les lambris (voir les Figures 10 et 11).

13.1  Ossature

Les ossatures peuvent être en bois ou en panneaux dérivés du bois.

Les supports ont une épaisseur de 20 mm minimum, une largeur d'appui sans assemblages de 50 mm en partie courante au minimum et de 80 mm minimum à la jonction de deux panneaux.

La tolérance de planéité de l'ossature ne doit pas excéder une flèche supérieure à 5 mm par rapport à une règle de 2 mètres posée en un endroit quelconque et 1 mm par rapport à une réglette de 20 cm. En cas de défaut de planéité, un calage au droit des fixations doit être effectué.

Pour les tasseaux de longueur inférieure à 50 cm, un point de fixation à chaque extrémité est nécessaire. Les fixations doivent être disposées à une distance minimum de 30 mm de l'extrémité des tasseaux.

L'ossature des lambris est dimensionnée (entraxe et section) selon leur épaisseur et leur poids et composée des éléments suivants : des chevrons, des tasseaux, de deux lits croisés, de lisses, d'échelles, de panneaux jointés.

L'entraxe entre éléments de l'ossature est limité à 50 fois l'épaisseur du lambris tout en restant inférieur à 75 cm. La fixation de l'ossature sur la paroi support varie suivant sa nature et il convient de se reporter aux prescriptions des paragraphes 12.1.1 à 12.1.15.

13.2  Fixation des lambris en panneaux et des lambris menuisés sur l'ossature

13.2.1  Humidité des lambris en panneaux et des lambris menuisés

Au moment de la mise en oeuvre en local de classe d'emploi 1, l'humidité maximale des lambris en panneaux et menuisés doit être de 11 % ± 3 soit de 8 % à 14 %. Cette humidité est contrôlée conformément à la NF EN 13183-2 à l'aide d'un humidimètre à pointe étalonnée. Il convient de mettre en oeuvre des lambris dont l'humidité est la plus proche possible de l'humidité d'équilibre du local en service.

13.2.2  Mise en oeuvre des lambris en panneaux et lambris menuisés sur l'ossature

Les panneaux doivent être assemblés entre eux (rainure et languette ou fausse languette par exemple) lorsqu'ils ne sont pas supportés par un élément d'ossature continu au droit du joint.

Un jeu de 2 mm par m au minimum entre panneaux doit être systématiquement prévu sauf spécifications différentes.

NOTE

Le fabricant de panneau peut avoir des spécifications différentes sur les jeux entre panneaux.

Ce jeu peut-être prévu entre chaque panneau ou cumulé sur plusieurs panneaux.

S'il y a besoin de liaisonner les panneaux entre eux, un joint de dilatation doit être prévu au moins tous les 9 mètres.

Le lambris doit également être interrompu au droit des joints de dilation du bâtiment.

Les joints en partie courante peuvent être laissés apparents : bord à bord, biseautés, creux... ou être masqués par un couvre-joint, une moulure ou un profilé en plastique ou en métal.

Les liaisons en angles extérieurs doivent comporter une protection contre les chocs (moulure, profilé, ...). Il ne faut jamais bloquer les lambris ni au sol, ni au plafond, ni aux extrémités. Il faut laisser un jeu de 20 mm minimum en partie haute (entre plafond et panneau) pour permettre le dévêtissement des lambris.

Afin d'éviter les remontés d'humidité, d'atténuer d'éventuel chocs et de s'affranchir des tolérances dimensionnelles de planéité des sols, il faut prévoir :

  • soit une garde de 50 mm minimum en partie basse entre sol et panneau, l'espace pouvant être comblé ou non par une plinthe ;

  • soit une garde de 20 mm minimum entre sol et panneau recouverts d'une plinthe en applique de 50 mm minimum.

Lorsque les panneaux forment une gaine pour des conduites de fluide chaud, il faut prévoir un espacement des panneaux dans les zones chaudes (couvre-joints, joints ouverts, etc.).

