7 Cuvelage avec revêtement d'étanchéité
7.1 Généralités
Le cuvelage avec revêtement d'étanchéité n'est pas autorisé dans le cas de locaux inondables au sens du 3.3.1 (niveau EI) du présent document.
L'utilisation d'isolants intercalés entre le revêtement d'étanchéité et la structure résistante du cuvelage n'est pas visée par le présent document.
7.1.1 Principes et définitions
On distingue les ouvrages :
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Sans limite d'emprise (Figure 57) :
l'excavation doit laisser un passage d'au moins 1 m au pourtour de l'ouvrage pour permettre la mise en place du revêtement d'étanchéité ;
avant remblayage, le revêtement d'étanchéité doit recevoir une protection mécanique. Le revêtement d'étanchéité est remonté jusqu'au niveau E (Tableau 1) afin de protéger l'ouvrage de l'action de la nappe phréatique ;
dans le cas de locaux non nobles, les Documents Particuliers du Marché (DPM) peuvent prévoir une protection extérieure contre l'humidité et les eaux de ruissellements pour la partie de murs au-dessus du niveau E (Tableau 1). Celle-ci se raccorde alors au revêtement d'étanchéité de cuvelage sur une hauteur égale au niveau des terres augmenté de 0,15 m ;
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pour des locaux nobles, l'arase d'étanchéité doit être supérieure ou égale au niveau E sans être inférieur à +0,15 m du niveau fini des terres (Tableau 1).
Figure 57 Revêtement d'étanchéité (exemple des locaux non nobles avec protection extérieure contre l'humidité et les eaux de ruissellements prévue aux DPM)
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Avec limite d'emprise (Figure 58) :
Les parois verticales sont accolées à un soutènement (Cas a) ou à une structure adjacente (Cas b).
Figure 58 Exemple de revêtement d'étanchéité
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Dans le cas a :
Le rabattement de la nappe est à l'extérieur et/ou à l'intérieur de l'ouvrage.
Pour des locaux nobles, l'arase d'étanchéité doit être supérieure ou égale au niveau des terres augmenté de 0,15 m.
Pour des locaux non nobles, l'arase de l'étanchéité est au minimum arrêtée au niveau E (Tableau 1).
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Dans le cas b :
Le rabattement de la nappe est à l'intérieur de l'ouvrage.
L'arase de l'étanchéité est au minimum arrêtée au niveau E (Tableau 1) quel que soit le type de local.
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Dans le cas de locaux non nobles, les Documents Particuliers du Marché (DPM) peuvent prévoir une protection extérieure contre l'humidité et les eaux de ruissellements pour la partie de murs au-dessus du niveau E.
De manière générale le contre-cuvelage n'est pas liaisonné à la structure périphérique ni aux structures adjacentes.
Ceci suppose que le revêtement d'étanchéité soit apte à supporter les tassements différentiels entre la structure résistante du cuvelage et la structure périphérique et/ou la structure adjacente.
Il est toutefois possible d'envisager que le contre-cuvelage soit liaisonné à la structure périphérique et/ou la structure adjacente mitoyenne.
La structure résistante du cuvelage et éventuellement celle des ouvrages externes, doivent être conçues et calculées selon les règles de calcul du présent NF DTU, en tenant compte de la capacité de résistance du revêtement d'étanchéité et de son adhérence ou non à la structure et/ou aux ouvrages.
7.1.2 Limites d'emploi
Les limites d'emploi des cuvelages avec revêtement d'étanchéité résultent principalement des risques de déchirement ou de cisaillement de l'enveloppe du fait des tassements différentiels verticaux entre ouvrages ou parties d'ouvrage.
Cela est le cas dans les situations suivantes :
-
dans le cas avec limite d'emprise, lorsque les tassements différentiels entre la structure résistante du cuvelage et la structure périphérique et/ou la structure adjacente sont supérieurs à 30 mm. Dans ce cas, des dispositions particulières permettant un tassement plus important doivent être prévues ;
NOTE 1La limite de 30 mm est liée à la présence d'une feuille de glissement.
-
présence de joints de dilatation ou de fractionnement entre deux parties d'un même cuvelage pouvant présenter un tassement différentiel supérieur à 10 mm. Dans ce cas des dispositions particulières doivent être prises pour limiter ces tassements (embrèvement ou goujonnage) ou les rendre compatibles avec les dispositifs de pontage des joints du revêtement d'étanchéité (joints spéciaux) ;
Un autre cas de limite d'emploi est celui des ouvrages immergés dont le radier ou les voiles périphériques de la structure résistante sont ancrés dans le sol par des pieux ou micropieux travaillant en traction.
NOTE 2Les pieux travaillant en compression sont admis pour les membranes PVC dès lors qu'ils sont concernés par une tête de pieu sous radier. Le radier repose sur les têtes de pieux.
