4  Dimensionnement et conception des ouvrages et conditions préalables

Les ouvrages verticaux, horizontaux et inclinés sont dimensionnés en vue d'assurer :

  • l'isolation thermique ;

  • l'isolation acoustique ;

  • la protection contre l'incendie.

    NOTE

    Les performances d'isolation acoustique et de protection contre l'incendie sont attestées par des rapports d'essais acoustiques et des Procès Verbaux de résistance au feu des parois complètes.

  • la résistance à l'arrachement (voir paragraphe 4.1) ;

  • la résistance aux chocs (voir paragraphe 4.2) ;

  • la résistance au vent (voir paragraphe 4.3) ;

Ce dimensionnement tient compte des précautions à prendre vis-à-vis :

  • des déformations du gros oeuvre (voir paragraphe 4.4) ;

  • des locaux humides (voir paragraphe 4.6) ;

  • des incorporations et traversées d'ouvrages (voir paragraphe 4.7) ;

  • du comportement au feu des doublages (voir paragraphe 4.8).

4.1  Résistance à l'arrachement

Le dimensionnement est fonction de la nature des éléments constitutifs de ces ouvrages.

Le dimensionnement proposé a été établi pour des complexes et sandwiches pouvant supporter des charges horizontales ou verticales correspondant aux conditions d'usage normal d'un logement au sens du fascicule de documentation FD P 05-100.

4.2  Résistance aux chocs

Pour remplir son rôle, le doublage en fonction de son utilisation cas A ou B définis ci-après, doit résister à des chocs caractérisés par leur énergie, en fonction de l'exigence requise et conformément à l'Annexe D.

Conservation des performances :

  • cas A : emploi dans des logements individuels (maisons individuelles et parties privatives des logements collectifs) : 60 Nm aucun désordre apparent ;

  • cas B : emplois autres que ceux visés dans le type A : 120 Nm aucun désordre apparent.

4.3  Dimensionnement pour assurer la résistance au vent

Pour les bâtiments fermés ou partiellement ouverts au sens des règles de calcul des actions du vent en vigueur, et dans le cas des bâtiments courants traités dans le présent document la résistance aux chocs de sécurité des complexes et des sandwiches leur confère une résistance satisfaisante pour une pression de vent de 20 daN/m2.

4.4  Précautions à prendre vis-à-vis des déformations du gros oeuvre

Il convient de rappeler :

  • qu'un plancher ou une poutre peuvent être correctement dimensionnés sur le plan de leur résistance mécanique et donner lieu, néanmoins, à des déformations contraignantes pour le reste de l'ouvrage ;

  • que les murs supports des doublages collés peuvent subir des variations dimensionnelles différées dues à leur retrait, leur fluage ou au tassement des fondations.

NOTE

L'expérience acquise conduit à limiter les déformées des parois supports aux valeurs f < L/500, f étant la flèche des planchers et L la portée des planchers.

Compte tenu de ces déformations contraignantes, des microfissures structurelles peuvent apparaître notamment sur les joints.

4.5  Condensations dans l'épaisseur — emploi des complexes et sandwiches dans les locaux courants

Les règles de conception en fonction des risques dus aux condensations sont données dans les normes NF DTU 20.1 et NF DTU 22.1. L'application aux complexes et sandwiches a permis de définir les règles ci-après, relatives aux locaux à hygrométrie normale qui comprennent notamment les locaux d'habitation, y compris les cuisines et salles d'eau, sans sur-occupation et normalement ventilés ; (se reporter à l'Annexe B « Mémento » qui définit des catégories de perméance P1, P2 et P3).

  • Les complexes de catégorie P1 sont destinés aux parois en maçonnerie ou en béton, situées en dehors des zones très froides dont la résistance thermique est supérieure ou égale à 0,086 m2·°C/W.

    NOTE 1

    Une construction est considérée en « zone très froide » lorsque la température de base du lieu est inférieure à −15 °C ou lorsque l'altitude est supérieure à 600 m en zone climatique H1.