La fixation des lambris sur l'ossature peut être réalisée par vissage ou clipsage. Les fixations doivent être réalisées à chaque intersection les lames avec les tasseaux.

13.3  Fixation directe mécanique des lambris en panneaux et menuisés

Cette pose est exclusivement réservée aux murs plans, secs, sains.

NOTE

Elle offre l'avantage de ne présenter qu'une faible surépaisseur.

Cette pose peut être réalisée par clouage, agrafage et/ou vissage.

La pose par clouage ou agrafage convient aux panneaux prêts à poser avec rainures et languettes en rives ou à l'aide de clips ou de fausses languettes d'assemblages ou de crémaillères.

Le clouage et l'agrafage des éléments de panneaux présentant des usinages à rainures et languettes sur les rives peuvent se faire :

  • soit comme les lames de lambris (voir Article 12 du présent document) ;

  • soit à l'aide de clips ;

  • soit à l'aide de fausses languettes en bois ou en plastiques, clouables ou vissables.

L'entraxe de ce type de fixation ne doit pas excéder 0,60 m.

13.4  Fixation directe par collage des lambris en panneaux et lambris menuisés

13.4.1  Mise en oeuvre des lambris en panneaux et menuisés

Ce type de mise en oeuvre est effectué dans les conditions suivantes :

  • le poids maxi des lambris est limité à 10 kg/m2 ;

  • la hauteur maximale du point haut est limitée à 280 cm par rapport au sol ;

  • les pièces doivent être chauffées et non humide afin de limiter autant que possible les variations dimensionnelles ;

  • une fixation mécanique par vissage adapté doit être réalisée en point haut et en point bas tous les 60 cm maximum :

    • soit dans le lambris en panneaux et menuisés ;

    • soit à l'aide de cornière, baguette, coulisse ou tous autres profils linéaires et continus fixés assurant ce maintien mécanique.

Dans le cas de parois supports en plaques de plâtre, il faut se fixer dans leurs ossatures.

Si les conditions précédentes ne sont remplies, la fixation doit se faire à l'aide d'une ossature rapportée selon les prescriptions du 12.1.1.

13.4.2  Disposition après pose

Les conditions de température et hygrométrie doivent être maintenues après les travaux de collage.

NOTE 1

Elles sont généralement définies dans les notices techniques des fabricants.

NOTE 2

Si une protection provisoire du lambris en panneaux ou menuisés est nécessaire, elle doit être disposée uniquement après séchage complet de la colle.

13.5  Mise en oeuvre des lambris en panneaux et menuisés en sous-face de plancher ou plafonds

Ce type de mise en oeuvre s'applique aux rampants d'inclinaison supérieure à 15°. Le plafond doit résister, sans soulèvement, à une mise en surpression éventuelle du local ou à une dépression du plénum. Les dispositifs de suspension doivent s'opposer au soulèvement des plafonds sous l'effet de pression ou de dépression. La mise en oeuvre des lambris en panneaux et menuisés s'effectue selon le Tableau 10 suivant :

Tableau 10  Spécifications relatives à la mise en oeuvre en fonction des parois supports

13.5.1  Fixation de l'ossature sur les différents supports

Le nombre de fixations, leur section et leur espacement sont fonction de la charge à porter. Leur répartition doit être telle qu'une attache défectueuse ne puisse entraîner la chute de l'ossature recevant les éléments d'habillage. Les éléments de suspension (ossature et suspentes) sont :

  • soit disposés et fixés sur une ossature unique (métallique ou bois) suspendue à la structure ;

  • soit disposés et fixés sur une ossature secondaire (métallique) rendue elle-même solidaire d'une ossature dite primaire, qui est suspendue à la structure.

Les suspentes sont généralement constituées de tiges filetées, de diamètre et quantité appropriés aux charges reprises et reliées aux ossatures par des fixations adaptées à celles-ci. Elles sont positionnées au plus près possible de la verticale. Les tiges filetées de longueur inférieures ou égales à 2 m ne doivent pas avoir plus d'un raccord (manchon). Les suspentes souples types feuillards, tiges lisses ou câbles ne peuvent être utilisées que pour des plafonds ajourés (résilles ou lames) avec plus de 50 % de surface vide. Le faux aplomb des dispositifs de suspension ne doit pas excéder 1/20 de la hauteur, soit 100 mm pour une hauteur de 2 m.