La membrane PVC installée sous le radier passe au-dessus de la tête de pieu. Il n'y a aucune jonction structurelle entre la tête de pieu et le radier (7.3.3.10).
chaque fois que la structure résistante reçoit côté extérieur, des poutres ou longrines (pieux déportés).
Ces procédés s'appliquent donc essentiellement aux ouvrages immergés en béton armé fondés soit par un radier général peu déformable, compte tenu des terrains porteurs sous-jacents, soit par des fondations profondes, soit comportant des pieux travaillant en compression. Il n'est toutefois pas exclu de justifier au cas par cas des solutions différentes.
7.1.3 Conception et exécution
7.1.3.1 Conditions de service
Le revêtement d'étanchéité étant à l'extrados de la structure résistante, les parois côté intérieur sont disponibles pour tous percements et habillages. Toutefois, il convient de conserver l'accès aux boîtiers d'injection pour permettre le remplissage des compartiments en cas de fuite locale.
Dans le cas de mise en oeuvre de revêtement de finition intérieur imperméable à la vapeur d'eau, le béton du cuvelage se trouve confiné. Il est alors nécessaire de prévoir la mise en oeuvre d'un procédé barrière adhérent (pare vapeur). Les DPM précisent la manière dont ces travaux sont effectués.
7.1.3.2 Cas général
Compte tenu des limites d'emploi exposées au 7.1.2, il est indispensable d'associer les mises au point du gros oeuvre et du revêtement d'étanchéité, d'abord au niveau de la conception, ensuite au niveau de l'exécution. Il doit être retenu des méthodes d'exécution du gros oeuvre qui ne compromettent pas l'intégrité du revêtement en phase travaux.
Il y a intérêt à limiter le nombre de phases de travaux de façon à éviter un fractionnement trop important de l'intervention de l'entreprise de revêtement d'étanchéité.
Le cuveleur doit se préoccuper de la compatibilité du revêtement d'étanchéité avec la température de service des fluides et canalisations traversant et/ou jouxtant le revêtement d'étanchéité.
Le cuveleur doit se préoccuper de la compatibilité du revêtement d'étanchéité et de sa protection avec l'agressivité du milieu ambiant.
Les DPM doivent préciser comment cette exigence sera appliquée.
Pour les ouvrages qui comportent en radier un réseau d'eau avec des regards, ces derniers doivent être étanchés par l'intérieur (c'est le cas par exemple des parkings, locaux techniques) (Figure 59). Dans ce cas, ce point singulier peut être traité par des revêtements d'imperméabilisation couverts par le présent texte (5.1.2).
Figure 59 Exemple de traitement des regards dans le cas de radiers avec réseau d'eau incorporé
7.1.3.3 Cas des ouvrages exposés à la pluie
C'est le cas des excroissances sortant du bâtiment telles que les cours anglaises (Figure 60) ou rampes de parking. Ces ouvrages doivent être protégés de la pluie pour éviter à l'eau de contourner le revêtement d'étanchéité. Un exutoire et un système de pompage doivent être prévus pour évacuer cette eau de pluie.
Dans ce cas, ces ouvrages exposés à la pluie peuvent être traités par des revêtements relevant de l'étanchéité de toitures.
Figure 60 Exemple d'ouvrages exposés à la pluie
7.1.3.4 Phasage en limite d'emprise
En première phase, le revêtement d'étanchéité doit être arrêté au moins 0,40 m au-delà des armatures en attente du radier ou des voiles du cuvelage (Figure 61) afin de permettre le recouvrement des feuilles d'étanchéité. Le gros oeuvre repère in situ le niveau d'arrêt des attentes.
Les masques de coffrage en about de banche ne devront pas détériorer l'étanchéité.
Figure 61 Principe général du phasage
Deux cas sont à envisager :
soit le pré-radier est solidaire du soutènement auquel cas le revêtement d'étanchéité est du type bitumineux ou PVC et les conditions d'exécution sont décrites aux 7.3.2 et 7.3.3 du présent document ;
soit le pré-radier est désolidarisé du soutènement auquel cas le revêtement d'étanchéité peut-être du type PVC avec couche de glissement éventuelle sur le soutènement (Figure 62) et les conditions d'exécution sont décrites au 7.3.3.
Figure 62 Exemple de phasage dans le cas de pré-radier désolidarisé
7.1.3.5 Présence de butons
En présence de butons, l'arrêt provisoire de l'étanchéité doit comporter une protection mécanique.
Une protection de type tôle ou contreplaqué permet de répondre à cette exigence (chutes de gravois provenant de la démolition de l'appui de buton).
Si les butons doivent être conservés pendant le coulage du voile du cuvelage, des fenêtres pour butons doivent être aménagées autour de ceux-ci pour permettre de réaliser ultérieurement la continuité de l'étanchéité.
