10  Dispositions spécifiques à certaines toitures selon leur destination

10.1  Toitures recevant des équipements lourds permanents, quelle que soit leur destination

NOTE 1

L'installation des équipements techniques doit tenir compte des spécifications des NF DTU propres à chacun d'eux (en particulier NF DTU 65.12 pour les capteurs solaires et NF DTU 68.3 pour les VMC).

Les liaisons des équipements avec la toiture-terrasse doivent permettre l'entretien et la réfection des ouvrages d'étanchéité.

Deux cas peuvent être envisagés par les DPM :

  • l'équipement est posé sur un ou plusieurs massifs émergents en maçonnerie, solidaires de l'élément porteur. Ce massif est conforme, en ce qui concerne les reliefs, aux dispositions du NF DTU 20.12 P1.

    L'étanchéité au-dessus de ce massif émergent est assurée par l'équipement.

  • l'équipement est solidarisé à un ou plusieurs massifs en béton posés sur le revêtement d'étanchéité ou sa protection.

    Ce cas n'est possible que si chaque massif est transportable et l'équipement démontable, sans recours à des engins de levage. De plus, l'implantation des massifs ne doit pas gêner l'écoulement des eaux pluviales.

NOTE 2

Est considéré comme transportable un massif de 90 kg maximum déplaçable par deux personnes. Est considéré comme démontable un équipement pouvant être démonté en éléments n'excédant pas chacun 90 kg.

NOTE 3

L'implantation des massifs est mentionnée dans le plan de toiture (voir FD DTU 43.11 P3).

Chaque massif repose sur un matériau de désolidarisation en polystyrène extrudé.

Il doit être dimensionné de la façon suivante :

  • sa plus petite dimension d'appui n'est pas inférieure à 0,40 m ;

  • la pression au niveau du revêtement d'étanchéité est limitée dans les conditions ci-après.

  1. Revêtement d'étanchéité sur support maçonnerie (voir tableau 26) :

    Tableau 26  Pression admissible sur revêtement sur support maçonnerie

  2. Revêtement d'étanchéité sur support en panneaux isolants :

    La pression admissible est la plus petite des deux valeurs suivantes :

    • celle indiquée dans le tableau ci-dessus ;

    • celle des panneaux isolants supports d'étanchéité autres qu'à base de liège.

    Elle est de 4,5 kPa (soit 0,045 daN/cm2) pour les revêtements d'étanchéité mis en oeuvre sur panneaux isolants en liège aggloméré expansé.

10.2  Toitures inaccessibles, techniques ou à zones techniques

10.2.1  Joints de dilatation

Seuls les joints sur costières et les joints plats surélevés sont admis.

10.2.2  Zones de circulation des appareils pour l'entretien des façades

  • Appareils circulant sur rails :

    Les revêtements sont relevés sur les plots ou traverses supports des rails conformément aux dispositions du 8.1.3.2.1.

    Les plots ou traverses sont équipés d'un dispositif en tête des relevés destiné à écarter les eaux de ruissellement selon le NF DTU 20.12 P1. La partie supérieure de ces ouvrages est protégée par un ouvrage en feuilles métalliques conforme aux NF DTU de la série 40.4.

  • Appareils lestés sur pneumatiques circulant sur une dalle de béton :

    Ce cas n'est pas visé dans le présent document.

10.3  Toitures-terrasses jardins

10.3.1  Généralités

La conception d'une toiture-terrasse jardin doit tenir compte de l'aménagement paysager prévu.

Les zones plantées (voir parties courantes au 10.3.2) peuvent être délimitées par des chemins ou zones de circulation (voir 10.3.5).

10.3.2  Parties courantes (zones plantées)

10.3.2.1  Constitution

Une telle toiture comporte, du bas vers le haut, à partir de l'autoprotection du revêtement d'étanchéité :

  • une couche drainante ;

  • une couche filtrante ;

  • une couche de mélange de plantation ;

  • dans certains cas, des aménagements de circulation reposant directement sur la terre végétale.

