6  Règles d'exécution particulières

Lors de la réalisation des zones singulières (réservations, porte-à-faux), il est nécessaire de mettre en place un dispositif d'étaiement, sauf prescriptions contraires du fournisseur.

6.1  Réalisation des réservations

Lorsque les réservations sont exécutées sur chantier, elles doivent être réalisées par des moyens n'altérant pas la résistance de l'élément. Le sciage et le carottage sont des solutions à privilégier.

Les mêmes prescriptions s'appliquent pour l'ouverture de la paroi supérieure des alvéoles.

6.1.1  Percements

Les percements sont des réservations de faibles dimensions transversales, situées au droit des alvéoles. La largeur n'excède pas la largeur d'une alvéole et l'enrobage des armatures doit être respecté.

Ils sont réalisés suivant les prescriptions du fournisseur, ou après son approbation s'ils ne sont pas prévus au projet.

6.1.2  Trémies sans chevêtre

La largeur des trémies est telle qu'elle n'affecte pas plus de 25 % des nervures de la dalle pour les trémies en position centrale et 20 % pour les trémies situées en rive (valeur arrondie à l'entier inférieur). L'enrobage des armatures adjacentes à la trémie doit être respecté.

NOTE

Une trémie est dite centrale lorsqu'elle n'affecte pas la nervure de rive.

Ces trémies sont réalisées à la fabrication. Elles peuvent éventuellement être réalisées sur chantier à condition qu'elles aient été prévues au projet. Dans ce cas, le mode d'exécution ne doit pas affecter l'intégrité du plancher.

6.1.3  Trémies avec chevêtre

Pour les trémies autres que celles visées au paragraphe précédent, et de largeur inférieure ou égale à 1,20 m, il est nécessaire de réaliser un chevêtre métallique ou en béton armé, conformément aux plans d'exécution établis par le bureau d'études structures de l'entreprise de gros oeuvre.

Dans le cas de chevêtre métallique, des dispositions doivent être prises pour éviter tout déplacement du chevêtre au moment de la pose des dalles alvéolées.

Figure 3  Schémas de principe du chevêtre en béton armé

Figure 4  Schémas de principe du chevêtre métallique

Sauf prescriptions contraires du fournisseur, les trémies d'une largeur supérieure à 1,20 m imposent la réalisation d'un système porteur du plancher, défini par le bureau d'études structures de l'entreprise de gros oeuvre.

6.2  Réalisation des porte-à-faux

La réalisation des porte-à-faux, calculés par le bureau d'études de l'entreprise de gros oeuvre, doit être réalisé conformément aux plans d'exécution de l'entreprise qui préciseront notamment la longueur d'équilibrage des porte-à-faux (notée d sur la figure 5).

La classe de résistance du béton coulé en oeuvre est portée sur les plans de préconisation de pose, sans être inférieure à C25/30.

6.2.1  Porte-à-faux en prolongement des dalles

6.2.1.1  Plancher sans dalle collaborante rapportée

Pour réaliser les porte-à-faux en prolongement des dalles, au plus une alvéole sur deux est ouverte en partie supérieure pour permettre l'incorporation d'une armature de béton armé par alvéole. Le diamètre est limité en fonction de l'épaisseur de la dalle alvéolée, comme indiqué dans le tableau qui suit.

Tableau 1  Diamètres maximum des armatures du porte-à-faux

NOTE

Lorsque deux alvéoles contiguës sont ouvertes sur béton frais, la nervure située entre ces deux alvéoles n'est pas prise en compte pour la vérification de l'effort tranchant conformément à la norme NF DTU 23.2 P3. Cette réduction ne s'applique pas lorsque des dispositions particulières sont prises (par exemple découpage sur béton durci, ouverture en quinconce).