Les dispositions constructives pour ces fenêtres sont les suivantes :
la continuité des armatures dans les fenêtres doit être assurée par leur recouvrement ou par des dispositifs de raboutage (ou coupleurs) ;
les fenêtres doivent comporter une surlargeur minimale de 0,80 m par rapport aux dispositifs d'appuis des butons. Cette valeur minimale est nécessaire pour assurer le recouvrement de l'étanchéité et peut être plus importante en cas de recouvrement d'armatures ;
les précautions décrites ci-dessus relatives au traitement des arrêts de bétonnage (dépassement de l'étanchéité de 0,40 m) doivent être respectées ;
pour les étanchéités non adhérentes à la structure interne, l'étanchéité autour de la fenêtre doit faire l'objet d'un compartimentage avec dispositif d'injection.
7.2 Gros oeuvre
Ce paragraphe concerne le gros oeuvre de la structure résistante du cuvelage et le cas échéant des ouvrages externes.
7.2.1 Prescriptions générales
7.2.1.1 Caractéristiques minimales du béton et de ses constituants
Le béton et ses constituants doivent être conformes à la NF EN 206/CN.
Le revêtement d'étanchéité protège la structure béton de son environnement uniquement le temps de sa propre durée d'utilisation. Cette fonction de protection peut être prise en compte pour le calcul de dimensionnement de la structure béton.
En ce qui concerne l'action de l'environnement sur le béton, il convient de se conformer à la prescription des classes d'exposition en conformité avec les exigences de la NF EN 206/CN sans tenir compte de la protection rapportée par la membrane d'étanchéité.
Dans le cas où la durée d'utilisation du procédé d'étanchéité est compatible avec la durée d'utilisation du projet, le béton peut alors être considéré comme protégé par la membrane.
7.2.1.2 Mise en oeuvre
L'exécution des ouvrages se fait conformément au NF DTU 21, qui lui-même est conforme à la NF EN 13670/CN. Les ouvrages du présent document relèvent de la classe d'exécution 2 au sens de la NF EN 13670/CN.
La mise en place et le serrage du béton doit être réalisé, à l'exception des bétons autoplaçants, par vibration en respectant les dispositions du NF DTU 21 pour obtenir une bonne compacité dans la masse.
En l'absence de toute indication des DPM, la classification des parements au sens du FD P 18-503 est P(2) E(1,1,1) correspondant aux parements courants du NF DTU 21.
En cas d'utilisation d'un produit de démoulage, de cure ou de ragréage la fiche du produit doit être tenue à disposition du Maître d'OEuvre et du cuveleur compte tenu des possibles interactions avec les revêtements appliqués ultérieurement.
7.2.2 Joints
Il existe trois types de joints (voir 5.2.2) :
ceux réputés inertes ;
ceux réputés actifs ;
ceux de fonctionnement ou de dilatation de l'ouvrage.
L'entreprise de gros oeuvre doit remettre les documents ou relevés nécessaires au repérage des joints de fonctionnement ou de dilatation ainsi que leur emplacement in situ.
Les joints de fonctionnement ou de dilatation sont des joints prévus pour permettre des déplacements relatifs.
L'ordre de grandeur des déplacements relatifs des deux parties de gros oeuvre séparées par un joint de fonctionnement ou de dilatation est à fournir par l'entreprise de gros oeuvre sur demande du cuveleur. A défaut il est réputé égal à ± 10 mm de débattement par rapport à la largeur nominale du joint.
Les joints de fonctionnement doivent être équipés de bande d'arrêt d'eau à mi-épaisseur de la structure résistante en vue de permettre l'injection ultérieure de ces joints en cas de fuite de la membrane d'étanchéité à ce niveau.
7.2.3 Points singuliers
Le raccordement sur des structures anciennes n'est pas traité dans le présent document.
-
Réseaux et incorporations :
Les réseaux et autres incorporations diverses doivent être positionnés dans la structure résistante interne (Figure 63).
Figure 63 Exemple de coupe sur réseaux incorporés
-
Traversées :
Le nombre de pénétrations et canalisations traversant le revêtement d'étanchéité doit être réduit au strict minimum et celles-ci doivent être positionnées autant que possible dans les parois verticales.
Dans le cas d'étanchéités non adhérentes le traitement de ces traversées doit inclure un compartimentage de la zone ainsi qu'un système de pipettes d'injection (Figures 64 et 65).
Figure 64 Exemple de traversée de canalisation (cas sans limite d'emprise)
Figure 65 Exemple de traversée de canalisation (cas avec limite d'emprise)
Les traversées doivent être réalisées en acier inoxydable ou en acier traité anticorrosion. Le raccord avec le revêtement d'étanchéité est réalisé par platines métalliques en acier de même nature que celui de la traversée.
