6 Mise en oeuvre

6.1 Sols

6.1.1 Technique dite « traditionnelle » pour la réalisation des sols

(température comprise entre - 40 °C et + 12 °C). Voir figure 1.

6.1.1.1 Pare-vapeur

Le recouvrement minimal des feuilles de polyéthylène est de 0,50 m, avec interposition soit d'une bande adhésive deux faces, soit d'un joint mastic. Les feutres ou chapes de bitume sont collés ou soudés avec un recouvrement minimal de 0,10 m.

Le brai de pétrole doit être appliqué en une ou deux couches.

Quel que soit le type de pare-vapeur utilisé, la continuité avec le pare-vapeur des parois verticales doit être réalisée.

NOTE

Pour les panneaux en verre cellulaire collés et jointoyés au bitume chaud, le pare-vapeur n'est pas nécessaire.

Figure 1 - Coupe de principe sur isolation de sol

6.1.1.2 Isolant thermique

L'isolant est choisi en fonction de sa résistance mécanique aux charges prévues (voir paragraphe 4.1.1).

La pose des plaques se fait à sec sauf en cas de verre cellulaire où les panneaux sont, soit collés à l'enduit appliqué à chaud (EAC), soit posés à sec. La pose se fera en deux couches croisées minimum pour les chambres à température inférieure à 0 °C.

La continuité de l'isolation thermique doit être assurée avec les parois verticales.

Ceci peut être réalisé :

  • soit par joints croisés : alternances des couches horizontales et verticales (conformément à la figure 2) ;

  • soit par bourrage du joint avec un isolant thermique expansé in situ et arasé.

Figure 2 - Croisement des couches horizontales et verticales d'isolant dans les angles (coupe verticale)

Un film de protection anti-laitance du dallage est posé sur la couche supérieure.

6.1.1.3 Dallage

Le dallage et le revêtement de finition éventuels sont réalisés conformément aux règles techniques en vigueur.

NOTE

Une norme-DTU P 11-213 (Référence DTU 13.3) « Travaux de dallages » est en cours de rédaction à la date de publication du présent document. En attendant sa publication, on se référera aux « Règles professionnelles - Travaux de dallage » (mars-avril 1990).

Les précautions à respecter à la jonction de ce dallage avec le sol extérieur non refroidi sont décrites au paragraphe 6.5.3 concernant les seuils de porte.

Dans le cas de sol avec pente, les seuils de plain-pied sont des points hauts.

Des aciers sont à placer en attente afin de permettre la réalisation de la banquette intérieure. Ils peuvent également être scellés dans le dallage (broches, chevilles, etc.).

6.1.2 Sols constitués de panneaux sandwiches

NOTE

Cette technique est principalement utilisée pour la réalisation de chambres froides de petites dimensions à partir de panneaux spécialement étudiés et fabriqués pour cet usage.

La mise en oeuvre et la destination sont conformes aux recommandations du fabricant et décrites dans l'évaluation spécifique ( voir § 4.1.2).

6.2 Parois verticales

6.2.1 Technique dite « traditionnelle »

Réalisation de chambres froides (températures comprises entre - 40 °C et + 12 °C) par doublage intérieur de murs existants.

6.2.1.1 pare-vapeur

Il doit être raccordé au pare-vapeur de sol.

Emulsion de bitume et mastics solvantés : ils sont appliqués en plusieurs couches avec renforcement par voile de verre dans les angles.

Feutre bitumé, avec ou sans surfaçage aluminium.

Le recouvrement minimal des lés est de 0,10 m, le surfaçage aluminium étant placé côté externe.

NOTE

Pour les panneaux en verre cellulaire collés et jointoyés au bitume chaud, le pare-vapeur n'est pas nécessaire.

6.2.1.2 Isolant thermique

Les panneaux de la première couche sont fixés aux parois :

  • par collage : au brai de pétrole, par solution ou émulsion de bitume ou par adhésif spécial, compatibles avec les températures de service ;

  • et par attaches mécaniques à raison de quatre attaches au mètre carré, au minimum quatre attaches par panneau. Toutes les dispositions sont prises pour assurer la continuité du pare-vapeur. A cet effet, les attaches sont positionnées avant l'application du pare-vapeur, au droit des joints de panneaux selon calepinage préalable.

Les panneaux isolants des couches suivantes, placés à joint croisés, sont collés et fixés mécaniquement par attaches traversant la première couche pour les panneaux de la seconde et par attaches fixées sur la seconde pour la troisième (voir figures 3 et 4).

Figure 3 - Calepinage pour chevelus ou tiges filetés (avec panneaux 120 × 60)

Figure 4 - Schéma de principe - Isolation liège, polyuréthanne ou polystyrène en parois

NOTE

Dans le cas de verre cellulaire, les attaches ne sont pas obligatoires jusqu'à une hauteur de 4 m.