13.5.1.1  Fixation de l'ossature sur ossature métallique

La fixation des suspentes se fait au moyen de brides adaptées à la charge et au profil de la charpente métallique. Il convient de s'assurer que la charpente est dimensionnée pour supporter les nouvelles charges ponctuelles appliquées.

13.5.1.2  Fixation de l'ossature sur solivage bois et éléments de charpente

La fixation des suspentes se fait au moyen d'équerres métalliques adaptées à la charge et vissées sur une face des solives ou éléments de charpente.

13.5.1.3  Fixation de l'ossature sur dalle plancher hourdis

La fixation des suspentes se fait au moyen de chevilles adaptées au support. Il convient de s'assurer que le plancher peut supporter les nouvelles charges ponctuelles appliquées.

13.5.1.4  Fixation de l'ossature sur charpente industrielle en bois

Les prescriptions du 13.5.1.2 s'appliquent.

13.5.2  Fixation des lambris en panneaux et menuisés sur l'ossature

Le plafond doit résister, sans soulèvement, à une mise en surpression éventuelle du local ou à une dépression du plénum. Les dispositifs de suspension doivent s'opposer au soulèvement des plafonds sous l'effet de pression ou de dépression. Ceci exclut les suspentes souples types feuillards ou câbles (sauf pour les plafonds ajourés). Les lambris en panneaux et menuisés doivent pouvoir supporter une charge répartie (matériau isolant par exemple) ou une charge ponctuelle (appareils d'éclairage par exemple), sans que la flèche permanente ne dépasse 1/400 de la portée entre supports. Lorsque les conditions hygrométriques sont différentes sur les deux faces, il est nécessaire d'employer des panneaux résistants à l'humidité et les hypothèses de calcul doivent être adaptées en conséquence. Pour limiter les variations hygrométriques et les condensations dans l'espace compris entre le lambris en panneaux et le plancher, les canalisations de fluides chauds ou froids doivent être calorifugées. De même, les appareils d'éclairage doivent être isolés thermiquement pour réduire l'influence éventuelle du flux de chaleur derrière le lambris en panneaux. Les lambris en panneaux et menuisés sont posés à bords jointifs, en ménageant un jeu périphérique de 1 mm par m masqué par le bandeau ou la cimaise du plafond. Les côtés non supportés par un appui continu sont assemblés par rainure et languette, vraie ou fausse. La surface d'un seul tenant doit être limitée, comme pour les planchers, à environ 30 m2, la plus grande dimension n'excédant pas 6 m. La fixation s'effectue uniquement par vissage tous les 15 à 20 cm aux extrémités et tous les 25 à 30 cm sur les supports intermédiaires, ainsi qu'aux quatre angles des panneaux. On doit tenir compte du fait que les joints resteront toujours apparents, mais toutefois différents usinages pratiqués sur les chants permettent de réaliser des ensembles esthétiques.

Les Tableaux 11 à 15 indiquent respectivement les distances maximales entre supports de fixation pour des lambris en panneaux et menuisés :

  • en panneau de particules type P5 selon la NF EN 312 ;

  • en panneau de particules type P4 selon la NF EN 312 ;

  • en panneaux de contreplaqués classe 3 selon la NF EN 636 ;

  • en panneaux OSB type OSB/2 et type OSB/3 selon la NF EN 300 ;

  • en panneaux de fibres MDF selon la NF EN 622-5.