NOTE

Seule la couche drainante fait partie des travaux d'étanchéité.

10.3.2.2  Couche drainante

NOTE

Son rôle est de conduire les eaux de percolation aux dispositifs d'évacuation des eaux pluviales.

Elle est constituée :

  • soit de plaques de polystyrène expansé moulées, adaptées à cet usage ;

  • soit de cailloux et graviers, en épaisseur minimale de 0,10 m ;

  • soit de granulats minéraux expansés, en épaisseur minimale de 0,10 m.

10.3.3  Joints de dilatation

Seuls les joints sur costières et les joints plats surélevés sont admis.

Leur étanchéité est réalisée conformément au 9.3.2.

Ils doivent être rendus visitables par l'exécution d'un ouvrage de protection comportant des murets en maçonnerie, ajourés à leur base pour permettre le libre écoulement de l'eau, supportant une dallette en béton armé.

Ils sont :

  • soit enterrés (voir figure 32) ;

    Figure 32  Terrasse jardin — joint de dilatation enterré

  • soit visitables (voir figure 33).

    Figure 33  Terrasse jardin — joint de dilatation visitable

L'aménagement végétal au droit des joints de dilatation doit prendre en compte les dispositions du 11.4.

10.3.4  Évacuation des eaux pluviales

Les entrées d'eaux pluviales doivent être rendues visitables par un regard dont les parois sont ajourées à la base pour permettre le libre écoulement de l'eau. La section totale des ajours est au minimum 1,5 fois celle de l'E.E.P.

La trappe de visite doit rester apparente. La section du regard est fonction de l'épaisseur de mélange de plantation :

  • comprise entre 0,30 m et 0,60 m, le regard est de section supérieure ou égale à 0,30 m x 0,30 m ou d'un diamètre de 0,30 m au minimum (dimensions intérieures) ;

  • supérieure à 0,60 m, le regard est de section supérieure ou égale à 0,60 m x 0,60 m ou de diamètre de 0,60 m au minimum (dimensions intérieures).

NOTE

Lorsque sur une même toiture coexistent des surfaces plantées et des surfaces de circulation, il est recommandé de prévoir des évacuations pluviales propres à chacune de ces zones afin de réduire l'effet inesthétique lié au ruissellement des eaux chargées de terre sur les surfaces circulables.

L'aménagement végétal au droit des évacuations d'eaux pluviales doit prendre en compte les dispositions du 11.3.

10.3.5  Chemins ou zones de circulation pour piétons

10.3.5.1  Reposant sur le mélange de plantation

NOTE

Les aménagements de circulation reposant directement sur le mélange de plantation ne font pas partie des travaux d'étanchéité.

10.3.5.2  Reposant sur le revêtement d'étanchéité

Les chemins ou zones de circulation sont séparés des zones plantées par des murets pouvant reposer sur la couche drainante.

Chaque zone de circulation est équipée d'un ou plusieurs dispositifs d'évacuation des eaux pluviales (E.E.P., barbacanes traversant les murets,.etc.). Ce dispositif est facultatif si la couche drainante en cailloux est continue sous les murets, recueille et dirige les eaux pluviales vers les évacuations.

La constitution des chemins ou zones de circulation, à partir de la dernière couche du revêtement d'étanchéité, est l'une des suivantes :

  • dalles en béton préfabriquées ou en pierre naturelle posées sur couche de désolidarisation. Cet ouvrage est réalisé conformément aux dispositions du 7.6.3.3.3. Le revêtement de surface doit présenter une pente minimale de 1 %.

    NOTE

    Dans ce cas, il peut être intéressant que la couche de désolidarisation ait la même constitution que la couche drainante : lit de granulats de 0,10 m d'épaisseur.

  • dalles sur plots. Cette disposition n'est possible que si le revêtement admet la protection par dalles sur plots. Cet ouvrage est réalisé conformément aux dispositions du 7.6.3.3.2.