Les platines métalliques comportent deux éléments distincts :
une bride fixe soudée à une ou plusieurs canalisations et des goujons de serrage répartis à la périphérie ;
une contre-bride mobile de même dimension que la bride fixe et comportant des trous correspondant aux goujons de serrage.
Les soudures de la bride sur l'élément traversant et des goujons seront positionnés côté structure résistante et réalisées de manière continue.
Les dimensions des platines doivent être fonction de leur profondeur d'immersion.
Le dimensionnement des platines métalliques se fait selon le CODAP.
L'épaisseur de la bride et la contre-bride ne doit pas être inférieure à 10 mm.
Le diamètre des trous destinés au passage des goujons est supérieur ou égal à 16 mm.
L'entraxe des goujons (sur la contre-bride) ou des trous de passage sur la bride doit être inférieur ou égal à 150 mm.
La largeur de la bride doit, pour un diamètre de trous de 16 mm, être au moins de 50 mm et ne pas dépasser 100 mm.
Le diamètre de l'alésage de la contre-bride doit être suffisant pour être introduit dans l'ensemble (tuyauterie avec bride, etc.) en attente en cours de chantier.
Lorsque plusieurs canalisations se trouvent au même endroit deux dispositions peuvent être adaptées :
Canalisations isolées (Figure 66) : dans ce cas, chaque canalisation possède une bride et une contre-bride. La distance entre le pourtour de deux brides est supérieure ou égale à 0,40 m ;
-
Canalisations groupées (Figure 67) : les canalisations sont soudées sur une bride commune, comportant des goujons soudés à la périphérie qui reçoivent une bride.
Figure 66 Exemple de disposition de traversées isolées
Figure 67 Exemple de disposition pour les canalisations groupées
7.2.4 Compartimentage
Il convient de prévoir dans le cas de revêtement d'étanchéité non adhérent :
la mise en place de dispositifs de compartimentage des surfaces revêtues (dispositifs tels que des bandes d'arrêt d'eau fournies par l'entreprise d'étanchéité) ;
et la mise en place de tubes et évents permettant l'injection ultérieure des compartiments.
L'implantation de ces dispositifs doit figurer sur un plan établi par le cuveleur et remis à l'entreprise de gros oeuvre.
Un compartimentage doit être exécuté sur tout ouvrage comportant une surface d'un seul tenant à étancher supérieure à 300 m2 (surface horizontale plus verticale). Le compartimentage est alors exécuté de façon à cloisonner des surfaces d'au plus 200 m2.
7.2.5 Ouvrages recevant le revêtement d'étanchéité
7.2.5.1 Généralités
L'étanchéité se trouve insérée soit entre la structure résistante du cuvelage et les ouvrages extérieurs, soit entre les structures résistantes internes et externes du cuvelage. Il importe donc que chacun de ces différents ouvrages puisse être considéré comme monolithe ou que le revêtement d'étanchéité se comporte de façon satisfaisante en cas de glissement relatif, l'une sur l'autre des structures qui enserrent ce revêtement.
Ainsi le pré-radier doit être lié mécaniquement aux voiles périphériques. A défaut, il faudrait considérer le joint entre le pré-radier et les voiles périphériques comme un joint actif et prévoir un revêtement capable de transmettre des compressions tout en acceptant des déplacements relatifs de ses surfaces d'appuis.
Tous les angles rentrants doivent comporter des gorges ou goussets et les angles saillants des arrondis ou chanfreins compatibles avec le revêtement prévu.
Pour éviter l'accès de l'eau depuis l'intérieur à la membrane d'étanchéité, il est nécessaire de boucher tous les trous d'écarteurs de coffrage ou réservations non utilisés.
7.2.5.2 État du support livré par le gros oeuvre
Le support livré par le gros oeuvre est conforme aux prescriptions concernant les parements courants ou les états de surface lissés du NF DTU 21 sauf dispositions plus restrictives dans les DPM.
Cette prescription s'applique également aux parois moulées et ouvrages de soutènement.
S'il est nécessaire de procéder à des ragréages sur la structure résistante finale pour obtenir les caractéristiques précédentes, l'entreprise de gros oeuvre doit utiliser des matériaux et méthodes compatibles avec le revêtement d'étanchéité prévu (mortier de réparation R3 ou R4 si la hauteur d'eau H', définie au 5.1.1, est inférieure ou égale à 8 m, et R4 si cette dernière est supérieure à 8 m suivant la NF EN 1504-3).
Ces ragréages doivent être effectués postérieurement au constat contradictoire visé ci-après.
7.2.5.3 Mise hors d'eau
-
Rabattement de nappe :
Le relevé contradictoire du support doit également porter sur la présence d'eau et sa compatibilité avec le revêtement d'étanchéité retenu, en particulier sa mise en oeuvre.
Il peut alors être nécessaire de procéder à des opérations de rabattement, ou de les poursuivre, et les DPM doivent préciser les conditions de rabattement et à qui incombe cette tâche.