6.2.1.3 Revêtement

L'isolation des parois verticales est revêtue. En partie basse, le revêtement doit être protégé des chocs et des remontées et infiltrations d'eau, selon les exigences définies dans les pièces du marché.

Il est rappelé que pour les locaux soumis à la réglementation sanitaire, ce revêtement doit être conforme à cette réglementation.

  1. Enduit ciment.

    Les liants utilisés sont :

    • les ciments conformes aux spécifications de la norme NF P 15-301 ;

    • les liants spéciaux pour enduits.

    L'enduit est exécuté en deux couches minimum.

    L'armature est :

    • soit un grillage métallique galvanisé (mailles maxi 40 mm) fixé sur l'isolant avant la première couche ;

    • soit une toile de verre plaquée sur la première couche encore fraîche.

    Les gorges et arêtes sont exécutées en même temps que l'enduit.

    Pour les enduits ciment, des joints de retrait dans l'épaisseur de la deuxième couche sont réalisés à intervalles réguliers (surface inférieure à 25 m², plus grande dimension inférieure à 6 m). Dans le cas de locaux pour denrées alimentaires, ces joints doivent être calfeutrés après la première mise en froid à l'aide d'un mastic alimentaire.

    Les protège-angles et profilés d'arrêt doivent être protégés contre la corrosion.

    En cas de finition par carrelage, les carreaux de céramique sont posés par collage ou à bain de ciment, sur un enduit grillagé dégrossi et dressé.

  2. Bardage métallique ou plastique.

    Les bardages sont fixés sur une ossature métallique non corrodable ou protégée contre la corrosion (Z 350 minimum), engravée et collée par résine compatible avec les matériaux au contact.

    Les nervures sont disposées verticalement. Une circulation d'air est assurée entre isolant et bardage.

  3. Protection des angles.

    Quel que soit le revêtement, les angles saillants doivent être protégés contre les chocs (profilés par exemple).

6.2.2 Parois verticales en panneaux sandwiches

La mise en oeuvre notamment la liaison au sol, la mise en place et la fixation des panneaux, les divers raccordements entre parois, est définie dans l'avis technique du procédé.

6.3 Plafonds

La couverture formant parapluie peut être conçue soit en toiture froide (ventilation d'une lame d'air en sous-face de la couverture, par de l'air provenant de l'extérieur), soit en toiture chaude (absence de lame d'air ventilée en sous-face des éléments de couverture).

  • Cas de la toiture froide : les dispositions de ventilation de la lame d'air ainsi que les précautions pour limiter les risques de condensation en sous-face des éléments de couverture figurent dans le DTU de la série 40 ou l'Avis Technique du GS 5 dont relève la couverture parapluie.

    NOTE

    La ventilation de la lame d'air ou du comble situé entre la sous-face de la couverture et la surface du plafond du local à traiter, se fait avec de l'air provenant de l'extérieur. A certaines périodes de l'année (demi-saison), les condensations sur les pannes supportant la couverture parapluie et sur les suspentes du plafond sont inévitables.

  • Cas de la toiture chaude : la couverture parapluie est isolée thermiquement ainsi que les parois verticales éventuelles du comble placé entre la sous-face de la couverture parapluie et le dessus du plafond du local formant chambre froide ou du local à ambiance régulée. Pour limiter les risques de condensation, il est indispensable que la température dans ce comble reste à tout moment supérieure à la température du point de rosée.

6.3.1 Plafonds de chambres froides réalisés en technique dite « traditionnelle »

Deux cas sont possibles (voir figures 5a à 5b) :

6.3.1.1 Pose directe sous une dalle béton ou maçonnée

Pare-vapeur : Le pare-vapeur est réalisé en émulsion ou solution de bitume.

Isolant : La fixation des plaques d'isolant collées et jointoyées s'effectue, couche par couche, avec joints croisés soit par chevelus, soit par entretoises isolantes, soit par tiges filetées associées à des cales isolantes.

Revêtement : Le revêtement peut être réalisé de la même manière que le revêtement des parois verticales (voir paragraphe 6.2.1.3), sous réserve que le mode de fixation soit compatible avec le poids propre et les charges éventuelles.

6.3.1.2 Pose en plafond séparé de la paroi horizontale ou de la toiture existante

Cette disposition nécessite la ventilation de l'espace de séparation.

  1. Isolation sous solivage.

    Solivage : Le solivage peut être réalisé en bois ou en acier. La section des pièces est choisie afin que la flèche soit limitée à 1/200 de la portée sous l'action des différentes charges : poids des matériaux, charges d'exploitation.