  • Les complexes de catégorie P2 sont destinés aux parois en béton plein de granulats courants d'épaisseur inférieure à 15 cm dont la résistance thermique est inférieure à 0,086 m2·°C/W ;

  • Les complexes de catégorie P3 sont destinés aux zones très froides et aux murs revêtus d'un enduit-plâtre quelle que soit la résistance thermique du mur à doubler.

Lorsque l'ouvrage comporte un pare-vapeur (c'est souvent le cas pour la catégorie P3), il convient de veiller à son intégrité en reconstituant le pare-vapeur après percement.

NOTE 2

Compte tenu des épaisseurs minimales prévues dans les normes NF DTU 20.1 NF DTU 23.1 pour les parois extérieures, l'emploi des complexes P2 n'est nécessaire que pour des parois préfabriqués spéciales faisant l'objet elles-mêmes d'Avis Techniques ou entrant dans l'application de la norme NF DTU 22.1, ou réalisés antérieurement à l'établissement des NF DTU 20.1 et NF DTU 23.1 ou pour les locaux à forte ou très forte hygrométrie.

Tableau 1  Condensations dans l'épaisseur — emploi des complexes et sandwiches dans les locaux EB+privatifs

4.6  Cas des locaux humides

Dans les locaux EB et EB+ privatifs, en l'absence dans les Documents Particuliers du Marché (DPM) de dispositions particulières de protection à prendre pour éviter les passages d'eau, ce sont celles retenues au paragraphe 5.4.4.2 qui s'appliquent.

4.7  Cas des incorporations et traversées d'ouvrages

Pour rappel, la conception et la réalisation des ouvrages, y compris les interventions des autres corps d'état et traversées diverses doivent permettre d'assurer simultanément la satisfaction des performances acoustique, thermique, feu, perméabilité à l'air et de stabilité de l'ouvrage, le cas échéant requises.

Lors de la mise en oeuvre des canalisations, il convient d'éviter de détériorer l'isolation thermique et acoustique et d'éviter l'augmentation de la perméabilité à l'air.

Les exigences liées à la réglementation thermique applicable, conduisent à maitriser les flux d'air entrants et à porter attention à tout défaut d'étanchéité non lié à un système de ventilation spécifique (perméabilité du bâti). Dans ce contexte, il est nécessaire d'éviter la circulation parasite d'air.

Seules les solutions suivantes sont admises :

  • Le passage en encastré dans la paroi sans endommager la structure ;

  • Le passage en apparent ;

  • Le passage des gaines verticales dans l'isolant côté chaud au moyen d'un thermo-furet entre plaque et isolant côté plaque ou autre moyen adapté.

Dans le cas d'isolant en laine minérale ou polyuréthane et sans autre possibilité une découpe de l'isolant est possible jusqu'à 16 mm.

NOTE 1

Les travaux de traversées réalisés par les autres corps d'état concernés après la pose des doublages sont effectués, en tenant compte du paragraphe 3.2 de la norme NF DTU 25.42 P2 (CCS) et de l'Annexe A du présent document. Ils doivent reconstituer l'ouvrage afin de maintenir les performances initiales en acoustique, mécanique, feu, thermique et perméabilité à l'air.

NOTE 2

L'Annexe A (informative) du présent document rappelle les dispositions relatives à l'exécution des travaux annexes sur les ouvrages horizontaux ou inclinés constitués de complexes d'isolation thermique.

4.8  Comportement au feu des doublages

Le type et l'épaisseur des parements des complexes de doublage dépendent de la destination des bâtiments. Les dispositions correspondantes sont définies :

  • pour les bâtiments d'habitation dans le « Guide de l'isolation thermique par l'intérieur des bâtiments d'habitation du point de vue des risques en cas d'incendie Cahier CSTB 3231, de juin 2000) ;

  • pour les établissements recevant du public, la plaque de plâtre du complexe de doublage a une épaisseur supérieure ou égale à 13 mm pour répondre aux exigences de la réglementation incendie de ces bâtiments. Dans le cas du complexe de doublage en laine minérale une épaisseur de 10 mm suffit si une autre exigence que le comportement au feu ne demande pas une épaisseur supérieure.