Il peut aussi être nécessaire de procéder à des opérations de drainage des eaux de ruissellement sur le support de l'étanchéité.
Dans tous les cas, la nappe phréatique doit être maintenue à 0,50 m en dessous du point le plus bas du support jusqu'à ce que l'ouvrage équilibrant la sous-pression ait acquis une résistance et une masse suffisantes et que, pour les ouvrages sans limite d'emprise, les remblais soient effectués.
NOTEL'arrêt du pompage pendant la mise en oeuvre de l'étanchéité ou le ferraillage, peut par mise en tension, détériorer les revêtements d'étanchéité.
-
Puits de pompage :
En cas de nécessité de rabattement de nappe par puits de pompage dans l'emprise du cuvelage, ces puits de pompage doivent comporter une pièce de fontainerie avec un système de bride et contre-bride pour permettre le raccordement de l'étanchéité (Figure 68).
L'emplacement du puits sera compartimenté.
Figure 68 Exemple d'un puits de pompage
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Travaux d'assèchement :
En limite d'emprise, les revêtements d'étanchéité doivent être mis en oeuvre sur un support non ruisselant, le support peut toutefois être humide.
Le rabattement de nappe peut s'avérer insuffisant pour obtenir ce support. Dans ce cas, le cuveleur doit procéder à des travaux supplémentaires pour mettre hors d'eau le soutènement (nappe drainante ou injection par exemple).
-
Eaux de pluie :
en radier, un exutoire doit être prévu au niveau du pré-radier pour permettre d'évacuer l'eau de pluie avant la mise en place de la chape de protection ;
les soutènements doivent comporter une surélévation par rapport au terrain avoisinant pour éviter l'écoulement des eaux sur les parois.
7.2.6 Relevés contradictoires et contrôles
Différents relevés contradictoires et contrôles sont à prévoir.
-
Relevé pour accepter le support sur lequel sera appliqué le revêtement d'étanchéité :
Il a pour objet de :
vérifier la conformité au présent document ;
vérifier la compatibilité du revêtement d'étanchéité retenu avec le support ;
vérifier le relevé des joints de fonctionnement ;
vérifier les incorporations et traversées prévues (bande d'arrêt d'eau, pipette d'injection), présence des brides et contre-brides ;
vérifier la conformité des puits de pompage et la présence de brides et contre-brides.
Ce relevé sert de base aux travaux de revêtement d'étanchéité à effectuer.
Dans le cas où ce relevé ne serait pas en adéquation avec les travaux prévus dans les différents marchés, il convient de définir l'imputation des écarts constatés.
-
Relevé pour accepter l'étanchéité et/ou sa protection avant réalisation de la structure résistante interne :
Il consiste à relever toutes les anomalies apparentes en regard du risque de défaut d'étanchéité qui pourrait en résulter ultérieurement.
Par exemple, une entaille du revêtement d'étanchéité doit conduire à sa reprise pour qu'il soit accepté, alors qu'une microfissuration d'un enduit grillagé de protection est sans conséquence.
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Relevé une fois le ferraillage mis en place et avant fermeture des coffrages en vue du bétonnage :
Ce relevé a pour objet de vérifier que la mise en oeuvre des armatures n'a pas détérioré ponctuellement le revêtement d'étanchéité.
Les trois relevés mentionnés ci-dessus doivent être programmés suffisamment à l'avance pour que l'entreprise qui ne serait pas présente en permanence sur le site, du fait de ses travaux, puisse s'y faire représenter.
Cela concerne également les travaux de remblayage.
7.3 Revêtement d'étanchéité
7.3.1 Généralités - Définition du procédé
Il existe deux types de revêtements : les revêtements bicouches en feuilles de bitume modifié et les revêtements monocouches par membrane synthétique type PVC-P.
7.3.2 Revêtement type bicouche en feuilles de bitume modifié
7.3.2.1 Limites d'emploi
La contrainte normale de compression de ces revêtements calculée sous sollicitation de service doit être inférieure à 0,6 MPa dans le cas de fondations par radier général.
La hauteur d'eau maximale est donnée au Tableau 4 du 5.3.1, selon la performance du revêtement évaluée en fonction des paliers de pression de la NF P 18-855. La hauteur (niveau EE) est limitée à 8 m en cas de présence d'un joint de dilatation.
Les ouvrages avec pieux ou micropieux ne sont pas visés.
7.3.2.2 Composition du revêtement
Il doit comporter au minimum :
une première feuille de bitume modifié par élastomère SBS à recouvrements de 0,10 m soudés ;
une deuxième feuille de bitume modifié par élastomère SBS à recouvrements de 0,10 m décalés au minimum de 0,30 m par rapport aux recouvrements de la première feuille ; cette deuxième feuille est soudée en plein sur la première.