Figure 5  Exemple de ferraillage de porte-à-faux en prolongement des dalles dans le cas de plancher sans dalle collaborante rapportée

6.2.1.2  Plancher avec dalle collaborante rapportée

Dans le cas de planchers avec dalle collaborante rapportée, il n'est généralement pas nécessaire d'ouvrir les alvéoles. Les armatures sont alors disposées dans la dalle collaborante rapportée.

Figure 6  Exemple de ferraillage de porte-à-faux en prolongement des dalles dans le cas de plancher avec dalle collaborante rapportée

6.2.2  Porte-à-faux perpendiculaire aux dalles

Les porte-à-faux perpendiculaires aux dalles alvéolées ne sont possibles qu'avec des planchers avec dalle collaborante rapportée.

Figure 7  Exemple de ferraillage de porte-à-faux perpendiculaire aux dalles

Le premier joint entre dalles alvéolées doit être soigneusement rempli afin d'assurer la transmission des efforts de compression.

6.2.3  Porte-à-faux avec débord des dalles

Cette disposition n'est pas admise en zone sismique.

Dans le cas d'appui en maçonnerie ou en béton, la pose est réalisée sur bain de mortier.

Les dispositions des armatures de porte-à-faux sont réalisées conformément aux plans d'exécution établis par le fournisseur.

Figure 8  Exemple de ferraillage de porte-à-faux avec débord des dalles

6.3  Dispositions pour les appuis sans ou à faible retombée

Les dispositions qui suivent exigent une attention toute particulière de la part du bureau d'études structures chargé du calcul des supports, entraînant une conception et des dispositions d'armatures particulières. Elles doivent respecter strictement les plans d'exécution.

L'utilisation de goujons n'est pas visée par le présent document.

6.3.1  Dispositions communes

Les armatures sortant en attente aux extrémités des dalles alvéolées doivent passer au-dessus d'une armature longitudinale de l'élément porteur, de diamètre minimal 12 mm. Cette armature doit être disposée le plus près possible de l'about de la dalle alvéolée. En outre, il faut s'assurer que la distance de chaque armature ou groupe d'armatures à l'axe de l'armature transversale la plus proche n'excède pas 75 mm.

Les bouchons des alvéoles des dalles appuyées sur de tels supports sont reculés afin de permettre la pénétration du béton sur quelques centimètres à l'intérieur des alvéoles.

6.3.2  Poutre porteuse sans soffite ou à faible retombée

Cette disposition s'applique généralement pour des poutres de faible portée (par exemple linteaux, ouvertures).

Figure 9  Exemple de dispositions d'appui avec poutre noyée

6.3.3  Console courte dans l'épaisseur du plancher

Il est nécessaire de vérifier la mise en place des armatures et d'assurer un contrôle de la mise en oeuvre.

Les voiles doivent présenter une rigidité suffisante.

La longueur de dépassement des armatures des dalles alvéolées est au moins égale à 200 mm.

Figure 10  Exemple de dispositions d'appui en console courte

6.4  Cas de repos effectif insuffisant

Lorsqu'il est constaté sur le chantier que les prescriptions d'appui définies sur les plans de préconisation de pose ne sont pas respectées, l'entreprise doit se rapprocher de son fournisseur afin que ce dernier définisse les dispositions particulières à adopter.

Dans le cas d'appui inexistant, une solution de renforcement par suspentes n'est acceptable que si l'about de la dalle alvéolée n'est pas à plus de 50 mm du nu de l'appui et que la pénétration de l'armature sur l'appui (notée a' sur la figure 11) est au moins égale à 50 mm. Dans le cas contraire, la conception de l'appui doit être réexaminée.

NOTE

Dans le cas de travées continues, il est préférable de réaliser ces dispositions sur l'appui de continuité.

Figure 11  Repos effectif insuffisant ou nul

Les suspentes doivent entourer les armatures sortant en attente de la dalle alvéolée, le plus près possible de l'about de cette dernière, leurs branches horizontales venant enserrer les armatures supérieures de l'élément porteur (par exemple l'armature longitudinale du chaînage).