    Pare-vapeur : Le pare-vapeur est placé sous le solivage et sur le panneau isolant, sans discontinuité.

    Isolant : La fixation des panneaux isolants s'effectue sous solivage comme sous maçonnerie. La protection de l'isolant contre les rongeurs est assurée par la mise en place d'un grillage galvanisé triple torsion, de maille 13 mm maxi.

    Revêtement : Prescriptions identiques à la pose sous maçonnerie.

  2. Plafonds suspendus.

    Ce cas est limité aux locaux à température supérieure à 0 °C.

    La pose se fait par mise en place d'une ossature en profilés à rupture de pont thermique, suspendus directement à la paroi ou à la toiture existante et recevant les isolants thermiques en panneaux rigides.

    Le système de suspension doit être adapté au poids des panneaux ainsi qu'aux surcharges résultant des différences de pression entre le local et l'espace de séparation.

    Il est nécessaire de se prémunir contre un soulèvement des panneaux.

    L'écartement des profilés est adapté aux dimensions des panneaux et à leur résistance mécanique. La fixation de ces derniers aux profilés assure la résistance aux charges ainsi que la continuité de l'isolation et du pare-vapeur (joint mastic).

    Figure 5 A) Schéma de principe - Isolation liège, polyuréthanne ou polystyrène en plafond

    Figure 5 B) Schéma de principe - Isolation liège, polyuréthanne ou polystyrène en plafond

6.3.2 Plafonds réalisés en panneaux sandwiches

6.3.2.1 Plafonds en panneaux sandwiches n'assurant ni le clos ni le couvert

La mise en oeuvre des panneaux est définie dans l'avis technique du procédé, il est rappelé les recommandations suivantes d'ordre général :

  • Les panneaux de plafond ne doivent pas être utilisés :

    • pour un stockage provisoire ou permanent,

    • comme zone de circulation en phase chantier ou exploitation,

  • Les éléments lourds en comble (tuyauteries, centrales d'air, etc.) doivent être installés avant les panneaux. Les charges importantes (évaporateurs, etc.) doivent être transférées à l'ossature du bâtiment. Les ouvertures éventuelles doivent être renforcées par des chevêtres.

  • En phase de chantier les zones d'accès éventuelles ou à risque de poinçonnement doivent être protégées par un platelage provisoire.

  • La circulation en combles doit se faire sur des passerelles ou caillebotis solidaires des charpentes

  • Si en phase d'exploitation les plafonds sont accessibles occasionnellement pour maintenance, en aucun cas, ils ne doivent être considérés comme des planchers circulables.

  • La conception des plafonds doit être étudiée pour assurer la sécurité des intervenants (voir Code du Travail R 235-5) et limiter les désordres (voir dispositions prévues dans les Avis Techniques).

Les panneaux peuvent :

  • soit reposer sur les parois verticales du local frigorifique : panneaux autoportants. Les charges admissibles sur les parois verticales ainsi que les conditions de montage doivent être spécifiées par l'Avis Technique ou à défaut par le fabricant des panneaux, la stabilité de l'ensemble devant être assurée ;

  • soit reposer sur un support réalisé à l'intérieur du local ;

  • soit être suspendus à une charpente extérieure au local.

6.3.2.2 Plafonds en panneaux sandwiches assurant le clos à l'abri d'une couverture « parapluie »

Il est rappelé que les panneaux sandwiches assurant le clos doivent faire l'objet d'une procédure d'évaluation, (procédure de l'Avis Technique) concluant favorablement pour cet emploi.

La mise en oeuvre est la même qu'au paragraphe précédent ( 6.3.2), la différence étant que les charges doivent comprendre l'action du vent qui agit directement sur les panneaux.

6.3.2.3 Toitures en panneaux sandwiches assurant le clos et le couvert

Il est rappelé que les panneaux sandwiches assurant le clos et le couvert doivent faire l'objet d'une procédure d'évaluation, (procédure de l'Avis Technique) concluant favorablement pour cet emploi.

6.4 Pénétrations dans les parois verticales ou horizontales

Les traversées de parois doivent (voir figure 6a et 6b) :

  • présenter au minimum la même résistance au feu que les parois adjacentes ;

  • assurer l'étanchéité à la pluie pour les parois exposées ;

  • assurer la continuité du pare-vapeur ;

  • limiter la rupture d'isolation thermique.

Découpe perçage (parois métalliques)

Utiliser de préférence : scie sauteuse, circulaire, grignoteuse. Le disque abrasif est exclu.

Eliminer aussitôt la limaille. Eviter les bavures et ébarber.

NOTE

Dans les ambiances agressives, il est conseillé de protéger les tranches après découpe ou perçage.