Lorsqu'il est appliqué sur un support vertical :
si cette application est faite sur la structure résistante interne (Figure 58 avant remblai), la première couche d'étanchéité est soudée en plein sur une couche d'imprégnation à froid (EIF) ;
si cette application est faite sur la structure résistante externe ou sur les voiles périphériques (Figure 58 après remblai), des zones d'adhérence doivent être prévues pour maintenir le revêtement en place jusqu'à la fin de l'exécution de la structure résistante interne.
Les raccordements entre parties horizontales et verticales se font couche par couche par recouvrements soudés de 0,10 m pour la 1ère couche et de 0,15 m pour la 2ème couche.
7.3.2.3 Joints
Seuls les joints de fonctionnement ou de dilatation sont traités. L'étanchéité de ces derniers est assurée de manière continue par des bandes élastiques ou élastoplastiques permettant les déplacements relatifs attendus et raccordées directement au revêtement d'étanchéité.
7.3.2.4 Traversées
Figure 69 Exemple de raccordement sur traverses
Le raccordement est réalisé par le système de bride et contre-bride décrit au 7.2.3. La bride est préparée par ponçage avant l'application de l'EIF. Le raccordement se fait par double plastron suivant (Figure 69), une contre-bride de maintien vient plaquer les deux plastrons sur la bride.
7.3.2.5 Protection et désolidarisation
Le revêtement d'étanchéité doit dans tous les cas, être protégé par une couche dite de protection. Cette protection est réalisée par l'entreprise d'étanchéité, sauf prescription contraire des DPM.
Cette protection est réalisée de la façon suivante :
en parties courantes horizontales, par l'exécution d'une chape en mortier de ciment de 50 mm d'épaisseur coulée sur une couche de désolidarisation constituée d'un non tissé synthétique surmonté d'un film synthétique indépendant ;
-
en parties courantes verticales par la réalisation d'un des trois procédés suivants :
enduit grillagé d'au moins 30 mm d'épaisseur ;
voile en béton projeté d'au moins 40 mm d'épaisseur (en procédant au remblayage du terrain à l'avancement) ;
maçonnerie de petits éléments d'au moins 100 mm d'épaisseur avec mortier de hourdage.
Il peut être nécessaire de prévoir une protection provisoire de la partie de l'étanchéité en attente du fait des phases de travaux du gros oeuvre (Figure 70). Cette protection est à la charge de l'entreprise d'étanchéité.
Figure 70 Exemple de coupe sur protection
7.3.3 Revêtement monocouche par membranes PVC-P
7.3.3.1 Limite d'emploi
La contrainte normale à la compression de ces revêtements, calculée sous sollicitation de service doit être inférieure à 3 MPa.
La hauteur d'eau maximale est donnée au Tableau 4 du 5.3.1, selon la performance du revêtement évaluée en fonction des paliers de pression de la NF P 18-855. La hauteur (niveau EE) est limitée à 8 m en cas de présence d'un joint de dilatation.
Seuls les pieux en compression sont admis selon les conditions et le traitement prévus au 7.3.3.10. Les pieux en traction ou les micropieux ne sont pas visés par le présent document.
7.3.3.2 Composition du revêtement
Le revêtement doit comporter :
un géotextile de 700 g/m2 minimum placé en protection inférieure ;
une membrane d'étanchéité en PVC-P d'épaisseur supérieure ou égale à 2 mm ;
en partie verticale, une protection constituée par une membrane synthétique d'épaisseur nominale supérieure ou égale à 1.9 mm ;
une chape de protection sur un film de désolidarisation en partie horizontale ;
des profilés de compartimentage compatibles avec la membrane et les dispositifs d'injection ;
des bandes d'arrêt d'eau (BAE) pour les joints de dilatation ;
des plaquettes de fixation et/ou des tôles colaminées compatibles avec la membrane.
7.3.3.3 Mise en oeuvre des couches de protection
-
Cas des surfaces horizontales :
La protection inférieure est posée sur le support, le raccordement entre lés est réalisé par simple recouvrement sur 0,20 m.
La protection supérieure est réalisée à l'avancement par l'exécution d'une chape en mortier de ciment de 50 mm d'épaisseur minimale, elle est arrêtée de part et d'autre des profils de compartimentage (Figure 71).
Figure 71 Exemple de protection provisoire des joints de compartiment en radier
Au droit des attentes des feuilles PVC-P, la protection de celles-ci est assurée par des dallettes préfabriquées permettant leur dépose pour poursuivre l'étanchéité (Figure 72).
Cette protection, y compris celle provisoire, est réalisée par l'entreprise d'étanchéité, sauf prescription contraire des DPM.