Tableau 11  Écartements maximaux en cm des supports de fixation d'un plafond en panneau de particules type P5 selon la NF EN 312 fixé sur la structure porteuse

Tableau 12  Écartements maximaux en cm des supports de fixation d'un plafond en panneau de particules type P4 selon la NF EN 312 fixé sur la structure porteuse

Tableau 13  Écartements maximaux en cm des supports de fixation d'un plafond en panneau contreplaqués classe 3 selon la NF EN 636 fixé sur la structure porteuse

Tableau 14  Écartements maximaux en cm des supports de fixation d'un plafond en panneau OSB type OSB/2 et OSB/3 selon la NF EN 300 fixé sur la structure porteuse

Tableau 15  Écartements maximaux des supports de fixation d'un plafond en panneau de fibres MDF selon la NF EN 622-5 fixé sur la structure porteuse

13.5.3  Fixation directe mécanique des lambris en panneaux et menuisés

13.5.3.1  Fixation directe mécanique des lambris sur solivage bois et éléments de charpente

Les prescriptions du 13.5.2 s'appliquent.

13.5.3.2  Fixation directe mécanique des lambris sur charpente industrielle en bois

Les prescriptions du 13.5.2 s'appliquent.

13.6  Cas particuliers

13.6.1  Lambris en panneaux présentant des perforations pour absorption acoustique

Une note de calcul doit être réalisée pour connaitre les entraxes des supports afin de tenir compte de l'affaiblissement mécanique de ce type de perforations dans les lambris en panneaux.

NOTE

L'usinage acoustique des panneaux affaiblit leurs résistances mécaniques.

13.6.2  Lambris en panneaux ignifugés

NOTE

A la date de publication du présent document, des exigences sur les matériaux et leurs mises en oeuvre sont présentes dans l'Arrêté du 25 juin 1980, modifié par l'Arrêté du 24 septembre 2009, portant sur la réaction au feu des produits d'aménagements intérieurs, décoration et mobilier notamment les articles AM1 et AM8 en Annexe C du NF DTU 36.2 P1-2 (CGM).

13.7  Finitions

Les lambris en panneaux bruts, contreplaqués, panneaux de fibres MDF ou panneaux OSB sont utilisés avec les finitions types peintures, vernis, lasures. Leur mise en oeuvre doit se faire conformément au NF DTU 59.1 et respecter les conditions suivantes :

  • l'humidité des panneaux ne doit pas dépasser 12 % ± 2 % ;

  • la première couche du revêtement doit être appliquée en atelier sur les deux faces et les quatre chants, en respectant les prescriptions du NF DTU 59.1 ;

  • un délai de séchage doit être observé avant pose ;

  • les chants des découpes effectuées sur chantier doivent également recevoir une protection identique à celle appliquée en atelier ;

  • de plus, dans le cas des panneaux destinés à être posés à joints creux, l'étanchéité des chants doit être assurée en atelier.

13.8  Tolérances de l'ouvrage fini

13.8.1  Planéité

Le lambris en panneaux et menuisés posé doit être plan, c'est-à-dire qu'une règle de 2 m posée en un endroit quelconque ne doit pas révéler de flèche supérieure à 5 mm et qu'une réglette de 20 cm ne doit pas révéler de flèche supérieure à 1 mm.

13.8.2  Verticalité

La surface du lambris en panneaux et menuisés doit être plane : une règle de 2 m placée dans une direction quelconque ne doit pas révéler un écart de niveau supérieur à 5 mm sauf dispositions particulières des DPM.

13.8.3  Désaffleurement

Les désaffleurements maximum du lambris en panneaux et menuisés sont :

  • à bord jointif chants droits : 0,6 mm ;

  • à bord jointif chants profilés (chanfreins, grain d'orge, arrondis) : 1 mm ;

  • à joint ouvert : 1,5 mm.

Ces tolérances ne concernent pas les lambris en panneaux structurés, en relief ou embossés...

13.8.4  Alignement entre panneaux

L'écart d'alignement maximum horizontal et vertical entre deux panneaux ne doit pas excéder :

  • à bord jointif : 1 mm ;

  • à joint ouvert de 2 à 10 mm : 1 mm ;

  • à joint ouvert de plus de 10 mm : 10 % de la largeur du joint.