7  Exécution des travaux

7.1  Contrôle du support du dallage

Le contrôle de niveau du support du dallage est effectué par un relevé altimétrique à la maille maximale de 10 x 10 m. Les résultats du contrôle doivent être conservés.

Sauf spécifications particulières des DPM, le niveau du support du dallage est celui du dallage fini, diminué de son épaisseur nominale, avec une tolérance de ± 10 mm.

Les épaisseurs de dallage mesurées sont notées sur un plan avant l'intervention.

Pour les contrôles de déformabilité, de compacité et de non-gonflement, se reporter à l'Annexe A.

7.2  Mise en place de l'interface éventuelle

Lorsqu'elle est nécessaire, elle doit reposer sur son support de façon continue. Si cette interface est constituée d'un film en polyéthylène, les lés ont un recouvrement de 50 mm, au minimum.

7.3  Exécution du dallage

7.3.1  Conditions d'exécution

Les exigences du NF DTU 21, définies dans son article relatif au dossier d'étude des bétons, s'appliquent au béton de dallage.

La mise en oeuvre d'un dallage est interdite quand le support a été gelé. Dans ce cas, le support est recompacté après dégel.

En l'absence de film, la couche de réglage, de fermeture ou de glissement, doit être fermée et humidifiée avant mise en place du béton.

7.3.2  Conditions climatiques

Il faut distinguer la température ambiante sur chantier et la température interne du béton frais.

7.3.2.1  Phase de bétonnage

Sauf dispositions contraires des DPM, l'exécution de cette phase n'est pas autorisée lorsque la température ambiante sur chantier est inférieure à -5 °C ou supérieure à 40 °C.

7.3.2.1.1  Bétonnage par temps froid

Lorsque la température ambiante prévisible sur chantier est comprise entre -5 °C et +5 °C, les dispositions décrites dans les spécifications d'exécution, faisant partie des DPM, sont prises pour la mise en place du béton, jusqu'à ce que la zone exposée au gel atteigne une résistance suffisante pour résister au gel, en complément de celles relatives à la cure du béton.

NOTE

À défaut de spécifications des DPM, ces dispositions peuvent être, par exemple, le chauffage du béton, le chauffage du local (en évitant l'air pulsé, source de courant d'air), l'utilisation d'une formulation de béton adaptée (accélérateur de prise).

7.3.2.1.2  Bétonnage par temps chaud

Pour les périodes où la température ambiante prévisible sur chantier est comprise entre 32 °C et 40 °C, les dispositions décrites dans les spécifications d'exécution, faisant partie des DPM, sont prises en complément de celles relatives à la cure du béton.

NOTE

À défaut de spécifications des DPM, ces dispositions peuvent être, par exemple, l'utilisation d'une formulation de béton adaptée, l'utilisation d'eau refroidie, des horaires de bétonnage adaptés.

7.3.2.2  Phases de surfaçage et de finition

Sauf dispositions contraires des DPM, l'exécution de cette phase n'est pas autorisée, lorsque la température ambiante sur chantier est inférieure à 3 °C ou supérieure à 40 °C et ce, pendant une période minimale de 48 h, à partir du coulage du béton. Dans ce cas, l'exécution du bétonnage doit être décalée.

Le sciage des joints de retrait requiert des températures positives.

Un dallage avec couche d'usure lissée doit être réalisé à l'abri des intempéries, hors d'eau et hors d'air.

NOTE 1

Cette disposition permet de limiter le tuilage et le retrait du dallage.

Dans le cas d'un dallage extérieur, la finition est surfacée et non lissée.

NOTE 2

Le lissage mécanique du béton ferme la surface et empêche la migration de l'air occlus (risque de décollement).

NOTE 3

Le coulage du béton, à l'extérieur, peut entrainer une augmentation du tuilage et du risque de fissuration de retrait.

NOTE 4

Dans le cas de dallages additionnés de fibres, il arrive que certaines d'entre elles restent visibles à la surface, y compris en présence d'une couche d'usure, sans que cela soit préjudiciable pour le dallage.

NOTE 5

Lors du talochage mécanique, il arrive que la taloche arrache des granulats et provoque des griffes ou des occlusions d'air qui prennent ensuite la forme de petits trous, sans que cela soit préjudiciable pour le dallage.