Figure 72 Exemple de coupe sur protection
-
Cas des surfaces verticales :
La protection inférieure est identique à celle de l'horizontale. En limite d'emprise, elle est située entre le soutènement et la membrane PVC-P. Sans limite d'emprise, elle est située entre la structure résistante et la membrane PVC-P (Figure 73).
La protection supérieure est une membrane PVC-P qui donne une classe 2 à l'ensemble du revêtement.
Figure 73 Exemple de coupe montrant le raccord entre partie verticale et partie horizontale
7.3.3.4 Mise en oeuvre du revêtement
Lors de la mise en oeuvre, le recouvrement minimal doit être de 50 mm pour permettre l'assemblage entre lés par thermo-soudure.
La membrane est posée en indépendance par rapport au support.
En partie verticale, des lignes de fixation horizontales et provisoires peuvent être nécessaires pour maintenir la membrane en place jusqu'à réalisation de la structure résistante.
Si l'assemblage est réalisé avec un appareil automatique à double soudure avec canal central de contrôle, la largeur minimale de chaque bande de soudure est de 12 mm.
Dans les autres cas la largeur minimale de chaque bande de soudure sera de 30 mm.
Les croisements de soudures en croix sont interdits.
Tous les croisements de soudures font l'objet d'un renfort par pièce de pontage, avec le même produit et de dimensions minimales 150 mm × 150 mm, rapportée et soudée en plein.
Les soudures au solvant sont exclues.
7.3.3.5 Compartimentage
Les surfaces à étancher sont obligatoirement compartimentées.
Le compartimentage consiste à mettre en place des profilés rendus continus par soudage et solidaires de la structure résistante et sur lesquels la membrane d'étanchéité est adhérente par soudage continu. La liaison entre les différents profilés (en plan ou liaison voile/dalle, voile/radier) doit être réalisée à l'aide de pièces de raccordement fabriquées en usine.
Ce compartimentage a l'avantage de permettre de localiser les défauts accidentels d'étanchéité et de les traiter localement par injection.
En fonction de la pression hydrostatique maximale exercée sur l'étanchéité, le nombre d'ancrages minimal de profilés est de trois pour une pression hydrostatique inférieure à 0,1 MPa (correspondant à une hauteur d'eau de 10 m) et de quatre pour une pression supérieure ou égale à cette valeur (Figure 73).
Sauf prescriptions plus sévères des DPM, un compartimentage doit être exécuté sur tout ouvrage comportant une surface d'un seul tenant à étancher, supérieure à 300 m2 (surface horizontale plus verticale). Au-delà, le compartimentage est exécuté de façon à cloisonner des surfaces d'au plus 200 m2.
Par élément de compartimentage, il doit être prévu cinq dispositifs d'injection au minimum, ces dispositifs devant rester accessibles durant toute la vie de l'ouvrage.
Les points singuliers (exemple des joints de dilatation, fosses ou pénétrations) sont compartimentés à leur pourtour avec la mise en place au minimum de deux dispositifs d'injection en partie horizontale et deux en partie verticale.
7.3.3.6 Dispositif d'injection
Le dispositif d'injection par compartiment est composé (Figure 74) :
d'un conduit flexible résistant à la pression du béton lors de son coulage ;
d'un boîtier d'injection accessible à l'intérieur de l'ouvrage ;
d'une pièce de maintien au niveau de la membrane d'étanchéité.
La mise en oeuvre doit permettre :
de conserver l'intégralité du conduit lors du bétonnage. Pour cela, le conduit doit cheminer dans les protections de l'étanchéité et lors de la traversée de la structure résistance, être ligaturé au ferraillage (la mise en place d'une armature supplémentaire peut s'avérer nécessaire) ;
le conduit doit arriver par le fond du boîtier d'injection de manière à permettre l'introduction d'un injecteur à manchette.
Figure 74 Principe d'une pipette d'injection
7.3.3.7 Contrôle des soudures
Le contrôle des soudures est obligatoire sur tout le linéaire. Il peut être réalisé entre autres, par la mise en oeuvre d'une ou de plusieurs des techniques de contrôle non destructif suivantes :
contrôle visuel pour les feuilles PVC-P translucides et contrôle tactile (à la pointe sèche) pour tous les PVC-P ;
mise en pression du canal central dans le cas de doubles soudures ;
mise en dépression à l'aide d'une cloche à vide pour certains points singuliers.
Le choix de la technique à mettre en oeuvre est de la responsabilité de l'entreprise d'étanchéité.
Les DPM peuvent prévoir des essais destructifs de contrôle des soudures et leur fréquence. Ils sont alors réalisés selon les dispositions de la NF P 84-502-2. La résistance moyenne au pelage doit être supérieure à 4 N/mm avec un minimum de 2 N/mm pour chacune des éprouvettes.
7.3.3.8 Joints
Seuls les joints de fonctionnement ou de dilatation font l'objet d'un traitement.