Les pénétrations sont à éviter en règle générale. Elles sont interdites dans les panneaux sandwiches assurant le couvert de bâtiments à température inférieure ou égale à 0 °C.

6.4.1 Pénétration de charpente métallique

La traversée de charpente pour les locaux à températures sensiblement différentes doit assurer la rupture de pont thermique (par exemple, reprise des efforts par pièces de bois dur), ou être isolé sur 0,50 m minimum.

6.4.2 Tuyauteries

Dans tous les cas, la tuyauterie est isolée thermiquement dans la traversée de la paroi, en continuité avec l'isolation thermique de la paroi (voir figure 6a).

Dans le cas d'une tuyauterie non isolée en partie courante, l'isolation thermique de la traversée se prolonge sur 0,50 m minimum au-delà de chaque parement. La tranche de l'isolant est protégée à l'arrêt.

Figure 6 A) Principe de traversée d'une cloison isolante par une tuyauterie

6.4.3 Câbles électriques

Les câbles ne doivent pas toucher les parements (voir figure 6b).

La traversée se fait avec un fourreau conforme à la norme NF C 15-100, et en matériau non propagateur de la flamme (conformément au guide UTE C 15-520).

L'espace entre câbles et fourreau doit être rempli d'un isolant thermique et étanché aux extrémités (étanchéité à l'eau, vapeur d'eau et air).

Figure 6 B) Principe de traversée d'un panneau isolant par un câble électrique

6.4.4 Suspentes

NOTE

Les suspentes sont nécessaires pour reporter sur une ossature le poids des matériels suspendus.

Elles doivent être conçues pour répondre aux fonctions énumérées ci-dessus (début du paragraphe 6.4).

6.4.5 Fixations diverses sur les panneaux

Utiliser les fixations appropriées pour éviter les couples électrochimiques.

Les fixations doivent être limitées à des charges selon les indications de l'Avis Technique ou à défaut selon les préconisations du fabricant.

6.4.6 Retouches

Les dégradations doivent être réparées rapidement en respectant la méthodologie préconisée par le fabricant et en utilisant des peintures ou matériaux compatibles avec le revêtement de la paroi.

6.5 Portes

Voir paragraphe 4.2.1.

6.5.1 Stockage sur chantier

Les matériels doivent être entreposés à l'abri de l'eau et du soleil (sous bâches opaques ventilées).

Les vantaux doivent être séparés par des cales pour protéger les joints.

6.5.2 Baie

6.5.2.1 Dans un mur en maçonnerie dite « traditionnelle »

La baie doit être réalisée avant intervention de l'isoleur et vérifiée par ce dernier. Voir paragraphe 5.5.

6.5.2.2 Dans une paroi en panneaux sandwiches

La baie est réservée ou découpée à la demande en fonction du type et des dimensions de la porte.

La baie et son bâti ou un éventuel chevêtre doivent conserver les caractéristiques mécaniques de la paroi.

6.5.3 Seuil de plain-pied

Il est rappelé que ce seuil ne peut être un point bas.

En cas de seuil métallique, ce dernier est réglé en position puis enrobé dans une dalle en béton.

Le seuil ne doit pas s'affaisser de plus de 2 mm. Ceci peut être obtenu en utilisant un isolant spécifique dont le R cs est adapté.

Le joint entre la dalle en béton support de seuil et la dalle extérieure (à température ambiante) doit être décalé du seuil vers l'extérieur d'une distance de 0,50 m environ. Les arêtes doivent être traitées en fonction de la circulation prévue (cornières par exemple). Voir le DTU n° 13.3« dallages ».

La dalle en béton support de seuil ne doit pas tasser par rapport à la dalle extérieure.

Le bétonnage sous la partie métallique ne doit pas modifier la position de cette dernière tout en assurant l'enrobage continu et la compacité.

Lorsque la dalle en béton support de seuil est solidaire du dallage du local froid, elle doit être réalisée pour supporter les contraintes et les déplacements résultant de la mise en froid du local. Dans le cas de baie dans des panneaux sandwiches, ces déplacements ne doivent pas entraîner de déformations préjudiciables à la tenue des panneaux et au fonctionnement de la porte. Une solution consiste à interposer un produit compressible dans les zones qui seront soumises à compression.

6.5.4 Vantaux

Les vantaux sont mis en place et réglés en position.

6.5.5 Dispositif de protection

Les dispositifs éventuellement nécessaires pour la protection des portes doivent être placés de chaque côté de la baie ainsi qu'en protection des éléments sensibles (mécanismes, coffrets, etc.). Leurs dimensions et leur fixation doivent être adaptées aux sollicitations prévues (circulation d'engins).