7.3.3  Mise en oeuvre des armatures

Les armatures des dallages en béton armé sont calées. Leur enrobage cnom est déterminé par application du Tableau 4.4N de la NF EN 1992-1-1 (Octobre 2005), sans descendre au-dessous de 30 mm.

7.3.4  Mise en oeuvre du béton

Le béton est vibré par tout moyen mécanique ou bien, s'il est de consistance fluide (classe de consistance minimale de type S4 au regard de la NF EN 206/CN), damé par exemple à l'aide d'une lissarde.

Cette consistance fluide est obtenue par utilisation d'une adjuvantation adaptée à la fabrication ou à la livraison et en aucun cas, par ajout d'eau, conformément à la NF EN 206/CN. L'utilisation des bétons autoplaçants est interdite dans le cas d'une couche d'usure.

La plus grande attention est apportée à la compacité du béton le long des joints de construction ou le long de profilés incorporés toute hauteur ou en partie supérieure, notamment lorsque ces derniers comportent des méplats horizontaux (cornières, etc.) ; le béton y est alors vibré.

NOTE

Il est entendu que, par suite des tolérances de planéité, les pentes inférieures à 20 mm/m, y compris dans les noues, peuvent conduire à des retenues d'eaux sur le dallage.

7.3.5  Cure

La face supérieure du dallage doit faire l'objet d'une cure par application d'un produit de cure, par arrosage ou par tout autre moyen de maintien de l'humidité en surface.

NOTE

Le séchage du produit de cure en surface est progressif et hétérogène. La durée de séchage est variable dans le temps (jusqu'à plusieurs mois en fonction de l'hygrométrie et du trafic).

7.3.6  Joints

Les dispositions et les types de joints sont précisés par les plans d'exécution.

Les joints de retrait sciés sont réalisés le plus tôt possible, dès que le durcissement du béton permet le sciage sans épaufrure.

L'exécution des joints doit être conforme aux dispositions du 5.6.

7.4  Réalisation de la couche d'usure

La couche d'usure est mise en oeuvre :

  • par saupoudrage ou par épandage mécanique ;

  • par coulis fabriqué en malaxeur ou en bétonnière, étalé et réglé sur le béton frais, préalablement traité par balayage.

NOTE 1

Les variations de teinte et de textures sur les sols industriels à base de liant hydraulique sont inévitables, en aucun cas cette technique ne peut répondre à des critères esthétiques.

Dans tous les cas, la finition est réalisée par talochage et lissage, généralement mécaniques, en plusieurs passes successives pour obtenir l'un des aspects de surface, définis au 5.1.3. La cure, définie au 7.3.5, s'applique immédiatement.

Ces opérations successives se déroulent au cours du durcissement progressif de la surface du dallage. Leur début et leur durée, de quelques heures (par forte chaleur), à 10 h après la fin du coulage (par temps froid et humide), dépendent de la nature du ciment, des adjuvants utilisés et des conditions climatiques. La perte en eau du béton pendant cette phase de durcissement est inévitable. Elle conduit, suivant les cas, à plus ou moins de retrait différentiel entre la surface enrichie en ciment et le corps du béton de dallage. Les contraintes, issues de ce retrait différentiel, sont à l'origine du cintrage périphérique et du faïençage de surface.

NOTE 2

Dans les zones non accessibles à l'hélicoptère (au droit des murs, poteaux, etc.), la surface est parachevée à la main, ce qui produit généralement une finition d'un autre aspect et une rugosité différente.

NOTE 3

Lors du talochage mécanique, il arrive que la taloche arrache des granulats et provoque des rayures ou des occlusions d'air qui prennent ensuite la forme de petits trous. Des petits cratères, résultant de la présence de particules friables à la main telles que particules de bois, argiles, polystyrène, etc., peuvent apparaître. Ces deux phénomènes sont admis à condition que la surface du cratère ne dépasse 50 mm2 et que leur nombre ne dépasse pas les valeurs mentionnées au Tableau 3.

Tableau 3  Surface considérée suivant le nombre maximal de cratères

Dans le cas de défauts supérieurs à 50 mm2, ou de nombre de cratères supérieurs aux valeurs indiquées dans le Tableau 3, une réparation ultérieure est possible qui sera plus apparente que le défaut à corriger.