Le cas courant est celui des joints de dilatation de largeur inférieur ou égale à 20 mm (Figure 75).
Les joints de dilatation de plus grande largeur font l'objet de dispositions renforcées (Figure 76).
Les joints sont à deux étages et compartimentés :
le premier étage est constitué par la membrane d'étanchéité elle-même avec façon de lyre ;
-
le deuxième étage est réalisé :
dans le cas courant par une bande de compartimentage, avec profil de dilatation compatible, ancrée dans la structure résistante, les deux bords amincis de la bande étant soudés sur la membrane d'étanchéité ;
dans le cas des joints de plus grande largeur par deux bandes de compartimentage soudées sur la membrane d'étanchéité et réunies ensemble par une bande de pontage en PVC-P.
La liaison entre les différents profilés (voile/radier, voile/dalle) est réalisée à l'aide de pièces de raccordement fabriquées en usine.
Le choix du système dépend de la pression hydrostatique, une tôle peut être nécessaire pour les fortes pressions.
Figure 75 Exemple de traitement d'un joint de dilatation en radier à l'aide de profilé de compartimentage
Figure 76 Exemple de traitement d'un joint de dilatation de forte largeur
Dans le cas de dalles de couvertures immergées, un exemple de traitement des joints est présenté sur la Figure 77.
Figure 77 Exemple de traitement d'un joint de dilatation en dalle supérieure immergée
7.3.3.9 Traversées
La membrane PVC-P est raccordée à la traversée par le système bride et contre-bride (Figure 78) composé de :
un premier joint EPDM (éthylène-propylène-diène monomère) posé sur la bride ;
un plastron de PVC comportant les trous pour le passage des goujons et de la canalisation : il est mis en place et ajusté à l'implantation de la canalisation et des goujons et est raccordé à la membrane PVC courante par thermo-soudure après le serrage des écrous ;
un second joint EPDM posé sur le plastron ;
la contre-bride enfilée sur les goujons ;
une BAE venant ceinturer l'ensemble pour former un compartiment qui comportera deux pipettes d'injection.
Le serrage des écrous est réalisé à l'aide d'une clé dynamométrique et en croix. Il convient de renouveler l'opération après 24 heures.
Le couple de serrage est défini par le CODAP.
Figure 78 Exemple de traversée de paroi
7.3.3.10 Pieux
Seuls sont admis les pieux travaillant en compression et munis d'une tête en béton armé sous le radier.
Sont en outre exclues les armatures en attente traversant le revêtement d'étanchéité.
La mise en oeuvre de la membrane peut être envisagée dès lors que cette dernière est continue et apte à transmettre les efforts entre le radier et les têtes de pieu compte tenu de la possibilité d'élargir celles-ci.
La contrainte normale à la compression de ces revêtements calculée sous sollicitation de service doit être inférieure à 3 MPa sauf justifications par le fabricant de la membrane.
7.4 Remblais
Les matériaux pour remblais font l'objet des interdictions et modalités d'emplois suivantes :
les remblais sont constitués par une ou plusieurs couches de sols homogènes, superposées et éventuellement accolées. Ils ne doivent contenir ni mottes, ni gazons, ni souches, ni débris d'autres végétaux. Les plâtras et les gravois hétérogènes (ferraille, matières organiques) sont interdits ;
les vases, les terres fluentes et les tourbes sont toujours exclues des remblais.
Les remblais sont exécutés par couches horizontales, ou présentant une légère inclinaison vers l'extérieur, dont l'épaisseur est de 0,20 m à 0,50 m avant compactage. Ils sont réalisés de manière à ne pas détériorer le revêtement d'étanchéité, notamment au droit des canalisations traversant l'étanchéité.
Pour les ouvrages hors nappe, un système de drainage peut permettre d'éviter la stagnation des eaux.
En fonction de la nature des matériaux de remblais utilisés (taille et agressivité des granulats), les protections de l'étanchéité pourront être renforcées afin de permettre au procédé d'avoir une résistance de classe 1 ou 0 suivant la norme NF P 84-506.
7.5 Constat contradictoire
S'il s'avérait nécessaire de procéder à un constat de bonne fin en vue de permettre à d'autres entreprises d'intervenir, il conviendrait, pour ce faire, que les autres causes d'humidité des locaux (pluviales non raccordées, absence de ventilation) soient supprimées et le cas échéant que le rabattement de nappe soit arrêté (voir 7.2.5.3) en vue de vérifier la qualité des travaux d'étanchéité.
Le constat de la bonne réalisation d'une étanchéité ne peut se faire qu'aux conditions suivantes :
le bâtiment est hors d'eau et les évacuations des eaux pluviales sont raccordées ;
les réseaux d'eau enterrés sont raccordés ;
tous les relevés extérieurs sont terminés ;
au minimum un mois après l'achèvement des bétons et des géotextiles de protection de l'étanchéité.