6.4.1  Cas d'un appui libre

L'armature sortant en attente de la dalle alvéolée et ancrée sur appui au-delà du brin de suspension doit être scellée dans l'alvéole qui a été ouverte en partie supérieure sur la longueur de scellement.

Cette armature doit pouvoir être disposée dans la moitié inférieure de la hauteur totale du plancher, faute de quoi cette disposition n'est plus acceptable (soit d'< h/2 sur la figure 12).

Figure 12  Exemple de disposition sur appui libre

6.4.2  Cas d'un appui de continuité

Les armatures de suspension peuvent être remplacées par des cadres entourant les armatures en chapeaux.

L'armature longitudinale complémentaire doit pouvoir être disposée dans la moitié inférieure de la hauteur totale du plancher, faute de quoi cette disposition n'est plus acceptable (soit d' < h/2 sur la figure 13).

Figure 13  Exemple de disposition sur appui de continuité

6.5  Réalisation des finitions

6.5.1  Réalisation des plafonds

Sauf indication contraire, la sous-face d'un plancher composé de dalles alvéolées doit répondre aux exigences de la norme NF DTU 21.

NOTE 1

Les sous-faces des dalles alvéolées peuvent recevoir un plafond suspendu, une peinture, un enduit ou rester apparentes. La mise en oeuvre d'un plafond suspendu est la solution la plus courante.

La sous-face des dalles alvéolées est à considérer comme un parement de type courant au sens de la norme NF DTU 21.

NOTE 2

Il peut être réalisé, selon l'état de surface souhaité, un traitement de surface (enduit bouche pore).

6.5.2  Réalisation des sols

Les dalles alvéolées peuvent soit :

  • rester sans revêtement, notamment pour les utilisations en parking, sous plancher technique, etc. ;

  • comporter un revêtement.

6.5.3  Fixation en sous-face

Les fixations en sous-face les plus courantes sont :

  • les suspentes traversant le plancher, au droit d'une alvéole ou dans un joint, avec contreplaque qui peut être noyée dans la dalle collaborante ou dans la chape ;

  • le chevillage ;

  • les clous pistoscellés.

Figure 14  Exemples de fixation en sous-face de dalle alvéolée

Les fixations en sous-face par chevillage sont possibles à condition, soit de disposer d'un gabarit de repérage ne permettant le perçage qu'au droit des alvéoles, soit d'utiliser un matériel muni d'un limiteur de pénétration. Dans ce dernier cas, la profondeur de perçage ne doit pas dépasser l'enrobage des armatures diminué de 10 mm.

Dans tous les cas, les modes de fixation ne doivent pas faire éclater le béton. Les systèmes de fixation par pistoscellement doivent faire l'objet d'un Avis Technique 2 particulier autorisant leur utilisation en sous-face des dalles alvéolées.

2)

Ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l'avant-propos.

Les charges suspendues doivent être prévues au projet.

6.5.4  Passage des gaines et des canalisations

Le passage des réseaux et des canalisations s'effectue soit en sous-face, soit au-dessus des dalles alvéolées. Dans ce dernier cas, les gaines (électriques par exemple) doivent être disposées en dehors des clavetages, soit dans la dalle collaborante rapportée, soit dans un ravoirage au-dessus du plancher, ou dans les alvéoles.

Compte tenu de la mise en oeuvre sur des dalles alvéolées, les gaines et canalisations, lorsqu'elles sont placées dans la dalle collaborante, doivent satisfaire les dispositions suivantes :

  • permettre un enrobage par le béton au moins égal au diamètre de la plus grosse gaine, avec un minimum de 20 mm ;

  • présenter, sauf localement, une distance horizontale entre elles, au moins égale à leur diamètre, avec un minimum de 40 mm ;

  • au droit des croisements ou empilages localisés, ne pas occuper plus de la demi-épaisseur de la dalle collaborante, avec un enrobage par le béton au moins égal au diamètre de la plus grosse gaine, avec un minimum de 20 mm.